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Agota KRISTOF (Hongrie/Suisse)

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Message  gallo Lun 17 Nov 2008 - 15:50

De: Dytal
Agota Kristof - Trilogie: Le Grand Cahier/La Preuve/Le Troisième Mensonge
(Seuil/Points, 1995, 580 pages)

Le grand cahier, c'est les écrits de jumeaux qui vivent chez leur grand-mère durant la guerre. On y montre la cruauté humaine, une guerre horrible. Bien entendu il y a des scènes un peu plus osées, un peu choquantes, mais c'est en lisant les deux titres suivants qu'on comprend le pourquoi de tout ceci!

Il faut remettre le tout en contexte. Dans le second et le troisième tome, on nous fait douter un peu de la présence d'un deuxième jumeau, sont-ils vraiment deux? Schizophrénie? Là-dessus je ne me prononce pas, pour vous laisser le loisir de le découvrir vous même!

J'avais déjà lu Le Grand Cahier et j'avais bien hâte de connaître la suite, et celle-ci mérite d'être lue et d'autant plus par ceux qui malheureusement dénigrent Le Grand Cahier!

Note : 4.5/5
Dytal


De : librairemimi (Message d'origine) Envoyé : 21/08/2003 16:14
Le grand cahier - Agota KRISTOF

Note 4/5

J’ai lu ce livre il y a un certain temps je l’avais bien aimé.

Il est raconté par l’un des jumeaux j’ai bien aimé je l’ai relu juste pour me remettre dedans.

L’histoire ce passe dans le temps de la guerre la mère des jumeaux Claus et Lucas les amène chez leur grand mère pour qu’ils soient plus en sécurité la bas. Mais leur grand mère leur fait la vie dure pour manger ils doivent travailler s’il refuse de travailler pour elle pas de bouffe….Leur grand mère ne sait ni lire ni écrire alors ils décident de faire leur éducation eux mêmes et leur punissions eux mêmes…. Ils finiront par partir de chez leur grand mère quelque temps plus tard lorsque la guerre est terminée. Bon j’en dis pas plus le livre est court environ 180 pages alors je fini ça la à vous de le lire. C’est un livre à la fois dur et attachant on accroche aux personnages surtout les jumeaux.

mimi


De : Friisette Envoyé : 21/08/2003 22:33
Le Grand Cahier d' Agota KRISTOF est définitivement un de mes coups de coeur littéraires. Je l'ai lu alors que j'étais au CEGEP (ce qui fait plus de 15 ans) et je me souviens de l'histoire comme si c'était hier!

Ce qui m'avait le plus marquée, c'était la façon qu'avaient les deux jumeaux d'écrire leur journal en utilisant uniquement des faits. Et de voir que cette façon de faire n'atténuait en rien l'horreur de ce qu'ils racontaient!

Vraiment un incontournable, une façon différente d'écrire qui fut pour moi une révélation. Ce livre mérite définitivement un 5/5!


De : Cryssilda_ Envoyé : 11/10/2003 15:48
Le Grand Cahier de Agota Kristof

L'histoire : deux jeunes jumeaux se retrouve confiés à leur grand-mère pendant la deuxième guerre mondiale, à la campagne où il y a moins de risque.

Les deux enfants, face à la dure réalité de la guerre, du rationnement, de la méfiance... vont s'endurcir et se créer leur propre monde de vérité dans leur "grand cahier", leur moyen de faire face à toute cette détresse.

C'est un livre très très dur. Ces deux jeunes enfants doivent renoncer à leur enfance et devenir insensible à tout, se détacher de tout ce qui leur rappelle leur début de vie paisible car plus rien n'existe, on ne sort pas indemne d'une guerre...

Les narrateurs sont les enfants eux-mêmes et ils ne se laissent plus aucune place pour le rêve, ni l'espoir, ni les divertissements.

Je vais bien vite m'acheter les deux autres volumes.

Ma note : 4/5

Cryssilda


De : Nyahblue Envoyé : 20/10/2003 05:31
Je me souviens d'avoir lu Le Grand Cahier...je crois que j'étais au primaire...déjà jeune je lisais toute sorte d'affaire...J'ai essayé de lire La Preuve et Le Troisième Mensonge par la suite sauf que c'était rendu trop touché...donc j'ai mis ça de côté. Cette année, j'ai relu la trilogie et je dois dire que j'ai adoré, mais le premier est de loin le meilleur des trois. Ces récits nous portent à réfléchir et jouent avec notre tête. Je les conseille à tous les lecteurs, lectrices qui aiment les récits où l'auteur nous jouent des tours. Je donne les cotes suivantes aux trois volumes:
Le grand Cahier: 5/5
La Preuve: 4/5
Le Troisième mensonge: 3.5/5

Nyahblue


De : Cryssilda_ Envoyé : 22/10/2003 21:19
La Preuve de Agota Kristof

Deuxième voulume de la trilogie formée par Le grand cahier, La preuve et Le troisième mensonge.

L'histoire : Claus, séparé de son frère jumeau continue sa vie dans la ville de son enfance...

Plus j'avance dans cette trilogie, plus je suis épatée et horrifiée. Cette suite est tout simplement merveilleuse et terrible, tout comme le premier volume. L'écriture juste et précise. L'auteur s'amuse avec nous, mais là je ne peux pas vous en dire plus... Espérons que le troisième volume nous donnera la clef des énigmes ! (mais on m'a déjà prévenue "n'y compte pas trop...")

Ma note : 5/5
et je change ma note du premier volume en lui donnant 5/5 aussi !


De : Cryssilda_ Envoyé : 23/10/2003 22:08
Le troisième mensonge de Agota Kristof

L'histoire : La vie de Klaus, le deuxième jumeau...

Ce troisième volet m'a beaucoup moins épaté ou passionné que les autres. On m'avait dit que je n'y comprendrais plus rien en refermant ce troisième livre, mais en fait je trouve que l'histoire est enfin bouclée.

Encore une fois, ce tome est très triste et du genre morbide. On ressent bien l'ambiance de la guerre, de la dictature, de la cruauté, de la pauvreté à chaque époque du récit.

En tous cas c'est une très bonne trilogie. L'histoire est très inattendue, le style inhabituel, les idées complètement folles et noires. C'est épatant !

Ma note : 4/5


De : Cryssilda_ Envoyé : 26/10/2003 13:46
Hier de Agota Kristof

Tobias Horvarth travaille dans une usine d'horlogerie, à la chaine et ne suupporte plus sa vie routinière, les mêmes gestes tous les jours, les mêmes visages... Pour survivre, il s'accroche à la croyance qu'une femme existe, elle s'appelle Line et qu'elle est née pour le retrouver...

Un roman très sombre, encore une fois... Tobias est exilé et survit comme il le peut dans son pays d'accueil. On ressent ce malaise face à la société (est ce qu'on travaille pour vivre, ou bien vit-on pour travailler?), face à l'exile bien sur, à la vie qui n'a pas de sens.

On reste dans la même ambiance que la trilogie, on en sait pas où l'auteur nous emmène, ce que l'on doit croire dans les paroles de Tobias, ce qui relève du rêve, de la réalité...

Ma note : 3/5


De: MichelleAgota Kristof - Hier

Tobias, né d'une mère prostituée et d'un père prétendument inconnu, a vécu une enfance dans la misère jusqu'au jour où il s'enfuit. Pratiquement tout le reste de sa vie, il va rechercher Line, une jeune femme parfaite, telle qu'il l'a imaginée jusqu'au jour où il va la trouver...

Bon ce n'est pas le livre du siècle, c'est léger, un peu flou mais c'est tout à fait le style étrange d'Agota Kristof. J'ai moins aimé que la trilogie du Grand Cahier.

