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Dalton TREVISAN (Brésil)

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Message  Prospéryne Dim 14 Déc 2008 - 16:44

De : Eireann561 (Message d'origine) Envoyé : 2006-11-11 11:55
Le vampire de Curitiba.

Dalton TREVISAN

Note : 3,5.

Sexe, version lugubre.

Vingt sept nouvelles, tirées de huit recueils, un panorama de l’œuvre de cet écrivain brésilien né en 1925, dont les écrits ont provoqué quelques scandales dans son pays d’origine.

Un vampire anémique qui a peur des femmes, rend "Visite à une ancienne institutrice" et finit dans son lit. Puis dans celui de la mère de l’institutrice dans "Le petit chaperon rouge". Dans "Le perroquet ivre" un homme, le même (un vampire ?), confond galanterie et goujaterie qui n’ont en commun que la première lettre. Ce même homme que l’on retrouve dans le texte "Sous le Pont Noir" où une jeune fille est violée par plusieurs hommes, lesquels donnent chacun leur version des faits. Ce texte est comme le pont très noir.

Beaucoup de ces nouvelles sont très courtes, deux ou trois pages, abordent des sujets différents, la lutte entre un homme et un chat, les relations pédophiles entre un homme et une petite fille de huit ans qui en est la narratrice.

"Litanie" commence par cette phrase :

-Delivre-moi des raseurs, Seigneur et je te rendrai grâce.

"Les petits vieux" est un concentré de mesquinerie et de haine, l’empoisonnement du chat d’une locataire de la maison de retraite, tentative de flirt et attouchements. Les paroles assassines foisonnent :

"Tu as vu la chemise du macchabée ambulant ? Il a entamé son trousseau d’enterrement" ou alors "Il ne sait pas viser. Il va encore mouiller le siège".

La solitude pour la mort d’une enfant dans un pensionnat ou celle d’un homme sur le trottoir en plein jour. Le lecteur recherche vainement un rayon de soleil, une étincelle de bonheur. Mais rien ne vient, même les bistrots sont sans vie, même les amants sont tristes.

Plusieurs de ces recueils de nouvelles ont un héros (?) récurrent, Nelsinho pour le vampire. Puis Joao, qui entre sa fiancée Maria et la mère de celle-ci Dona Candinha, n’est pas sorti de ses problèmes sexuels, même dans des jeux de rôles dans des hôtels sordides. Le problème de l’impuissant donne un très beau récit "Trente sept nuits de passion", l’alcool aussi est là, comme l’adultère, enfin toutes ces choses qui font de certaines vies des enfers.

A lire pour le côté exotique et très noir et pour l’écriture qui est inhabituelle. Dire que j’ai vraiment aimé, peut-être pas, car certaines nouvelles sont vraiment très dures, malgré, ou peut-être, à cause d’un humour désespéré.

Extraits :

-Pourquoi Dieu a-t-il fait de la femme, soupir du jeune homme et gouffre du vieillard ?

-Pas si vieille que cela et joliment experte au lit.

-Par-dessus le kimono, il palpa les nichons : malgré son âge elle avait encore le sein ferme.

-On ne te poursuit pas dans la rue ? Tu es si appéti… si mignonne.

-Il n’est pas de poids plus doux qu’un sein mûr dans le creux d’une main.

-Quand l’enfant pleure, Rithina la suspend la tête en bas, comme cela la petite perd le souffle et se tait.

-Pas dans le lit, mais dans le placard à vêtements. Il m’a mise là-dedans debout avec la porte ouverte, comme cela j’étais à la même hauteur que lui.

-"Ah ! ma fille comme je regrette le jour où tu t’es fiancée !"

Et Maria de rétorquer :

"Et moi je regrette celui où tu t’es mariée."

-Les petites femmes ne sont plus ce qu’elles étaient. Le football d’aujourd’hui n’est plus le football d’antan.

Traduit du Portugais (Brésil)

Editions Métailié.
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