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Blaise CENDRARS (Suisse/France)

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Message  gallo Lun 8 Déc 2008 - 12:38

De : nimbus (Message d'origine) Envoyé : 04/08/2004 22:32

Blaise Cendrars "Rhum; l'aventure de Jean Galmot"
Ecrit en 1930. Livre de poche 183 pages.

L'histoire.
Après avoir fait un bon travail d'enquète, Cendrars raconte l'histoire de Jean Galmot,issu de la campagne périgourdine, qui fut tour à tour: journaliste, député de la Guyane, mais surtout industriel, redoutable homme d'affaire, chercheur d'or, écrivain, amoureux de la forêt et ami des indigènes.
Cet homme là avait le tort de gêner beaucoup de monde....

Mon appréciation.
Il y avait là l'occasion de faire un livre sensationnel....mais c'est raté! le récit reste plat et linéaire, il ne fait pas naître l'émotion ou le moindre sentiment.
Celà ressemble fort à une rubrique nécrologique!
Galmot a fait ceci... puis il a fait celà....
Les seules pages écrites avec finesse et sensibilité sont celles de la correspondance personnelle de Galmot. L'écriture de Cendrars est plutôt du style journalistique, informative mais quelconque.
Je suis déçu.

Note: 2,5 / 5


De : Le-réaliste-romantique Envoyé : 28/11/2005 20:27
Moravagine - Blaise Cendrars
1926, réédition: Le livre de poche, 242 pages

Le récit de la vie de Moravagine, héritier spolié du trône de Hongrie, est raconté par un jeune médecin fasciné par cet être passionné qu'il rencontre emprisonné dans un asile. La narrateur organisera la fuite de Moravagine et ils parcoureront ensuite le monde, vivant de multiples péripéties. Ils prennent la tête d'un groupe révolutionnaire qui terrorise la Russie en 1905, traversent les États-Unis, remontent un fleuve dans la forêt tropicale du Vénézuela pour s'intégrer à une tribu autochtone, puis retourne en Europe et prennent part à la Première Guerre Mondiale.

Le style est tout d'abord très froid, d'une allure de rapport médical, mais l'apparition de Moravagine bouleverse le narrateur et le lyrisme s'impose dans le texte. Ces aventures internationales rocambolesques peuvent rappeler Candide ou encore Voyage au bout de la nuit. Les liens avec ce dernier livre sont multiples, car Moravagine ne tient pas ses compatriotes en haute estime, il n'y a pas un respect transcendant de l'être humain. De plus, les voyages de Moravagine de l'autre côté de l'Atlantique et dans les tropiques ont pris fin par sa participation à la Grande Guerre, tandis que c'est cette dernière qui initie l'errance de Bardamu en Afrique puis en Amérique.

Toutefois, ce livre ne m'a pas charmé, peut-être est-ce à cause des envolées lyriques, peut-être à cause des similitudes avec un roman d'aventure? Mais, alors que je commençais à m'ennuyer, Blaise Cendrars exécuta un tour qui me raccrocha au livre: une étrange mise en abyme où il apparaît comme un personnage secondaire. Bien que j'avais hâte de passer à une autre lecture, il y a une graine de doute qui me porte à croire que peut-être ce livre m'a marqué plus que j'en ai l'impression. Le temps montrera si c'est bien le cas...

2,5/5

le réaliste-romantique


De : Sahkti1 Envoyé : 02/03/2006 20:09

Blaise CENDRARS, Hollywood : La Mecque du Cinéma
Grasset/Les Cahiers rouges, ISBN 224640343X