Note : 3/5


De : librairemimi Envoyé : 29/11/2003 04:57
Heu Cryssilda je ne veux pas te contrarier mais la preuve c'est l'histoire de Lucas, je m'en venait faire ma critique et j'ai porté un peu plus attention au message maintenant que j'ai terminer le livre... et c'est bien Lucas qui est séparer de Claus mais l'histoire de Lucas.J'ai fait une relecture de quelque pages pour revérifier.

Alors voici ma critique
La Preuve D'Agota Kristof 5/5
Dans ce deuxième livre on retrouve Lucas qui est séparer de son frère Klaus, KLaus qui s'était enfuit dans un autre pays pendant la guère.
Lucas vit seul maintenant et s'occupe de la petite librairie du village celle la même ou plusjeune il achetait sion matériel d'apprentissage.
Un peu plus tard il fait la connaissance d'une jeune fille il décide de l'héberger avec son enfant. Tout le monde trouve scandaleux qu'il vive comme ca avec une fille....
à son si jeune âge...
Un beau jour la jeune fille part et celle sans son petit garcon encore un autre scandale dans ce petit village.
Est-ce que nos jumaux vont se rencontrer à la fin du livre...?Et qu'adviendra-t-il de ce petit garcon abandonné par ca mère?Il faut lire le livre absolument j'ai déjà hâte de lire le troisième mensonge


De : cirse01 Envoyé : 28/02/2004 15:33
Le grand cahier de Agota Kristof
Editions du Seuil - Collection « Point roman » n°R 302 190 pages

Le livre commence comme un sorte de Grimm : La malheureuse maman va abandonner ses gentils enfants ( deux jumeaux) chez la méchante Grand-mère.

Voilà tout pour le conte. Quoique la suite et un aprentissage de la débrouille, également présent dans « Le petit poucet » ou dans « Hanzel et Gretel ».

Peu à peu, on quitte cet univers pour un autre ; celui-ci est froid, sinistre, horrible, actuel…

Le résumé : Deux jumeaux qui apprennent à devenir adultes dans de mauvaises conditions.

Ce qui est étonnant dans ce livre c’est l’écriture, qui se veut enfantine, et donne un livre très facile à lire, despetites phrases simples, des situations cocasses :

« Nous tirons la langue à notre Grand-Mère.
Elle rit encore plus fort en se tapantsur les cuisses. »

ou encore

« Nous l’appelons Grand-Mère.
Les gens l’appellent la Sorciére.
Elle nous appelle « fils de chienne » »

Des livres sur la guerre il y en a beaucoup, celui-ci se passe pendant l’occupation, quelque part dans les Pays de l'Est.
On ne reconnaît pas les « bons des méchants ».

Quand on termine le livre on a froid dans le dos.
Et se dire que la situation est encore pareil ailleurs, dans d’autres pays pas toujours si éloignés de nous !

4.45/5
-------------------------------------------------------------------------------
Agota Kristof, est né en Hongrie, probablemment en 1936. Elle s’exile en 1956 à vingt ans au moment de l’entré des chars russes dans son pays et elle s’installe à Neuchâtel en Suisse.

En 1985 elle écrit « Le grand cahier », son premier roman, qui paraît en 1986 au Editions du Seuil.
Elle l’a écrit directement en français.
Il est suivi de deux autres « La preuve » et « Le troisième mensonge », où on retrouve toujours des jumeaux

Dès que j’ai l’occasion je les lis.

Cirsée


De : Mousseliine Envoyé : 14/02/2005 05:07
Agota KRISTOF : L'analphabète
(Zoé, 2004, 55 pages)

Un petit bijou que ce récit autobiographique! Cinquante-cinq pages, onze chapitres dans lesquels Agota Kristof nous raconte des épisodes de sa vie: l'enfance pauvre mais heureuse, l'adolescence solitaire, l'exil si douleureux, l'apprentissage du français...

Quelle jolie écriture! Avec peu de mots Agota Kristof crée des phrases qui contiennent beaucoup d'émotions et d'idées. Ça pourrait être très triste tellement la vie d'Agota Kristof a été difficile mais il y a un certain humour, une joie de vivre dans ses mots qui rendent son récit mi-triste mi-joyeux, c'est comme si maintenant en racontant elle sourit des misères de son passé mais en ne les ayant surtout pas oubliées.

Vraiment très très beau, ne passez pas à côté!

Note : 4.5/5


De : Felindra2775 Envoyé : 17/03/2005 08:22
L'Analphabète" de Agota Kristof
Editions ZOE 55 pages

Résumé :

Onze chapitres pour onze moments de sa vie, de la petite fille qui dévore les livres en Hongrie à l'écriture des premiers romans en français. L'enfance heureuse, la pauvreté après la guerre, les années de solitude en internat, la mort de Staline, la langue maternelle et les langues ennemies que sont l'allemand et le russe, la fuite en Autriche et l'arrivée à Lausanne avec son bébé...

Mon avis:

55 pages qui se lisent avec délectation.Très beau petit livre, très touchant, bien écrit, plein de fraîcheur qui retrace comment lui est venu son goût pour la lecture. Comment elle a dû lutter contre la guerre, pour apprendre le français, pour être éditée. C'est fou tout ce que l'on peut dire en 55 pages. Tout est condensé, juste ce qu'il faut, et pas du tout triste, au contraire.

A découvrir
4.5/5
felindra


De : nirvana1050 Envoyé : 27/06/2005 18:01
"Le grand cahier" - Agota KRISTOF

Un grand coup de coeur. J'ai adoré ce roman, rapide à lire, car peu de pages et un chapitrage court, mais son petit volume ne l'empêche pas d'être marquant!
J'ai aimé le détachement et le cynisme des personnages, qui se créent leurs propres règles morales et s'imposent une discipline drastique à coup d'épreuves diverse. J'ai aimé le style, cru, noir, simple et efficace. Je me précipite à la bibli pour trouver les deux autres.
Ma note: 5/5


Dernière édition par gallo le Sam 18 Juil 2009 - 8:27, édité 1 fois
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Message  gallo Lun 17 Nov 2008 - 15:55

De : Sahkti1 Envoyé : 22/06/2006 12:36
Agota KRISTOF, Hier

De l'amour, certes, mais également beaucoup de tristesse, à la limite parfois du cauchemar. De A à Z, on est plongé en plein pessimisme, on n'arrive pas à s'en sortir. Cela commence avec Tobias Horvath, enfant illégitime d'un instituteur et d'une tzigane. A douze ans, il poignarde ses parents en train de faire l'amour, il s'enfuit, prend le patronyme de Sandor Lester et se fait engager dans une usine d'horlogerie.
Malgré ses relations épisodiques avec Yolande, il ne vit que pour et par Line, fille de l'instituteur du village. Y a-t-il là une quelconque nostalgie par rapport au métier de ce père qu'il croit avoir tué ? On apprend qu'elle est sa demi-soeur, ils l'ignorent. La tragédie se poursuit, le noir devient de plus en plus noir. Près de quinze années s'écoulent, Sandor et Line se retrouvent dans cette usine qui les emploie désormais tous les deux. L'amour fou reprend vigueur, Sandor rêve d'épouser Line, peu importe leur lien de consanguinité. Line tombe enceinte, son mari jure que cet enfant doit être celui de sandor, il oblige sa femme à avorter et de rage, Sandor poignarde le mari. Qui n'en meurt pas (tout comme d'ailleurs n'en était pas mort le père de Tobias-Sandor). La suite n'est guère plus gaie, c'est le lent déclin d'un homme sans espoir.
Sans doute avais-je, au moment de la lecture, besoin de nourritures spirituelles plus reposantes ou plus légères, toujours est-il que malgré son caractère poétique, cet ouvrage ne m'a pas emballée.
La mort et le désespoir, j'aime les lire et les parcourir, me glisser dans leur peau fictionnelle et y confondre mes émotions réelles. Dans le cas présent, il n'en fut rien, simplement une plongée dans un misérabilisme peu attirant.

