Marie GAGNIER (Canada/Québec)
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Marie GAGNIER (Canada/Québec)
Mariselya Mer 5 Nov 2008 - 9:16
De: Polo
Marie Gagnier - Console-moi
(Boréal, 2003, 318 pages)
Marie Gagnier vient d'écrire un petit chef-d'oeuvre avec "Console-moi". Si ce roman n'est pas sélectionné par les membres des différents jurys qui attribueront les prix de fin d'année au Québec, on aura raté l'occasion de récompenser une auteure qui le méritait. Et pourquoi pas le prix Fémina pour cette enseignante de Trois-Rivières née en Angleterre?
De toute façon, c'est une oeuvre solide qui attend le lectorat. L'auteure l'entraînera dans une aventure palpitante, inspirée en premier lieu par le peuple acadien du 18e siècle, qui fut déporté par les Anglais, mais qui pousse encore ses ramifications le long de l'Atlantique en l'an 2001.
En gros, elle nous promène dans le temps pour établir des liens entre l'âme des héros et des événements du passé. La déportation des Acadiens en 1755 se vit dans tous ces départs des jeunes qui quittent leurs familles à cause des malheurs qui se sont abattus sur eux. Si les incidents du FLQ de 1970 sont rappelés, c'est davantage pour marquer les sursauts de libération avortés. Tous les personnages sont aux prises avec un destin défavorable. Tous réagissent pour se libérer: certains y trouvent la mort, d'autres fuient et d'autres récoltent enfin le bonheur. Mais chacun traîne une peine bien difficile à consoler. Le grand nombre de personnages ne nous égare pas. Même s'ils sortent de nulle part comme Juliette, ils sont tous membres d'une même famille ou le deviennent.
C'est une histoire noire, pénible, voire insupportable par moment. Les meurtres et les suicides se succèdent à un rythme accéléré, sans conduire cependant vers un dénouement apocalyptique. Le cynisme des uns est compensé par la générosité sans bornes du héros acadien qui a le sens des autres. Ce que les personnages vivent arracheront des larmes aux sensibles, car ce sont des victimes qui ne sont pas sans rappeler l'univers de Chaplin. L'écriture est à la hauteur de cet ambitieux projet romanesque. Si parfois nous voltigeons dans les hautes sphères de la psyché, ce n'est pas pour autant hermétique. Et l'atmosphère sombre n'enlève rien aux accents poétiques accompagnés par ceux d'Aragon avec "Les Yeux d'Elsa". Même "si le monde sévère a roulé la tête à l'envers", les survivants tentent de valser comme Elsa "au bal des hasards".
Note : 5/5
(Polo)
De : la-grande Envoyé : 2003-08-02 08:51
Console-moi de Marie Gagnier
Note: 5/5
Polo faisait des critiques polies, songées, travaillées... la mienne sera impulsive et, j'espère, pleine des émotions que ce livre, que je viens tout juste de terminer, m'a fait vivre.
Console-moi c'est un livre sur les conséquences des enfances malheureuses.
Gabriel, fils de Lazare un pêcheur de Chéticamp en Nouvelle-Écosse, vivra les trente premières années de sa vie sous l'emprise de son père... Gabriel avec sa tache de vin qui marque son visage entier. Gabriel que son père a traîné avec lui à Montréal pour recommencer une nouvelle vie. Gabriel qui a vécu la déchéance de son père - un alcoolique fini - et qui décidera enfin, en 1963, de quitter Montréal pour retourner vers sa terre natale.
Mais Gabriel n'a pas d'instruction... l'école lui a donné le strict minimum...
Sur sa route il croisera Emmeline, une jeune femme superbe née en Gaspésie et Xavier, un jeune homme cassé, fou mais dont le discours exalté convaincra Gabriel de les suivre dans une aventure dont le dénouement est tout sauf heureux.
Un livre sombre mais rempli d'une force incroyable... Un livre où l'auteur explore à fond les comportements de ces jeunes qui ont été mal aimés par leurs parents...
J'ai été touchée par l'histoire de Gabriel, Emmeline et Xavier... Xavier que son père torturait littéralement et dont la seule porte de sortie a été la folie. Emmeline, issue pourtant d'une famille heureuse mais dont le suicide de son jeune frère a fait basculer la vie et Gabriel se cherchant, amoureux de femmes inaccessibles, se laissant embarquer, par sa trop grande naïveté dans l'entreprise de Xavier et Emmeline.