Blaise Cendrars, de son vrai nom Frédéric-Louis Sauser, a toujours eu le goût du voyage et le sens de l'observation. En 1936, il passe deux semaines à Hollywood en vue d'y réaliser un reportage sur le milieu du cinéma. Ses notes et autres commentaires se trouvent réunis dans cette édition des Cahiers Rouges (Merci Grasset!). Une mine d'or et une foule de renseignements en tous genres relatifs à cette immense industrie du cinéma qu'est Hollywood. Cendrars parle de tout ou presque et de tout le monde, des petits boulots mal payés aux grandes stars capricieuses. Il met en évidence, si besoin en était, l'implacable mécanique qui régit ce domaine: la technique et l'argent, ingrédients indispensables pour le succès.
Pas de rêve raconté ici, pas de paillettes et d'American dream, mais une société où tout est basé sur le profit, le copinage et l'absurde. Le mythe en prend un coup mais après tout, doit-on vraiment être étonnés par ce que Cendrars nous raconte. Les faits se déroulent en 1936, il y a eu bien pire depuis dans ce milieu. Témoignage intéressant, entre autres, avec cette volonté de Cendrars de rencontrer Lubitsch au moment où la Paramount veut le virer et où le tournage de "Hotel impérial" est en grande difficulté.

"Lubitsch était le directeur de la production à la Paramount et trois jours plus tard, il était tombé en disgrâce. (...) Si un homme d'un tel poids ne pèse pas plus lourd que plume dans les décisions que peuvent prendre sans préavis les dirigeants financiers d'un trust cinématographique, vous imaginez aisément les efforts surhumains qu'un débutant doit faire pour soulever ce monde qui l'écrase et arriver à percer au cinéma."

Une autre rencontre intéressante est celle avec Wally Westmore, spécialiste de l'esthétique des visages pour le cinéma et fabricant de sex-appeal en quelque sorte.
Cendrars raconte, bien et en détails, cet univers peu glorieux qui ne l'a pas vraiment déçu mais l'a cependant refroidi. Son texte est vif et pétillant, ça fait du bien.

Ma note: 4/5


De : Sahkti1 Envoyé : 02/03/2006 20:10

Blaise CENDRARS, L'or

"L'or", c'est la formidable aventure de Johann Augsut Suter, suisse allemand qui quitta sa patrie au début du 19e siècle pour fonder la Nouvelle-Helvétie en Californie, s'enrichir et vivre dans un paradis, jusqu'à ce qu'un de ses employés ne découvre de l'or dans la propriété. Le début de la richesse? Non, le début de la fin! La nouvelle se répand comme traînée de poudre, des colons arrivent de partout, prennent possession des terres de Suter, pillent à tout va, creusent et découvrent.... la folie, qui le ruine, il n'a plus rien et quand la justice lui donne raison, c'est la vie des siens qui disparaît face à la colère des nouveaux riches. Suter s'éteindra seul, fou, malheureux et pauvre.

Ce texte de Blaise Cendrars ressemble à un roman d'aventures. Pas un récit haletant ou époustouflant, mais une épopée étonnante racontée avec des mots simples, des phrases courtes et saccadées, sans gros rebondissements. Tout se déroule d'une manière limpide, cela se lit facilement et rapidement.
A mes yeux, l'aventure n'est pas le point essentiel du récit. Je distingue entre les lignes et de plus en plus présente au fil des pages une fameuse leçon de morale sur la cupidité de l'homme, les aléas de la vie, l'impuissance de la justice et le destin jamais clairement défini. Sans s'intercaler dans le récit, Cendrars distille pourtant, avec des anecdotes ou des petits faits apparemment anodins, son fiel contre ces nouveaux riches qui pensent que tout est à eux, contre ces spéculateurs qui prennent possession de territoires sur le dos d'autres personnes (indiens ou canaques dans le cas présents, les premiers étant les dépossédés et les seconds les esclaves), contre la justice qui ferme les yeux face à la voix du plus fort (en l'occurence une masse populaire qui gronde, mais auparavant, un homme qui arrose le pays à coups de billets verts), contre la bêtise humaine saoulée par l'odeur de l'argent, contre tous ses défauts de l'homme, qui apparaissent ici dans un récit extraordinaire sur le plan des faits et formidablement juste sur le plan des travers humains.
L'argent pourrit tout, jusqu'au plus profond de l'âme. Ce n'est pas nouveau, mais c'est ici simplement et efficacement raconté.