Ma note: 2,5/5


De : Sahkti1 Envoyé : 22/06/2006 12:37
Agota KRISTOF, C'est égal

A nouveau l'exil et la détresse au sommaire de ce recueil d'Agota Kristof. Des textes courts écrits antérieurement et aujourd'hui rassemblés dans ce volume d'une centaine de pages. Cruel, violent, dramatique, assez dense, avec de l'ironie, comme cette nouvelle qui raconte la mort d'un homme tombé sur une hache, un accident malheureux tente d'expliquer sa femme. Un crime, oui, mais tellement explicable quand on fouille un peu la vie des gens et découvre qui ils sont réellement.
Il y a des nouvelles terribles de solitude et d'étouffement moral, des maris affreux, des absences insupportables... Malgré l'humour qui peut s'en dégager, ça reste souvent triste et mélancolique, empli de désespoir et de noirceur. Avec un fil conducteur, celui de la mémoire, celle qui retient tout, tisse la trame d'une histoire sombre ou d'une vie manquée.

Beaucoup de désespoir à mes yeux dans ces courts textes, de tristesse aussi. Agota Kristof est là, présente, elle a écrit ce texte mais je ne ressens (comme dans "L'analphabète") pas de passion particulière chez elle, comme si tout celui lui était vraiment égal, comme si la vie se déroulait sans qu'elle ait vraiment son mot à dire.
C'est un constat un peu amer que je dresse en refermant l'ouvrage, toute la désillusion de l'auteur me saute aux yeux, il y a un deuil qu'elle n'arrive pas à faire et qui lui colle à la peau, celui d'une vie qu'elle n'aura jamais pu vivre comme elle l'aurait voulu parce que les événements en ont décidé autrement. Il y a du désenchantement derrière tout cela. Et beaucoup de blessures.


De : Sahkti1 Envoyé : 22/06/2006 12:37
Agota KRISTOF, L'analphabète: récit autobiographique

Quel étrange personnage qu'Agota Kristof. Par moment, elle me heurte, notamment quand elle parle de son exil suisse, de cette vie qu'elle n'apprécie pas trop et à laquelle elle s'habitue tant bien que mal. J'y sens comme un malaise, quelque chose de blessant de la part d'un être blessé. Avec dans ma tête, tellement de pourquoi... Rester ou partir, vivre ou survivre.
En même temps, elle m'intrigue. Sa vie n'est pas un long fleuve tranquille, elle a mené divers combats, en particulier celui de la langue et du déracinement, ça inspire une certaine admiration teintée de respect. Personnage énigmatique par excellence dont j'ai du mal à savoir si elle est heureuse ou non.

A travers les onze souvenirs de ce texte (qui étaient au départ des chroniques pour un magazine allemand), le lecteur arrive à cerner quelques aspects de la personnailté d'Agota Kristof, il y a de l'émotion derrière tout cela. Pourtant, onze souvenirs, c'est peu quand on y pense (une cinquantaine de pages pour résumer une vie), mais elle arrive à y glisser pas mal de choses.
Seulement voilà, je n'ai que moyennement accroché, cette écriture-ci est différente de celle du "Grand Cahier", je la sens plus téléguidée, presque rédactionnelle. Est-ce que cela tient au fait que ces lignes étaient au départ destinées à la revue "Du"? Peut-être, mais pas uniquement. Les entretiens que j'ai pu lire d'Agota Kristof laissent à chaque fois (à mes yeux en tout cas) transparaître une femme qui se cherche et ne se sent bien nulle part, surtout pas où elle est. Il y a chez elle une forme de défaitisme ou de pessimisme qui étouffe par moments ses écrits, c'est dommage.

Ma note: 2/5


De : Sahkti1 Envoyé : 22/06/2006 12:38
Agota KRISTOF, La preuve

Second volume de la trilogie d'Agota Kristof, "La preuve" nous entraîne sur les traces de l'enfoncement de Lucas dans une certaine forme de noirceur et de désillusion sordide. Il y a bien sûr aussi le retour de Claus, mais celui-ci intervient en fin de récit et ne représente pas l'essentiel à mes yeux. Ce qui compte, c'est ce lent et long processus qui emprisonne Lucas, dont le coeur s'endurcit envers et contre tout et qui ressent pourtant des émotions humaines qui le font souffrir. Terriblement. Au point de voir encore plus se déshumaniser dans le but de se créer ue carapace. A force de ne pas vouloir souffrir, on fait souffrir et cette souffrance, Lucas la maîtrise sur le bout des doigts, mais en est-il vraiment responsable? Lucas ressemble à un monstre robotisé à qui on aurait donné la vie, devant faire face à des situations et des comportements qui le dépassent.
La fin de cette seconde partie, à savoir l'arrivée de Claus, qu'on prend pour Lucas (il en joue) ne m'a rien apporté, je l'ai même trouvée un peu bâclée. Je me serais volontiers contentée de ce puissant portrait de Lucas sans voir arriver cette pirouette qui me fait penser à un feuilleton télé avec la sempiternelle mention "A suivre".
Coup de chapeau par contre pour tout ce qui entoure le personnage, l'histoire de ce pays imaginaire au régime totalitaire, de ces gens qui vivent avec la peur et la misère comme seule nourriture quotidienne. Par ses mots simples et forts, Agota Kristof donne beaucoup de vie à ce contexte et c'est indissociable du destin de Lucas.

Ma note: 4/5


De : Sahkti1 Envoyé : 22/06/2006 12:38
Agota KRISTOF, Le troisième mensonge

L'histoire de Klaus et Lucas prend fin avec ce troisième volume de la trilogie entamée par "Le grand cahier" et "La preuve". Un troisième volet aussi fort que les deux précédents mais qui me parle cependant un peu moins. Pas uniquement parce que Agota Kristof prend un malin plaisir à tout emmêler et complexifier (par moments, cette volonté de vouloir perdre le lecteur nuit au plaisir), mais parce que je n'estimais pas indispensable le besoin de vouloir à tout prix proposer une clé, une fin d'intrigue. J'aurais préféré une vie qui s'écoule aussi sordidement sans qu'il y ait besoin de trouver une motivation à cela. La misère humaine, sociale, psychologique... existe bien sans qu'on la légitime.
Ceci étant, cela n'enlève rien à la force de l'histoire et à son pouvoir destructeur. Sur ce point, la plume de Agota Kristof ne faiblit pas. C'est une lecture dont on ne sort pas indemne, il y a un choc, une réflexion et quelque part, c'est ce qu'on cherche, car on sait à quoi s'attendre en lisant le 3e opus d'une série sombre au possible.

Ma note: 3,5/5


De : Lauric668 Envoyé : 11/08/2006 16:04
L’ANALPHABETE de Agota KRISTOF
Editions Zoé / 55 pages

Résumé de l’histoireIl s’agit de 11 nouvelles autobiographiques, très courtes, qui racontent brièvement l’enfance de l’auteur, ainsi que son départ de Hongrie pour la Suisse en tant que réfugié.

Enfant Agota Kristof, adore les livres et la lecture, mais à son arrivée en Suisse, dans un canton qui parle allemand, elle ne comprend rien à ce qu’on lui dit, et surtout elle ne peut plus lire, donc elle devient une analphabète.
Ensuite, elle ira à Lausanne où elle apprendra le français. Elle travaille dans une usine et le soir elle écrit des pièces de théâtre et ensuite des romans.

