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Christian DEDET (France)

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Christian DEDET (France) Empty Christian DEDET (France)

Message  Mousseline Mar 18 Nov 2008 - 21:45

De : gallomaniac (Message d'origine) Envoyé : 2008-07-15 15:17

La mémoire du Fleuve, par Christian DEDET.
Sous-titre: L'Afrique aventureuse de Jean Michonet (thème Afrique: Gabon)
Phébus, 1984; prix des libraires 1985, LP 1986, 504 pg. Ma note 4,5/5

Christian Dedet, né en Languedoc en 1936, est écrivain et médecin. Pendant l'été, saison des cures d'eau, il pratique à Châtel-Guyon et le reste de l'année il se dévoue à l'écriture. Sa femme est originaire de la Catalogne.
Il a écrit depuis 1961 une quinzaine de romans, et de nombreuses chroniques littéraires. Il a écrit sur l'Espagne, et sur le continent africain, qu'il a parcouru en tout sens. En 2008 il s'est présenté pour l'académie française, mais n'a pas été élu (pas encore...?).

Il ne m'est pas clair s'il ságit d'un roman inventé ou d'un biographie romancé. Cette "histoire vraie" serait l'(auto-)biographie de Jean Michonet, métis Français-Gabonais, d'après les bandes enrégistrés transformé en livre par Christian Dedet.

Jean Michonet, métis au Gabon, né ca. 1926, n'a guère suivi d'école, il a tout appris en accompagnant son père forestier français voyageant tout le long du fleuve Ogooué, à travers la brousse, travaillant dans la forêt, visitant villages indigènes, dont il apprend à parler les dialectes, à connaître des coutumes tribales diverses. Ainsi il devient chasseur intrépide. La tuberculose ragave sa famille: malgré l'aide d'Albert Schweitzer, il perd mère, père, frère et ses deux autres frères vont vivre en sana.

Déjà, les étapes de sa vie sont extraordinaires: à 14 ans Jean veut éviter l'orphelinat et il va pour des forestiers recruter du main d'oeuvre dans la haute vallée du fleuve. Grâce a sa connaisance des langues et des coutumes, son origine Gabonaise, il réussit outre mésure et revient apres six mois aventureux avec 150 hommes. Avec l´argent gagné l'adolescent s'installe forestier; il a appris de Schweitzer le traitement des lépreux. Mais 15 ans plus tard, les temps ont changé, le Gabon devient indépendant, et on l'invite pour des taches de gouvernement régional. Il frôle le faillissement et puis, sa femme blanche ne le veut plus forestier. À ce moment-là le hasard le fait acheter un vieux bateau pour transporter gens et matériaux sur l' Ogooué. Mais la nature l'appelle trop et il se remet à chasser, cette-fois-ci des crocodilles. Il gagne, mais les lois changent et par malversation, il perd l'argent; alors il retourne vivre forestier dans la brousse. Un jour en 1983, au bord de l'océan, ses deux filles se trouvent en danger et Jean, en essayant de les sauver, se noie.

Plus extraordinaires sont les détails de sa vie: les récits de chasse et les récits de sauvetage valent des thrillers; meme la déscription de la vie des forestiers est fascinant. Les récits concernant les coutumes et leur significations sont intéressants (on apprend par exemple que la boue sur le corps évite que la bête sent l'odeur humaine; et multiples anneaux autour des bras ou des jambes sont préventions contre les morsures de serpents); des luttes tribales, des réaltions hommes/femmes, des événements paranormaux sont présentés toujours avec grand respect selon leurs rôles dans la societé.

Ce livre épais n´est à aucun moment ennuyeux. Il est tellement riche de passages originales et mettent tellement en valeur le Gabon de la moitié du 20ème siècle, qu´il est devenu un livre culte pour les amateurs de l´Afrique aventureuse.

Ma note : presque un coup de coeur : 4,5/5.
Mousseline
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Christian DEDET (France) Empty Re: Christian DEDET (France)

Message  Invité Mar 14 Juin 2011 - 14:19

La mémoire du fleuve

Présentation de l'éditeur en quatrième de couverture

"Témoin de la souffrance des pionniers, bien décidé à échapper à l'orphelinat de Brazzaville, le métis Jean Michonet se fait, à quinze ans, recruteur de main d'oeuvre pour le compte des compagnies forestières. Il écume le sud du Gabon alors inexploré.

Mais les choses seraient trop simples si le jeune aventurier n'était saisi dans l'écheveau des solidarités humaines. Ayant gardé les meilleurs éléments de son "négoce", il crée son propre chantier, seul maître après Dieu en des villages décimés par la lèpre, grand connaisseur en essences tropicales, experts en serpents et anti-venins, attirés par les sociétés secrètes - le Bwiti en particulier, dont il devient un initié notable.

Femme noire, femme blanche... Michonet n'en a pas fini avec le compromis racial. "Conseiller" de Léon M'Ba, il vit sur le tas - et non sans pittoresque- le passage de l'Afrique ancestrale à celle des nouveaux États. Puis il retourne à sa vie de forestier où ne tardera pas à le surprendre - énième dégringolade- la fin de son empire des crocos.

Rien ne manque à ce tableau : ni les intrigues, ni la magie, ni les chasses fabuleuses. Celles-ci passionneront le lecteur comme elles ont fasciné le romancier Christian Dedet, compagnon de Michonet et auteur de cette "histoire vraie". Mais on sera peut-être encore plus sensible à la lucidité et au courage d'un homme qui a vécu jusqu'au bout l'aventure de ses deux composantes raciales, sans en renier aucune. Dès lors, les profondeurs d'une vie se confondent avec celles - ambiguës et grandioses - du continent africain".
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Le Gabon de Jean Michonet

Comment ne pas tomber sous le charme des talents de conteurs de Jean Michonet, ici aidé par le romancier Christian Dedet ? Dans toute cette vie qui se déroule sous nos yeux, c'est le parfum puissant de l'Afrique de l'Ouest qui arrive. Jean Michonet est un homme de terrain, soumis à la pression des jours, au fait de devoir se débrouiller dans un environnement naturel et social hostile. De son enfance et de son père, il trace un portrait émouvant, montrant la dureté d'une époque pour les entrepreneurs français qui ne sont pas présentés ici comme d'affreux exploiteurs. Après la mort de son père, Jean se retrouve recruteur de main d'œuvre à 14 ans ! Nous le suivons au pays Bavongo et, avec lui, faisons connaissance des savoirs ancestraux des sociétés locales, versées tant dans l'art de la chasse que dans celle de la magie. Les pages consacrées au Bwiti et en particulier à la cérémonie du mort qui marche sont très impressionnantes. Le sont également les récits liés aux animaux, pythons gigantesques et crocodiles séculaires. Sans doute Jean Michonet exagère-t-il son appréciation, mais le doute lui est acquis tant il trace de cette nature sauvage un portrait cohérent et connaisseur.

Avec Christian Dedet et Jean Michonet, le lecteur se prend à aimer une Afrique où le jugement occidental Blanc/Noir, Colonisé/Colonisateur est absent. Les lignes sont floues dans ce Gabon qui accède à l'indépendance, qui accède à la frange de la modernité tout en gardant des structures traditionnelles très fortes. Jean Michonet, écartelé entre son père blanc et sa mère noire, en sa qualité de métis acceptant ces doubles racines, rend bien compte de ce flou.

Un très bon livre primé, bien écrit et facile à lire, que l'on range entre les récits de voyage, d'exploration, d'histoire, d'ethnographie.

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