Ma note: 4/5


De : Sahkti1 Envoyé : 02/03/2006 20:12
Blaise CENDRARS, A bord du Normandie: Journal transatlantique (avec Colette, Claude Farrère, Pierre Wolff, Roger Schall)

Editions Le Passeur, ISBN 2907913948
Récits de voyage

Quel merveilleux récit de voyage que celui-ci! Le 29 mai 1935, quatre écrivains embarquent ensemble à bord du Normandie. Claude Farrère et Blaise Cendrars sont mandatés par "Paris-Soir" pour raconter au public ce qu'est une traversée à bord du célèbre paquebot. Colette et Pierre Wolff écrivent pour "Le Journal". De son côté, le photographe Roger Schaal fixera cet événement sur pellicule, de très précieux clichés.

Ce recueil est un journal de bord, un carnet de notes, les impressions que quatre auteurs qui rédigent indépendamment les uns des autres. C'est d'ailleurs là un des grands intérêts de l'ouvrage, la confrontation entre les visions des uns et des autres à propos d'événements communs. Chacun possède sa propre griffe et les centres d'intérêts varient beaucoup. Cendrars loge dans les secondes alors que les trois autres errent en première. Il préférait cela, histoire d'être plus proche des machines et du peuple. Ses commentaires fourmillent de détails sur la mécaniques, les appareils en services, les manoeuvres, les gestes techniques... Tout est noté, collationné, observé par un Cendrars que l'on devine aux anges, il aime ce qu'il fait et voit, il note tout, ça le passionne.
De son côté, Colette reste une grande romantique pendant toute la traversée. Elle observe les autres, la mer, le ciel, New-York... magnifiques mots qu'elle colle sur ces images emprisonnées par ses yeux.
Le journal tenu par Pierre Wollff est plus personnel, plus quotidien. Plus vif également. Les petites scènes de la vie quotidienne, les anecdotes, tout ce qui peut bien se passer à bord d'un bateau aussi grand pendant une aussi longue traversée. Drôle, finement observé, une véritable enquête sociologique. Farrère offre des compte-rendus plus journalistiques, relatant les faits importants et mettant l'accent sur la célèbre course au Ruban bleu, remportée par le Normandie face à un navire de l'armée fasciste italienne.
Un superbe recueil, empli de passion et de rêve, rédigé par quatre plumes de talents et illustré par Schaal, dont les photos sont si belles, si douces. En lisant les impressions de chacun, j'ai eu l'impression d'y être, d'effectuer moi-aussi cette mythique traversée qui les a tous enchantés. A découvrir absolument!

Ma note: 5/5


De : Sahkti1 Envoyé : 02/03/2006 20:21
Portrait de Cendrars en descobridor (Jérôme Michaud-Larivière)
Editions Fayard, ISBN 2213613605

Blaise Cendrars s’est rendu à plusieurs reprises au Brésil dès 1924. S’embarquant à bord du Formose, il décide de laisser derrière lui la littérature et de partir à l’aventure, de fuir une réalité étriquée aux profit d’horizons plus ouverts. Le Brésil sera une révélation, la réconciliation entre Cendrars et la littérature, entre l’auteur et le monde. Cendrars reviendra transformé, dynamisé, rempli d’enthousiasme et d’inspiration, comme en témoigne "L’or", rédigé en un peu plus d’un mois après son premier retour brésilien.
Le Brésil, si présent dans l’œuvre de Blaise Cendrars, un tournant important que l’on retrouve au fil des pages de "Feuilles de route", de "Le Lotissement du ciel" ou "Trop c’est trop".

Le Brésil de Cendrars, c’est un pays vivant, des gens tantôt durs tantôt chaleureux (les deux ne sont pas inconciliables), l’amitié avec Paulo Prado, les promenades dans Sao Paulo, la banlieue de Copacabana et de Rio, le Minas Gerais et sa terre rouge (voir le texte de Cendrars "La vie est dangereuse").
Les périples brésiliens de Cendrars ne sont peut-être pas les plus connus, ils ont en tout cas fortement marqué Jérôme Michaud-Larivière qui livre ici un véritable coup de cœur en forme de récit de voyage. Sur les traces de l’auteur, se glissant dans sa peau, il nous raconte ses mois brésiliens, pense à la place de Cendrars, restitue les lieux et les personnages. C’est un bel hommage, un riche voyage qui nous permet de retrouver les émotions de Cendrars, de les comprendre. Tout en parcourant le Brésil, Michaud-Larivière explore l’œuvre de Cendrars, établit des parallèles, de manière efficace, on imagine aisément Cendrars déambulant au Brésil, à la recherche de lui-même et à la découverte d’un pays qui le bouleversera.