Se greffe à l'histoire des personnages comme Juliette, cette petite fille de 10 ans, souffrant de la maladie des os de verre, abandonnée par ses parents ou orpheline...
Un livre sublime, magnifiquement écrit... un des plus beaux récits que j'ai lus!
J'ai oublié de mentionner que Lazare, le père de Gabriel, est un acadien et qu'il parle acadien dans le livre... et c'est charmant.
De plus, le dernier chapitre du livre se passe à la forteresse de Louisbourg, en Nouvelle Écosse. La lecture de ce chapitre m'a rappelé les merveilleuses vacances que ma famille et moi avions passées dans cette superbe province canadienne.
Un livre où les personnages voyagent en longeant le fleuve puis la mer...
J'avais l'impression de sentir la mer avec eux... et de revoir les paysages magnifiques qui longent la côte.
De : Friisette Envoyé : 23/08/2004 1:03
Console-moi
4.75/5
L'automne dernier, j'ai rencontré l'auteure au Salon du livre. Dans sa dédicace, elle a écrit que son livre était un voyage au coeur des fragilités. Elle avait drôlement raison!
Console-moi nous fait découvrir le parcours d'écorchés de la vie. Lazare, dont la femme est morte en mettant son fils au monde et qui ne s'en remettra jamais... Gabriel, le fils de Lazare, qui prend soin de son père alcoolique et qui en même temps le hait. Emmeline, une fille de bonne famille qui vit sa vie par procuration, qui se sent vide et qui ne s'est jamais remise du suicide de son jeune frère. Xavier que son père a maltraité et abusé et qui survit grâce à la folie.
Console-moi, c'est la rencontre de ces personnages autour d'un projet fou et tordu. C'est le douloureux apprentissage de la vie. Mais c'est aussi la découverte de soi, l'acceptation de son passé pour arriver à se construire un avenir. C'est un roman très sombre mais aussi optimiste. Bref c'est un paradoxe!
Mais surtout, dans ce roman, j'ai découvert une histoire incroyablement touchante, malgré sa dureté. L'exploration de la folie et de ses implications se fait au compte-goutte. On baigne dans cette atmosphère sans tout comprendre... Et tout doucement le voile se lève.
L'auteur a une écriture que j'ai adorée, les personnages sont touffus et bien développés, les paysages de la Gaspésie et de l'Acadie sont fabuleusement décrits.
En fait c'est un grand roman! Il ne faut surtout pas passer à côté!
De : Cocotte8017 Envoyé : 20/11/2005 22:00
Console-moi
(Boréal, 2003, 319 pages)
Ce roman débute à Chéticamp en Nouvelle-Écosse lorsque Lazarre Lefort, pêcheur, s'enfuit avec son fils Gabriel afin de s'éloigner de cette patrie qui lui rappelle de si mauvais souvenirs. Lazarre a perdu sa femme lors de la naissance de leur fils et est inconsolable. Vingt ans plus tard, rendu à Pointe-aux-Trembles près de Montréal, Gabriel part vers sa terre d'origine. Il fera la rencontre d'Emmeline et Xavier, personnages qui viendront bouleverser son existence et l'entraînera dans tout un périple!
Quelle belle découverte que ce roman! La vie est loin d'être facile pour tous ces écorchés de la vie dont l'alcool, la violence, la méchanceté, l'abandon ont forgé leur personnalité. Chapeua à Marie Gagnier qui décrit ses personnages avec tant de finesse et de précision. L'auteur fait en sorte qu'on vit intensément avec eux. Ce n'est pas une lecture facile, car l'histoire touche, bouleverse, choque même, mais sourtout m'a passionné!
J'ai apprécié également la structure du récit qui fait en sorte que l'auteur nous dévoile peu à peu les indices nous permettant de mieux comprendre les agissements des personnages et les liens entre eux.
À lire! Ma note : 5/5
De : Cocotte8017 Envoyé : 21/11/2006 22:48
Tout s’en va
(Boréal, 2006, 258 pages)
L’histoire débute un matin de mai lorsque Mortimier grimpe sur la structure du pont Laviolette à Trois-Rivières pour mettre fin à ses jours. Ce fait divers aura des répercussions sur d’autres personnes : Magoo, un garçon de huit ans qui décide de faire une fugue, et Mira, une jeune acrobate qui vit dans l’ombre de sa sœur disparue il y a des années. Ces trois destins, ces trois familles vont s’entrecroiser.
