Elisabeth BUTTERFLY (France)

De : Claarabel (Message d'origine) Envoyé : 2005-04-25 04:09

François Truffaut, Le Journal d'Alphonse
Gallimard, 124 pages

Si vous connaissez l'oeuvre de François Truffaut, vous êtes incollable sur le cycle d'Antoine Doinel, lequel devait se conclure avec "Le journal d'Alphonse", projet hélas inachevé, pour cause de décès du cinéaste ...
Si vous n'y connaissez strictement rien, alors vous ouvrez "Le journal d'Alphonse" avec des yeux ronds de curiosité sur le journal d'un cinéaste, ou d'un homme de génie qui conciliait son cinéma à la littérature, et pour qui l'essentiel de son oeuvre tournait autour d' "à l'amour, à la mort"...

Ou sinon, vous appréciez particulièrement le style littéraire d'Elisabeth Butterfly, auteur de ce présent livre, "François Truffaut, Le journal d'Alphonse", et vous vous laissez guider dans son analyse toute personnelle, impertinente et facétieuse, de ce projet resté inabouti. Grâce à la complicité d'Eva Truffaut, la jeune femme a pu retranscrire et analyser le travail inédit du père, armée d'une scrupuleuse patience, d'un enthousiasme tenace et d'une folle excentricité, bref "l'intuition d'un Sherlock Holmes et l'ardeur d'une authentique truffaldienne" (la bonne dose d'humour et de vaillance inclus) ! Au fil des pages de ce livre, un film se recrée, passionnant, intriguant, agaçant, frustrant..., et clôt définitivement le cycle des Doinel. Eva Truffaut, elle-même facétieuse, conclue son avant-propos sur cette joyeuse pirouette : "miss Butterfly n'est qu'une fieffée menteuse, une sorcière à l'imagination débridée qui, en créant de toutes pièces ce "Journal d'Alphonse", aura sans doute restitué à mon père ce qui fait cruellement défaut à tous les hommages qui lui sont rendus : la légèreté et la fantaisie." !

Avis aux amateurs !

4/5




De : Claarabel Envoyé : 2005-04-25 07:02

Dissection du mariage
Flammarion

En décembre 2003, un homme achète chez un bouquiniste un vieil exemplaire de la Physiologie du Mariage d'Honoré de Balzac, dans lequel figure un passage crypté. Il décide d'enquêter sur ces pages qui existent réellement dans le texte original de Balzac datant de 1826, leur mystère n'ayant jamais été élucidé par les chercheurs. Petit à petit, hanté par le destin du grand écrivain français, le narrateur se transforme en misogyne meurtrier... persuadé que Balzac était un tueur en série homosexuel. Ce roman haletant et érudit, placé sous l'ombre étrange du Balzac de "La Peau de Chagrin", nous emmène aux confins de l'horreur par les chemins détournés de l'Histoire littéraire. Peut-on être "possédé" par un livre ? Un olni (objet littéraire non identifié) macabre et inactuel qui n'est pas sans évoquer Süskind, ou Umberto Eco.

--)Cette "Dissection du mariage" d'Elisabeth Butterfly met en avant une jeune femme à la plume bien affûtée. Son personnage de roman est un être dont l'intelligence le rend à la fois fascinant et abject. Aimer Balzac à ce stade ! Et vous, que vous inspire cette citation : "Un homme ne peut se marier sans avoir étudié l'anatomie et disséqué une femme au moins." ? Extraite de la "Physiologie du mariage", cette phrase est prise au pied de la lettre par le narrateur qui s'arme pour toute science d'un scalpel bien aiguisé ! Elisabeth Butterfly signe un roman sympathique, bien fourni d'allusions balzaciennes et autres éruditions qui rendent son histoire très cohérente et pertinente. Un régal.

3.5/5

Lolita, go home!
Florent Massot

Une jeune étudiante française part sur les traces de Nabokov à Cambridge pour rechercher la clé de l'oeuvre de ce grand écrivain. La réponse se trouve dans une phrase gravée à un endroit inconnu et inimaginable. Un roman à clé qui va plaire aussi bien aux fous de Nabokov, qu'aux amateurs de littérature contemporaine.

--) C'est avec ce tout premier roman qu'Elisabeth Butterfly méritait d'être remarquée et saluée. Déjà sa plume dessinait de jolies pirouettes au travers d'une ravissante et jeune narratrice qui débarque à l'université de Cambridge en escarpins Prada. "Lolita, go home !" est le parcours presque initiatique d'une jeune française sur les traces du célèbre Nabokov. Une rumeur court à son sujet, un secret, une légende que des étudiants ont tenté de percer... en vain. "Lolita, go home !" ressemble presque à un roman universitaire, tant les références sont fructueuses, riches et croustillantes ; le plaisir est indéniable. Elisabeth Butterfly, forte de sa propre expérience de diplômée de Cambridge, trace d'une main très habile les couloirs de la célèbre université où traîne son héroïne contemporaine et butineuse. On la suit avec bonheur. Car le mystère est grand, le danger aussi... (qui sait ?). 3.5/5