Mon avis
Un livre très court et dans l’ensemble assez triste.
C'était mon 1er livre de cet auteur et sûrement pas mon préféré (finalement, je m’aperçois que je n’aime pas bcp ce genre de biographie. Cela me fait trop penser au livre de Christine Arnothy), mais comme un copain a eu la gentillesse de me le prêter, et qu’il était très court, je l’ai lu quand même.

Je souhaite surtout découvrir cette auteure dans sa trilogie « le grand cahier ».

Note : 2.5 / 5


De : lobadetolosa Envoyé : 07/09/2006 14:19
C'est égal d'Agota Kristof

Voilà quelques nouvelles que je trouve très glauques, on sent de l'amertume dans l'écriture et tout est foutu d'avance. Il n'y a jamais de petite fenêtre d'espoir dans ces nouvelles. On est spectateurs mais sans ressentir grabd chose si ce n'est au début un profond malaise et ensuite de la lassitude.
c'est mon 1° livre de cette auteure et franchement ça me donne pas envie d'en lire d'autres.
je suis déçue!!!

ma note : 1/5


De : Myanka_K9 Envoyé : 09/01/2008 16:39
Le grand cahier - Agota Kristof 4.75/5
(Seuil - 191 pages)

Durant la guerre, une mère doit laisser ses deux jeunes garçons, des jumeaux, chez leur grand-mère. Une vieille femme sale, rude, cruelle, qui dit-on aurait tué son mari et qui n'hésitera pas à mettre les enfants au travail. Les garçons apprennent à se débrouiller seuls et passent très vite experts en marchandage, chantage, vol, mensonge. Ils continuent eux-mêmes leur « éducation » qui n’inclut pas seulement la lecture, l’écriture et les mathématiques. Il s’entraînent à devenir insensibles à la douleur, aux sentiments, aux autres. . . tout pour assurer leur survie . . physique et mentale. Ont-ils malgré tout gardé un fond d’humanité?

On ne sort pas indemne de ce roman. C’est dur et cruel. On passe difficilement au travers de certains chapitres. L’écriture de Kristof est précise, nette, sans superflu. Ajoutez-y la narration à deux voix (le « nous » des jumeaux ) et le texte est marquant. Si ça avait été de jeunes adultes ou même des adolescents qui vivaient ces expérience le résultat aurait été banal. Mais Kristof a choisi de mettre en scène des enfants. L’apprentissage de la vie se fait beaucoup trop tôt. C’est précoce, ça secoue, et c’est très efficace.

Il ne faut pas passer à côté de cette perle qui se lit en quelques heures seulement.


De : supermartine Envoyé : 09/01/2008 17:08
Je suis tout à fait d'accord lorsque tu dis qu'on ne sort pas indemne de cette lecture. C'est en effet dur et cruel. Tout comme l'écriture, des phrases courtes et pas de chichis !
J'ai été mal à l'aise pendant cette lecture et pourtant je n'ai pas pu m'empêcher de lire la suite de cette histoire ( je ne me rappelle plus des titres des deux autres tomes ). Je trouve mon comportement assez étrange !
En tous cas, je ne sais pas si c'est une perle mais c'est à part et à découvrir !
Quant à moi, je ne suis pas sûre de lire d'autres livres d'Agota Kristof. Trop de déprimes et de malaises...




De : Ysla Envoyé : 23/10/2008 18:52
Agota Kristof : LE GRAND CAHIER / LA PREUVE / LE TROISIEME MENSONGE

Je ne vais pas résumer la trilogie, les trois volets ont déjà été fort bien racontés ici. Juste vous dire pourquoi j'ai trouvé cette lecture extraordinaire.

Dans "Le grand cahier", le style est d'une simplicité et d'une objectivité remarquables : le texte représente le contenu du cahier de composition des jumeaux, tout est vu par leurs yeux et ils ne veulent s'en tenir qu'aux faits. D'où cette écriture très originale. A noter aussi : l'absence de repères tels que des noms propres, des dates...

"La preuve" fait émerger de nouveaux personnages et le style est très différent, Lucas n'est pas "je" mais "il". L'intervention des autres protagonistes apporte un nouvel éclairage car on a l'impression que Lucas a toujours été seul. Ce livre parle principalement de la souffrance morale des êtres et nous montre une humanité extrêmement malheureuse. Le contexte du pays sans nom est toujours très présent aussi.

"Le troisième mensonge" est le volet le plus réaliste, en le refermant, on saura tout. C'est un récit à plusieurs voix.

J'ai beaucoup aimé cette trilogie, chaque livre est complètement différent des deux autres et tous se complètent. Agota Kristof est une excellente conteuse, elle sait créer un univers bien à elle et y faire évoluer ses personnages à travers de nombreux rebondissements. Le récit est maîtrisé car très souvent déconcertant il revient toujours à quelque chose de stable, pour se déséquilibrer de nouveau.
J'ai particulièrement aimé le rapport à l'écriture entretenu par Claus et Lucas et le fait que tout se passe dans un pays et une époque jamais cités.

5/5 pour cette trilogie hors du commun
gallo
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Message  Cocotte Mer 24 Déc 2008 - 1:30

De : YslaEnvoyé : 2008-11-22 06:59
L'ANALPHABETE - Récits autobiographiques
Paru en 2004, Editions Zoé

Agota Kristof est ma révélation de cet automne ! Encore une fois, je retrouve dans son écriture une simplicité et une tristesse singulière qui me parlent, qui m'émeuvent. Ici, elle parle d'elle, de son enfance et de son adolescence en Hongrie, de son amour des livres, de sa fuite en 1956, de sa vie en Suisse de réfugiée politique, de ses débuts en tant qu'écrivaine.
C'est un tout petit livre mais qu'on a envie de lire et de relire, d'offrir à tout le monde. C'est toute la détresse de ces personnes engagées, faisant parfois partie de groupes d'intellectuels, qui doivent fuir leur pays pour survivre, se déraciner et affronter une nouvelle vie, certes sûre, mais ô combien monotone et pauvre... et avec ce sentiment de n'appartenir à aucun peuple.
J'admire Agota Kristof, qui non seulement a appris le français mais en plus a décidé d'en faire sa langue d'écrivaine. Quel courage, quelle ténacité !

Pour moi, c'est encore 5/5, et je ne vais pas m'arrêter là dans ma découverte de cette auteure vraiment différente.
De : YslaEnvoyé : 2008-12-14 13:36
HIER
Paru en 1995, Seuil.

Je poursuis ma découverte de l'oeuvre d'Agota Kristof avec ce court roman (moins de 150p) dont le personnage principal et narrateur est un homme. Comme l'auteure, il vit en exil et travaille à l'usine. Comme elle, il écrit et n'est pas heureux.
Quand on connait un peu la vie d'Agota Kristof, notamment après avoir lu "L'analphabète", on comprend encore mieux son oeuvre et le désespoir qui l'habite. Ses personnages sont des déracinés, ils ont quitté leur pays un peu par hasard, pour fuir quelque chose, et se retrouvent dans un univers triste car jamais exaltant, dont seuls le rêve et l'écriture permettent de s'évader. Avec fatalement des retours à la réalité douloureux et dangereux.
De nouveau, je suis séduite. L'écriture simple et pourtant tellement parlante, évocatrice de la souffrance et de l'ennui, me touche, m'émeut et je la comprends.
"Hier" est à la fois l'histoire d'un amour impossible, interdit, et le récit du quotidien des ouvriers, des exilés, des réfugiés dans un pays qui n'est pas nommé (comme toujours chez l'auteure) mais qu'on suppose aisément être la Suisse.
Dommage qu'Agota Kristof ait écrit somme toute peu de livres, je les aurai bientôt tous lus !
Ma note : 4.5/5

