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Blasco IBANEZ (Espagne)

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Message  géromino Jeu 20 Nov 2014 - 16:54

Vicente Blasco Ibanez est né en 1867 à Valence (Espagne). Dès sa jeunesse il est passionné de liberté et hostile à la monarchie, ce qui lui vaut une vie mouvementée, après ses débuts de journaliste à Madrid en 1883: réfugié à Paris (1889), amnistié (1891), député de Valence (1892), emprisonné (1898).
Ecrivain déjà célèbre quand il va en Amérique Latine (1909), il revient en 1914 pour soutenir la cause de la France et de ses alliés. Opposé à la dictature qui sévit dans sa patrie, il s'exile en France (1923) et meurt à Menton en 1928.
"Dans l'ombre de la cathédrale" (1903), "Arènes sanglantes" (1908), "Les quatre cavaliers de l'Apocalypse" (1916) première étape d'une trilogie comprenant "Mare Nostrum" (1918) et "Les ennemis de la femme" (1919) sont parmi les ouvrages les plus marquants de son abondante production littéraire. Il est considéré comme un des plus grands romanciers de langue espagnole. Son style de roman naturaliste l'a fait comparer à Emile Zola. 


Plusieurs de ses oeuvres ont été adaptées au cinéma, notamment: 
"Les quatre cavaliers de l'apocalypse",  1921 film muet de Rex Ingram et 1962 de Vicente Minelli ;
"Arènes sanglantes" 1922 film muet de Fred Nilbo avec Rudolph Valentino  et  1941 de Rouben Mamoulian avec Tyrone Power et Rita Hayworth
"Mare Nostrum" 1926 film muet de Rex Ingram
"La tentatrice" 1926 de Fred Nilbo avec Greta Garbo

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Message  géromino Ven 21 Nov 2014 - 10:06

"Arènes sanglantes" Le Livre de Poche 1966(?)   publié par Calmann-Lévy en 1923    377 pages 


Au grand désespoir de sa pauvre mère veuve, le jeune Juan Gallardo ne fréquente presque plus l'atelier de cordonnerie où elle l'avait placé comme apprenti. Avec d'autres gamins de son âge, Juan préfère courir les "capées" de taureaux dans les villages de la province. C'est là qu'il fait ses premières armes en tant que "novillo". Il rentre à la maison tout crotté, les habits déchirés, quelques fois blessé ("...Une piqure dans une fesse, un trou qui avait plusieurs centimètres de profondeur..."). Il se fait remarquer pour son audace et son habileté et décroche vite quelques engagements. Bientôt les aficionados de toute l'Andalousie applaudissent le nouveau "torero de l'avenir". Très vite sa renommée s'étend à toute l'Espagne, les contrats se multiplient, l'argent coule à flots. Fier et imbu de sa personne, il connait la notoriété, se promène dans la rue en bombant le torse; partout où il passe, il est acclamé comme le "premier homme du monde". Il oublie les gens du peuple, les premiers à croire en lui, et fréquente les milieux aristocratiques et les gens aisé, claquant son argent dans des parties de poker où il perd régulièrement. Son rêve de gloire qu'il faisait enfant est devenu réalité.
Mais un jour, le vent tourne et un taureau lui inflige une terrible blessure qui le tient éloigné des combats d'arène un bon moment. Quand de nouveau il reprend les courses, sa belle assurance a disparu, son geste est moins précis, sa jambe blessée n'obéit plus. L'idole est huée, son prestige s'écroule. Le public est intransigeant: prompt à porter en triomphe un fameux matador, il est aussi prompt à le descendre de son piédestal, le couvrir d'insultes et de sarcasmes, oubliant bien vite "le premier homme du monde".


Au début j'avais pris l'histoire que raconte Blasco Ibanez comme étant réellement la vie de Juan Gallardo. Je m'étais trompé; en fait, il s'agit d'un roman. Mais l'auteur s'est inspiré de deux célèbres matadors de la fin du XIXe: Julio Aparaci Fabrilo et Manuel Garcia Espartero; et pour les besoins de l'histoire, a emprunté des anecdotes et faits divers à la société tauromachique espagnole. Le texte est souvent annoté en bas de page et en fin de volume on peut consulter un résumé explicatif des termes utilisés dans la discipline. La narration d'un ton plutôt neutre dans l'ensemble prend des accents lyriques lorsque Ibanez décrit (par ex) les habits de lumière des toreros, ou dramatiques quand se déroulent les combats dans l'arène.
Au sujet de ces combats, il faut que j'en dise quelques mots. N'en déplaise aux aficionados qui voient dans ces "courses" un affrontement régulier et loyal entre un homme et un taureau, c'est bien d'une mise à mort qu'il s'agit: que l'on ne me dise pas que l'animal a autant de chance que l'homme; à dix contre un, ça m'étonnerait! C'est un spectacle sanglant, barbare, où pour la distraction de centaines de spectateurs amateurs d'émotions fortes (fortes en cruauté, en bestialité) on oblige des animaux à une souffrance ignoble. Que l'on ne me parle pas de tradition: on ne peut pas continuer à accepter la barbarie au nom des us et coutumes d'un pays.


Pourtant j'ai aimé ce livre, en dépit de quelques passages éprouvants où la souffrance de l'animal blessé atteint son paroxysme; où le taureau, poussé dans ses derniers retranchements, affaibli au point d'à peine tenir sur ses pattes, fait face au matador triomphant, attendant le coup de grâce avec résignation. Comment ne pas prendre en pitié cette pauvre bête qui n'a toujours pas compris ce qu'elle est venue faire dans cette arène, au milieu des cris, de la poussière, où le fer de l'homme a porté la douleur dans sa chair et, ensanglanté, ses forces diminuant, comprend très bien qu'il n'y aura pas d'autre issue que sa mort. Bon, voilà que je m'enflamme; mais il est vrai que ce livre, a été écrit à la base (j'imagine) pour raconter l'accession aux sommets de la gloire, puis son effondrement, d'un jeune et talentueux torero. On y découvre le monde des arènes et des aficionados, mais Ibanez ne s'apitoie pas vraiment sur le sort des taureaux, même si en plusieurs occasions il semble quand même touché par une sorte de compassion envers le sort funeste que subissent ces animaux.
C'est à lire, pour qui voudrait découvrir le monde des arènes.


Note: 4/5

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