Anne TYLER (Etats-Unis)

Une bobine de fil bleu (lu en VO)


Ma note: 4.25/5

Mon avis: 
Comme pour Nauticus, la découverte d'Anne Tyler a été fort agréable pour moi aussi. J'ai beaucoup apprécié la construction du récit qui est plutôt anti-chronologique et qui nous dévoile des secrets au fur et à mesure des pages. L'écriture en VO est vivante, fébrile, drôle. J'ai eu l'impression d'être sur place lors des dialogues, on les sent vrais, réalistes.  Il n'y a pas vraiment de fil rouge (bleu ici  ), l'histoire est racontée par longues anecdotes, mais ça sert bien au récit. Mon seul petit bémol ce sont toutes les questions en suspens à la fin du livre. Je sais bien que l'auteure a probablement voulue démontrer que dans la vie on ne peut pas connaître toute l'histoire des gens, mais j'avais tellement de questions! En résumé, j'ai ajouté plusieurs de ses autres romans dans ma LAL!

UNE BOBINE DE FIL BLEU
Anne TYLER
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Cyrielle Ayakatsikas
10-18    -  2018  - 474 pages


La famille Whitshank est une famille de quatre enfants qui habite Baltimore dans une maison construite vers 1930 par le grand-père qui avait une entreprise de construction. C’était la maison de ses rêves qu’il avait construite pour une famille fortunée. Par la suite il avait pu l’acheter. La mère, Abby, est une âme charitable qui aime rassembler sa famille autour d’elle au cours de repas où elle convie les brebis égarées dont elle s’occupe en tant qu’assistante sociale.

Quand le roman commence, la famille est réunie parce que les enfants s’inquiètent du comportement de leur mère, encore plus farfelue qu’à son habitude et de ses pertes de mémoire. Le père, Red, devient sourd, il est fatigué, fragilisé après un infarctus et il semble démuni face aux problèmes psychologiques de sa femme.

Anne Tyler analyse par le menu les différents membres de cette famille, grands-parents inclus, ainsi que les non-dits et petits et gros mensonges qui masquent les fissures de cette famille qui paraît heureuse. Est-ce qu’ils sont nécessaires pour que la vie familiale se déroule le plus harmonieusement possible. Personne n’est tout à fait celui qu’il semble être: la grand-mère, femme qui paraît si effacée a été une redoutable manipulatrice; Abby, la délicieuse épouse et mère, a signé un contrat redoutable avec la mère de Stem (Douglas), le fils qu’ils ont élevé comme leurs propres enfants; Dennys, jaloux de ce frère adoptif qui semble mieux aimé, ne semble se retrouver que lorsque le mensonge de la mère commence à être révélé.…
La bobine de fil bleu retrouvée au fond d’une boîte, est-elle cette maison autour de laquelle tourne la vie de la famille, depuis sa construction jusqu’au moment où le roman s’achève avec le départ du père vers un appartement mieux adapté à sa vieillesse. Le déclin dû au vieillissement est regardé avec beaucoup de tendresse et d’humanité.

J’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce livre, tout en finesse. L’auteur remonte le temps pour distiller les joies, peines et blessures qui font que cette famille est ce qu’elle est aujourd’hui. Le ton est mélancolique et plein d’humour, triste et tendre. Chaque personnage du roman est à la fois agaçant et attachant. Anne Tyler livre une belle analyse des replis d’une famille qui semblait toute lisse. J’ai été sous le charme de ce livre et on aimerait le savourer sur la balancelle qui se trouve sur la véranda de la maison familiale,
.
Je ne suis pas certaine d’avoir vraiment compris la symbolique de cette bobine de fil bleu qui avait servi à coudre la tunique portée par Red dans sa jeunesse et qu’il  a voulu remettre le jour des obsèques de sa femme, est-ce ce qui a permis à Dennys de comprendre un secret de famille en fouillant dans les boîtes?
   

Note : 4,75/5

Et la vie va presque droite !


Résumé :
À trente ans, Barnaby se considère comme un parfait loser. Certes, ce rejeton d'une grande famille de Baltimore a tiré un trait sur son passé de délinquant et travaille désormais auprès de personnes âgées pour une société d'aide à domicile. Mais s'il s'y est bâti une réputation d'homme de confiance, il demeure aux yeux des siens le mauvais fils, mauvais père et mauvais époux qui a sali l'honneur de la famille.
Alors, quand son chemin croise celui de Sophia, jeune femme sérieuse et rangée, il croit trouver l'ange gardien qui lui permettra de revenir en fils prodigue dans le giron familial. Mais c'est compter sans le poids des rôles assignés à chacun.

