David LODGE (Royaume-Uni)

De : Friisette (Message d'origine) Envoyé : 2003-11-29 11:33

La Chute du British Museum

Adam Appleby est un étudiant au doctorat marié et père de trois enfants. Il est aussi catholique, croyant et pratiquant. Son plus gros problème c'est que ses croyances l'obligent à respecter les règles du Vatican sur le contrôle des naissances. On est dans les années soixante Malgré de maigres revenus, il subvient tant bien que mal aux besoins de sa famille. Mais arrive un jour où sa femme craint être à nouveau enceinte d'un quatrième enfant, malgré l'utilisation de la méthode du calendrier... On suivra Adam et sa famille, toute une journée, dans cette période plutôt angoissante...

Le thème du roman et la quatrième de couverture m'avaient beaucoup accrochée. Toutefois, je n'ai pas été aussi emballée que je l'aurais voulu. Dans ce roman, David Lodge critique ouvertement le conservatisme du Vatican sur la contraception et il fait une intéressante satire du milieu universitaire... Mais, je n'ai pas tout saisi, je crois... Dans la préface, il nous disait faire de nombreuses allusions à des romans anglais connus... Je ne les avaient pas lus, alors j'en ai forcément manqué des bouts...

Par contre, j'ai beaucoup aimé son ton critique sans être accusateur, sa façon de tourner en dérision et de légèrement caricaturer qui est très efficace. Un autre aspect du roman m'a aussi déplu. Tout au long du roman, Adam est le narrateur puis soudain au dernier chapitre, s'est sa femme qui prend le relais. Je n'en voyais pas l'utilité et surtout j'ai détesté le fait qu'il n'utilise aucun signe de ponctuation dans le chapitre. Je perdais le fil et devait relire. Il était parfois difficile de voir où se terminait la phrase, particulièrement dans les dialogues... Donc, La chute du British Museum est un roman intéressant mais définitivement pas un incontournable. Je le conseille aux férus de littérature anglaise qui pourront probablement mieux l'apprécier que moi...

Note : 3.25
______________________________________________________

Pour ceux qui s'intéressent à l'auteur, voici un site français qui est très très bien!
http://www.restode.cfwb.be/francais/_ARTS/Auteur-Oeuvre/DLodge/index.asp



De : Polo Envoyé : 2003-06-18 15:30

Pensées secrètes.
Éd. Rivages, 2001, 406 p.

David Lodge explore le monde universitaire anglais comme Alison Lurie explore celui des États-Unis. Les deux dévoilent ses splendeurs, mais surtout ses petitesses, car, en dehors du domaine de la recherche, les scientifiques sont comme les autres. C'est pourquoi je n'aime pas qu'un chercheur se mêle de ce qui ne le regarde pas. Ce n'est pas parce qu'on a un doctorat qu'on peut se permettre d'en montrer aux autres. D'ailleurs, le grand Einstein aurait dû se fermer, lui qui a conseillé au président des États-Unis de se servir de la bombe atomique. Il l'a regretté par la suite, mais le mal était fait. Ce n'est pas la science qui donne du jugement.

Dans Pensées secrètes, l'auteur a campé son roman à l'université de Gloucester, où l'on étudie surtout l'intelligence artificielle et les sciences cognitives afin d'alimenter l'armée d'une technologie qui écarterait tous les rivaux, comme les fusils des colonisateurs ont eu raison des Indiens de l'Amérique. Plus les siècles passent, plus c'est pareil. On sait ce qu'a donné la technologie à l'armée américaine : la capacité de mieux s'enliser dans ses guerres, sauf celles de l'Iraq, mais il a fallu qu'elle s'y prenne à deux fois.

Le héros, Ralph Messenger, est le portrait même du scientifique que l'on imagine. Un scientifique qui croit parvenir à découvrir le fonctionnement de la pensée pour en reproduire les paramètres. Pour lui, on ne peut atteindre cet objectif qu'en étudiant un exercice normal de la pensée qui s'actualise. Chomsky a travaillé cet aspect comme linguiste en se demandant si la parole précédait la pensée ou l'inverse. Donc, la philosophie du héros rejoint celles de Joyce et de William James.

Coïncidence romanesque. Helen Reed est invitée a donné un cours de technique d'écriture. Elle est la spécialiste de l'écriture d'Henry James, le frère de Williams, deux êtres dont la pensée s'oppose diamétralement. Henry sonde les coeurs pour les distinguer, l'autre sonde leurs ressemblances. On voit tout de suite les heurts... qui ne vont pas produire l'étincelle que l'on croit. Quand il s'agit de sonder la culotte de l'autre, on ne se demande pas trop comment fonctionne sa pensée, mais où se trouve le maudit zip de sa jupe. Sur le plancher des vaches, on a l'air aussi intelligent qu'un bovin atteint d'encéphalopathie. Ce marivaudage entre gens mariés, en plus entre une catholique et un anglican, va donner des perpectives philosophiques et scientifiques très intéressantes du monde de la conscience, surtout que chacune origine de voix différentes. Le héros donne son point de vie dans un dictaphone, Hélène donne le sien à son journal et le narrateur y met son grain de sel.

