William LANDAY (Etats-Unis)

(Michel Lafon, 2012, 444 p.)

La première phrase : "En avril 2008, Neal Logiudice me convoquait finalement devant le grand jury."

Andrew Barber est procureur adjoint. Il vit avec sa femme Laurie et son fils Jacob à Newton, une petite ville près de Boston, un milieu de privilégiés. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu'à ce qu'un camarade de Jacob, Ben Riffin, se fasse assassiner dans un parc près de l'école.

Jacob est accusé du meurtre. Andrew Barber lui qui a toujours été du côté de la loi se retrouve dans le camp adverse. Il ne croit pas à la culpabilité de son fils et fera tout pour le défendre. Évidemment la famille va en prendre en coup et ils deviendront des parias dans leur ville... les amis?

Un thriller très efficace. On ne le lâche pas tant qu'on n'arrive pas à la fin. Tout au long je me suis demandée si Jacob est coupable ou pas! On ne sait plus qui ou quoi croire. Andy lui est convaincu mais ça ne semble pas être le cas de tout le monde. Le procès est fascinant, le avant et le pendant. On apprend rien de nouveau sur le fonctionnement de la justice américaine si on a déjà lu des thrillers judiciaires américains mais quand on aime le genre, Défendre Jacob est certainement à lire.

Il n'y a pas que le suspense, William Landay parle très bien de l'adolescence. Ça fait réfléchir à pas mal de choses quand on est parent d'adolescents. Et il y a en plus le côté très moderne qui donne du réalisme. Ipod, iphone, Macbook, les adolescents communiquent entre eux sur facebook ou en se textant.


"Bon, alors, vous avez les sportifs. Lui, il en fait pas partie. Ensuite, il y a les intellos, les premiers de la classe. Mais il est pas assez brillant pour être avec eux non plus. Il est intelligent, on est d'accord. Mais pas comme eux. Le problème, c'est qu'il faut avoir un truc spécial, vous voyez? Jouer d'un instrument, être dans une équipe, faire du théâtre, n'importe quoi, ou être typé ou lesbienne ou attardé ou je ne sais quoi - cela dit, j'ai rien contre eux, hein? Simplement, si t'as pas un truc comme ça, tu te retrouves comme lui. T'es le mec normal et on sait pas où te mettre. T'es rien, mais c'est pas négatif hein! Et, c'était un peu le cas de Jacob, vous voyez? C'était le mec normal."

"La dernière semaine d'août - cette non-semaine, cette semaine creuse où tout le monde lève un peu le pied en pleurant la fin de l'été et en se préparant à l'automne -, le thermomètre grimpa et l'air épaissit jusqu'à ce que la chaleur occupe toutes les conversations: quand cesserait-elle, jusqu'où irait-elle, et que cette humidité était pénible... On la fuyait en se claquemurant, comme si l'on était en hiver. Les trottoirs et les boutiques étaient étrangement calmes. Pour moi, la chaleur n'était pas un fléau, mais un simple symptôme, comme la fièvre est le symptôme de la grippe. C'était le signe le plus évident que le monde étaient en train de devenir de plus en plus insupportable."

"La vie continue, sans doute trop longtemps quand on y pense. Une vie qui s'éternise, c'est entre trente et trente-cinq mille jours, dont quelques dizaines seulement valent le coup: ce sont des "grands" jours, les dates marquantes. Les autres - qui forment le gros de l'existence et se comptent par dizaines de milliers - sont banals, répétitifs, monotones même. On les traverse tout droit pour les oublier aussitôt. On ne pense pas souvent à cette arithémétique quand on se retourne sur sa vie."


La fin... heu non, je n'en parlerai pas mais c'est vraiment bien pensé.


"Palpitant, hatelant, déchirant, un véritable coup de poing!" Linwood Barclay

Je suis tout à fait d'accord avec M. Barclay.


Note : 4,5/5


Si vous avez aimé Il faut qu'on parle de Kevin de Lionel Shriver, vous allez aimer Défendre Jacob et réciproquement.

Une critique qui donne envie je note Mousseline merci

Ah c'est certain que tu vas l'aimer.

Défendre Jacob de William Landay

Spoiler:

Note : 4.5/5

Celui-ci ça fait longtemps que je l'ai repéré à la médiathèque. Je vais finir par le prendre   . Merci pour ta critique Shan-Ze