Mon avis : c'est un très joli roman , plein d'humanité. En lisant vos avis précédents , je retrouve les mêmes caractéristiques que dans celui-ci.
C'est plein de finesse, de sensibilité, tout est juste. Un livre réconfortant, touchant avec des petites touches d'humour et la vie des gens. En toute simplicité.
Je me suis beaucoup attachée au personnage de Barnaby. Ce trentenaire a raté ses études, sa vie sentimentale est un échec ,il vit dans un studio minable, s'habille n'importe comment, sa femme l'a quitté, il voit sa fille un weekend de temps en temps, se trouve mauvais père... Bref, il est le vilain petit canard de la famille, le boulet ! Il gagne sa vie en travaillant dans une agence " rent a back " ( louez un dos ! ) afin d'aider les personnes âgées dans leurs tâches quotidiennes.
Nous avons donc à faire à de délicieux portraits de vieilles personnes parfois grincheuses ! Mais attachantes ! Et à sa vie de tous les jours. Lors d'un trajet vers Baltimore où il va voir sa fille, il croise une jeune femme, " la femme parfaite" selon lui ! Ils décident alors d'entamer une relation , de se découvrir... Barnaby est sur un petit nuage, semble avoir trouvé la perle rare !
Anne Tyler a une jolie plume, facile à lire, rythmée. Elle nous décrit avec beaucoup de finesse ses personnages et la vie quotidienne, les histoires familiales où finalement rien n'est simple mais rien n'est irréversible non plus.
Je trouve le titre français pas accrocheur du tout...
Je vous recommande ce roman et je vais m'empresser d'en choisir un autre pour cet été !
Ma note : 4,5/5

Un garçon sur le pas de la porte

Je découvre cette auteur avec ce roman.
Anne Tyler nous raconte une histoire simple d'un quadragénaire Micah Mortimer dont la vie simple, routinière, où chaque chose est sa place, chaque moment son activité semble lui convenir. Je résumerais son caractère par un "surtout pas de vague"...

Même si ce genre de vie rendrait neurasthénique chacun d'entre nous, on se dit qu'après tout c'est son choix et qu'il semble être heureux.
Le problème dans ce cas est que le moindre grain de sable peut entraîner bien des dommages par un effet dominos et c'est qu'il se passe inéluctablement...

Un court roman, facile à lire, bien sympathique. L'histoire est simple, le personnage de Micah attachant, même si personnellement je pense qu'il m'ennuierait beaucoup...

Anne Tyler a un style fluide et trouve les mots justes pour décrire les situations et l'état d'esprit des personnages.

En un mot, une belle découverte!

Ma note 4/5

EN SUIVANT LES ÉTOILES :
Le livre de poche - 346 pages.


    A la mort de sa mère, Jérémy Pauling, célibataire, se retrouve seul, en la compagnie des habitants de la maison, devenue pension de famille, au cœur d’un quartier décrépit de Baltimore. Comment ce vieux garçon, de comportement très étrange, qui vit cloîtré la plupart du temps dans son atelier d’artiste où il entasse collages, peintures et sculptures, pourra-t-il affronter l’avenir ? Ses deux sœurs s’en inquiètent fort… Mais l’arrivée d’une jeune femme, accompagnée de sa petite fille, comme nouvelle locataire, va apporter une réponse bien imprévisible. Elle va être pour lui, à la fois la compagne, la mère qu’il a perdue, et la mère de ses enfants. Mais Jérémy pourra-t-il faire vivre et survivre ce couple et cette famille si étrange ?

    Le cinquième roman de l’auteure que je lis, et encore une fois, une lecture très appréciée. Ann Tyler nous livre encore ici, des récits de vie bien ordinaires, mais cela est raconté avec tellement d’intelligence, de subtilité, d’empathie pour ses personnages que c’est un régal à lire ! Chaque long chapitre fait avancer l’histoire par la parole de différents personnages et j’ai trouvé cette construction du récit très intelligente. Etl’écriture est toujours aussi agréable.

   4,5/5

Une bobine de fil bleu



Près de Baltimore, l’histoire d’une famille, les Whitshank, et aussi celle de leur maison, construite par le grand-père pour un riche client avant d’être rachetée par son constructeur qui la trouvait parfaite. Alors que la mère a des absences inquiétantes et que le père devient sourd, leurs 4 enfants se retrouvent et s’inquiètent pour leurs parents.
 
Premier roman lu de cette auteure dont j’ai bien aimé son style. Il raconte avec justesse les liens complexes qui unissent les membres d'une famille mais j’ai trouvé qu’il manquait un petit quelques chose pour corser l’histoire de ce roman. Car, même si un des personnages principaux décède, cela ne semble pas être le point principal du récit. J’ai trouvé aussi maladroit la fin du roman qui revient exclusivement sur la vie des grands-parents alors ces chapitres auraient pu être intercalés dans le récit en alternant avec l’histoire actuelle.
 