<table cellSpacing=0 cellPadding=4 width="100%" border=0><tr><td noWrap width="100%">De : Ysla</TD>
<td noWrap>Envoyé : 2008-12-20 13:35</TD></TR></TABLE>
<table class=ThmBgStandard cellSpacing=0 cellPadding=10 width="100%" border=0><tr><td>C'EST EGAL
recueil de 25 textes

Ici, Agota Kristof a réuni un ensemble de textes écrits depuis le début de son exil. Certains sont très courts, d'autres se rapprochent de la nouvelle. Bien que les thèmes chers à l'auteure soient de nouveaux présents, les textes ne se ressemblent pas, certains sont de véritables histoires, d'autres paraissent davantage à l'expression d'une pensée, d'une image.
Bien sûr, ce n'est globalement pas marrant, mais Agota Kristof n'écrit pas pour faire rire. Cependant, certains passages m'ont fait sourire, un certain humour version dérision habite quelques textes, et cela fonctionne bien.
Comme lors de mes précédentes lectures de cette écrivaine, je suis conquise et encore une fois, je ne sais pas l'exprimer autrement que par cette phrase un peu simpliste : son écriture me parle, je la comprends. Je pense que si j'écrivais (bon, allez, je peux bien vous le dire, j'écris un peu parfois), ce serait pour exprimer de la tristesse, du désespoir car l'écriture est une façon de poser les choses, de prendre du recul. C'est pour ça que lorsque je lis l'oeuvre d'Agota Kristof, je suis admirative et emballée. Il y a tellement de sensibilité dans ses phrases si simples. Et puis reste l'admiration linguistique, il ne faut pas oublier que le français n'est pas la langue maternelle d'Agota Kristof, qui parvient pourtant à écrire avec son style propre.

Ma note : 4.5/5</TD></TR></TABLE>
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Message  aBeiLLe Dim 1 Fév 2009 - 1:09


Le Grand Cahier, Agota Kristof, Du Seuil, 1986, 190p.



4e couverture:

Dans la Grande Ville qu’occupent les Armées étrangères, la vie est devenue impossible. La disette menace. Une mère conduit donc ses jumeaux à la campagne, chez leur grand-mère. Terrible grand-mère : analphabète, sale, avare, méchante et même meurtrière, elle mène la vie dure aux jumeaux. Loin de se laisser abattre, ceux-ci apprennent seuls les lois de la vie, de l’écriture et de la cruauté. Abandonnés à eux-mêmes en un pays en proie à la guerre, dénués du moindre sens moral, ils s’appliquent à dresser chaque jours, dans un grand cahier, le bilan de leurs progrès et la liste de leur forfaits…

En une suite de saynètes tranquillement horribles, le Grand Cahier nous livre sans fard, sans une once de sensiblerie, une fable incisive sur les malheurs de la guerre et du totalitarisme, mais aussi un véritable roman d’apprentissage dominé par l’humour noir.

De l’humour, même noir, je n’en ai pas vu de trace dans ce roman. De la violence, des viols, de la pédophilie, tout ce que l’on trouve de plus atroce chez l’homme a une place dans l’histoire de ces deux petits garçons durant la Deuxième Guerre Mondiale. C’est un roman dur, très dur. J’ai été vraiment choquée par plusieurs passages, et je crois que c’est la vraisemblance du récit qui m’a déroutée. Le traitement infligé aux femmes, enfants et vieillards durant la guerre est tout ce qu'il y a de plus épouvantable. Il est si bien décrit dans Le Grand Cahier que s’en est insoutenable. Un premier roman inoubliable pour Agota Kristof.

4.25/5

Extraits :

« Grand-Mère ne se lave jamais. Elle s’essuie la bouche avec le coin de son fichu quand elle a mangé ou quand elle a bu. Elle ne porte pas de culotte. Quand elle a besoin d’uriner, elle s’arrête où elle se trouve, écarte les jambes et pisse par terre sous ses jupes. Naturellement, elle ne le fait pas dans la maison. » p.12


« Les mots qui définissent les sentiments sont très vagues, il vaut mieux éviter leur emploi et s’en tenir à la description des objets, des êtres humains et de soi-même, c’est-à-dire à la description fidèle des faits. » p.34
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Message  Ysla Mer 18 Fév 2009 - 19:54

OU ES-TU MATHIAS ?
Editions Zoé, collection Minizoé, 2005, 45p

Un tout petit livre regroupant 3 écrits : une nouvelle datant du début des années 1970, un court texte pour la scène datant de 1978 et une postface évoquant l'auteur, assortie de deux photos d'Agota Kristof enfant.
L'enfance, thème fondamental dans l'oeuvre d'Agota Kristof. Ici encore, ce sont des enfants que l'on retrouve. La nouvelle peut paraître difficile d'accès, car tout s'enchaîne apparemment sans suite, je la lis comme un rêve, ou un enchaînement de pensées. Ce sont principalement des dialogues, dans ce style très simple et très évocateur de ce qui est ressenti que j'aime tant. Je la conseillerai plutôt aux fans quand même, il faut avoir l'habitude du style d'Agota Kristof, de sa manière d'écrire, de ses champs d'écriture.
La courte pièce est très claire en revanche, elle rend compte des sentiments éprouvés par une fillette de 12 ans pour un jeune homme de 10 ans son aîné. Puis les deux se retrouvent 10 ans plus tard, et comme les choses ont changé... mais finalement peut-être pas.
Enfin, la postface, un texte qui parle de l'auteur et de son oeuvre avec des références pour approfondir.
Ma note : 4,5/5 mais c'est trop court ! Il y a encore les textes de théâtre d'Agota Kristof que je peux découvrir, mais et après ?? Crying or Very sad
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Message  Cocotte Lun 18 Mai 2009 - 20:23

La trilogie Le Grand Cahier

Le premier tome de cette trilogie raconte l’enfance de deux frères jumeaux en période de guerre. Afin d'assurer leur sécurité, leur mère les confie à leur grand-mère. Celle-ci se montre très sévère, les jumeaux doivent travailler dur pour pouvoir manger et se loger. Pour faire face à cette vie de misère, ils doivent apprendre à se forger une carapace et ainsi devenir insensible à tout ce qui les entoure. C’est mon tome préféré de la trilogie. Il règne une ambiance lourde du début à la fin. L’auteur rend très bien la voix de ces enfants détachés plongés dans une vie d’adulte si loin de l’enfance où tous les rêves et les espoirs sont permis.

La preuve raconte l’histoire de Lucas, un des jumeaux, qui continue sa vie en ville sans son frère. Il s’occupe de la librairie et fera la rencontre d’une fille et son enfant qu’il décidera d’héberger chez lui. Ce tome est toujours aussi sordide et noir. En voulant se détacher de ses émotions, Lucas ne fait que les amplifier et fera souffrir les autres.

Le troisième mensonge met en scène Claus, l’autre jumeau. La plume d’Agota Kristof est toujours aussi intense ; l’auteur sait décrire et nous faire ressentir la misère humaine. Je n’ai pas tout compris ce troisième tome qui nous pousse à se questionner tout du long. Je crois que c’était le but de l’auteur de déstabiliser le lecteur. C’est réussit!

Bref, une trilogie marquante tellement elle est sordide et mystérieuse.

