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Pierre LOUŸS (France)

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Pierre LOUŸS (France) Empty Pierre LOUŸS (France)

Message  Invité Mer 10 Juin 2009 - 8:39

La femme et le pantin -
Livre de poche - 180 pages.

En évoquant ce roman, je ne peux m'empêcher de penser au Portrait de Dorian Gray, de Oscar Wilde. Les héros de ces deux romans se ressemblent par leur poursuite effrénée de l'impossible : posséder l'autre, pour mieux se posséder soi-même. Courir après une très jeune femme, pour un homme mûr, n'est-ce pas courir après sa jeunesse ? Et Concha, la jeune Andalouse de l'oeuvre de Pierre Louÿs, au charme de qui André va succomber, n'est-elle pas le même reflet que Dorian Gray découvre, idéalisé, abouti, derrière la toile et les couleurs du tableau ? Quant à nous, horribles voyeurs, nous pouvons bien rire cyniquement de cette passion pantelante que le "malheureux" héros de Pierre Louÿs raconte avec humilité, - ou peut-être par orgueil -, et qui provoque un sentiment de pitié pour la misérable condition des hommes ... et des femmes ... Sentiment de vague inquiétude aussi, mêlée d'une mauvaise jalousie : Mon Dieu, protégez-moi de ce virus : la passion amoureuse...
Quant à André Stévenol, ce jeune fou, et Don Matéo, ce vieux dément, ils ont bien cherché ce mal qui les ronge ! Voilà ce que c'est, pour de riches oisifs, de se jeter à corps perdu dans la chaleur du Carnaval d'Espagne !
Mais faire un diagnostic ne guérit pas la maladie. N'immunise pas non plus d'ailleurs. Et qui parle de guérir ?

Donc, voici que le sort met André en présence de Don Matéo, qui pour son malheur, connut bien Concha. Qu'il a possédée malgré elle. Mais posséder l'autre sans son consentement, c'est le perdre, évidemment, et se perdre soi-même aussi.
Concha, la pire des rouées, ou l'innocente parmi les innocentes ? Le coeur et la bouche gonflés d'insultes, André et Matéo ne trouvent qu'un mot, face à l'objet de leur désir : "Merci."
Sternberg, Duvivier et Bunuel ont mis en film cette folie ravageuse, par le jeu d'actrices sublimes comme Marlène Dietrich et Brigitte Bardot. Icônes inaccessibles.

Sale amour passion, ou amour-propre ? Roman d'amour ou de possession ? Rapport humain, ou rapport de force ?
Concha a-t-elle d'autre choix, pour survivre socialement et pécuniairement, comme toutes ses semblables, que de susciter indéfiniment le désir ? Et s'y soustraire le plus longtemps possible ?
André et Matéo, les "nantis", savent-ils faire autrement que payer pour posséder ?
La femme et le pantin. Roman permissif du XIXe siècle ? Ou fable intemporelle ?
Malgré la dureté du sujet, j'ai aimé retrouver ici la même belle écriture poétique
( Bonjour, Calepin ! Smile, que dans les chansons de Bilitis.

Note : 5/5 ...

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