Ça donne un roman savoureux, surtout que le sexe côtoie l'intelligence. Je comprends les nombreux romans qui portent sur les étudiantes éprises de leur prof de philo parce qu'au fond, si on comprend le fonctionnement de la pensée, pourquoi ne pourrait-on pas l'orienter pour satisfaire sa libido. Il y a bien des experts en marketing qui tentent d'établir le parfait profil du consommateur!

Que l'on soit un scientifique ou un romancier, chacun tente de voir ce qui se passe dans la tête de l'autre. Il faut croire qu'on n'a pas des spots bien puissants parce que je ne connais pas beaucoup de gens qui puissent lire dans les pensées d'autrui à l'exception des charlatans. Il y a de l'argent à faire avec le monde de l'esprit. Au Québec, Monique LaRue a abordé un sujet similaire dans La Gloire de Cassiodore.

Sujet : Savoir et sexualité des profs d'université

Note : je n'en donne plus pour ne pas me faire insulter. Et ceux qui me reprochent mes longues critiques, sachez que c'est pour les situer en perspectives sans quoi le roman ne dépasse pas le cadre de l'impression, laquelle diffère d'un individu à un autre.



De : Friisette Envoyé : 2004-02-24 18:02

L'homme qui ne voulait plus se lever

C'est un court recueil de nouvelles qui mettent en scène des gens bien ordinaires pour qui situations communes prennent soudainement une tangente, étrange, différente ou insolite, dépendemment de l'histoire. Par exemple, une écrivain en vacances sur la Côte d'Azur voit soudainement son texte, qui parle des autres vacanciers de l'hôtel, partir au vent. Il se retrouve avec l'angoisse qu'un des vacanciers tombe sur une des pages qu'il a écrites...

Dans l'ensemble, j'ai trouvé le recueil divertissant, avec une touche d'humour comme je l'aime. Par contre, les histoires n'étaient pas si frappantes que ça... C'était bien, mais pas extraordinaire et puis certaines nouvelles sont aussi mieux réussies que d'autres. Ça ne reste pas moins une lecture intéressante, surtout qu'on ne risque pas grand chose puisque le recueil contient autour de 120 pages.

Note : 3.75/5



De : carabosse1964 Envoyé : 2004-02-26 21:35

L'homme qui ne voulait plus se lever
122p.
(6 petites nouvelles écrites entre 1966 et 1992 par l'auteur)

Résumé:
La plupart des histoires se passent dans les années 50...Dans chacune des nouvelles, Monsieur Lodge nous raconte un évènement qui a changé la vision du monde de son personnage principal... voici en vrac des mots qui me viennent à l'esprit après cette lecture:
Liberté sexuelle ( ou non liberté! ), conformisme, envie, compétition, exhibitionnisme, voyeurisme, dépression, avarice, étiquette sociale et économique...

Mon avis:
Même si les sujets semblent lourds, ces nouvelles sont très légères! J'ai bien aimé les fins...Elles nous amènent à réfléchir sur nos agissements et ceux des autres...L'auteur a réussi à capter admirablement mon attention. Ce petit livre s'amène très bien en vacances...Il est très facile à lire...

note: 4\5



De : 2550Chimère Envoyé : 2006-01-22 04:47

L'AUTEUR ! L'AUTEUR ! de David LODGE
Ed Rivages Romans/408 p
Trad : Susanne V. Mayoux

Biographie romancé de l'auteur Henry James se concentrant plus particulièrement syr ses tentatives d'auteur pour le théâtre son amitié avec Georges Du Maurier alors auteur d'un roman à succès de son époque. C'est un récit qui se lit avec plaisir mais je n'ai pas non plus eut de coup de coeur particulier. Il y a tout de même des passages intéressants sur les questions du qu'est ce qui fait qu'un livre marche auprès du public et l'auteur est-il encore maître de son oeuvre dans ses conditions.

Ma note : 3,5/5



De : zeta-b Envoyé : 2007-08-24 08:23

L'AUTEUR ! L'AUTEUR !

De cet auteur j'ai lu et beaucoup aimé ses romans sur le petit monde des professeurs universitaires anglais. Pleins d'ironie et d'intelligence, ils ont le charme, l'élégance typiquement britannique

L'auteur ! L'auteur ! est différent. Il s'agit d'une biographie de l'écrivain Henry James, de ses liens avec d'autres auteurs contemporains. Je ne suis pas une spécialiste de cet auteur, en fait je n'ai rien lu de lui. Ce livre ne m'a pas déplu mais pas passionnée. Bien documenté, bien écrit, comportant une bonne analyse de la création littéraire, de ses bonheurs et de ses contraintes, il peut vivement intéresser un fan d'Henry James ou des auteurs "victoriens".

Note : 3/5



De : Sahkti1 Envoyé : 2007-08-26 07:49

Les quatre vérités

J'ai pris énormément de plaisir à lire ce court roman de David Lodge, pas seulement parce qu'il dépeint avec férocité les travers de la renommée et de la médiatisation à outrance, mais aussi parce qu'il se joue habilement du procédé de l'arroseur arrosé. A la fin, tout le monde en est pour ses frais parce qu'un événement supplante tout le reste et ce qui a constitué la source de nombreuses tensions s'en trouve tout à coup relativisé, au point de faire rire le lecteur (qui souriait déjà pas mal depuis le début, moi en tout cas). C'est écrit avec vivacité, ça reste en effet très théâtral mais sans jamais être trop scénique. Beaucoup de clichés dans ce texte de Lodge (ce que certains lui reprochent), mais l'auteur le sait et jongle avec le tout, il les malmène et arrive à rendre acide ce qui pouvait passer pour de la guimauve. Une lecture très plaisante!

