Nora Okja KELLER (Etats-Unis)
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Nora Okja KELLER (Etats-Unis)
Fox Girl de Nora Okja KELLER
L'éclose éditions / 348 pages
Distingué par le Los Angeles Times comme l'un des « meilleurs livres de l'année ».
Quatrième de couverture :
Elle raconte l'histoire des victimes oubliées des années qui suivent la guerre de Corée. Enfants abandonnés des GI's américains, ses héros traversent une existence résumée à la survie. Tendu, violent, parfois drôle, ce récit plonge au noir d'une nature humaine dévastée, d'une période âpre et méconnue de l'histoire contemporaine.
C'est un texte qui prend un peu de temps à débuter mais qui se révèle par la suite extrêmement prenant. J'ai trouvé une écriture simple concise mais par moment maladroite. Il y a des manques également dans la manière dont l'histoire nous est transmise et une sorte de décalage avec une réalité plus ''facilement imaginable'' s'est instauré au fil de ma lecture ; une manque de précision pour des passages qui m'aurait paru essentiel juste afin de me facilité la compréhension. C'est vraiment dommage.
L'écriture n'a pas grand chose de formidable, cependant je pense que ce livre mérite quand même d'être lu rien que pour l'approche quasi inédite d'une des faces cachées de la présence des troupes américaines en Corée. Ce texte expose, dénonce, il choque. Malgré cela ce texte a deux facettes chacune modérant la force de l'autre. La première facette est tragique, elle prend forme dans le drame et la violence vécu par ses femmes « à soldats » victime d'une exploitation presque institutionnalisé, plus ou moins officialisé. La seconde est celle de l'espoir, une espoir violent irréel qui anime toutes ses vies plus ou moins détruites, c'est l'espoir de partir, d'immigrer au Etats-Unis, cet Etat où « les femmes sont libres » et où le simple fait ''de tendre les mains fatigue''. Les images sont sans concession amusante et déroutante à la fois.
Je me plains, je me plains, il n'empêche que ce livre je l'ai lu très vite et finalement malgré les quelques défauts que je lui ai trouvé, je l'ai bien aimé. C'est donc un avis en mi-teinte juste parce que j'aurais peut-être aimé qu'il fut parfois différent...3,75/5
Extrait :
« Nous glissant en silence jusqu'au lit, nous
nous sommes penchées au dessus de lui pour l'examiner. De l'angle de sa
tablette d'écriture, Sookie l'a asticoté.
''Il est mort ? '' demandai-je.
Je n'ai même pas pris la peine de chuchoter, convaincue que, même s'il
n'était pas mort, il est américain et ne pouvait donc pas comprendre le
coréen. De tout près, il sentait le tabac, une odeur de fumée rance.
Son buste, couvert de poils drus et frisés, semblait sombre – comme le
ventre du cochon noir que notre famille avait eu jadis. Je guettais le
mouvement du ventre de l'homme et je ne l'ai pas vu ouvrir les yeux.
Sookie a poussé un cri et, quand j'ai relevé la tête, j'ai vu les yeux
très blancs de l'homme s'ouvrir, puis se refermer, puis s'ouvrir
encore. Puis j'ai vu ses dents très blanches articuler '' Anyang
haseyo, baby-san'' comme un singe savant qui aurait lâché un '' Comment
allez-vous ? '' très poli avant de mordre. J'ai hurlé aussi, je crois,
avant d'écarter Sookie pour m'enfuir. Même de l'autre côté de la porte,
nous avons entendu son rire. »
L'éclose éditions / 348 pages
Distingué par le Los Angeles Times comme l'un des « meilleurs livres de l'année ».
Quatrième de couverture :
Elle raconte l'histoire des victimes oubliées des années qui suivent la guerre de Corée. Enfants abandonnés des GI's américains, ses héros traversent une existence résumée à la survie. Tendu, violent, parfois drôle, ce récit plonge au noir d'une nature humaine dévastée, d'une période âpre et méconnue de l'histoire contemporaine.