Ma note: 4/5
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Message  gallo Lun 8 Déc 2008 - 12:39



De : mieldorado Envoyé : 31/07/2007 19:42
Blaise CENDRARS, Du monde entier au coeur du monde, poésies complètes.
Edition Poésies/Gallimard, 2006.

Ce livre recueille l'oeuvre poétique de Blaise Cendrars. A l'image de l'écrivain qu'on surnomme volontiers "le bourlingueur", le recueil suit un intinéraire qui va du monde entier au coeur du monde. La poésie de Cendrars n'est pas seulement une poésie qui fait voyager le lecteur. Elle est très diversifiée par les thèmes abordés, par la prosodie. Sa poésie ne ressemble à aucune autre. Elle est pleine d'innovation, bercée d'audace et de modernité. L'auteur fait partie de ces auteurs inclassables, qui ne souhaitent appartenir à aucune école littéraire. Cendrars ne veut pas faire de la littérature, il veut écrire car pour lui, écrire, c'est vivre, c'est "brûler vif" selon ses propres mots.
Quelques petits extraits :
- le poème "Iles":
Îles
Îles
Îles où l'on ne prendra jamais terre
Îles où l'on ne descendra jamais
Îles couvertes de végétations
Îles tapies comme des jaguars
Îles muettes
Îles immobiles
Îles inoubliables et sans nom
Je lance mes chaussures par dessus bord car je voudrais bien aller jusqu'à vous

-le poème "Coquilles"
Les fautes d'orthographe et les coquilles font mon bonheur
Il y a des jours où j'en ferais exprès
C'est tricher
J'aime beaucoup les fautes de prononciation les hésitations de la langue et l'accent de tous les terroirs

Voilà un petit avant-goût pour les futurs lecteurs aventuriers. Pour moi, c'est un régal ! Si je n'ai qu'un seul conseil à donner à ces derniers, oubliez toute la poésie traditionnelle d'avant Cendrars, ayez l'esprit le plus vierge possible pour apprécier ce poéte passionné des mots. Avec Cendrars, aucune mesure n'est possible, soit on aime beaucoup soit on déteste !

Je vous conseille aussi d'autres lectures du même auteur comme ses mémoires : L'Homme foudroyé
La Main coupée
Bourlinguer
Le Lotissement du ciel

Ma note : 5/5 naturellement


De : gallomaniac Envoyé : 23/02/2008 19:40

L'Or, La merveilleuse histoire du Général Johann August Suter, par Blaise Cendrars.
Denoël 1924, LP 1958, 180 pg. Ma note 4,5/ 5.

Récit du Suisse Suter émigre qui par une volonté forte construit une maxi-proprieté en Californie et qui conquiert la Californie pour les Etats-Unis, mais perd tout par la trouvaille de l'or et la ruée vers l'or qui se déverse sur ses proprietés.
Un dynamisme hors pair, le voyage d'émigration de Suter par étapes et la montée de Suter en Californie à des richesses inimaginables, (en organisant entre autre une commerce d'esclaves canaques, il faut le dire aussi), puis sa dégringolade causée par la ruée vers l'or qui envahit son territoire. Les proces légaux qu'il tente et l'opposition de ces centaines de milliers de chercheurs d'or arrivée en à peine 4 ans. Sa descente en enfer qui en suit, sa vieillesse parmi les légistes et les sectaires qui abusent de lui et de sa foi. et qui mène à une fin plut6ot pessimiste.
Tout a été excessif dans cette vie, dans cette période de l'histoire, et cela se ressent dans le texte de Cendrars. Un récit qui court à en perdre haleine pendant la lecture. Les historiens n'y trouverent pas leur bonheur, mais la force du récit fait mieux sentir le majestueux et le monstrueux à la fois de cette fondation de la Californie.
Ma note: 4,5/5 (presque un coeup de coeur).