Note : 4/5

De : Sahkti1 Envoyé : 2007-08-26 07:50

Thérapie

Lawrence Passmore, écrivian et scénariste, a mal à un genou. Cette douleur finit par prendre de telles proportions dans sa tête que sa vie s'en trouve bouleversée, tout comme sa vision du monde et des autres.

Ce que j'ai apprécié dans cet ouvrage, c'est cette forme d'autodérision maniée avec talent par David Lodge (dont j'aime beaucoup l'humour) via son personnage de Lawrence Passmore. On sent la moquerie pour certains de ses pairs dans tout ça, mais aussi de lui-même, d'une forme de narcissisme qui nous atteint tous un jour ou l'autre. Il est si facile de jeter un regard condescendant sur certaines catégories de la population, sur le monde des médias, sur les destinations touristiques bidochons; c'est assez vaniteux et témoigne assez bien à mes yeux de cet état d'esprit qui anime le narrateur mais aussi une bonne partie du lectorat, il ne faut pas s'en cacher! Le portrait dressé de cette société peut paraître désabusé, caricatural, voire pessimiste; il me semble plutôt réaliste et nous oblige à regarder en nous, sans forcément nous remettre en question (je ne pense pas que cela soit un des buts recherchés dans ce livre).

D'ailleurs, David Lodge le sait, le sent, car dès qu'il est question d'aborder plus en détails nos travers, il le fait avec humour, nous offrant ainsi une porte de sortie pour éviter d'avoir à trop se regarder en face. Je pense par exemple à ces passages consacrés à l'hôpital public et l'opération du genou effectuée dans le public plutôt que dans le privé pour des questions de rapidité (un passe-droit et rien d'autre!). Tout est présenté avec férocité et le narrateur donne l'impression qu'il se retrouve dans une prison, voire un mouroir organisé, alors que la plupart des hôpitaux sont exactement comme cela. C'est toute la subtilité de nous faire voir les choses comme on aime les voir et de nous faire glisser en douceur vers l'absurdité de cette volonté d'aveuglement à tout prix que nous pratiquons.

Bref, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman caustique, même si je lui reproche certaines longueurs et ai éprouvé par moments une sorte de lassitude pour ce personnage si peu empathique de Passmore.

Note : 3,5/5

---

De : Chris tomando mate Envoyé : 2007-09-15 02:30

La chute du British Museum - David Lodge

Je vous passe le résumé, très bien fait par Frisette. Quoi de plus tentant que ce titre et que cette illustration de couverture (voir toujours le post de Frisette) ?! Un livre que j'ai donc acheté au feeling sans me préoccuper de la 4ème de couverture ... et bien : mauvaise pioche .
Un universitaire qui ne paraît pas plus emballé que cela par la rédaction de sa thèse. Mais par contre obnubilé par l'éventuelle grossesse de sa femme et surtout emprisonné par, non pas sa croyance je crois, mais par l'obéissance aux directives du Vatican concernant le contrôle des naissances. Il me faudrait peut-être relativiser et faire preuve de plus d'indulgence : Lodge a écrit son livre en 1965 et le poids de la morale religieuse était certainement plus fort qu'aujourd'hui. Enfin voilà le problème est certainement que je n'arrive pas à dépasser le 1er degré du livre ... et comme je connais peu la littérature britannique je n'ai pas saisi les allusions dont parle Frisette. Finalement je crois que ce n'est pas tellement le livre que je n'ai pas apprécié, mais le personnage d'Adam qui m'a énervée. En ce sens la caricature de Lodge a donc été efficace

Note : 2/5

---

De : zeta-b Envoyé : 2008-01-03 11:40

Thérapie

Lawrence Passmore, a une belle vie : il est le créateur d’une sitcom à succès, il gagne beaucoup d’argent, sa femme est belle et désirable. Il jouit donc d’une certaine réussite sociale et affective et pourtant….. Il a cinquante huit ans, son physique s’est singulièrement dégradé, il souffre de maux récurrents, dont une douleur au genou inexpliquée, qui l’amènent à consulter toutes sortes de médecins et avoir recours à des thérapies parfois fantaisistes pour résoudre ses problèmes et juguler sa dépression.

Lawrence Passmore est un personnage pour lequel on oscille sans cesse entre sympathie et agacement. Il manie l’humour et l’autodérision avec talent, il analyse son comportement et celui de ses proches lucidement mais soudain le voilà parti dans un autisme affectif qui le rend sourd et aveugle à tout ce qui n’est pas lui et ses bobos. On le voit compliquer sa vie à plaisir, accumuler les bourdes et partir sur des chemins hasardeux pour rééquilibrer son existence qu’il vient inconsciemment de démolir. Lawrence Passmore c’est un peu nous tous, gens d’âge mur, devant supporter le poids des ans et renoncer à notre jeunesse, et c’est pour cela qu’on lui accorde beaucoup d’indulgence, surtout qu’il nous fait rire et dénonce adroitement au passage certains aspects de notre société. Je ne sais pas si ce livre peut plaire à tous, sans doute pas, mais moi il m’a bien amusé et j’ai pardonné à Lawrence Passmore toutes ses incohérences .