C'est un texte qui prend un peu de temps à débuter mais qui se révèle par la suite extrêmement prenant. J'ai trouvé une écriture simple concise mais par moment maladroite. Il y a des manques également dans la manière dont l'histoire nous est transmise et une sorte de décalage avec une réalité plus ''facilement imaginable'' s'est instauré au fil de ma lecture ; une manque de précision pour des passages qui m'aurait paru essentiel juste afin de me facilité la compréhension. C'est vraiment dommage.
L'écriture n'a pas grand chose de formidable, cependant je pense que ce livre mérite quand même d'être lu rien que pour l'approche quasi inédite d'une des faces cachées de la présence des troupes américaines en Corée. Ce texte expose, dénonce, il choque. Malgré cela ce texte a deux facettes chacune modérant la force de l'autre. La première facette est tragique, elle prend forme dans le drame et la violence vécu par ses femmes « à soldats » victime d'une exploitation presque institutionnalisé, plus ou moins officialisé. La seconde est celle de l'espoir, une espoir violent irréel qui anime toutes ses vies plus ou moins détruites, c'est l'espoir de partir, d'immigrer au Etats-Unis, cet Etat où « les femmes sont libres » et où le simple fait ''de tendre les mains fatigue''. Les images sont sans concession amusante et déroutante à la fois.
Je me plains, je me plains, il n'empêche que ce livre je l'ai lu très vite et finalement malgré les quelques défauts que je lui ai trouvé, je l'ai bien aimé. C'est donc un avis en mi-teinte juste parce que j'aurais peut-être aimé qu'il fut parfois différent...3,75/5
Extrait :
« Nous glissant en silence jusqu'au lit, nous
nous sommes penchées au dessus de lui pour l'examiner. De l'angle de sa
tablette d'écriture, Sookie l'a asticoté.
''Il est mort ? '' demandai-je.
Je n'ai même pas pris la peine de chuchoter, convaincue que, même s'il
n'était pas mort, il est américain et ne pouvait donc pas comprendre le
coréen. De tout près, il sentait le tabac, une odeur de fumée rance.
Son buste, couvert de poils drus et frisés, semblait sombre – comme le
ventre du cochon noir que notre famille avait eu jadis. Je guettais le
mouvement du ventre de l'homme et je ne l'ai pas vu ouvrir les yeux.
Sookie a poussé un cri et, quand j'ai relevé la tête, j'ai vu les yeux
très blancs de l'homme s'ouvrir, puis se refermer, puis s'ouvrir
encore. Puis j'ai vu ses dents très blanches articuler '' Anyang
haseyo, baby-san'' comme un singe savant qui aurait lâché un '' Comment
allez-vous ? '' très poli avant de mordre. J'ai hurlé aussi, je crois,
avant d'écarter Sookie pour m'enfuir. Même de l'autre côté de la porte,
nous avons entendu son rire. »
Re: Nora Okja KELLER (Etats-Unis)
Ça m'inspire, je n'ai jamais lu sur la guerre de Corée, le sujet est vraiment inspirant.
En faisant une recherche j'ai vu que l'auteure est d'Hawaï, ça fait longtemps que j'espère tomber sur un auteur d'Hawaï dont le roman se déroule en ces lieux... ce sera bientôt pour nous une destination vacances, car j'en ai trop entendu parler en bien par des connaissances.
En faisant une recherche j'ai vu que l'auteure est d'Hawaï, ça fait longtemps que j'espère tomber sur un auteur d'Hawaï dont le roman se déroule en ces lieux... ce sera bientôt pour nous une destination vacances, car j'en ai trop entendu parler en bien par des connaissances.
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Mousseline
Magasin général tome 2 : Serge de Loisel et Tripp et L'île des chasseurs d'oiseaux de Peter May
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zeta- Admin
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Re: Nora Okja KELLER (Etats-Unis)
Je note ce livre dans ma liste, Sirocco, ta critique m'a vraiment convaincu; il y a quelques temps j'avais lu un livre se rapportant à ce sujet. Il s'agit de Les orchidées rouges de Shanghaï de Juliette Morissot l'histoire d'une adolescente coréenne enlevée par les soldats Japonais et contrainte de suivre leur armée comme "femme de réconfort". Bouleversant témoignage de cet épisode immonde de la guerre dans cette région. Un livre très dur, avec des passages où il faut s'accrocher et serrer les dents -ou les poings-
géromino- Nombre de messages : 5624
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