Frank CONROY (Etats-Unis)

De : Calou (Message d'origine) Envoyé : 22/09/2003 16:36

Corps et âme de Franck Conroy
Ed. Gallimard, collection Le Monde entier, 1996, 507 p.

J'ai eu, une fois de plus, un mal fou à quitter ce merveilleux roman. Vous savez, c'est le genre de bouquin que vous vous retenez de dévorer, quand vous voyez le nombre de pages lues prenant le pas sur celles à venir.
Histoire très humaine et très belle qui retrace la vie d'un enfant depuis son enfance jusqu'à l'apogée de sa gloire. Un enfant prodige (concertiste et compositeur), qui découvre vers l'âge de six ans qu'il n'est pas le spectateur triste et impuissant de sa vie misérable, mais que sa vie à lui, c'est la musique, c'est l'ouverture vers un autre monde, celui où il va s'épanouir, se découvrir et se révéler. Tout plein de messages optimistes, de visions réalistes aussi, mais surtout une découverte pour le lecteur de l'essentiel. Je suis sortie toute "chose" encore de ce roman, comme si la magie des notes opérait et que je sortais grandie d'un savoir unique : le secret des notes, leurs coeurs !
En ancrant son roman dans ce Manhattan sordide des années 40, son métro aérien détruit chèrement au prix d'expatriations, Franck Conroy recompose un récit empreint de tendresse, d'entraide, de courage. Un portrait bien senti de New York, moins noir que celui de McCann ou de Gaétan Soucy.
Je ne devrais pas faire ma critique maintenant, mon émotion doit dégouliner à travers ces quelques mots, mais je ne pouvais pas ne pas vous faire partager ce petit secret : ce roman est merveilleux, lisez-le ! Moi ça fait deux fois et ce ne sera sûrement pas la dernière !

Note: 5/5


De : sereinejulie Envoyé : 20/10/2003 16:47

BODY AND SAOUL (CORPS ET ÂME) FRANK CONROY

New York, 1940. Terré dans le sous-sol de son logement qu'il partage avec sa mère qui le laisse seul pendant des journées entières, Claude, jeune garçon de 6 ans se sent isolé, entièrement à part des gens en général, des autres enfants et est persuadé que rien ne pourra modifier cette situation. Par moments, lorsqu'il fixe l'espace il devient nettement conscient de sa propre existence et de la lourdeur de son isolement. Un sentiment d'inquiétude qui teintera son enfance et qu'à l'âge adulte il ne parviendra pas à en oublier les vagues nausées, la solitude, la faiblesse et la vulnérabilité.

Un jours d'ennui comme les autres, il se rend à son petit piano blanc de 60 cordes pour faire du bruit, s'oublier, entrer dans sa bulle protectrice. Il enfonce une touche pour s'amuser, la jouant fort puis aussi doucement possible et quelque part entre les deux sons il se demande ce qu'il y a à l'intérieur du piano. Il ouvre le couvercle du dessus. Il voit les marteaux feutrés, les chevilles, leviers et l'action des minutieuses bandelettes. Une impression de densité et d'ordre.

Il trouve des feuilles de musique dans le banc. Il admire l'ordonnance des lignes et les symboles mystérieux qui lui rappellent l'intérieur du piano. Sûrement il y a un lien. Il doit savoir et pour cela il se rend au magasin de musique.

Ce sera sa rencontre avec Wesfeld, le propriétaire, qui deviendra son mentor et grand ami pendant plus de 20 ans. Il lui offrira son premier livre de musique et commencera à lui donner des leçons de piano. À présent Claude a un but et il ne lâchera pas prise. Sa vie sera transfigurée par son don. Bientôt le petit bonhomme jouera 3-4 heures par jour. Il rencontrera Maestro Kimmel par l'entremise de Wesfeld. Celui-ci lui donnera aussi des cours et peu de temps après lui lèguera son piano, un Beichstein et une fiducie pour ses études. Ce sera le début d'une série de rencontres avec les plus grands concertistes du monde et l'évolution d'une longue carrière.

On suivra Claude dans son parcours, on vivra avec lui de grands moments de sa vie, ses amitiés, ses études, ses amours et rencontres. On sera conduit dans les salons des riches. On voudra comme lui, connaître l'identité de son père, espérer un rapprochement avec sa mère. L'on pénétrera sa dépendance d'un rituel et sa façon de vivre compartimenté.

