Waubgeshig RICE (Canada)
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Waubgeshig RICE (Canada)
Journaliste, de la nation Wasauksing (amérindiens situés sur la rive du Lac Huron, en Ontario, Canada). Il a démarré sa carrière journalistique alors qu'il était en Allemagne. Il écrivait sur son identité et la réalité contemporaine de son peuple...dont ce "Nous ne vivons plus dans un tipi" ci-dessous. Il publie des nouvelles et des romans mettant en scènes des autochtones modernes, sur des réserves ou en ville, tiraillés entre la modernité et les racines.
Réaliste-romantique- Nombre de messages : 3274
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Location : Outaouais, Québec
Date d'inscription : 30/12/2008
Re: Waubgeshig RICE (Canada)
C'est intéressant. J'ai fais une petite recherche mais je n'ai trouvé qu'un livre de lui, Le legs d'Eva. Je le lirai peut-être ça me tente bien!
Invité- Invité
Re: Waubgeshig RICE (Canada)
Le legs d'Eva
En 1989, une étudiante universitaire amérindienne est assassinée dans une ruelle de Toronto. Ses frères et sœurs reçoivent un choc, eux qui avaient déjà perdu leurs parents lors d’un accident quelques années plus tôt. Eva avait osé quitté la Rez (réserve) du bord du Lac Huron pour la ville, elle était la fierté de sa famille et de sa communauté. Cette crise entrainera ses proches dans les drames courants des réserves, soit l’alcool, la violence et la dépression. Certains chercheront toutefois de l’espoir dans le legs d’Eva et exploreront une autre voie, celle de la réconciliation avec leurs racines, bien que ce chemin soit parsemé d’embûches.
Chaque chapitre porte sur un personnage différent, de 1989 à 1998. La musique et le style vestimentaire de chaque époque sont très bien décrits. On suit donc l’effet de la mort de leur sœur sur plusieurs années. L’auteur aborde de front les problèmes actuels des réserves, soit l’alcoolisme, entre autres chez les jeunes, la violence et le défaitisme. Il raconte aussi la difficulté des autochtones de vivre dans les villes de Blancs, alors qu’ils font face au mieux à de l’ignorance (Vous parlez indien?) au pire à du racisme violent. Il fait aussi référence au passé colonial du Canada, alors que les enfants étaient enlevés à leurs parents et placés dans des pensionnats pour effacer leurs racines (interdiction de chansons, danses et prières). Mais, contrairement aux livres de Sherman Alexie par exemple, on y trouve aussi de l’espoir. Certains personnages parviennent à choisir la vie. L’accent est mis sur le retour aux racines, mais tout en le conciliant avec la modernité.
L’histoire est bien racontée, le rythme est bon. La traduction est intéressante, en ce que les dialogues sont en langage populaire québécois et conserve beaucoup de mots anglais. C’est bizarre parce que l’action se déroule en Ontario et que même les amérindiens du Québec parlent surtout l’anglais, mais ce choix rend bien le parlé de jeunes québécois d’un certain milieux. Selon moi, ça fonctionne assez bien une fois passé la surprise initiale.
4,5/5
RR
En 1989, une étudiante universitaire amérindienne est assassinée dans une ruelle de Toronto. Ses frères et sœurs reçoivent un choc, eux qui avaient déjà perdu leurs parents lors d’un accident quelques années plus tôt. Eva avait osé quitté la Rez (réserve) du bord du Lac Huron pour la ville, elle était la fierté de sa famille et de sa communauté. Cette crise entrainera ses proches dans les drames courants des réserves, soit l’alcool, la violence et la dépression. Certains chercheront toutefois de l’espoir dans le legs d’Eva et exploreront une autre voie, celle de la réconciliation avec leurs racines, bien que ce chemin soit parsemé d’embûches.
Chaque chapitre porte sur un personnage différent, de 1989 à 1998. La musique et le style vestimentaire de chaque époque sont très bien décrits. On suit donc l’effet de la mort de leur sœur sur plusieurs années. L’auteur aborde de front les problèmes actuels des réserves, soit l’alcoolisme, entre autres chez les jeunes, la violence et le défaitisme. Il raconte aussi la difficulté des autochtones de vivre dans les villes de Blancs, alors qu’ils font face au mieux à de l’ignorance (Vous parlez indien?) au pire à du racisme violent. Il fait aussi référence au passé colonial du Canada, alors que les enfants étaient enlevés à leurs parents et placés dans des pensionnats pour effacer leurs racines (interdiction de chansons, danses et prières). Mais, contrairement aux livres de Sherman Alexie par exemple, on y trouve aussi de l’espoir. Certains personnages parviennent à choisir la vie. L’accent est mis sur le retour aux racines, mais tout en le conciliant avec la modernité.
L’histoire est bien racontée, le rythme est bon. La traduction est intéressante, en ce que les dialogues sont en langage populaire québécois et conserve beaucoup de mots anglais. C’est bizarre parce que l’action se déroule en Ontario et que même les amérindiens du Québec parlent surtout l’anglais, mais ce choix rend bien le parlé de jeunes québécois d’un certain milieux. Selon moi, ça fonctionne assez bien une fois passé la surprise initiale.
4,5/5
RR
Réaliste-romantique- Nombre de messages : 3274
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Location : Outaouais, Québec
Date d'inscription : 30/12/2008
Re: Waubgeshig RICE (Canada)
J'ai déjà vu ce livre signalé et le sujet m'intéresse. Merci pour ta critique, R.R. . Je le lirai certainement.
