Jesmyn WARD (Etats Unis)

Bois Sauvage - 10/18 - 3/5

Le Mississipi, 10 jours avant l'ouragan Katrina, dont on sait qu'il a été horriblement dévastateur et qu'il a fait de nombreuses victimes.

A Bois Sauvage, vit la famille d'Esch, une famille de noirs pauvres qui survivent grâce à de petits boulots, et à l'aide financière. La mère est morte il y a sept ans après avoir mis au monde le dernier garçon. Depuis, ils vivent en sursis. Le père, déprimé, boit pas mal, les frères font de petits larcins, de petites magouilles. le cadet Skett adore China sa chienne pitbull qu'il entraîne aux combats de chiens, Randall, l'aîné espère être repéré pendant un match de basket pour pouvoir s'échapper, Junior, le petit dernier, s'efface devant ses aînés qui ne lui font pas la vie douce. Et Esch, 14 ans, se donne à tous ceux qui la veulent, enfin ça c'était avant Manny, parce que depuis Manny, Esch se garde pour lui, et Manny elle l'a dans la peau, comme on dit.
Katrina se rapproche inexorablement et le père a beau barricader les portes et les fenêtres, on sait qu'il va tout balayer sur son passage.

Un roman qui aurait pu me plaire plus, si l'auteur n'avait pas choisi les mots et le langage parlé de Esch pour l'écrire. Absence complète de beau style donc. L'intrigue traîne en longueur, ou langueur. Avant l'ouragan, le détail des journées des enfants est assez désespérant, et l'auteur s'attarde longuement sur leur désoeuvrement, sur leur petit quotidien peu reluisant. Mais à la fin, lorsque Katrina se déchaîne, tout change, la violence des éléments remplace la petite violence ordinaire qui règne dans et autour cette famille.  On ressent la peur et l'abandon. On ressent l'instinct de survie et l'amour qui les lient.
Je ne l'ai peut-être pas lu au bon moment, j'ai sauté certains passages qui me dérangeaient et me mettaient mal à l'aise. Il est rude ce roman, pas rose du tout. Mais très réaliste.

Le chant des revenants de Jesmyn Ward



Note : 3.5/5

Elle fait partie de ma liste d' auteurs à découvrir!

Le chant des revenants

Présentation de l'éditeur:

Seule femme à avoir reçu deux fois le National Book Award, Jesmyn Ward nous livre un roman puissant, hanté, d’une déchirante beauté, un road trip à travers un Sud dévasté, un chant à trois voix pour raconter l’Amérique noire, en butte au racisme le plus primaire, aux injustices, à la misère, mais aussi l’amour inconditionnel, la tendresse et la force puisée dans les racines.
Jojo n’a que treize ans mais c’est déjà l’homme de la maison. Son grand-père lui a tout appris : nourrir les animaux de la ferme, s’occuper de sa grand-mère malade, écouter les histoires, veiller sur sa petite sœur Kayla.
De son autre famille, Jojo ne sait pas grand-chose. Ces blancs n’ont jamais accepté que leur fils fasse des enfants à une noire. Quant à son père, Michael, Jojo le connaît peu, d’autant qu’il purge une peine au pénitencier d’État.
Et puis il y a Leonie, sa mère. Qui n’avait que dix-sept ans quand elle est tombée enceinte de lui. Qui aimerait être une meilleure mère mais qui cherche l’apaisement dans le crack, peut-être pour retrouver son frère, tué alors qu’il n’était qu’adolescent.
Leonie qui vient d’apprendre que Michael va sortir de prison et qui décide d’embarquer les enfants en voiture pour un voyage plein de dangers, de fantômes mais aussi de promesses…

Mon avis:

J'aurais voulu adorer ce roman… Il avait en effet tous les ingrédients pour me plaire: USA, racisme, road trip, roman choral… Que demander de plus?
Mais la magie n'a pas opéré. Enfin, pas tout à fait.

Ca ne vous fait jamais ça, vous, quand tout le monde est d'accord sur un livre, quand toutes les critiques vont dans le même sens, quand des blogueurs ou journalistes que vous suivez sur internet vous parlent d'un chef d'œuvre… et que vous restez à côté?