Un très bon livre! Marie Gagnier nous livre l’histoire sombre et touchante de trois familles dévastées liées par un événement tragique. Les personnages sont torturés, marqués par leur enfance et les drames qu’ils ont vécus. Est-ce possible d’oublier, de vivre avec son passé? Malgré l’aspect tragique de l’histoire, l’auteur laisse une lueur d’espoir sur la question.
Marie Gagnier nous amène tranquillement dans sa toile, on découvre petit à petit ce qui lie les trois histoires qui en deviendront une seule à la fin. On se pose bien des questions durant la lecture. Lorsque tout vient à s’éclaircir, une vague d’émotions m’a envahie, très émouvant!
Je vous le conseille fortement!
Ma note : 4,5/5
De : lesezeichen Envoyé : 19/02/2007 20:53
Marie Gagnier: Console-moi
Attention grand coup de coeur! En fait, j'avais tellement entendu du bien de cette écvrivaine et de ce livre que j'avais pas mal peur d'être deçue mais il n'en était rien, tout au contraire!
L'histoire est si complexe qu'il est impossible de la résumer, et je ne suis même pas sûre d'avoir vraiment tout saisi. Mais peu importe. Tout commence un jour dans la Nouvelle Ecosse, quand Lazare, veuf inconsolable, quitte clandestinement son village emportant son fils Gabriel avec soi dans la nuit. S'ensuivent toutes sortes de drames familiaux, les éffèts néfastes de l'alcoolisme, une histoire à la Bonnie et Clyde, un suicide, un triangle amoureux dramatique...
On ne comprend pas tout de suite tout ce qui se passe mais ça dérange pas au contraire on se laisse emporter par les évènements et par le style enivrant de cette écrivain. Et puis, peu à peu, la voile se lève petit et petit et on comprend les liens qu'existent entre les évènements et les différents fils de l'histoire - enfin jusqu'à un certain point, il restent quand même quelques mystères qui rehaussent encore la qualité magnétique de ce livre.
Un roman troublant et grisant plein de drames plus grands que la vie, de blessures infinies et de passions telles des forces de la nature (en ça le livre me rappelle Les Foux de Bassan, un autre livre québecois que j'avais adoré). Et ce qui est plus: croyez- moi ou pas, je ne me souviens pas avoir lu un livre mieux écrit en langue française. A lire absolument!
5/5
De : lesezeichen Envoyé : 19/02/2007 21:00
Marie-Gagnier: Tout s'en va
Avec le temps...
avec le temps, va, tout s'en va
on oublie le visage et l'on oublie la voix
le cœur, quand ça bat plus, c'est pas la peine d'aller
chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien
Là, je suis bluffée! Après la lecture de deux de ses livres, Marie Gagnier s'est établie, mine de rien, comme une de mes auteurs préférés francophones actuels. Dans Tout s'en va, un suicide spectaculaire, à savoir une saute du pont Laviolette à Trois Rivières, rouvre de veilles plaies provoquées par une tragédie familiale survenue il y a 20 ans. Enfin, il se passent encore beaucoup plus de choses, mais comme avec son autre livre, Console-moi, je suis encore dans un léger état "d'ivresse littéraire" et j'ai du mal à résumer ce livre comme il faut.
Au fait je ne suis pas la seule à laquelle ses livres font cet effet. J'aime beaucoup ce que dit la journaliste Ariane Emond à ce propos:
Déjà la toute première page m'a coupé le souffle. J'ai fermé les yeux, sous le choc. Et je me suis dit : Mais qui est donc Marie Gagnier? J'ai porté son livre sur moi, et en moi, pendant des jours. Je l'ai offert parce qu'il faut propager la nouvelle. Une force de la littérature vient de naître. On pense à Anne Hébert, à Garcia Marquez, à John Irving mélangés. L'écriture de Marie Gagnier est gorgée de passion, d'éléments déchaînés et d'une voix comme nulle autre qui s'élève vers la lumière.
Je n'aurais pas dit mieux. De toute façon je vais me procurer très prochainement ses deux autres livres et un CD de Léo Ferré, dont la chanson Avec le temps, qui fait des apparitions leitmotiviennes dans le livre, confère une cadence très spéciale à ce roman.
4,75/5
De : Cocotte8017 Envoyé : 20/02/2007 2:16
Ahhh! Comme je suis contente de lire des avis de ces livres que j'ai adorés! Merci beaucoup lesezeichen! N'hésitez pas à découvrir cette auteure québécoise qui vaut le détour!
