Elsa TRIOLET (France)

L’AME

Elsa TRIOLET



L’histoire se déroule à Paris dans un bâtiment particulier, avec deux entrées et sorties et des jardins intérieurs, des couloirs, et des niveaux différents, impossible de bien s’y retrouver, cela fait un peu penser au dédale de l’esprit…..

Là vit Nathalie, ancienne déportée dans les camps, qui ne sort pratiquement jamais et qui dessine des bandes dessinées et en l’occurrence une sur la réalité de l’automate célèbre « le joueur d’échec » (connu à travers le monde d’ailleurs, mais avec pas mal de légendes et suppositions)

Il y a Luigi son mari réparateur de père en fils d’automates et de billard, qui possède au sous-sol une immense collections d’automates

Et puis il y a Christo, le petit voisin, fasciné par Nathalie, dévoreur de livres et de savoir.

Pour des raisons familiales, le voilà obligé de vivre chez eux, étant donné l’étroitesse, il est logé au sous-sol

Et chaque soir bien qu’on lui ait dit non, il fait marcher tous ces automates, il cherche leur âme

Mais où se trouve l’âme ???

Comme dit l’auteur : l’âme c’est ce qui souffre en nous, c’est ce qui nous réjouit….

C’est l’axe de l’être humain sur lequel on enfile les cames qui actionnent notre conduite…. » un peu comme les cames des automates

Un livre que j’aime beaucoup, que j’ai relu avec beaucoup de plaisir car tout au long de ce livre sont distillées des tas d’idées et en même temps, on arrive à se faire une idée de ce qu’était son auteur et ses opinions

5/5 comme cote

]

Triolet, Elsa (1896-1970), (Ella Iourevna Kagan de son vrai nom) romancière française d'origine russe, qui fut la compagne de Louis Aragon. Née à Moscou, belle-sœur de Maïakovski, amie d'enfance du linguiste Roman Jakobson, elle fréquenta très jeune les milieux progressistes et le groupe futuriste. Maxime Gorki l'encouragea à écrire. Elle suivit son premier mari, à Tahiti, à Berlin, puis à Paris, où elle rencontra Aragon en 1928, dont elle devint la compagne. Elle écrivit d'abord trois romans en russe, entre 1926 et 1928 (Tahiti, Fraise des bois, Camouflage). Sa première œuvre en français, Bonsoir Thérèse, date de 1938. Membre du parti communiste, elle fut résistante lors de la Seconde Guerre mondiale, participa à la création de la revue les Lettres françaises et du Comité national des écrivains. Elle obtint le prix Goncourt en 1944 pour le Premier accroc coûte deux cents francs. En marge de son œuvre propre, elle a traduit Maïakovski et Tchékhov. Dans son cycle romanesque l'Âge de nylon, elle met en œuvre les principes du réalisme socialiste : Roses à crédit (1959) est une sorte de fable qui raconte la découverte par son héroïne, Martine, de la société de consommation, du confort mécanique qui détruit le monde moderne. Prisonnière de l'âge de pierre, elle meurt dévorée par les rats. Blanche, l'héroïne de Luna Park (1959), est une femme moderne, éprise d'infini. Dans l'Âme (1963), le héros, Christophe, découvre en même temps les mystères de la science et ceux de l'homme. En 1960 fut entreprise la publication croisée des œuvres d'Aragon et d'Elsa Triolet.(copiée sur internet mais ai plus le site, sorry)

Belle critique, garanemsa, je me souviens que je trouvais un livre de cette auteure assez ennuyeux, mais ce livre "L'âme" m'a l'air bien intéressant.

J'ai pris un réel plaisir de lecture avec "Le cheval blanc" d'Elsa Triolet.

Nous suivons son héros, Michel Vigaud, des années entre les deux guerres au début de la deuxième guerre mondiale et le livre se termine sur quelques pages, peu nombreuses mais fortes et poignantes sur ce qui a précédé la deuxième guerre mondiale, sur ses débuts, et sur l'absurdité des raisons pour lesquelles on envoie les hommes se battre.

Entendons nous bien, ce livre n'est pas un livre sur la guerre mais je trouve que seulement par ses dernières pages il mérite de faire partie du thème.

Nous suivons donc Michel de l'enfance auprès d'une mère fantasque et idolâtrée dans ses années d'adolescence et de jeune adulte. Michel, comme un poulain rétif que ne retient aucun enclos, Michel qui va d'expérience en expérience sans trouver de sens à sa vie et en semant quelques dégâts autour de lui car les gens, les femmes surtout mais pas uniquement, se prennent de passion pour cet être charismatique, sauvage et ardent.

Le livre se lit au rythme endiablé des courses et des ruades de ce poulain, pour filer la métaphore, et il faudra attendre les toutes dernières pages pour qu'enfin la vie de Michel prenne tout son sens et son pourquoi.

Sommes nous sur cette terre pour un acte unique qui donnerait sens à tout notre passage ? J'ai retrouvé dans ce livre le questionnement de John Irving dans "Une prière pour Owen". Les époques changent, les hommes restent.

Mille regrets

Recueil de quatre nouvelles assez longues publié en 1941. L’action se déroule pendant la guerre ou avant : une femme a perdu son partenaire lors de l’exode et vend ses dernières possessions pour survivre à Nice. Henri Castellenat est un écrivain qui ne veut pas s’engager, ni dans un mariage, dans l’éducation d’un enfant ou dans la guerre à venir. Une femme qui héberge sa mère et sa belle-famille à Paris, alors que son mari est prisonnier, profite d’une invitation d’ami pour aller passer l’été dans une maison isolée en zone libre. La belle épicière est abandonnée par son mari.


L’écriture est belle, mais le style peut-être un peu vieillot : malgré un certain intérêt, j’avais parfois l’attention qui dérivait. De bonnes histoires, bien racontées, mais…il manquait comme une touche de surprise ou de magie.
3,5/5

RR

Le premier accroc coûte deux cents francs



Le titre est une des phrases mystérieuses que l'on entendait à la radio pendant l'occupation, langage chiffré par lequel Alger et Londres communiquaient avec la Résistance sur le sol français. Quatre nouvelles, dont la première, "Les amants d'Avignon", avait paru clandestinement aux Editions de Minuit, les manuscrits des trois autres, enterrés près de la maison habitée par l'auteur, n'ont vu le jour qu'après la libération. Dans ces quatre nouvelles, la vie privée des personnages est inévitablement liée au destin du pays. Personne ne peut tirer son épingle du jeu. Que ce soit la petite dactylo, Juliette, en qui les circonstances  révèlent l'héroïsme latent, ou Louise Delfort, journaliste en temps de paix, avec son courage conscient et insensé, ou Alexis Slavsky, l'artiste peintre qui croyait pouvoir vivre pour l'art seul... la vie privée, le destin personnel de chacun, amour, famille, vocation, sont tressés avec les évènements historiques. Un livre témoin de son époque. (résumé de l'éditeur)


Je découvre cette auteure, compagne de Aragon, avec ce recueil de 4 nouvelles qui se passent pendant la seconde guerre mondiale. Ces nouvelles sont légèrement reliées entre elles par un personnage ou par un lieu. Ce sont de longues nouvelles, jusqu'à 180 pages pour la plus longue, où l'on voit des français sous l'occupation allemande. L'écriture, belle et agréable, décrit l'incertitude de cette époque. Lyon et ses nombreux petits passages souterrains (j'ai oublié le nom spécifique) sont largement décrits. Mais il ne se passe souvent pas grand chose, les histoires avancent tout doucement. Prix Goncourt 1945 (avec son compagnon comme membre du jury, ça aide !)

Note : 3/5