C'est un peu ce qu'il s'est passé pour moi… Attention, j'ai quand même bien aimé, je reconnais que c'est un BON livre, rien à dire à ce sujet. Mais il ne m'a pas embarquée… J'ai clairement manqué d'empathie pour les personnages, en fait, tout simplement.
Il y a bien sûr beaucoup de bon dans ce roman, qui s'inscrit dans la lignée des romans sur le grand sud des Etats Unis et des romans sur le racisme ordinaire, dans le genre de ceux de Toni Morrison. L'atmosphère est bien rendue et est très réelle et palpable et Jesmyn Ward a un talent certain pour remettre le contexte du peuple afro-américain en arrière-plan de son œuvre.

Simplement, je suis restée en retrait, même si j'ai malgré tout apprécié cette lecture.

3.25/5

Je crois que cela nous est tous arrivé ce qui est interessant est justement de ne pas avoir le même avis.

Mandarine, moi aussi je m'attendais à beaucoup l'aimer mais je suis restée un peu à côté. En plus, je repensais au Beloved de Toni Morrison à chaque moment…

BOIS SAUVAGE
10/18 307 pages

Ma note : 4/5

Quatrième de couverture : Bois Sauvage, Mississippi, 2005. Esch a quatorze ans, un père désabusé et une fratrie bancale : Randall qui rêve d'échappée, Skeet et son pitbull, Junior en mal de tendresse. Grandie trop vite sur une terre oubliée, enceinte, elle ignore encore qu'une tornade va frapper la Louisiane dans dix jours. C'est Katrina, la mère de tous les ouragans, qui telle Médée est venue semer la désolation...

Mon avis : C'est une très belle lecture, un moment émouvant de la littérature américaine. Esch, quatorze ans, nous raconte 12 jours de sa vie. Et pas les 12 jours les plus faciles, puisque sa famille se prépare à affronter l'ouragan Katrina. On le sait, nous, que ce moment va être difficile à passer, qu'il laissera des traces indélébiles. Et on le sait que Esch et sa famille, avec leur vie faite de bouts de ficelle, ne sont pas préparées pour affronter une telle violence. Et pourtant, ils en ont déjà supporté, de la violence. Maman est morte en mettant au monde le petit dernier. Papa n'a pas réussi à affronter la charge de 4 enfants, il a préféré se réfugier dans l'alcool. Alors les enfants grandissent seuls et trop vite, à Bois Sauvage.
L'histoire d'Esche est bouleversante. Elle essaie de se raccrocher à des choses de son âge comme son chien, mais tout la rattrape pour faire d'elle une adulte avant l'âge.

Le chant des revenants 

Note : 3.5/5 

Le résumé a été fait ci-dessus

Critique : bilan mitigé pour cette lecture. J'ai bien aimé la construction, l'alternance des point de vue de la mère, du fils et de Richie. Ca dépeint une réalité de la société et du racisme latent aux USA qui n'est guère flatteuse. Mais je n'ai pas (du tout) adhérée à l'aspect "fantastique" du roman. Pourtant, c'est indiqué dans le titre, j'aurais du m'y attendre mais sur moi, ça n'a pas fonctionné. Ca m'a fait beaucoup pensé à Beloved de Toni Morrison mais en moins percutant pour ma part. Je suis passée un peu à côté.

Le chant des revenants



Une histoire de famille bancale dans le Sud raciste des Etats-Unis: Léonie, une jeune femme noire, avec ses deux enfants et une amie, traversent l'Etat du Mississippi pour récupérer son mari, homme blanc lui, qui sort aujourd'hui du pénitencier. L'histoire est successivement racontée par Léonie, par son fils Jojo, et par Richie, un jeune homme un peu inquiétant qui a connu autrefois le grand-père de Jojo quand celui-ci était incarcéré dans le même pénitencier.

Je m'attendais à mieux, et donc j'ai été déçu. La même déception que pour "Nickel boys" de Colson Whitehead par exemple. Des bouquins qui valent pour leur message politique et non pour leur aspect littéraire. 

Note: 3/5