Marie Gagnier - Console-moi
(Boréal, 2003, 318 pages)
Marie Gagnier vient d'écrire un petit chef-d'oeuvre avec "Console-moi". Si ce roman n'est pas sélectionné par les membres des différents jurys qui attribueront les prix de fin d'année au Québec, on aura raté l'occasion de récompenser une auteure qui le méritait. Et pourquoi pas le prix Fémina pour cette enseignante de Trois-Rivières née en Angleterre?
De toute façon, c'est une oeuvre solide qui attend le lectorat. L'auteure l'entraînera dans une aventure palpitante, inspirée en premier lieu par le peuple acadien du 18e siècle, qui fut déporté par les Anglais, mais qui pousse encore ses ramifications le long de l'Atlantique en l'an 2001.
En gros, elle nous promène dans le temps pour établir des liens entre l'âme des héros et des événements du passé. La déportation des Acadiens en 1755 se vit dans tous ces départs des jeunes qui quittent leurs familles à cause des malheurs qui se sont abattus sur eux. Si les incidents du FLQ de 1970 sont rappelés, c'est davantage pour marquer les sursauts de libération avortés. Tous les personnages sont aux prises avec un destin défavorable. Tous réagissent pour se libérer: certains y trouvent la mort, d'autres fuient et d'autres récoltent enfin le bonheur. Mais chacun traîne une peine bien difficile à consoler. Le grand nombre de personnages ne nous égare pas. Même s'ils sortent de nulle part comme Juliette, ils sont tous membres d'une même famille ou le deviennent.
C'est une histoire noire, pénible, voire insupportable par moment. Les meurtres et les suicides se succèdent à un rythme accéléré, sans conduire cependant vers un dénouement apocalyptique. Le cynisme des uns est compensé par la générosité sans bornes du héros acadien qui a le sens des autres. Ce que les personnages vivent arracheront des larmes aux sensibles, car ce sont des victimes qui ne sont pas sans rappeler l'univers de Chaplin. L'écriture est à la hauteur de cet ambitieux projet romanesque. Si parfois nous voltigeons dans les hautes sphères de la psyché, ce n'est pas pour autant hermétique. Et l'atmosphère sombre n'enlève rien aux accents poétiques accompagnés par ceux d'Aragon avec "Les Yeux d'Elsa". Même "si le monde sévère a roulé la tête à l'envers", les survivants tentent de valser comme Elsa "au bal des hasards".
Note : 5/5
(Polo)
De : la-grande Envoyé : 2003-08-02 08:51
Console-moi de Marie Gagnier
Note: 5/5
Polo faisait des critiques polies, songées, travaillées... la mienne sera impulsive et, j'espère, pleine des émotions que ce livre, que je viens tout juste de terminer, m'a fait vivre.
Console-moi c'est un livre sur les conséquences des enfances malheureuses.
Gabriel, fils de Lazare un pêcheur de Chéticamp en Nouvelle-Écosse, vivra les trente premières années de sa vie sous l'emprise de son père... Gabriel avec sa tache de vin qui marque son visage entier. Gabriel que son père a traîné avec lui à Montréal pour recommencer une nouvelle vie. Gabriel qui a vécu la déchéance de son père - un alcoolique fini - et qui décidera enfin, en 1963, de quitter Montréal pour retourner vers sa terre natale.
Mais Gabriel n'a pas d'instruction... l'école lui a donné le strict minimum...
Sur sa route il croisera Emmeline, une jeune femme superbe née en Gaspésie et Xavier, un jeune homme cassé, fou mais dont le discours exalté convaincra Gabriel de les suivre dans une aventure dont le dénouement est tout sauf heureux.
Un livre sombre mais rempli d'une force incroyable... Un livre où l'auteur explore à fond les comportements de ces jeunes qui ont été mal aimés par leurs parents...
J'ai été touchée par l'histoire de Gabriel, Emmeline et Xavier... Xavier que son père torturait littéralement et dont la seule porte de sortie a été la folie. Emmeline, issue pourtant d'une famille heureuse mais dont le suicide de son jeune frère a fait basculer la vie et Gabriel se cherchant, amoureux de femmes inaccessibles, se laissant embarquer, par sa trop grande naïveté dans l'entreprise de Xavier et Emmeline.
Se greffe à l'histoire des personnages comme Juliette, cette petite fille de 10 ans, souffrant de la maladie des os de verre, abandonnée par ses parents ou orpheline...