On ressentira autant que Claude la présence mystérieusement calmante et fortifiante de Wesfeld qui sera le centre de son existence tout au long du roman.

Ce n'est pas un récit où le héros est esclave de sa passion au point que sa vie en est obnubilée. Claude a une vie riche et dense.

L'auteur a l'art de narrer et de décoder les complexités de la musique classique jusqu'au jazz. On se sent surchauffé à force d'éblouissantes évocations musicales sans jamais se lasser. Il fait le portrait extraordinaire de professeurs de piano, de discussions passionnantes sur l'art de la composition. Il évoque avec finesse les concours de circonstances qui mèneront Claude dans les plus grandes salles de concert.

Il ne s'agit pas d'un livre pesant. C'est en quelque sorte un récital en soi. J'ai tant appris de nouvelles et profondes notions musicales malgré ma formation de 2 ans au piano. C'est une belle oeuvre littéraire et j'en suis ressortie enrichie. J'ai lu la version originale mais en lisant le résumé de Calou je vois que la traduction est réussie.
4/5.


De : Luciole Envoyé : 16/12/2003 22:57

"Corps et âme" est un livre magnifique où la musique est un personnage à part entière.
L'histoire : un enfant d'un milieu très pauvre, dans un quartier défavorisé découvre le piano et le don extraordinaire qu'il a au bout des doigts. Lorsqu'il croise un marchand d'instruments (personnage passionnant), qui le révèlera, l'introduira, il embrasse alors un destin de virtuose qui le menera au Carnagie Hall. C'est l'histoire très poétique d'une assenssion sociale musicale !
un livre boulversant.
ma note 5/5
chez Gallimard du monde entier
traduit de m'americain par nadia akrouf

luciole


De : -Iliade- Envoyé : 30/03/2005 13:02

Corps et âme de Franck Conroy

Les rats qui m'on précédé ont déjà fait d'excellents résumés donc voici directement mon avis :

J'ai trouvé ce livre très entraînant (comme un air de jazz ) , de ces livres qu'on ne peut pas facilement refermer tant on a envie de savoir la suite. En le lisant, j'avais l'impression de connaître personnellement les personnages, ils me paraissaient vivants et je me suis trouvée transportée à leurs côtés dès les premières pages de ce livre et ce jusqu'à sa fin.
J'ai aimé suivre les progrès, les différentes approches de Claude en ce qui concerne la musique et, en parallèle, l'évolution de son appréhension de la vie. Vraiment une lecture très agréable.

4/5

Littérature et Musique

Au début de l'histoire Claude Rawlings a 6 ans. Il vit à New York avec sa mère dans un petit appartement au sous-sol d'un immeuble. Claude souffre de solitude, sa mère est rarement à la maison et quand c'est le cas elle s'enferme dans sa chambre. Claude trouve un réconfort dans la musique. Dans sa chambre, un débarras en fait, il y a un piano de music-hall.

La 2e Guerre Mondiale s'achève, Claude va à l'école et chaque jour il passe devant le magasin de musique de M. Weisfeld, un jour il s'arrête et c'est le début d'une longue histoire d'amitié entre le vieil homme et l'enfant. Monsieur Weisfeld découvre que Claude a un don exceptionnel pour la musique, il le prend sous son aile.

En même temps que Claude développe son talent, il découvre le cinéma, les moeurs de la bonne société new-yorkaise dans les années d'après-guerre qui ne sont pas toujours reluisantes et tout au long de son apprentissage il est grandement choyé par l'amitié dont on l'entoure mais ce n'est pas surprenant car Claude est aimable. Sa petite enfance a été épouvantable mais son talent et aussi sa belle personnalité font qu'il s'en sort.

Ok peut-être que Claude est un personnage un peu trop facile mais peu importe car il y a la musique.

C'est un roman très prenant et je le regrettais car je l'ai lu trop rapidement, j'aurais voulu m'arrêter pour écouter chaque pièce musicale. Mais qu'à cela ne tienne j'ai déjà relu plusieurs passages où il est question de musique et là j'en profite énormément, j'écoute Bach, Mozart... beaucoup de classiques mais aussi du jazz car le jazz est aussi présent. Et ce n'est pas fini.