De : Mousseliine Envoyé : 24/02/2008 04:42
Blaise CENDRARS - L'or
(Gallimard/Folio, 1973, 182 pages)
"L'or ou la merveilleuse aventure du Général Johann August Suter". Ce dernier quitte la Suisse en abandonnant femme et enfants et sans le sou, on devine qu'il était dans une mauvaise situation. On devine aussi qu'il est un escroc du moins il n'hésite pas à voler pour atteindre son but soit partir vers l'Amérique. Après deux ans passé à New York, quelques temps à Saint-Louis ses pas le guident vers la Californie. Là il bâtira un immense domaine, un paradis d'arbres fruitiers, de chevaux, de bétails. Mais à chaque jour il doit lutter contre les Indiens et les brigands de toutes sortes. Mais c'est l'or qui fera sa ruine : "Si j'avais pu suivre mes plans jusqu'au bout, j'aurais été en très peu de temps l'homme le plus riche du monde : la découverte de l'or m'a ruiné." Des milliers et des milliers de gens venus de tous les coins de la planète envahissent ses terres. C'est la ruée vers l'or et la destruction de son domaine : "La Nouvelle-Helvétie".

Une écriture qui se marie parfaitement avec le récit, un rythme très rapide, aussi rapide que l'édification de la Californie après le premier coup de pioche donné par Mr Marshall du New Jersey. Le vocabulaire est parfois désuet mais c'est normal puisque ce récit a été écrit en 1925, et cela n'enlève rien aux talents de Blaise Cendrars pour manier les mots, avec peu il arrive à évoquer beaucoup. Les longues descriptions et autres détails ne sont pas nécessaires pour donner beaucoup d'ampleur à cette histoire.

Une histoire très passionnante autant pour la vie de Johann August Suter que pour tout ce qui se dit sur la ruée vers l'or en Californie. Mais la vie de Johann August Suter a été fort triste. C'était mon premier contact avec Blaise Cendrars et j'ai très apprécié. Je suggère très fortement "L'or" à tous les lecteurs. Là j'ai tellement envie de dénicher un gros roman historique qui parle des premiers temps de la Californie et aussi envie de découvrir d'autres oeuvres de Blaise Cendrars.

Extraits :

"Le port de New York.
1934.
C'est là que débarquent tous les naufragés du vieux monde. Les naufragés, les malheureux, les mécontents. Les hommes libres, les insoumis. Ceux qui ont eu des revers de fortune; ceux qui ont tout risqué sur une seule carte; ceux qu'une passion romantique a bouleversés. Les premiers socialises allemands, les premiers mystiques russes. [...] Les paysans d'Irlande et de Scandinavie. Des individus et des peuples victimes des guerres napoléoniennes et sacrifiés..."

"San Francisco. La Californie. Suter! [...] De tous les points du globe partaient maintenant les solitaires, des corporations, des sectes, des bandes vers la Terre promise où il suffisait de se baisser pour ramasser des monceaux d'or, de perles, de diamants; tous convergeaient vers l'Eldorado. Et sur les quais de San Francisco c'était un incessant arrivage de Sud-Américains, de Kamtchadales, de paysans de Sibérie et de toutes les races d'Asie embarquées dans les ports chinois. Les troupes de Nègres, de Russes, de Jaunes occupaient tour à tour le Fort Suter et relevaient les Allemands, les Italiens, les Français, déjà montés aux mines. Des agglomérations naissaient et se multipliaient avec une rapidité sans exemple dans l'histoire..."

