Richard WRIGHT (Etats-Unis)

BLACK BOY
445 pages
Editions : Folio

Extrait :
Nous nous trouvâmes enfin à la gare avec nos bagages, attendant le train qui devait nous emmenez en Arkansas, et pour la première fois je remarquai qu'il y avait deux files d'attente au guichet des billets, une file "blanche" et une file "noire". Au cours de ma visite chez grand-père, le sentiment des deux races était né et s'était concrétisé en moi avec une acuité qui ne devait mourir qu'avec moi. En montant dans le train, je remarquai que nous autres Nègres, nous occupions une partie du train, et les Blancs une autre. Naïvement, je voulus aller voir comment c'était chez les Blancs, dans l'autre section du train.

L'histoire :
C'est l'histoire de l'enfance de l'auteur, son entourage ne lui dit pas comment sont traités les noirs par rapport au blancs, Richard pose beaucoup de question et on ne lui repond pas, petit à petit il se rend compte de la pauvreté, l'exploitation et l'humiliation qu' inflige les blancs au personne de sa communauté. Il est complètement révolté par se qu'il voit et vit, mais il doit se taire.

Mon avis :
J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre depuis le temps que je voulait le lire, l'auteur explique les situations, il y a des dialogues donc c'est encore plus réaliste (même si tous ce qui est écrit est une histoire vraie), je conseille vivement ce livre, si l'histoire des Noirs aux Etats-Unis vous interresse.

Ma note :
5/5

Belle critique! Il est déjà dans ma LAL. Quand tu as parlé que tu lisais ce livre dans la discussion de la semaine, j'avais bien hâte de lire ton appréciation.

BLACK BOY
Richard Wright
Traduit de l’anglais par Marcel Duhamel
en collaboration avec Andrée R. Picard
Folioplus classiques - 2010 - 350 pages

Ecrit autobiographique qui se lit comme un roman d’apprentissage. Richard Wright est un des premiers écrivains noirs américains. Ce roman est écrit au début des années 1940 et publié en 1945. Il raconte son enfance  dans le sud des Etats-Unis au début du 20ème siècle. Il est né en 1908 et il relate sa vie depuis ses 4 ans jusqu’à ses 20 ans, alors qu’il part pour Chicago dans le nord des Etats-Unis. En posant un regard sur sa jeunesse, il cherche  à comprendre ce qui l’a conduit à devenir ce qu’il est.

Le lecteur suit la vie d’un jeune enfant noir américain, d’un « moricaud » dont les conditions de vie familiales et sociales sont difficiles. Il est rapidement confronté à la violence de la ségrégation qui veut lui imposer une identité et une place déterminée.
Il décrit la société ségrégationniste du sud, le racisme ordinaire et l’omnipuissance du Ku Klux Klan.  Le jeune garçon raconte ce que les blancs imposent aux noirs, les interdits dont il a du mal à comprendre la justification, et la peur, la peur de ne pas se conformer aux injonctions, l’arbitraire de la violence, de la maltraitance, le mépris, lynchage dont certains sont victimes. C’est un monde dangereux et hostile.

Richard Wright est un petit Gavroche noir, malicieux et effronté, qui refuse très tôt la place qui lui est imposée dans sa famille et par la société. Il a l’art de se mettre dans des situations difficiles qui l’amènent à être souvent maltraité et rejeté. La famille de sa mère trouve la force de survivre dans cette société hostile grâce à une communauté religieuse qui l’entoure certes, mais dont la religiosité est étriquée, moralisante et basée sur la peur de Dieu. Ce que Richard refuse parce qu’il n’a pas la foi et parce qu’il rejette l’hypocrisie. « Tu es noir, noir, noir, comprends-tu? Tu ne peux pas te mettre ça dans la tête » lui rappelle un ami. « Pour l’amour du ciel, plie-toi aux façons de vivre du Sud! »

Dans ce monde hostile, sa mère paralysée lui gardera son amour et un des moteurs qui le pousseront à se sortir de la misère dans laquelle il se trouve est de pouvoir aider cette mère et son frère. Mais ce qui va sauver Richard, ce sont les livres — (il empruntera la carte d’un homme blanc bienveillant pour emprunter des livres à la bibliothèque, ce qu’il ne pouvait faire en tant que noir…)—et l’ouverture sur le monde qu’ils vont lui apporter. C’est ce qui va lui donner la force de fuir ce qui est inacceptable. C’est un livre d’espoir dans « les ténèbres les plus noires ».

C’est un livre bouleversant, violent. L’écriture est agréable, belle, et par moment poétique, parfois rugueuse. Ce récit est une leçon de vie qui met en évidence l’importance de l’instruction et de la culture.

Note: 5/5

Je l'ai remonté du sous sol . Lu il y a longtemps tu me donnes envie de m'y replonger

Je vais le conseiller à mes petits enfants ados