Un petit extrait pour vous faire apprécier l’écriture de David Lodge.

(Le héros assiste à un tournage avec public d’un épisode de sa série télévisée)
"Les gens qui s’inscrivent pour avoir des entrées sont en général des fans, et on peut compter sur eux pour éclater de rire aux bons moments, mais comme les billets sont gratuits, le risque n’est pas exclu que certains ne viennent pas. Pour être sûr de remplir les fauteuils, Heartland s’appuie au maximum sur des groupes organisés, comités d’entreprise et autres associations, intéressés par une soirée de spectacle à bon compte, qui débarquent d’un car leurs brebis de sorte qu’elles ne peuvent plus s’échapper. Cela donne parfois une cargaison de spectateurs sortis d’une maison de retraite et trop gagas pour suivre l’intrigue, trop sourds pour saisir le dialogue ou trop bigleux pour voir l’image sur les moniteurs, et une fois nous avons eu un groupe de Japonais qui ne possédaient pas un mot d’anglais à eux tous et ont souri poliment dans un silence de plomb de bout en bout".

---

De : lalyre7032 Envoyé : 2008-11-05 12:57

La vie en sourdine
Payot/Rivages 2008
411 P.

Ce roman relate l'histoire de Desmond,professeur de fac,linguiste mais retraité depuis dix-huit mois.Il est devenu sourd peu à peu mais actuellement doit porter une prothèse lorsqu'il se joint à une conversation,mais il l'oublie souvent à la la maison ,il arrive aussi que les piles soient vides .Cela le met souvent dans des situations drôles et souvent délicates car il ne comprend absolument rien.Comme en cette soirée bruyante ou il coupe son appareil auditif qui le gênait ,une jeune étudiante,Alex qui prépare son doctorat,vient s'asseoir près de lui.elle semble lui demander un service,il n'a rien compris et n'osant lui faire répèter, il acquiesce,ce qui va le mettre dans une drôle de situation vis à vis de Fred,sa femme beaucoup plus jeune que lui,qui possède un magasin chic de décoration.Souvent embarrassée par les quiproquos que provoque la surdité de Desmond en société car il feint souvent d'avoir compris....elle s'irrite envers lui.Il y a aussi le problème de son père vieillissant dont il s'occupe ,qui a nonante ans devient sénile,la famille recomposée,une belle-mère impossible et cette jeune étudiante ,il n'ose pas parler d'elle à sa femme jusqu'à cette fête de Noël ou elle s'incruste au milieu de la réunion familiale.Une fête assez agitée car le père de Desmond qui a de gros problèmes de prostate est souvent pris de court .Mais un jour le vieux monsieur se retrouve à l'hôpital suite à une thrombose,il ne sait plus parler est comme une plante .Lors des obsèques,un très beau poème est dit par l'une de ses filles.
"Ou vont les gens qui meurent?
Quelque part sous terre ou dans le ciel ?
Je n'en sais rien,a dit grand-père,mais il se peut
Qu'ils s'installent tout simplement à demeure dans nos rêves
Un auteur que je n'avais jamais lu,un livre que j'ai adoré,un roman rempli de tendresse ,de souffrance,d'amour et d'humour.Une histoire coquine,cocasse,savoureuse,une tragi-comédie.Une lecture de vrai bonheur grâce au style et au personnage principal ,une franche partie de plaisir pour un roman en partie autobiographique.Un gros coup de coeur.....

Note : 5/5

[b]Pensées secrètes [/b]- Rivages poche - 4/5

L'université de Gloucester, en Angleterre, est le théatre de cette comédie humaine, on pourrait dire cette"farce", qui réunit deux personnages principaux : Helen Reed, une romancière, marquée par son récent veuvage, qui y est venue animer des cours de "maitrise de création littéraire", d'une part et Ralph Messenger, professeur et directeur de l'institut de recherche sur les sciences cognitives et l'intelligence artificielle, d'autre part.
Tour à tour narrateurs, ils expliquent, chacun à leur façon, les événements qui se déroulent au sein de cette université modèle, leurs recherches ou travail (ainsi que ceux de leurs étudiants), et leur rencontre qui les amène sur le chemin d'une relation amoureuse.
C'est intelligent et spirituel, c'est distrayant aussi, et si certaines explications sur la consciense restent un peu ardues et nébuleuses cela ne gêne en rien le plaisir que l'on prend à suivre les aventures de ces deux héros bien différents.
Ralph messenger est un cavaleur notoire, un homme narcissique, égocentrique à un point tel qu'il en atteint presque une candeur désarmante. Plus intéressé par ce qui se passe sous sa ceinture et sous celle des femmes qui l'entourent, à l'exception de sa propre épouse, que par la profondeur des sentiments, ce spécialiste de la conscience, matérialiste à tout crin, va par la force des choses et des coïncidences se retrouver propulsé dans une problématique inconnue de lui, celle qui va le forcer à s'interroger, pendant une brève période, sur ses actes et leur répercussion.
Helen Reed, au contraire, pleine d'humanité et de souffrance, nous paraît presque plus réelle que le personnage masculin, l'écrivain y a mis beaucoup de vérité et l'on pourrait être persuadé que l'auteur est de sexe féminin, tant dans les petites choses de la vie comme dans les grandes Hélen a une véritable dimension.
Une révélation fortuite la rendra à son tour plus légère, et transformera un peu sa vision sur l'existence qu'elle a menée jusque là.
L'humour est presque indiscernable, mais pourtant on reste sur l'impression d'avoir été baladé en beauté par l'auteur de ce roman, qui nous a fait croire qu'on était en présence de beaux esprits, de personnages très structurés, alors que leur fragilité et leur versatilité les rend tout simplement aussi désarmés et influençables que des bambins.
Très fort ce David Lodge, sa démonstration est réjouissante !