Note : 4,5/5
(Mousseline)

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Blaise Cendrars, pseudonyme de Frédéric-Louis Sauser (1er septembre 1887 — 21 janvier 1961), est un écrivain d'origine suisse, naturalisé français en 1916. Très tôt, il a placé son oeuvre sous le signe du voyage et de l'aventure. Dans sa poésie comme dans ses oeuvres en prose (romans, reportages, mémoires), l'exaltation du monde moderne se mêle chez lui à la volonté de se créer une légende où l'imaginaire se mêle au réel de façon inextricable. Engagé dans l'armée française comme volontaire étranger, il participe à la Première Guerre mondiale. Le 28 septembre 1915, il perd au combat sa main droite, sa main d'écrivain, amputée au-dessus du coude. Cette blessure marque profondément l'oeuvre de Cendrars. En lui faisant découvrir son identité de gaucher, elle a bouleversé son rapport à l'écriture.


De : gallomaniac Envoyé : 10/05/2008 22:03

Anthologie nègre - Blaise Cendrars. Ma note 3,5/5
Buchet/Chastel 1947, LP biblio 2002, 407 pg.

J'ai choisi ce livre comme une bonne entrée au thème "littérature africaine".
Dans cette anthologie, Blaise Cendrars a rassemblé 108 textes divers, qui représentent tout un patrimoine de littérature orale d'un grand nombre de langues africaines. Croyances, légendes d'espits, fables d'animaux, légendes historiques, anecdotes, rélations hommes-femmes, récits sur des chefs et des héros, et à la fin quelques récits modernes. Il y a en plus une brève introduction qui explique la multiplicité linguistique des peuples africaines, et une longue bibliographie qui renvoie à quelques 150 livres et sources.
Le sens du merveilleux domine dans ces récits. On exprime sa volonté par la répétition d'encantations, ce qui donne des résultats surprenants. La distinction entre bien et mal est davantage pratique qu'éthique: on accepte certaines situations mais on les contourne parfois par des ruses et astuces.

"Le petit Diandia marche sept cent ans du côté du levant, car c'est de ce côté que viennent des choses extraordinaires et ....".
des proverbes Haoussas:
"Le rat s'impose à la famille comme le sourcil s'impose à l'oeil."
"Que l'homme sincère achète un bon cheval pour fuir lorsqu'il a dit la vérité."
"Les femmes trouveront quatre-vingt-dix-neuf histoires, mais se trahiront par la centième."
des proverbes Sessouto:
"Un village est beau, vu du dehors, vu du dedans, c'est un tas d'ordures."
des proverbes Engouda:
"Un vieux garçon fait lui-même la cuisine".

Un fable de La Fontaine est peu de chose, toutes les fables est une oeuvre. Pareil pour ce livre: c'est l'ensemble qui fait impression, plus que les récits individuels. Ma note 3,5/5.
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Message  Invité Dim 15 Nov 2009 - 6:42

L'or >> Auri sacra fames

"Maudite faim de l'or", oui, c'est cela, c'est bien cela qui vient à l'esprit quand s'achève l'histoire du général Johann August Suter, dans ce roman lapidaire de Blaise Cendrars.

Un roman qui rappelle la malédiction pesant sur l'or du Rhin, que Wagner traite dans son cycle de l'anneau. Sous nos yeux, en très peu de pages, Cendrars crépite des phrases à un débit de mitrailleuse, dans une avalanche d'évènements qui conduisent à la catastrophe.

C'est la conquête de l'Ouest en accéléré, depuis les premières missions en Californie, l'implantation de grands domaines agricoles prospères jusqu'à la date de janvier 1848 qui vit la première découverte de l'or. A ce moment-là, plus rien n'empêcha la propoagation de la fièvre aurifère et toutes les richesses créées par le travail manuel, lent et patient, furent ruinées par le démon de la prospection.

Cendrars voit l'invasion des prospecteurs comme la nuée de sauterelles, celle qui met à bas les plus grandes œuvres, dénonce la perversité de la richesse facile, la folie des hommes, l'injustice, cette modernité de la civilisation qui vient comme une lèpre ronger l'équilibre précaire fait entre l'homme et la nature. De tout cela, Suter en fait les frais et sombre dans un mysticisme déraisonné. Tout est consumé devant le métal jaune.

A la fin, à la question : "qui veut de l'or ?", le lecteur se demande si la folie va à son tour le gagner.