Un livre sublime, magnifiquement écrit... un des plus beaux récits que j'ai lus!
J'ai oublié de mentionner que Lazare, le père de Gabriel, est un acadien et qu'il parle acadien dans le livre... et c'est charmant.
De plus, le dernier chapitre du livre se passe à la forteresse de Louisbourg, en Nouvelle Écosse. La lecture de ce chapitre m'a rappelé les merveilleuses vacances que ma famille et moi avions passées dans cette superbe province canadienne.
Un livre où les personnages voyagent en longeant le fleuve puis la mer...
J'avais l'impression de sentir la mer avec eux... et de revoir les paysages magnifiques qui longent la côte.
De : Friisette Envoyé : 23/08/2004 1:03
Console-moi
4.75/5
L'automne dernier, j'ai rencontré l'auteure au Salon du livre. Dans sa dédicace, elle a écrit que son livre était un voyage au coeur des fragilités. Elle avait drôlement raison!
Console-moi nous fait découvrir le parcours d'écorchés de la vie. Lazare, dont la femme est morte en mettant son fils au monde et qui ne s'en remettra jamais... Gabriel, le fils de Lazare, qui prend soin de son père alcoolique et qui en même temps le hait. Emmeline, une fille de bonne famille qui vit sa vie par procuration, qui se sent vide et qui ne s'est jamais remise du suicide de son jeune frère. Xavier que son père a maltraité et abusé et qui survit grâce à la folie.
Console-moi, c'est la rencontre de ces personnages autour d'un projet fou et tordu. C'est le douloureux apprentissage de la vie. Mais c'est aussi la découverte de soi, l'acceptation de son passé pour arriver à se construire un avenir. C'est un roman très sombre mais aussi optimiste. Bref c'est un paradoxe!
Mais surtout, dans ce roman, j'ai découvert une histoire incroyablement touchante, malgré sa dureté. L'exploration de la folie et de ses implications se fait au compte-goutte. On baigne dans cette atmosphère sans tout comprendre... Et tout doucement le voile se lève.
L'auteur a une écriture que j'ai adorée, les personnages sont touffus et bien développés, les paysages de la Gaspésie et de l'Acadie sont fabuleusement décrits.
En fait c'est un grand roman! Il ne faut surtout pas passer à côté!
De : Cocotte8017 Envoyé : 20/11/2005 22:00
Console-moi
(Boréal, 2003, 319 pages)
Ce roman débute à Chéticamp en Nouvelle-Écosse lorsque Lazarre Lefort, pêcheur, s'enfuit avec son fils Gabriel afin de s'éloigner de cette patrie qui lui rappelle de si mauvais souvenirs. Lazarre a perdu sa femme lors de la naissance de leur fils et est inconsolable. Vingt ans plus tard, rendu à Pointe-aux-Trembles près de Montréal, Gabriel part vers sa terre d'origine. Il fera la rencontre d'Emmeline et Xavier, personnages qui viendront bouleverser son existence et l'entraînera dans tout un périple!
Quelle belle découverte que ce roman! La vie est loin d'être facile pour tous ces écorchés de la vie dont l'alcool, la violence, la méchanceté, l'abandon ont forgé leur personnalité. Chapeua à Marie Gagnier qui décrit ses personnages avec tant de finesse et de précision. L'auteur fait en sorte qu'on vit intensément avec eux. Ce n'est pas une lecture facile, car l'histoire touche, bouleverse, choque même, mais sourtout m'a passionné!
J'ai apprécié également la structure du récit qui fait en sorte que l'auteur nous dévoile peu à peu les indices nous permettant de mieux comprendre les agissements des personnages et les liens entre eux.
À lire! Ma note : 5/5
De : Cocotte8017 Envoyé : 21/11/2006 22:48
Tout s’en va
(Boréal, 2006, 258 pages)
L’histoire débute un matin de mai lorsque Mortimier grimpe sur la structure du pont Laviolette à Trois-Rivières pour mettre fin à ses jours. Ce fait divers aura des répercussions sur d’autres personnes : Magoo, un garçon de huit ans qui décide de faire une fugue, et Mira, une jeune acrobate qui vit dans l’ombre de sa sœur disparue il y a des années. Ces trois destins, ces trois familles vont s’entrecroiser.