Ma note : 4,25/5
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Message  Lionel de Lyon Mar 19 Mai 2009 - 16:21

J'ai trouvé son recueil de petits textes C'est égal absolument remarquable.
J'avais d'ailleurs joué sur scène les textes La campagne et La mort d'un ouvrier.
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Message  Lacazavent Jeu 5 Aoû 2010 - 6:23

Le grand Cahier / La Preuve / Le Troisième mensonge d'Agota Kristof



Je passerai les résumés déjà et déjà fait et refait



Je dois avant tout un immense merci à Rose qui m' a permis de découvrir cette trilogie. Qui sait quand je les aurais lu autrement ?
Je me suis fait balader tout au long de ma lecture ! Aller savoir pourquoi mais en le lisant je n' ai pas fait de rapprochement entre les titres des trois volumes.
Spoiler:
Je n'ai pas vu venir ces "mensonges" et j'ai adoré cela ! Une lecture qui suscite autant de question ne peut que me plaire. Alors même si j'ai un peu moins apprécié le style qui au fil des trois tomes évolue vers un réalisme de plus en plus marqué, c'est une lecture surprenante, inoubliable, mystérieuse. Bref, une lecture à laquelle je pourrai apposer tout les qualificatifs traduisant habituellement les coups de Agota KRISTOF (Hongrie/Suisse) 397940 .
A découvrir

Agota KRISTOF (Hongrie/Suisse) 397940 5/5



Agota KRISTOF (Hongrie/Suisse) 638907 Rose et Agota KRISTOF (Hongrie/Suisse) 942942

Like a Star @ heaven phrase en spoiler sur les conseils d'Isaby


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Message  Liza_lou Sam 4 Sep 2010 - 20:43

Le grand cahier
(Seuil 190 pages)

Voici, assurément un de ces romans que l'on n'oublie pas une fois la dernière ligne lue.

Autant dire que je suis restée sans voix après avoir lu ce récit d'une traite (en une soirée, rendez vous compte, cela ne m'était pas arrivé depuis des années!). C'est que l'histoire est prenante et cela, dès les premières phrases. Ce sont les enfants, les deux jumeaux, qui se racontent, à travers ce "grand cahier" où tous deux racontent leur quotidien dans cette petite ville, où leur mère, pour les protéger, les a emmenés et confiés à leur grand-mère. Terrible grand-mère, femme avare, égoïste et rude et qui, dès le départ, dépouille ses petits enfants, les oblige à travailler pour avoir à manger, les fait coucher dans la cuisine sur les bancs.

Mais les enfants, au lieu de sombrer dans le désespoir réagissent et s'endurcissent. Ensemble, ils font des exercices où ils s'entrainent à résister à la faim, aux insultes, à refouler leurs sentiments. Et puis, il y a ce grand cahier où ils s'exercent à raconter leur quotidien, pour ne pas perdre l'instruction qu'ils ont pu avoir auparavant dans la grande ville, dans cette autre vie qui parait si loin.

C'est la prose, le style utilisé par Agota Kristof qui fait toute la force et toute l'originalité du récit. C'est que de par sa phraséologie, nous sommes immédiatement projetés dans le récit, dans le quotidien atroce et terrible de ces enfants. Car ne nous y trompons pas : Le grand cahier n'est pas un roman à mettre dans toutes les mains; il suffit pour cela de continuer dans le récit, de tomber nez à nez sur des scènes particulièrement crues et malsaines (et je n'exagère pas). Ajoutez à cela un vocabulaire qui devient de plus en plus dur et libre dans ses propos et vous comprendrez que l'on se demande réellement jusqu'où le récit va aller...

Et pourtant j'ai adoré cette histoire et je suis absolument convaincue que Le grand cahier est un excellent livre sur la guerre bien sûr mais aussi sur les conséquences de celle-ci sur l'apprentissage de la vie qu'en font les deux enfants. La logique des jumeaux est pleine de justice et de respect. Tous deux dénoncent l'injustice et la pauvreté de ces temps de guerre. Et même si leurs moyens sont discutables (chantage, vengeance...), en réalité, ces deux enfants, et bien, on arrive presque à les comprendre et à justifier leurs actes.

C'est donc un livre très cru voire malsain mais aussi tellement prenant et surprenant que l'on se surprend à continuer à tourner les pages bien que les situations décrites sont de plus en plus difficiles. Et la seule chose que l’on a envie de faire à la fin du livre,
c’est de se jeter sur les deux livres suivants pour savoir la suite...

Ma note : 4/5
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Message  matw25 Mer 12 Jan 2011 - 16:55

Mais où es tu Mathias? Agota Kristof
47 pages, Zoé,2005

Mon avis: La première nouvelle nous entraîne dans une succession d'évènements par l'intermédiaire d'un jeune garçon nommé Sandor et ses interactions avec d'autres personnages. Comme à son habitude, avec son style et ses dialogues simples, Agota Kristof reprenant son thème récurant qu'est l"enfance réussit à nous plonger dans cette incertitude, ce doute qu'elle maitrise tant en dressant une frontière entre rêve et réalité grâce à cette succession de dialogues semblant s'enchainer sans réel lien et nous laissant encore dans l'incertitude vis à vis des personnages à son terme. Splendide!!!

La seconde nouvelle réside dans une histoire d'amour entre une petite fille de 12 ans et un jeune homme de 22 ans.L'histoire d'un amour dit impossible puis les retrouvailles dix ans plus tard laissant ensuite place à une chute qui là encore nous place dans le doute qu'Agota Kristof manie si bien.

Ainsi, même si cela n'est pas fait de la même façon,Agota Kristof nous emmène dans son univers bien à elle à travers ces deux petits textes. Ces textes, trop courts rendent ce voyage ,si on peut dire ainsi,plus complexe et moins efficace que dans sa magnifique trilogie des deux jumeaux expliqués ci dessus. Néanmoins, je reste admiratif de ce style d'écriture et conclurait comme Ysla en disant qu'il est à lire qu'en s'étant habitué au doute et à l'univers d'Agota Kristof.

Ma note: 4.25/5

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Message  Isaby Mer 17 Aoû 2011 - 1:33

Agota Kristof est décédée le 27 juillet 2011 à l'âge de 75 ans.

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Message  Isaby Lun 22 Aoû 2011 - 12:10

Le grand cahier , Agota Kristof

190 pages, éd, point

5/5 Agota KRISTOF (Hongrie/Suisse) 397940

Le grand cahier d'Agota Kristof vient de me happer, me foudroyer en plein coeur. Je vous le dit d'emblée, c'est une histoire fort troublante qui ne peut laisser le lecteur indifférent. L'histoire est celle de deux jeunes jumeaux d'environ 10 ans qui sont envoyés chez leur grand-mère à la campagne en attendant la fin de la guerre. Les temps sont difficiles, la grand-mère est avaricieuse et méchante à l'égard des deux garçons. Les jumeaux sont très intelligents et s'inventent des exercices qu'ils pratiquent rigoureusement afin de s'entraîner à survivre aux atrocités de la guerre. Chaque soir, ils notent dans un grand cahier secret leurs observations. Une seule règle; n'écrire que des faits!


"Notre grand-mère est la mère de notre mère. Avant de venir habiter chez elle, nous ne savions pas que notre mère avait encore une Mère. Nous l'appelons Grand-Mère. Les gens l'appellent la Sorcière. Elle nous appelle fils de chienne."



Le grand cahier que nous lisons, c'est celui écrit par les deux enfants. Les phrases sont courtes, il n'y a aucun superflu, que des faits. C'est le livre le plus "direct" que j'ai lu de ma vie! Les chapîtres sont très courts 2 à 4 pages, mais peu importe, vous n'arriverez plus à déposer le livre!

Le grand cahier est le premier livre d'une trilogie: Le grand cahier, la preuve et le troisième mensonge.