Note : 3,5/5

Tyler Anne
VineGar girl
Editions Phébus 18 avril 2019
222 pages

Résumé
Variation féminine et féministe sur une pièce célèbre de Shakespeare, l’une de ses premières comédies, La mégère apprivoisée
Le docteur Battista vit seul avec ses deux filles depuis le décès de leur mère. Savant fou aussi sympathique que farfelu, il laisse volontiers son aînée, Kate, s’occuper de tout à la maison – et notamment de sa petite sœur, Bunny. Tout ce qu’il demande, c’est un sandwich pour son déjeuner et le moins d’intendance possible. Tout fonctionne parfaitement jusqu’au jour où Louis Battista découvre que le visa de Piotr, son jeune et brillant assistant, arrive très prochainement à expiration définitive… Pour ne pas remettre en cause son précieux rythme de travail, il imagine alors joindre l’utile à l’agréable : convaincre Kate et Piotr de se marier.
Mon avis
L’assistant est un étranger de l’Europe de l’Est qui sait à peine parler l’anglais et pour ne pas contrarier son père, Katte accepte de l’épouser mais sous certaines conditions.. L’histoire se passe dans les années 60 car à cette époque beaucoup de femmes quittaient leurs emplois pour s’occuper de leur ménage et fonder une famille, bien qu’on utilise déjà les téléphones portables, on doute un peu, cependant ce n’est qu’un roman...un roman amusant, un peu comme une comédie burlesque surtout lors de la scène du mariage. . Katte est une jeune femme solitaire et attachante m’a amusée par ses réflexions et ses convictions qui sont décrits avec finesse par l’auteure. Ce petit roman charmant, léger et original parsemé de petits proverbes fut une lecture agréable…4/5.

Quand nous étions grands

Note : 3/5

Résumé : A 53 ans, Rebecca fait le point sur sa vie. Mariée à 20 ans et veuve rapidement, belle-mère de 3 filles issues du premier mariage de son mari, une fille, des tas de petits-enfants, elle organise des réceptions dans la demeure familiale. Que se serait-il passé si elle avait pris une autre décision ? 

Critique : Premier roman de cette auteure que je lis et je suis contente d'en avoir enfin lu un même si le bilan est mitigé. C'est un beau portrait de femme, Rebecca est un personnage attachant. Mais par contre, je ne comprends pas qu'elle réponde comme ça sans arrêt aux attentes des autres. Il n'y en a pas à sauver dans cette famille. Ca la rend plus touchante mais ça lui donne aussi un côté "bonne poire" exaspérant. Un peu déçue également par la fin, qui ne termine pas vraiment le roman.

Une bobine de fil bleu

 Anne Tyler est une narratrice redoutable lorsqu'il s'agit de s'immiscer dans les histoires de famille. Décortiquant petit à petit les mensonges, les non-dits et les secrets de chacun, elle nous fait traverser trois générations d'une famille "normale".
Son talent de conteuse est indéniable, son intérêt pour ses contemporains est une source d'inspiration sans fin et elle le prouve encore une fois dans ce roman.

Une très agréable lecture. 

4/5

Quatrième de couverture

Portrait des Whitshank, et de leur si jolie maison de Baltimore, Une bobine de fil bleu détricote sur plusieurs générations l’histoire d’une famille bien trop heureuse pour être vraie. Et qu’il s’agisse de débusquer les politesses, de chasser les faux-semblants ou de dire l’amour, la plume drôle et méticuleuse d’Anne Tyler ne laisse rien au hasard.

Mon avis

C’était la première fois que je lisais cette autrice et j’ai vraiment beaucoup aimé.

La construction est originale : le récit n’est pas dans l’ordre chronologique. On découvre d’abord l’histoire d’Abby et Redcliffe avant de replonger vers la fin du roman dans celle des parents de Redcliffe.

Les personnages sont bien décrits et on s’attache facilement à eux. La famille Whitshank est très unie, aussi, quand leur mère Abby présente des troubles de la mémoire, les enfants devenus adultes reviennent au bercail pour apporter leur aide. Ces retrouvailles familiales seront également l’occasion de déterrer les vieilles rancœurs et de sortir les squelettes des placards. Ainsi, cette famille qui semble si parfaite et si heureuse, a comme toutes les familles ses petits secrets et pieux mensonges qui maintiennent l’harmonie entre les membres de la tribu.

Autre originalité de ce roman, la maison familiale est un personnage à part entière de l’histoire. C’est autour d’elle que tourne le récit et on assiste à la fois aux premiers jours des Whitshank dans la maison et à leurs derniers, lorsque Redcliffe, diminué par l’âge, est contraint de déménager.

