Alexis WRIGHT (Australie)

De : Shan_Ze (Message d'origine) Envoyé : 2007-02-02 12:03

Les plaines de l’espoir d’Alexis Wright

En Australie, une mère Aborigène s’est fait enlevée sa fille par la mission religieuse à St Dominic. Depuis, le malheur plane sur cette ville où les suicides se succèdent inextricablement, sous la présence inquiétante des corbeaux. La fille, Ivy, deviendra folle après qu’on lui ait, à son tour, pris son enfant.
L’histoire d’un peuple des Aborigènes déchiré, opprimé, paraissait intéressante mais je n’y ai pas vraiment accrochée. Je me suis perdue entre les rêves et la réalité des Aborigènes décrite par l’auteur. S’il y avait un message, je crains de ne l’avoir pas saisi !

Note : 2.5/5

"Les plaines de l'espoir" Babel 2002 383 pages (éd. originale 1997)

Une mission religieuse dans le nord de l'Australie, années 50(?). Yvi a sept ans. Elle a été confiée à l'orphelinat de la mission St Dominic, ou plutôt arrachée à sa mère considérée dangereuse, "pour son bien" afin "de lui ouvrir les portes de la civilisation". La mère folle de douleur se donne la mort. Des suicides il y en aura d'autres. Yvi sera considérée comme responsable des ces malheurs; en effet elle vient d'une autre tribu, loin, réputée pour être porteuse de maladies. Adolescente, elle va avoir un enfant qu'on lui enlèvera "pour son bien" et qui sera confié au responsable de la mission. Yvi sera mariée de force, puis battue, puis internée en asile psychiatrique...
Dans les chapitres suivants, Mary, l'enfant d'Yvi, est en quête de ses racines. A la mort de ses parents adoptifs, elle apprend la vérité. Pour faciliter ses recherches elle trouve un poste au siège de la "Coalition des Gouvernements Aborigènes"...

Pas facile de résumer ce livre; il y a tellement de choses! Sur les quatre chapitres qui le compose, deux sont consacrés à Yvi, soit plus de 250 pages et il faut passer une bonne centaine de pages pour saisir le véritable fil, assimiler la complexité culturelle qui brouille les pistes et rend le contexte parfois inextricable. Plusieurs fois je me suis demandé où l'auteure voulait en venir, amoindrissant l'intérêt de la lecture. Mais il ne faut pas lâcher, je vous en conjure!! Il faut rester concentré car c'est la clé de la compréhension pour ce qui va suivre.
A travers l'histoire de trois générations de mères-filles (quatre si on compte la petite Jessie, la fille de Mary), on découvre le sort de ces enfants Aborigènes enlevés à leur famille afin qu'ils soient éduqués à la façon Blanche; coupés de leurs repères jusqu'à en oublier leurs coutumes et la langue maternelle.

Un livre âpre et mordant, poignant et révoltant, imprègné de mysticisme Aborigène, qui mèle rêve et histoire mais aussi -et surtout- réalité contemporaine. Une réalité cruelle et implacable que les autorités Australiennes ont imposée. Même si des mesures en faveur des autochtones tentent de réparer tant d'atrocités et d'injustices commises au nom de la civilisation, le mal est fait et perdure dans le coeur et l'esprit du peuple Aborigène.
Au travers d'un roman, c'est un livre qui prend fermement position contre un état colonisateur et des institutions religieuses intolérantes et prosélytes et qui rend compte très clairement du désespoir qui doit étreindre ce peuple.
Un coup de coeur!

note: 5/5

Le pacte du serpent arc-en-ciel d'Alexis Wright
(Actes sud, 167 pages)



Une demi-douzaine de nouvelles pour décrire le dur quotidien d'Aborigènes où l'alcool a souvent une grande place et où l'auteur n'oublie pas de montrer l'écart entre les Blancs et Aborigènes.

Il y a des nouvelles où je n'ai pas reçu à rentrer, la narration reste très (trop) abstraite et je m'y suis très vite perdue. Un certain mieux dans quelques nouvelles, comme Lucas et Devy où les descriptions sont plus concrètes.
L'ensemble est assez sombre, comme la vie de ces Aborigènes. Un message fort pour les Aborigènes mais que j'ai eu un peu de mal à saisir.

Note : 2.75/5