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Message  Isaby Ven 26 Aoû 2011 - 11:57

La preuve
Agota Kristof
190 pages
4.5/5

Agota KRISTOF (Hongrie/Suisse) 97820211

Ce deuxième volet de la terrible trilogie d'Agota Kristof est une troublante
descente aux enfers. L'écriture, toujours aussi sobre et directe, traduit
parfaitement un destin fait de déchéance, d'angoisses, et de doute
identitaire. Lucas est maintenant seul dans la maison de Grand-mère. Un jour il recueuil une jeune femme et son enfant naissant et les invite à partager sa demeure. Lucas s'attache profondément à cet enfant, mais qui s'attache s'expose à la perte. Dans ce livre, on découvre Lucas à l'âge adulte ainsi que les histoires des quelques villageois qui gravitent autour de lui. Tous ont des blessures de guerre, pour la plupart psychologiques. La guerre ne fait que des perdants.

Je vous conseille fortement ce livre qui est à mon avis presque aussi bon que le livre précédent; le grand cahier.

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Message  Cyrielle Jeu 8 Sep 2011 - 7:18

LE GRAND CAHIER



Résumé d'Isaby parfait.

Mon avis: 3/5
J'ai aimé la construction du roman, en petit chapitre, qui racontent chacun un fait de la vie de ces jumeaux chez leur grand mère. Mais je n'ai pas aimé les jumeaux, je les trouve malsain, froid voir même presque psychopates. J'ai même préféré le personnage de la grand mère. En plus, certaines scènes vraiment obscènes m'ont dérangés, pas que je sois sensible à ca mais je trouvais que c'était gratui, qu'elles n'avaient rien à faire là.
C'était toutefois un roman intéressant sur la vie durant la guerre. Mais pour moi la guerre n'excuse pas tout...

Je pensais faire une critique globale mais en lisant La preuve, la construction est tellement différente qu'il vaut mieux les séparer.

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Message  Cyrielle Ven 9 Sep 2011 - 14:16

LA PREUVE

On suit un seul jumeau dans ce tome, Lucas qui recueille une femme et son fils, qu'il considèrera très vite comme son propre enfant. Ainsi que d'autres personnages du village comme le curé, la bibliothécaire et le libraire.

Mon avis: 3.5/5
J'ai préféré ce volet ci au premier. J'ai apprécié découvrir d'autres personnages assez intriguant comme Mathias ou encore Peter. Mais j'ai toujours du mal avec Lucas que je trouve vraiment malsain par moment. Il me met mal à l'aise dans certaine situation comme quand il suit Clara pendant plusieurs jours.
Ca reste un roman intéressant et je commence à avoir un doute particulier qui me donne très envie de lire l'ultime volet très prochainement.

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Message  Cyrielle Jeu 15 Sep 2011 - 8:52

LE TROISIEME MENSONGE

Agota KRISTOF (Hongrie/Suisse) 41SK64A5Y3L._SS500_


Quatrième de couverture
On m'appelle Claus T. Est-ce mon nom? Dès l'enfance, j'ai appris à mentir. Dans ce centre de rééducation où je me remettais lentement d'une étrange maladie, on me mentait déjà. J'ai menti encore quand j'ai franchi la frontière de mon pays natal. Puis j'ai menti dans mes livres. Bien des années plus tard, je franchis la frontière dans l'autre sens. Je veux retrouver mon frère, un frère qui n'existe peut-être pas. Mentirai-je une dernière fois ?
Je m'appelle Klaus T. Mais personne ne me connaît sous ce nom-là. Depuis que mon frère jumeau a disparu, il y a cinquante ans de cela, ma vie n'a plus beaucoup de sens. J'ai longtemps attendu son retour. S'il revenait aujourd'hui, je serais pourtant obligé de lui mentir.
Après les horreurs de la guerre et les années noires d'un régime de plomb (La Preuve), le temps serait-il venu d'ouvrir les yeux sur la vérité ? Mais la vérité ne serait alors qu'un mensonge de plus car "un livre, si triste soit-il, ne peut être aussi triste que la vie".

Mon avis: 4/5
C'est le tome que j'ai préféré, tout y est dévoilé, je m'y attendais un peu au fil des lectures des deux précendents volets mais j'ai quand même eu des surprises.
Ce roman confirme qu'Agota Kristof était vraiment une grande auteure et que cette trilogie est à relire pour vraiment adhérer au style surtout des deux premiers romans.
Merci Rose de m'avoir permis de découvrir cette auteure si orginale et intriguante.

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Message  matw25 Mer 19 Oct 2011 - 15:58

C'est égal d'Agota Kristoff

Je ne vais pas réellement faire de critiques mais plus donner un avis général. Ce recueil est donc une succession de nouvelles parfois très courtes et en totalité sombre et dramatique avec cet univers si propre à Agota Kristoff. J'en ressors avec un avis mitigé qui rejoint ceux lu auparavant concernant la difficulté à se plonger dans un univers si particulier et d'en ressortir très vite après deux pages. Le style très direct et l'absence totale d'indicateurs spacio temporels déconcertent souvent le lecteur ainsi que certaines nouvelles pouvant s'apparenter à de la SF voir de l'absurde. Néanmoins, certaines nouvelles agrémentées de beaux passages et la capacité d'Agota Kristof de perdre le lecteur me laisse toujours admiratif de cet auteur même si pour moi on est loin de sa meilleure oeuvre.

Dans le même genre (nouvelle) le petit recueil Où es tu Matthias est bien plus intéressant et abordable pour ma part.

Ma note: 2.5/5

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Agota KRISTOF (Hongrie/Suisse) Empty La trilogie des jumeaux, Agota Kristof

Message  anna44 Sam 26 Nov 2011 - 19:38

La trilogie des jumeaux, Agota Kristof.

Mon avis : Les 3 tomes de cette trilogie sont assez inégaux dans les émotions qu'ils procurent.
J'ai ressenti un vrai coup de coeur pour le 1er tome où l'on suit les deux frères à leur arrivée chez la grand-mère, la création de leur cahier qui leur sert d'échappatoire, leur étonnante force de caractère qui leur permet de faire face aux pires situations et même de s'en accomoder, leur survie ensemble et contre tous.
Le style est particulièrement épuré. Seuls les faits sont transcrits. L'émotion nous provient justement de cette absence d'émotion qui permet toutes les interprétations en fonction de sa sensibilité et de son imaginaire.
Le 2ème tome est selon moi beaucoup plus glauque, ce qui a quasiment entraîné un abandon. J'ai dû poser le livre un certain temps avant de le reprendre plusieurs jours plus tard, poussée par la curiosité et la peur de passer à côté d'un autre coup de coeur.
Ce coup de coeur n'est pas venu.
L'atmosphère de ce 2e tome est assez plombé. L'un des deux frères, Claus, a traversé la frontière, laissant l'autre dans ce quotidien fait de misère et de solitude. La guerre est omniprésente dans l'ensemble de l'oeuvre mais un peu comme un personnage secondaire : on sait qu'elle est là, elle fait partie du décor, mais ne semble pas être déterminante dans le cours de l'histoire.
Lucas apprend à vivre seul, il se lie avec une femme, avec le prêtre etc...
Le 3ème tome est celui de tous les dénouements : où est passé ce frère qui a traversé la frontière ? Les deux frères vont-ils pouvoir se retrouver ? De quoi sera fait leur quotidien ?
Ce final est assez surprenant et c'est cela qui montre le grand talent d'Agota Kristof : avoir su mener son histoire, mot après mot, sans que le lecteur puisse se douter un instant de la réalité des choses.