La vie en sourdine - David Lodge

Mon avis : Desmond, ancien prof de linguistique est sourd. Lors d'un vernissage il fait la connaissance d'Alex qui lui demande de l'aider pour faire sa thése, comme il entend rien, il accepte. Son pére devient de plus en plus sénil pendant que sa femme aquiert une notorité dans son travail voila Desmond un peu perdu au milieu de tout ce monde.
Je pense que je n'aime pas vraiment l'écriture de David Lodge, c'est parfois trés long et inintérressant et quelque fois on se laisse prendre au livre. Il faudrait que j'essaye un autre peut-être changement de décor mais quand j'aurai plus rien à lire et ce n'est pas le cas.

3.5/5

David Lodge est un auteur que je lis sans m’en lasser. On aime ou on n’aime pas Lodge, mais je crois qu’il est difficile de lui nier une finesse, une intelligence, un sens de la formule toujours très réjouissant.

J’ai commencé " la vie en sourdine " avec mes rires qui se sont égrénés dès les premiers instants, cette histoire de professeur en linguistique, retraité, qui devient sourd et parle de son handicap avec un rare sens de la dérision, m’a égayée. Sa perte d’audition lui fait commettre beaucoup d’impairs, en raison de son appareil auditif mal réglé ou du brouhaha ambiant ; les quiproquos induits par ce handicap ont une vraie faculté d’amusement, dont il se sert, en même temps, pour nous faire comprendre la cruauté de la perte de ces facultés qui nous paraissent, au temps de notre jeunesse, pourtant si évidentes et éternelles.

Ainsi dès la première page, Desmond, au cours d’une réunion de la faculté rencontre une jeune femme dont il entend très mal la conversation dans le vacarme général, et cette rencontre engendrera un enchaînement de conséquences logiques et autant vraisemblables que vaudevillesques. Se présentant à nous, il évoque aussi combien la retraite qu’il voyait comme de longues vacances commence à lui peser. Sa deuxième femme, Fred(Winifred), un peu plus jeune que lui s’est par contre lancée dans une activité très prenante et en a profité pour procéder à quelques "aménagements" corporels : amaigrissement, opérations de chirurgie esthétique, séances de gymnastique, pour retrouver une apparente fraîcheur. Leurs enfants respectifs sont grands et ont fondé leurs propres familles, certains s’éloignent irrémédiablement. Le temps s’étire pour Desmond, un temps qu’il occupe tant bien que mal en visitant périodiquement son vieux père, qui réside à Londres dans le petit pavillon où Desmond a grandi. Un vieux père qui radote, laisse sa maison se délabrer, et perd peu à peu la tête.
Alors me direz-vous qui y a-t-il de drôle dans tout cela ? A priori on surnage plutôt dans le tragique. Oui, mais il y a la faconde de Lodge, son humour, ses réparties et s’il aborde, comme souvent, le ridicule et la fragilité de la condition humaine, il nous touche tout autant qu’il nous distrait avec les nombreuses bévues de Desmond en grande partie dues à sa perte d’audition et à une maladresse congénitale. Ce qui nous amène à une deuxième partie qui m’a tout d’abord agacée. Au cours de la soirée en ouverture du roman, Desmond a rencontré une charmante étudiante étrangère qui le recontacte et qu’il accepte de rencontrer pour l’aider dans sa thèse. Cette jeune femme manipule notre professeur, en essayant de réveiller sa libido presque aussi défaillante que son ouïe. Lodge aborde toujours la sexualité de ses personnages, avec une gaillardise dénuée de vulgarité, mais parfois on tombe un peu dans le redondant, cet aspect là prend des proportions qui font se noyer le propos, et, pendant quelques pages, j’ai craint que le professeur tombant dans les filets du piège grossier de la donzelle, nous bassine avec ses fantasmes. Mais en fait, il ne s’agit que d’un épisode, fait plus pour réamorcer le ressort comique et l’empêtrement de Desmond dans ses contradictions, ses regrets et ses renoncements. La jeune femme et ses agissements louches aura une vraie utilité dans l’intrigue sans provoquer, outre mesure, les débordements et les obsessions d’une virilité sénescente. Sur quelques mois, nous suivons Desmond, sa vie familiale, sa vie intellectuelle -une dimension essentielle des héros « lodgiens »- nous nous attendrirons sur lui et son vieux-père, nous serons émus par ces personnages qui doivent comprendre qu’il leur faut lâcher pied face à l’inéluctable, et ceci sans faire vibrer les cordes sensibles à outrance, avec une partition sans tonitruance, sensible, tout simplement "en sourdine".