_________________
Lectures en cours:
Prochaine lecture:
Avis en attente:
Awara- Nombre de messages : 7159
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Re: Waubgeshig RICE (Canada)
Moon of the Crusted Snow
2018
La lune de la neige craquante est le nom anishinaabe d’un mois d’hiver. Est-ce février lorsqu’il fait extrêmement froid, ou alors plutôt en mars lorsque la température varie et que le dessus de la neige devient plus glacé que le dessous? C’est un débat qui perdure dans la communauté qui travaille depuis quelques décennies à retrouver et préserver son héritage, après que le gouvernement fédéral canadien ait tenté de l’effacer pendant près d’un siècle.
Mais l’histoire de ce livre est plutôt celui d’un début d’hiver où soudainement l’électricité, le réseau cellulaire et les lignes téléphoniques de la réserve se coupent tous en même temps. Au début, les habitants en sont seulement irrités, car c’est fréquent lorsqu’on habite aussi isolé. Après quelques jours, l’inquiétude augmente et le Conseil de bande commence à organiser la survie de la communauté. Plusieurs membres chassent et pêchent encore beaucoup, donc ils ont des réserves de nourritures, mais plusieurs autres dépendent entièrement du supermarché. Et le moral bascule lorsque deux jeunes de la réserve reviennent de la ville de Gibson, où ils étudiaient, quelques centaines de kilomètres au sud. Là-bas aussi tout est coupé, mais c’est en plus la panique et le chaos. La communauté s’organise pour survivre à l’hiver, très dur dans ces hauteurs, mais dans les périodes difficiles, le pire de l’homme peut resurgir. Et que faire si des étrangers arrivent à la réserve?
Enfin un livre sur les autochtones d’aujourd’hui qui est un livre de genre! Waubgeshig Rice a une bonne plume et sait raconter le vécu de sa communauté, tiraillée entre leurs racines presque effacées, la vie moderne et l’intégration à la société canadienne. Dans ce livre, c’est fait d’une main de maitre, car ce n’est pas le sujet premier du livre. Les livres de fin du monde pullulent récemment, mais celui-ci est situé dans un contexte inattendu et l’auteur réussi à faire saisir les difficultés de sa communauté. J’ai moins aimé le dénouement de la fin, je le voyais venir. Bien que ce soit en ligne avec les codes de ce genre de récits, ce n’est pas original n’ont plus et ne me semble pas apporter beaucoup au récit. Parfois, les petits drames sont plus horribles que les gros. Le livre n’est pas encore traduit en français, mais j’espère que vous pourrez quand même le trouver un jour. Le regard sur les autochtones est souvent folklorique ou péjoratif. Des livres comme celui-ci permettent de mieux apprécier leur vécu moderne et d’aller au-delà des clichés.
4/5
RR
2018
La lune de la neige craquante est le nom anishinaabe d’un mois d’hiver. Est-ce février lorsqu’il fait extrêmement froid, ou alors plutôt en mars lorsque la température varie et que le dessus de la neige devient plus glacé que le dessous? C’est un débat qui perdure dans la communauté qui travaille depuis quelques décennies à retrouver et préserver son héritage, après que le gouvernement fédéral canadien ait tenté de l’effacer pendant près d’un siècle.
Mais l’histoire de ce livre est plutôt celui d’un début d’hiver où soudainement l’électricité, le réseau cellulaire et les lignes téléphoniques de la réserve se coupent tous en même temps. Au début, les habitants en sont seulement irrités, car c’est fréquent lorsqu’on habite aussi isolé. Après quelques jours, l’inquiétude augmente et le Conseil de bande commence à organiser la survie de la communauté. Plusieurs membres chassent et pêchent encore beaucoup, donc ils ont des réserves de nourritures, mais plusieurs autres dépendent entièrement du supermarché. Et le moral bascule lorsque deux jeunes de la réserve reviennent de la ville de Gibson, où ils étudiaient, quelques centaines de kilomètres au sud. Là-bas aussi tout est coupé, mais c’est en plus la panique et le chaos. La communauté s’organise pour survivre à l’hiver, très dur dans ces hauteurs, mais dans les périodes difficiles, le pire de l’homme peut resurgir. Et que faire si des étrangers arrivent à la réserve?
Enfin un livre sur les autochtones d’aujourd’hui qui est un livre de genre! Waubgeshig Rice a une bonne plume et sait raconter le vécu de sa communauté, tiraillée entre leurs racines presque effacées, la vie moderne et l’intégration à la société canadienne. Dans ce livre, c’est fait d’une main de maitre, car ce n’est pas le sujet premier du livre. Les livres de fin du monde pullulent récemment, mais celui-ci est situé dans un contexte inattendu et l’auteur réussi à faire saisir les difficultés de sa communauté. J’ai moins aimé le dénouement de la fin, je le voyais venir. Bien que ce soit en ligne avec les codes de ce genre de récits, ce n’est pas original n’ont plus et ne me semble pas apporter beaucoup au récit. Parfois, les petits drames sont plus horribles que les gros. Le livre n’est pas encore traduit en français, mais j’espère que vous pourrez quand même le trouver un jour. Le regard sur les autochtones est souvent folklorique ou péjoratif. Des livres comme celui-ci permettent de mieux apprécier leur vécu moderne et d’aller au-delà des clichés.
4/5
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