Ma note : 3.75/5

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Message  Prospéryne Dim 5 Fév 2012 - 16:47

Le grand cahier Agota Kristof Points 184 pages

Agota KRISTOF (Hongrie/Suisse) Le+grand+cahier

Résumé:
C'est la guerre, une guerre qui n'est pas nommée et qu'on a pas besoin
de connaître car elle est comme toutes les guerres. Claus et Lucas sont
emmenés par leur mère chez leur grand-mère, une vieille femme avare et
acariâtre, qui vit dans la Petite Ville. Les deux jumeaux, privés de
l'amour maternel, vont s'entraîner ensemble à éliminer toute émotion de
leur vie, afin de devenir plus fort. Ils relatent tout dans leur grand
cahier, par textes courts, dépourvus d'émotions, évoquant uniquement des
faits.

Critique:
Très perturbant comme lecture. Les deux jumeaux parlent constamment au
nous, ils ne se voient pas comme des personnes distinctes, ils sont
complètement entremêlés entre eux. Dans leurs textes, ils ne se
distinguent jamais l'un et l'autre. Et on peut se demander s'ils ont
vraiment tort d'éliminer toute émotion de leur vie quand on voit le
monde dans lequel ils vivent. De l'officier allemand qui loge chez eux,
un homosexuel sado-masochiste à la servante du curée qui abuse d'eux
tout en leur prodiguant des soins maternels, le monde qui les entoure
est fou, dépourvu de morale. Seul le personnage de la grand-mère a un
semblant de morale. C'est un personnage que l'on met du temps à
comprendre et pour lequel les apparences ne comptent pas. On peut la
juger sévèrement, mais à force de la connaître, on finit par la
comprendre et par l'accepter, même à éprouver une certaine tendresse
pour elle. Elle est dure, voir brutale, mais on peut se fier à elle,
contrairement à presque tous les autres personnages dans le livre.
Certaines scènes sont très cruelles et d'autres laissent une impression
de malaise très profonde. La sexualité y est très présente, mais dans
ses aspects les plus crus et encore une fois, dépourvus d'amour ou de
sentiments. En fait, chaque personnage est là dans l'histoire pour une
raison précise, pour apprendre quelque chose aux jumeaux, de leurs
parents au cordonnier. Une lecture dérangeante, une lecture sur la
guerre, mais vécue de l'intérieur. Ce n'est pas les bombes qui tombent
qui sont importantes, c'est la folie des hommes qui est montrée dans ce
qu'elle a de plus cruelle. Un livre nécessaire, mais très dur.

Ma note: 4.5/5

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Message  matw25 Dim 5 Fév 2012 - 23:34

Critique très juste de ce livre Prospéryne bravo Wink

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Ce qui demeure secret chez le père, s’exprime chez le fils et je
découvre souvent grâce à lui le secret que son père n’a jamais dévoilé
-Nietzche



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Message  Isaby Lun 6 Fév 2012 - 1:29

Excellente analyse Prospéryne!

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Message  Prospéryne Lun 6 Fév 2012 - 1:58

Merci! Very Happy

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Message  Prospéryne Dim 26 Fév 2012 - 22:23

La preuve Agota Kristof Points 187 pages


Agota KRISTOF (Hongrie/Suisse) La+preuve
Résumé:
Claus est parti, il a franchi la frontière qui sépare désormais les
jumeaux. Seul, Lucas doit réapprendre à vivre. Continuant sur la
lancée que son frère et lui ont mis en place, il vivra une vie exempte
d'émotions. Une vie dure, sous un régime de fer dont il s'accommodera
pourtant bien. Avec autour de lui une pléthore de personnages étranges
et pourtant plus réels que lui, il continuera son chemin, seul.

Critique:
Le changement de ton avec Le grand cahier
est net dès le début: on passe d'un narrateur nous à un narrateur
omniscient parlant à la troisième personne. Lucas est donc mis en scène
et non en train de parler. Mais le caractère de celui-ci ne change
pas. Toujours la même absence d'émotions, toujours la même sensation de
détachement par rapport au monde. Il vit, mange, dort, mais ne se pose
aucune question, il n'a aucune morale. Rien du tout. Autour de lui,
on sent qu'avec la fin de la guerre se met en place le système
tentaculaire soviétique, mais comme il n'a ni besoin, ni désir, il vit
les choses avec détachement. Ce n'est pas nommé, on ne sait d'ailleurs
toujours pas où est situé cette histoire, mais tous les indices que
donnent l'auteur tendent vers cela. Son «amitié» avec le secrétaire du
parti local le sauvera à quelques occasions, mais pour le reste, c'est
un solitaire égoïste qui se fout royalement du monde. Les autres gens,
il les utilise, mais ne les aime pas, de la bibliothécaire au fermier
voisin. Il n'est pas nécessairement injuste, simplement, il regarde les
gens selon ses propres besoins et non comme des êtres humains. Il ne
faisait pas la même chose avec sa grand-mère pourtant... En tout cas,
j'ai trouvé extrêmement étrange que personne, absolument personne ne
fasse de commentaires sur l'absence de son frère. Ça m'a pris un bout
de temps avant de cesser de guetter le commentaire qui trahirait
l'absence de la moitié de lui-même. En dehors de Lucas, personne ne
parle de Claus. Et il ne s'attache à personne non plus, exception faite
de Mathias, l'enfant difforme qu'il sauve de la noyade. Mais cet amour
est une possession, une possession terrible, qui étouffera l'enfant.
Il lui appartient, il le dit. Mathias n'y survivra pas. Pas plus que
Yasmine, sa mère. Son besoin de posséder ceux qu'il aime, aussi rare
soit ces personnes l'empêchent de mettre une ligne claire entre l'amour
et le contrôle. J'ai trouvé la fin étrange, c'est difficile de faire la
part des choses entre le rêve et les pensées des jumeaux. Et texte
final n'aide pas non plus à le savoir. Étrange livre, peut-être encore
plus que le premier.

Ma note: 4.25/5

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Message  Prospéryne Lun 9 Avr 2012 - 14:18

Le troisième mensonge Agota Kristof Points 163 pages


Agota KRISTOF (Hongrie/Suisse) Le+troisi%C3%A8me+mensonge
Résumé:
Claus est revenu dans son pays natal. Mais est-il bien Claus? Ou
est-il Lucas? Qu'est-il arrivé à son frère? La vérité, sa vérité, ne
serait-elle qu'un tissu de mensonges?

Critique:
Heu? Allo quelque part, quelqu'un pourrait-il me dire où commence la
vérité et où finit la fiction dans ce livre? J'en sors complètement
mêlée! L'histoire du Grand Cahier ne serait qu'une histoire et celle de
La preuve également? Je ne comprends pas. Pas du tout. Ok, les deux
enfants auraient élaboré cette histoire pour fuir leur réalité, celle où
leur mère aurait tué leur père dans un moment de folie et blessé l'un
de ses fils par la même occasion. D'où la séparation des jumeaux. Mais
pour le reste... À part l'abus d'alcool, de cigarettes, on retrouve
deux hommes parfaitement semblables, emmurés dans leurs mensonges qu'ils
prennent pour des vérités, même entre eux. Difficile à comprendre
comme livre. J'avais beaucoup aimé Le grand cahier malgré sa cruauté,
mais celui-là, rien pour le sauver. J'en suis sortie trop mêlée pour
avoir apprécié ma lecture. Même le style froid et détaché du Grand
cahier ne s'y retrouve pas. On est dans une espèce de pathos duquel les
gens ne se battent pas pour sortir. Ce ne sont pas des battants, se
sont des gens qui laissent la vie les prendre et dérive avec elle. Des
trouillards qui noient leurs problèmes dans l'alcool, sans se soucier
des conséquences. Désolé, je suis sévère, mais c'est à l'image de mon
appréciation du livre.

Ma note: 3/5

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Message  Cyrielle Lun 9 Avr 2012 - 14:38

Je ne te trouve pas trop sévère vu la note que tu mets.

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