Elisabeth FILHOL (France)

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Message  Invité Ven 17 Déc 2010 - 10:34

La centrale
P.O.L, 2010
141 pages

Présentation de l'éditeur en quatrième de couverture :

Quelques missions ponctuelles pour des travaux routiniers d'entretien, mais surtout, une fois par an, à l'arrêt de tranche, les grandes
manoeuvres, le raz-de-marée humain. De partout, de toutes les frontières de l'hexagone, et même des pays limitrophes, de Belgique, de Suisse ou d'Espagne, les ouvriers affluent. Comme à rebours de la propagation d'une onde, ils avancent. Par cercles concentriques de diamètre décroissant. Le premier cercle, le deuxième cercle... Le dernier cercle. Derrière les grilles et l'enceinte en béton du bâtiment réacteur, le point P à atteindre, rendu inaccessible pour des raisons de sécurité, dans la pratique un contrat de travail suffit. Ce contrat, Loïc l'a décroché par l'ANPE de Lorient, et je n'ai pas tardé à suivre.


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Est-ce un roman, un documentaire, un essai ? Le mixage des formes rend assez impalpable la catégorisation de ce livre. Est-ce bien nécessaire d'ailleurs ? Sans doute pas. Le récit est une sorte d'enquête scénarisée sur les milieux de la sous-traitance des installations nucléaires. Métiers à risque s'il en est, où l'on expose sa peau et sa vie pour que les consommateurs continuent gaiement à s'éclairer, jouer, communiquer, vivre en somme. La précarité n'est pas loin quand on voit que le seuil fatal de 20 millisiverts/an disqualifie la personne pour un an une fois qu'il est franchi. L'auteur nous entraîne aux côtés de ces professionnels itinérants peuplant les campings et les hébergements temporaires, exposant leurs états d'âme ou leurs silences. Nous y prenons une leçon de science avec le fonctionnement de la centrale (le livre est focalisé sur Chinon et Le Blayais), une leçon d'histoire avec le rappel de Tchernobyl, une leçon d'humanité avec ces hommes pour qui le slogan "Changer l'énergie ensemble" peut d'abord se concrétiser par "changer de boulot".

Le style d'Elisabeth Filhol est froid, distant, clinique. Les phrases sont courtes, réduites à l'essentiel de ces portions de vie. C'est efficace, précis comme une horloge... atomique, bien entendu.

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