Musique, musique, musique je n'arrive pas à n'en sortir. Et ce que je voudrais être aussi musicienne du moins un peu... Mais Frank Conroy a réussi à me faire comprendre la parcours d'un vrai musicien, j'ai certes eu des problèmes avec les passages techniques mais bon je ne me suis pas cassée la tête à vouloir tout comprendre ce n'est pas vraiment important.


On a de la musique plein la tête tout au long.

Bref, j'ai beaucoup aimé une lecture qui me donne le goût de lire plein d'autres livres. Mais aussi de relire ce roman, une fois ce n'est pas assez. Et bien sûr d'écouter de la musique.

Note : 4,5/5

Bach

p.s. Si vous avez aimé "Le temps où nous chantions" de Richard Powers, ce livre est en plein pour vous et réciproquement.

Ta critique est très accrocheuse Mousseline, tu me donnes vraiment envie de le lire! Je le rajoute à ma lal

Corps et âme a été Livre du mois d'août 2011.

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Corps et âme - Franck Conroy
Folio - 688 pages

Claude est un petit garçon solitaire qui vit dans un petit appartement de la 3ème avenue à New York, avec une mère excentrique qui ne s'occupe pas beaucoup de lui. Heureusement, Claude a un don pour la musique qui va lui permettre de s'évader de ce quotidien banal et de devenir un grand pianiste.

Beaucoup de critiques déjà de ce roman, alors je serai brève.
Même si je ne suis pas très mélomane, j'ai plongé dans ce roman dès les toutes premières pages. L'histoire de Claude est passionnante, d'abord parce que le petit garçon est très attachant et son amour de la musique communicatif. Ensuite, parce qu'avec New York en toile de fond, une belle histoire d'amitié entre un élève et son professeur, des personnages secondaires savoureux et bien sur la musique, on ne peut que se laisser entraîner par cette mélodie littéraire.

4,75/5

CORPS ET AME
Frank CONROY
Folio 683 PAGES
 
Résumé (4° de couverture)
 
À New York, dans les années quarante, un enfant regarde, à travers les barreaux du soupirail où il est enfermé, les chaussures des passants qui marchent sur le trottoir. Pauvre, sans autre protection que celle d'une mère excentrique, Claude Rawlings semble destiné à demeurer spectateur d'un monde inaccessible.
Mais dans la chambre du fond, enseveli sous une montagne de vieux papiers, se trouve un petit piano désaccordé. En déchiffrant les secrets de son clavier, Claude, comme par magie, va se découvrir lui-même : il est musicien.
Ce livre est l'histoire d'un homme dont la vie est transfigurée par un don. Son voyage, à l'extrémité d'une route jalonnée de mille rencontres, amitiés, amours romantiques, le conduira dans les salons des riches et des puissants, et jusqu'à Carnegie Hall...
La musique, évidemment, est au centre du livre - musique classique, grave et morale, mais aussi le jazz dont le rythme très contemporain fait entendre sa pulsation irrésistible d'un bout à l'autre du roman. Autour d'elle, en une vaste fresque à la Dickens, foisonnante de personnages, Frank Conroy brosse le tableau fascinant, drôle, pittoresque et parfois cruel d'un New York en pleine mutation.
 
Mon avis
 
    Bon. Par où commencer ?
Bien difficile d’exprimer mon avis sur ce roman. Pas que je sois perplexe et hésitant sur la qualité de celui-ci, ni sur ma conviction de l’avoir apprécié ou non : J’ai adoré de livre. Mais peut-être, en ai-je tellement à dire que je ne sais pas par où commencer ? Je serai tenté de dire « Allez voir les avis précédents de mes homologues rats, tout est dit. » Mais non. Je dois m’exprimer sur ce livre. Ça vaudra ce que ça vaudra.
 
 
  Je peux dire que jamais, à aucun moment, je ne me suis ennuyé pendant cette longue lecture malgré le fait que je ne suis pas musicien (mes compétence dans ce domaine se limitant à « Frère Jacques » à la flûte à bec) Si on extrait certains (longs & nombreux) passages purement techniques de leur contexte, l’idée d’un roman rébarbatif et destiné à une élite musicienne pourrait apparaître. Mais non. L’histoire du jeune Claude, prend le dessus sur le décor de fond, aidé en cela par une écriture fluide sur laquelle on se laisse charmer. L’histoire n’est pas sans source historique et de réflexion. Quelques mystères ça et là.  C’est un roman complet et riche.