"Les aveugles sont touchants. Les gens qui voient les considèrent avec compassion, se donnent de la peine pour leur porter assistance, les aider à traverser des rues passantes, les avertir des obstacles, caresser leur chien. Le chien, la canne blanche, les lunettes noires sont des signes visibles de leur infirmité qui suscitent un mouvement spontané de sympathie. Nous autres durs de la feuille ne disposons d'aucun signe de ce genre susceptible d'induire de la compassion. Nos prothèses autiditives sont presque invisibles et nous n'avons pas d'adorable animal chargé de s'occuper de nous. (Quel serait l'équivalent d'un chien d'aveugle pour un sourd ? Un perroquet juché sur notre épaule nous braillant dans l'oreille ?)"

Zeta celui-là je le note, ça fait un moment que j'ai envie de lire du Lodge.
Je trouve que tes critiques sont toujours impeccablement écrites, très travaillées.Je me fie donc à ton avis avisé!

Merci Lulu, j'espère que tu ne seras pas déçue par Lodge, je dois dire que je suis un peu partiale en sa faveur, on peut aussi le trouver bavard et trop compliqué je pense .... j'hésite par contre à recommander un livre sur la vieillesse à une lectrice jeune (de peur que tu ne t'ennuies), mais les personnages de Lodge avancent en âge à l'image de l'auteur et si tu veux une histoire avec des héros moins "chenus" il te faudrait choisir ses livres plus anciens. Bonne découverte !

Je ne peux qu'appuyer Zeta pour David Lodge. L'an dernier, il a été auteur du mois, j'avais lu Les 4 vérités et Pensées secrètes et j'ai beaucoup aimé ces premiers contacts avec l'auteur. Et quel humour ! J'avais noté La chute du British Museum, l'an dernier mais je note maintenant La vie en sourdine Zeta, si en plus on y retrouve l'humour de l'auteur !

La vie en sourdine de David Lodge
(Payot et Rivages, 413 pages ou 11h30 d'écoute)


Note : 4/5

Un homme de tempérament

• Broché: 720 pages
  
• Editeur : Rivages (4 janvier 2012)
  
• Collection : RIVAGES GD FORM
  
• ISBN-10: 2743622911
  
• ISBN-13: 978-2743622916
  

Présentation de l'éditeur
« Le sexe pour [H. G. Wells] était idéalement une forme de
récréation, comme le tennis et le badminton, quelque chose que l’on
faisait quand on était avec satisfaction venu à bout d’une tâche, pour
se défouler et exercer un moment son corps plutôt que son esprit… »
De
sa plume claire, légère et souvent drôle, David Lodge brosse le
portrait d’un homme qui voulait changer le monde : un fervent défenseur
de l’Amour Libre dont le destin a été déterminé par de nombreuses
aventures et mésaventures sexuelles qui non seulement compliquent sa
vie privée mais nuisent à ses ambitions d’homme public.
Si cet
ambitieux roman pose la question de l’éternelle dualité entre idéal
amoureux et réalité du désir, il fait aussi découvrir toute une époque
à travers l’un de ses meilleurs représentants, H.G. Wells, l’un des
écrivains les plus créatifs et prophétiques de sa génération.
L’expansion
du socialisme, la naissance des théories féministes, les deux guerres
mondiales, les attaques aériennes, la bombe atomique… autant de thèmes
d’un monde en pleine mutation qui ne sont pas sans résonance avec le
nôtre.


mon avis:
n'ai pas vraiment aimé!

j'ai trouvé confus et pour tout dire, H.G. Wells m'insupportait!
Mais j'ai été estomaquée par le nombre de livres que ce type a publié....
espère que d'autres rats y trouveront leur compte, pou moi, ce Lodge là a plutôt été un pensum...
d'accord il a été visionnaire sur bien des plans, ce H.G. Wells, mais de là à lui consacrer tant de temps...et s'apesentir sur ses aventures amoureuses....
une grosse déception.

le 4ème de couverture parlait d'une plume claire, légère et souvent drôle....
n'ai jamais ri en lisant ce pavé , ni même souri: traduction médiocre? ne sais pas, mais ce qui est sûr
c'est que je ne vais pas faire comme cela m'arrive parfois, acheter la version originale, non, me suis bien trop ennuyée!
2.5/5

J'adore les livres de Lodge, et plus je vieillis, plus je les aime. A ma première lecture de cet auteur, j'ai apprécié mais sans excès d'enthousiasme, parce que je ne me sentais pas totalement proche de cet auteur, pas mal plus âgé que moi, et de son regard détaché et caustique sur ce à quoi nous aspirons dans nos jeunes années. Mais maintenant son humour si british, son intelligence, son désenchantement, son analyse aiguë des caractères et des travers de nos contemporains me ravissent complètement.

Pourtant en recevant ce roman j'ai été un peu surprise. Il n'est pas aussi épais que ceux qu'il écrit habituellement et je me suis vite aperçue que le contenu aussi était différent. En fait il s'agit d'une pièce de théatre qu'il a écrite, fait jouer, et dont il a voulu après faire publier une version "novella" (un court roman).
Donc ici pas de fine étude psychologique des personnages. En un trait en une attitude ils sont présentés, mais nous n'avons aucun mal à les imaginer et à imaginer ce qui n'est pas dit sur eux. Cela va vite, c'est condensé, mais, malgré tout, toujours aussi pertinent et spirituel, même si cette forme limite un peu la profondeur du propos.