Bref, c’est un roman très agréable à lire qui fait la part belle aux relations familiales, au vieillissement et à la perte d’autonomie qui frappe les parents ainsi qu’aux rivalités entre frères et sœurs. Si vous aimez les histoires de famille, n’hésitez pas à découvrir celle de la famille Whitshank, pas si banale qu’on pourrait le croire au premier abord.

4/5

Leçons de conduite

Résumé : Partis en voiture assister aux funérailles d’un vieil ami, Ira et Maggie n’éviteront pas les querelles triviales et les remises en cause douloureuses d’un couple que tout semble opposer : lui est d’un réalisme sans concession ; elle, une grande rêveuse. L’émotion des retrouvailles entre copains transformera bientôt la cérémonie en remake des noces du défunt. La vie conjugale ne serait-elle qu’un long deuil ? À l’image de leur vieille guimbarde, l’amour d’Ira et Maggie s’étiole au fil des kilomètres et des petites disputes. À chaque carrefour, Maggie hésite, remet en question ses choix, défait et refait sa vie, s’abandonne à la rêverie complaisante d’une existence réussie.

Mon avis : Une lecture bien agréable, grâce à la plume de l'auteure qui n'a pas son pareil pour décrire des situations et des sentiments du quotidien avec beaucoup de finesse et de pertinence.
C'est un roman dans lequel il ne se passe finalement pas grand chose (quoiqu'Ira et Maggie vivent tout de même une très longue journée), mais dont le rythme de l'écriture nous accroche et on se surprend à ne pas réussir à lâcher le livre. Mention spéciale pour les dialogues qui sont vraiment savoureux.
Néanmoins, le personnage de Maggie m'a considérablement agacée. Au début, je la trouvais touchante, un brin pénible, mais attachante. Malheureusement au fil du roman cette impression s'est accentuée en en faisant un personnage intrusif, sans gène, égocentrée et têtue, bref, je n'en ferais pas une amie 
J'ai apprécié ma lecture qui m'a réconcilié avec cette auteure. A l'occasion, je retenterai bien un autre titre, juste pour voir.

Ma note : 3,5/5

VOYAGEUR MALGRÉ LUI :
Pocket - 384 pages.


      Macon et Sarah sont mariés depuis vingt ans. Soudain, leur vie bascule, brisée par un drame. Leur fils de douze ans est abattu par un gangster dans un fast-food. Une mort imprévisible, stupide, injuste. Loin de les rapprocher, le drame les sépare. Sarah décide de vivre seule.
      Brutalement arraché à son environnement quotidien, Macon est balloté entre une épouse indécise, un clan familial aux rites fantasques et un chien dépressif, sauvé « in extremis » par l’exubérante Muriel qui, débarquant avec fracas dans sa vie, entend dresser autant le maître que l’animal…
       
      Ce fut une très, très bonne lecture qui m’a à la fois beaucoup amusée et beaucoup émue. Tous les personnages de l’histoire sont bien sympathiques, même le chien, et Macon, le personnage principal, dont le métier est d’écrire des petits guides express de voyages bien qu’il déteste voyager, qui d’abord se laisse aller puis essaie bien difficilement de donner un nouvel élan à sa vie, bien attachant.

      Je me suis régalée et j’ai même adoré ! 

Un film a été tiré de ce roman avec William Hurt et Kathleen Turner.


5/5 

UNE BOBINE DE FIL BLEU :
PH&bus - 389 pages 


     Je vous renvoie aux nombreux autres avis pour le résumé de l’histoire.

     Histoire d’une famille
     Histoire aussi d’une maison
     Histoire du temps qui passe…

     Toujours superbement raconté dans un style à la fois grave et plein d’humour.
     Une très bonne lecture ! 

     4,5/5

Un garçon sur la pas de la porte

La vie de Micah est bien organisée. Il faut que tout soit bien à sa place, bien rangée. Pas de vagues surtout... et puis un jour, un jeune homme débarque chez lui et se présente comme étant son fils... ce petit grain de sable va venir chambouler la vie si bien rangée de notre héros. 
Sous les traits d'une histoire toute simple, l'auteur dresse assez finement les portraits de ses personnages et les liens qui les unissent. Beaucoup d'humour parsème la narration mais derrière se cache un sujet plus sérieux. 
Une bonne lecture mais pas un coup de coeur

ma note: 4/5

Une bobine de fil bleu Anne TYLER

Je serais très brève et rejoins les avis précédents. En particulier celui de Chantal très bref mais c'est tout  à fait ça :
L'histoire d'une famille lambda avec ses hauts et ses bas
L'histoire d'une maison
La vie qui passe, de la tendresse, des jalousies, la vieillesse.
Un ton mélancolique, sobre et très juste.

Petit bémol aussi sur des questions sans réponse et la vie des grands parents que j'ai trouvé un peu moins passionnante et placée comme ça à la fin... je rejoins petit montagnard sur ce point.

Ma note 4,5/5