En  plus de cela et en amateur de Jazz que je suis s’est avec plaisir que j’ai noté les références faites à certains artistes que j’écoute régulièrement (Art Tatum, Bill Evans, Thelonious Monk,..). Le Jazz, appairait qu’en second plan dans ce roman, un peu frustrant donc pour moi. Il apparaît surtout comme art populaire par rapport à la musique classique image, elle, de l’élite.
 
Comme d’autres, je ne peux m’empêcher de faire un parallèle entre ce roman de celui de Richard Power « Le temps où nous chantions ». Ces 2 romans se servant de la musique comme support pour décrire, dénoncer, relater, … l’histoire de l’Amérique. Si la question se pose de savoir celui des 2 que je préfère… « Le temps où nous chantions » incontestablement.  Et suis prêt à en débattre.
 
Ma note 4 / 5

UN CRI DANS LE DESERT
Frank CONROY
Folio 534 Pages
030/2024
 
Résumé (4° de couverture)
 
Un cri dans le désert est une évocation poétique du chemin qui conduit le narrateur de l'enfance à la maturité. Le père de Frank, un charmant alcoolique, se consacrait aux cures de désintoxication ; sa mère était danoise, intéressée, sensuelle et sotte. Après un séjour dans un pensionnat prétendument expérimental où il découvre la brutalité collective, Frank connaît une période édénique dans les bois de pins en Floride. Plus tard, un étrange été au Danemark, l'expérience de la vie de bohème parisienne et un séjour dans une université américaine donnent au héros le sentiment d'être enfin maître de son avenir. C'est alors que, devenu écrivain, il s'établit en Angleterre. Mais au coeur de l'adulte, le nid de vipères de ses souvenirs d'enfance le pousse à risquer sa vie. La mort le frôle. Sera-t-elle une délivrance ? Parfois la tempête du jazz s'arrête ou se réduit à une pulsation de l'orchestre à l'arrière-plan. Alors s'élève une voix : le chant d'un instrument. Ainsi, dans le livre de Frank Conroy, la voix des souvenirs remonte et obsède l'homme ; elle le pousse sur les routes anglaises dans un déchaînement de vitesse.
 
L’auteur, le livre et moi
 
S’il y a un roman qui fait bien l’unanimité parmi les lecteurs, c’est bien « Corps et âme » de Frank Conroy. Si vous êtes passé à côté, il n’est pas trop tard. Lisez-le c’est une merveille. Aussi, quand j’ai vu le nom de cet auteur en couverture d’un livre nommé « Un cri dans le désert », c’est sans aucune hésitation que j’en ai pris possession. Une autre pure merveille ???? Et bien voyons cela.
 
Mon avis
 
Ce « Cri dans le désert » est une autobiographie qui courre de l’enfance de l’auteur jusqu’au commencement de sa vie d’adulte. Il est souvent nécessaire de bien connaitre l’auteur pour comprendre son œuvre. C’est en tout cas ce que je me dis, pour m’encourager à ce genre littéraire qui n’est pas parmi mes favoris.
Concernant celle-ci, je dois reconnaitre qu’elle n’a rien de passionnant. Soit, l’auteur à matière à narrer son enfance, mais il use de longueurs pour semble-t-il remplir des pages pour le simple plaisir d’occuper l’espace du livre.
Rien ne laisse présager dans ce récit de l’avenir d’écrivain du personnage ou même encore son métier parallèle de pianiste. Le contenu n'aborde en rien son aspiration à l’écriture ou alors très tardivement.
Bien heureusement, la qualité d’écriture, alerte et facile,  présente dans "Corps et âme" se retrouve ici, ce qui permet de lire ce livre comme un roman des aventures d’un jeune garçon. 
Rien de révolutionnaire…
 
Ma note : 3 / 5

Dommage, j'ai tellement aimé "Corps et âme"...

Awara : Trouve moi quelqu'un qui n'a pas aimé "Corps et âme"  . Cette autobiographie ne présente pas un grand intérêt dans le sens où en la lisant on ne voit pas apparaître la perspective de ce roman. Je n'ai pas eu la curiosité d'étudier la bibliographie de F.Conroy et le forum n'évoque que "Corps et âmes". Ferait-il parti de ces auteurs d'un seul (bon) roman ?