Adrian, romancier qui a eu son heure de célébrité, mais qui a cessé d'écrire vit avec sa femme Eléanor à la campagne, à courte distance d'eux vit leur ami Sam, ami du couple depuis la faculté, auteur de scénario en pleine ascension. Sam a accordé il y a quelque temps une interview à une jeune journaliste, qui écrit des articles piquants, où les célébrités sont déboulonnés de leur statut d'idole des foules. Sam prend très mal la publication de cet entretien qui le ridiculise. Il va ourdir une conspiration avec Adrian pour se venger de la journaliste, mais ....

On tourne principalement autour des auteurs, de ceux qui vivent de leur plume et connaissent les affres de la création. Livrer son oeuvre à un public est une épreuve dont on ne connaît pas toute la souffrance. Et puis il y a aussi ce nouvel aspect des média qui ne flattent plus ceux qui les font vivre mais cherchent à tous prix à déstabiliser les "stars" dont ils parlent

Un extrait qui m'a particulièrement plu :
Adrian explique pourquoi il n'écrit plus :
"Vous voulez-dire, comment ai-je pu renoncer à toutes ces longues heures de solitude passées à contempler la page blanche ou à regarder par la fenêtre en mordillant le bout du stylo à bille, à s'efforcer de créer quelque chose à partir de rien et de faire exister des personnages inventés, à les doter d'un nom, d'une famille, d'une éducation, de vêtements, de possessions diverses ... à leur attribuer au choix des yeux bleus ou marron, des cheveux raides ou frisés ou une calvitie - bon Dieu, quelle corvée ! Ensuite à fournir l'effort surhumain de faire passer tout ça dans les mots - des mots qui aient de la fraîcheur, qui ne donnent pas l'impression que vous en avez acquis tout un lot d'occasion.... Enfin, parvenir à faire vivre les personnages, à ce qu'ils aient des comportements et une interaction qui soient à la fois plausibles, intéressants, surprenants, amusants et émouvants" ...."

Et oui c'est à tout ces éléments difficiles à mettre en oeuvre que l'on reconnaît un bon écrivain, et heureusement David Lodge n'est pas encore lassé de s'y prêter. Et moi je n'en ai pas fini avec lui.

Pour une première découverte, quel ouvrage me conseilleriez-vous ?
J' en lirai bien un cet été.

Je ne sais pas s'il y en a un que l'on peut particulièrement recommander pour commencer. Tous ceux que j'ai lus sont intelligents et drôles, certains écrits il y a un certain nombre d'année parlent de héros et héroïnes plus jeunes que ses derniers. Si tu n'as pas besoin de t'identifier aux personnages, "thérapie" ou la "vie en sourdine" (avec des héros vieillissants) sont particulièrement amusants. J'ai aussi chez moi : "un tout petit monde", "changement de décor", j'ai beaucoup aimé également "pensées secrètes" ; et j'ai acheté aujourd'hui "jeu de société" (j'en parlerai dès qu'il sera achevé). Je commanderai prochainement "la chute du british Muséum", qui est l'un de ses premiers, je crois. "les quatre vérités" se lit très vite, mais si tu le choisis tu n'auras pas la totalité de ce qui caractérise les livres de Lodge : pour moi un mélange entre érudition, humour et psychologie. Le seul que je n'ai pas aimé c'est "l'auteur, l'auteur" qui est une biographie.

Des quatre que j'ai lu, je conseillerai Pensées secrètes.

Merci, merci
si je peux commencer par n' importe lequel c'est super. Je vais regarder de plus les résumés des livres que vous m' avez cité.

En évitant L' auteur, l' auteur et en me gardant "Les quatre vérités" pour plus tard.
Je ne devrai pas avoir trop de difficulté à trouver mon bonheur.

J ai egalement noté vos suggestions. Cela m intéresse. Je vais essayer d en trouver un à la biblio.

Je suis un peu chaffouine de devoir dire que j'ai moyennement apprécié ce roman, après avoir tressé des lauriers à cet auteur dans mes précedents avis. Alors, je vais simplement dire que ce n'est pas son meilleur (mais c'est mon seul avis) ou que comme la formule idiote le dit : "trop de Lodge tue le Lodge.
J'ai peut-être simplement eu des lectures trop rapprochées de cet auteur dernièrement.
Ce qui m'a d'ailleurs un peu déplu, outre le thème qui n'est pas forcément celui dans lequel Lodge se montre le plus à l'aise, c'est que l'on retrouve des aspects de ses personnages très habituels. Par exemple, le héros, qui, une fois n'est pas coutume, n'est pas un universitaire mais un PDG d'entreprise est marié depuis longtemps à une femme gentille, sans attrait particulier parce qu'elle a perdu au fil des ans ce qui faisait son charme et sa joliesse, et dont le héros s'est physiquement lassé. Cela c'est plutôt une constante dans les livres de Lodge. Surgit à ce moment l'héroïne, que Lodge a recruté, là, une fois encore, dans le milieu qu'il affectionne : le corps enseignant. Une érudite, une intellectuelle pur jus, Maître de conférence en littérature anglaise, spécialisée dans le roman féminin industriel victorien. Mais elle n'est pas que cela, c'est une tête bien faite sur un corps tout à fait attirant. Et entre l'homme vieillissant, à la sexualité moribonde et la jeune femme faite à ravir pour exciter les sens et l'esprit, le courant peut-il passer ? (autre constante)

Mais d'abord, comment le PDG, autodidacte, un peu frustre, à la tête d'une entreprise qui aliène par un travail rebutant et abrutissant le prolétariat britannique, et la jeune et jolie universitaire qui pratique la déconstruction littéraire et l'étude sémiologique, et dont les idées sont plutôt à l'opposé, vont pouvoir se rencontrer ? C'est là l'argument de départ qui est un peu tiré par les cheveux. Au cours de l'année 1986, en plein dans l'ère Thatcher, décrétée "l'année de l'industrie", un échange doit avoir lieu entre l'université qui subit des coupes budgétaires importantes et le monde de l'entreprise. Notre héroïne, Robyn, devient ainsi pour un trimestre, une journée par semaine, la stagiaire de notre PDG, Vic Wilcox.

