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Raj Kamal JHA (Inde)

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Raj Kamal JHA (Inde) Empty Raj Kamal JHA (Inde)

Message  Invité Dim 20 Sep 2009 - 8:00

JHA, Raj Kamal, Et les morts nous abandonnent.
Actes Sud, Lettres Indiennes, 2008

Dans un autre ouvrage indien, "l'Emeute", de Shashi Tharoor, l'auteur met en scène les troubles qui ont, en décembre 1992, entraîné des milliers de morts à la suite de la destruction de la mosquée Babri Masjid d'Ayodhya, dans l'Etat d'Uttar Pradesh, par des fanatiques hindous.

Dix ans plus tard, près de Godhar, dans le Gujarat, 56 Hindous revenant d'un « pélérinage » à Ayodhya, furent brûlés vifs dans leur wagon de chemin de fer.

Cette nouvelle tragédie fut le prétexte à une nouvelle flambée de violence inouïe : 1.000 morts, dont 75 % de musulmans, 12.000 maisons détruites, près de 1.000 villages touchés.

Le livre de Raj Kamal JHA a pour cadre la ville d'Ahmedabad, qui ne fut pas épargnée par les massacres.

Mais avant de vous en dire plus, laissez-moi vous citer un poème d'enfant, jouissif, reproduit dans les premières pages de l'ouvrage de JHA :

Je vis dans une rue de la cité,
Elle est bondée de voitures et de pieds
Les maisons attendent, alignées
Partout où je vais, de la fumée

Pour moi, la seule et unique merveille,
C'est au-dessus, là-haut, là-haut, dans le ciel.
Il y a dans le bleu tant et tant d'espace,
Et les nuages et moi, on s'y prélasse

JHA met en scène un homme, Jay, dont l'épouse vient de donner naissance à un petit garçon, tandis que la ville est en proie à la plus folle des violences.

Ce petit garçon, prénommé Cahil (avec une cédille sous le « C »), tient plus du monstre que de l'enfant. A se demander comment il n'est pas mort-né.

Alors que la maman se rétablit à l'hôpital, Jay et son fils Cahil vont parcourir la ville, tentant, tant bien que mal, d'échapper aux émeutiers. De retour, chez lui, il va recevoir une étrange communication téléphonique. Une certaine Miss Glass va lui donner rendez-vous, et lui proposer de rendre à Cahil une forme humaine.

Conte terrifiant, l'œuvre de JHA est déconcertante. Au fil des pages, il est difficile d'y trouver un sens, une cohérence.

La clé viendra dans la finale, apothéose cruelle pour tous les barbares qui, l'espace de quelques heures ou de quelques jours, oublient leur
condition humaine pour tuer, violer, martyriser, détruire, sans le moindre état d'âme, quiconque est différent. Cela n'est pas sans rappeler d'autres épisodes récents de notre histoire. Pensons simplement au Rwanda ou à la Bosnie. On pense aussi à « La mort est mon métier » de Robert Merle.


« Quand on écoute du Mozart, le silence qui suit est encore du Mozart ». Nous pourrions paraphraser cette maxime en signalant qu'après la lecture de JHA, le silence qui suit est encore du JHA.

4/5

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