Ronald WRIGHT (Etats-Unis)

De : Terra-Antiterra (Message d'origine) Envoyé : 2008-10-25 06:19

WRIGHT Ronald : « Chronique des jours à venir »
[A Scientific Romance ]
Actes Sud, 2007 [A.Knopf Canada, 1997], 427 p
roman
note : 4 sur 5

« Une histoire palpitante qui est aussi une élégante parabole sur le progrès »

RESUME : C’est une très longue lettre que le narrateur destine à son ami Bird, sans être sûr qu’elle lui parviendra, car rien ne prouve que la machine de Wells, sur laquelle il s’est trouvé embarqué possède une marche arrière… La chronique qu’il a tenu au cours de ce voyage dans un monde transformé par les folies de l’espèce humaine, s’entrelace avec l’histoire d’un amour de jeunesse qu’il a partagé avec son ami Bird.
BIO : Ronald Wright né en Angleterre vit aujourd’hui en Colombie-Britannique. La “Chronique des jours à venir” a été élu livre de l’année par le Sunday Time et le New-York Times.
COMMENTAIRES : Un roman qui emprunte à la science fiction, mais qui n’en est pas. Et dont la fiction rend la réalité plus que vraisemblable. Rien dans cette histoire ne paraît insensé ni impossible, et comme le note dans la postface Alberto Manguel “le lecteur se sent désagréablement chez lui dans le sombre et pessimiste paysage de Ronald Wright”. Désagréablement ? Pas sûr ! Car qui n’a rêvé –avec quelques frissons sans doute- de parcourir les ruines de nos métropoles désertées par un cataclysme et où la nature en reprenant ses droits a créé un somptueux décor pour la fin de notre monde ? Le talent de Ronald Wright est d’avoir su construire un roman fait de subtiles retours en arrière qui lient l’histoire d’un amour à la Jules et Jim, à la chronique d’un monde que le monde actuel nous prépare (ce que nous savons et que nous voulons ignorer). Et avec cette distance ironique que les Britanniques savent mettre entre eux et le monde. La coda de ce sombre mais palpitant récit n’est pas dans le roman (qui a l’élégance de ne jamais tomber dans la futurologie), mais dans un recueil de conférences publié en 2004 par Ronald Wright (A short History of Progress) : « Nous en sommes maintenant à un point où nous avons les outils et les moyens permettant de partager les ressources, de supprimer la pollution, d’assurer les soins de santé élémentaires et le contrôle des naissances, d’aligner les limites économiques sur les limites naturelles. Si nous ne faisons pas cela maintenant, tant que nous sommes prospères, nous ne serons plus capables de l’accomplir quand les temps seront durs. Notre sort nous échappera des mains. Et ce nouveau siècle ne deviendra pas bien vieux avant que nous n’entrions dans une ère de chaos et de ruine auprès de laquelle les époques les plus sombres de notre passé paraîtront peu de choses. Notre dernière chance de réussir l’avenir, c’est maintenant. » Que le lecteur de la “Chronique des jours à venir”, ne s’inquiète pas pour autant, la fin de notre monde devient –grâce à Ronald Wright- un si passionnant roman qu’on aspirerait presque à pouvoir la vivre…

Merci pour m'avoir fait découvrir cet auteur. Je suis très inspirée.