En fait on le comprend dès la préface écrite par l'auteur lui-même, là est le propos : parler longuement de ce qu'il s'est passé dans ces années Thatcher, aussi bien sur le plan de la remise en question du tissu industriel anglais, que sur le plan de l'économie libérale qui remettra aussi en question le statut des universités. C'est assez intéressant certes mais un peu ardu et cela donne au roman un côté un peu "commandé et artificiel".
Ainsi le début du roman présente-t-il une construction très banale en nous présentant tour à tour les protagonistes, avant même qu'ils ne soient mis en présence, en détaillant longuement ce qui les différencie. C'est fin et bien observé, mais en général Lodge est plus original dans la forme.
Pourtant c'est dans cette rencontre entre deux personnes diamétralement opposées, que Lodge réussit le mieux dans cet ouvrage, les personnages prennent peu à peu corps et leur relation devient l'attrait principal du roman à sa moitié, on oublie un peu le propos économique et politique pour se demander : vont-ils s'aimer ces deux là ?

Mais Lodge laisse rarement (ou jamais) ses personnages vivre une histoire d'amour romantique. Toujours, les considérations économiques, intellectuelles, sociales, prennent le pas sur les sentiments. A la fin d'ailleurs, une fin un peu bancale, on retrouve ce que l'auteur a voulu mettre en avant : dans ce monde où tout est bousculé pour l'économie de marché et le profit, que deviennent les hommes et les femmes, balayés dans des restructurations sauvages ? Quel avenir pour les institutions qui forment pourtant les élites ?
 
On retrouve par petite touche l'humour de Lodge, mais je ne l'ai pas senti aussi présent que dans ses derniers romans, peut-être l'ai-je moins compris dans cet opus qui m'a moins fait rire.  Même si à certains moments les dialogues (Robyn et son petit ami Charles parlant de Lacan) et certaines situations sont désopilantes. En fait on ne sait pas trop si Lodge se moque de tout ou s'il écrit aussi au premier degré .... parce que ses explications sur la métaphore, la métonymie et l'aporie sont à la fois comiques et très sérieuses (et assez nébuleuses pour moi).
Ce "jeu de société" m'est donc passé un peu au dessus-de la tête , mais je garde toute mon estime pour son auteur, que je continuerai à lire.

Dommage que tu aies été déçue par ce livre Zeta. Quant à moi, je suis emballée par La vie en sourdine  
Métonymie et aporie   Quésako ?

J'ai également beaucoup aimé "la vie en sourdine". "Thérapie" est très drôle aussi .... Lodge n'est jamais complètement mauvais, mais "Jeu de société" m'a semblé un peu au-dessous.
Les mots "inconnus" dont j'ai parlé sont des figures de style dans un texte .... il faudrait que je retrouve le passage explicatif .... mais c'est resté un peu obscur pour moi malgré cette explication.

La vie en sourdine - David LODGE   



Il s'agit d'un roman dont la base est autobiographique. En effet, nous apprenons que le héros du livre, Desmond Bates, ainsi que son auteur, ont des problèmes auditifs ce qui explique les cas très concrets dont parle l'auteur.

Cet handicap, pourtant pénible, est raconté sur le monde humoristique. Le cocasse et le tragique sont étroitement mêlés ce qui fait la principale force de ce roman. Beaucoup d'autodérision également !!! Le professeur raconte au début du roman comment il se laisse embringuer dans la rédaction d'une thèse uniquement car il n'a strictement rien compris à la conversation qu'il vient d'avoir.
D'ailleurs l'auteur a raison, c'est un handicap qui prête à sourire parfois. Autant on ne se moquerait pas d'un aveugle qui trébuche, autant un sourd qui fait répéter plusieurs fois peut entraîner l'hilarité ou l'énervement selon les cas.
L'auteur nous raconte également ses rapports avec son père qui vit seul et dont la raison commence à décliner. Là aussi, l'auteur tempère le tragique par de petits touches d'humour qui font passer le message. La discussion, à travers la porte des toilettes publiques pour le changement du pantalon, est désopilante.
Malgré le sérieux des sujets évoqués, j'ai passé un excellent moment avec Desmond Bates.
Un livre plein de tendresse, d'humour et de passages émouvants.

Ma note : 5/5

J'ai écouté l'autre jour à la radio la lecture de certains passages de Thérapie. J'ai beaucoup aimé ce que j'ai entendu. Je vais le lire.

Awara a écrit:J'ai écouté l'autre jour à la radio la lecture de certains passages de Thérapie. J'ai beaucoup aimé ce que j'ai entendu. Je vais le lire.

On a du écouter la même émission sur FI la semaine dernière Awara; Moi aussi ça m'a donné envie de le lire.