Un très bon livre! Marie Gagnier nous livre l’histoire sombre et touchante de trois familles dévastées liées par un événement tragique. Les personnages sont torturés, marqués par leur enfance et les drames qu’ils ont vécus. Est-ce possible d’oublier, de vivre avec son passé? Malgré l’aspect tragique de l’histoire, l’auteur laisse une lueur d’espoir sur la question.
Marie Gagnier nous amène tranquillement dans sa toile, on découvre petit à petit ce qui lie les trois histoires qui en deviendront une seule à la fin. On se pose bien des questions durant la lecture. Lorsque tout vient à s’éclaircir, une vague d’émotions m’a envahie, très émouvant!
Je vous le conseille fortement!
Ma note : 4,5/5
De : lesezeichen Envoyé : 19/02/2007 20:53
Marie Gagnier: Console-moi
Attention grand coup de coeur! En fait, j'avais tellement entendu du bien de cette écvrivaine et de ce livre que j'avais pas mal peur d'être deçue mais il n'en était rien, tout au contraire!
L'histoire est si complexe qu'il est impossible de la résumer, et je ne suis même pas sûre d'avoir vraiment tout saisi. Mais peu importe. Tout commence un jour dans la Nouvelle Ecosse, quand Lazare, veuf inconsolable, quitte clandestinement son village emportant son fils Gabriel avec soi dans la nuit. S'ensuivent toutes sortes de drames familiaux, les éffèts néfastes de l'alcoolisme, une histoire à la Bonnie et Clyde, un suicide, un triangle amoureux dramatique...
On ne comprend pas tout de suite tout ce qui se passe mais ça dérange pas au contraire on se laisse emporter par les évènements et par le style enivrant de cette écrivain. Et puis, peu à peu, la voile se lève petit et petit et on comprend les liens qu'existent entre les évènements et les différents fils de l'histoire - enfin jusqu'à un certain point, il restent quand même quelques mystères qui rehaussent encore la qualité magnétique de ce livre.
Un roman troublant et grisant plein de drames plus grands que la vie, de blessures infinies et de passions telles des forces de la nature (en ça le livre me rappelle Les Foux de Bassan, un autre livre québecois que j'avais adoré). Et ce qui est plus: croyez- moi ou pas, je ne me souviens pas avoir lu un livre mieux écrit en langue française. A lire absolument!
5/5
De : lesezeichen Envoyé : 19/02/2007 21:00
Marie-Gagnier: Tout s'en va
Avec le temps...
avec le temps, va, tout s'en va
on oublie le visage et l'on oublie la voix
le cœur, quand ça bat plus, c'est pas la peine d'aller
chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien
Là, je suis bluffée! Après la lecture de deux de ses livres, Marie Gagnier s'est établie, mine de rien, comme une de mes auteurs préférés francophones actuels. Dans Tout s'en va, un suicide spectaculaire, à savoir une saute du pont Laviolette à Trois Rivières, rouvre de veilles plaies provoquées par une tragédie familiale survenue il y a 20 ans. Enfin, il se passent encore beaucoup plus de choses, mais comme avec son autre livre, Console-moi, je suis encore dans un léger état "d'ivresse littéraire" et j'ai du mal à résumer ce livre comme il faut.
Au fait je ne suis pas la seule à laquelle ses livres font cet effet. J'aime beaucoup ce que dit la journaliste Ariane Emond à ce propos:
Déjà la toute première page m'a coupé le souffle. J'ai fermé les yeux, sous le choc. Et je me suis dit : Mais qui est donc Marie Gagnier? J'ai porté son livre sur moi, et en moi, pendant des jours. Je l'ai offert parce qu'il faut propager la nouvelle. Une force de la littérature vient de naître. On pense à Anne Hébert, à Garcia Marquez, à John Irving mélangés. L'écriture de Marie Gagnier est gorgée de passion, d'éléments déchaînés et d'une voix comme nulle autre qui s'élève vers la lumière.
Je n'aurais pas dit mieux. De toute façon je vais me procurer très prochainement ses deux autres livres et un CD de Léo Ferré, dont la chanson Avec le temps, qui fait des apparitions leitmotiviennes dans le livre, confère une cadence très spéciale à ce roman.
4,75/5
De : Cocotte8017 Envoyé : 20/02/2007 2:16
Ahhh! Comme je suis contente de lire des avis de ces livres que j'ai adorés! Merci beaucoup lesezeichen! N'hésitez pas à découvrir cette auteure québécoise qui vaut le détour!
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Date d'inscription : 26/10/2008
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