Veilleur

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Message  géromino Ven 7 Mai 2010 - 16:15

"Moravagine" Le livre de poche (1965) 238 pages

Blaise Cendrars entre en possession de manuscrits ayant appartenu à un certain Raymond-la- science. Ces documents relatent l'épopée de ce Raymond, étudiant en médecine, et d'un schizophrène criminel enfermé en hôpital psychiatrique, qu'il fera évader: Moravagine, descendant d'une dynastie royale Hongroise. Tous les deux vont s'embarquer dans une série d'aventures rocambolesques qui leur fera participer à une tentative d'attentat du Tsar en Russie, des pérégrinations au Mexique et Etats-Unis, une fuite au Vénézuela et un séjour chez les Indiens Jivaros d'Amazonie, puis revenus en France, participer chacun de son côté à la Grande Guerre de 14.

Etonnant roman qui vous emmène aux quatre coins du monde et dans la folie meurtrière d'un héros fou et délirant. A la fois réaliste et complètement farfelu, il vous embarque à la suite de personnages improbables et de situations loufoques (comme lorsqu'ils voyagent dans des tonneaux remplis de choucroute!), mais la magie opère et la richesse d'évocation de Cendrars ainsi que son imagination délirante vous entrainent dans un tourbillon énergique et hallucinant!!
Il semble que Cendrars ait concocté ce héros comme si c'était son double, dans une sorte d'exorcisme à une violence enfouie. (je cite, page 235, où il fait intervenir un certain Dr Ferral: "Vous vous êtes libéré de votre double, alors que la plupart des hommes de lettres restent victimes et prisonniers du leur jusqu'à la mort, ce qu'ils disent être de la fidèlité vis-à-vis de soi-même, alors que c'est neuf fois sur dix un cas typique de possession.")

Je dois dire que j'ai accroché tout de suite à cette histoire fantastique menée tambour battant, où la plume de Cendrars fait des merveilles.

Note 4/5
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Message  géromino Sam 24 Sep 2011 - 14:52

"Bourlinguer" Folio 1990 500 pages

Cendrars nous emmène en voyage, au gré des escales de sa vie, dans les endroits qui ont forgé sont destin. Venise, Naples, Gênes, Hambourg, Paris, etc... Les haltes qu'il relate ici sont des ports, ce n'est sans doute pas un hasard; le bateau, n'est ce pas là le plus beau symbole du voyage, de la liberté, de l'évasion, si chers à l'auteur?
Il nous raconte son enfance, ses parents. Le goût du voyage, il lui est inculqué dès son jeune âge. Sa mère souffre de dépression, mais son père est un inventeur (sans doute trop en avance sur son temps, il rate tout ce qu'il entreprend!) qui a la bougeotte. Ainsi d'Egypte, où il passe une partie de son enfance, il va connaître la Sicile puis l'Allemagne, puis la Russie, le Brésil,etc...
Ici, on ne sait pas tout de lui et de sa vie mouvementée, mais il nous en donne un aperçu qui fourmille d'anecdotes passionnantes, certaines truculentes, d'autres plus sérieuses. Il nous raconte ses aventures, ses passions, ses pensées profondes. Amateur de bonne table et buveur festif, il brûle sa vie et ne semble jamais perdre espoir ni humour. Son insouciance n'a d'égal que que son optimisme inébranlable. "...aussi n'a-t-on pas le droit de jamais désespérer dans aucune des circonstances où le mauvais sort semble vouloir vous emprisonner. Il y a toujours une issue, une chance dernière, une fuite possible, "la belle". La vie c'est un amusement, c'est passionnant."
Son écriture peu paraître lourde, avec des phrases à rallonge, d'une longueur! mais d'une longueur!! Parfois, on suit ses digressions sur des pages où on ne voit pas l'ombre d'un point! Pas facile de s'y retrouver et j'avoue qu'il m'a fallu de l'opiniâtreté pour venir à bout de cette écriture particulière où l'on se perd facilement. Mais au final, je me suis pris au jeu de cette prose parfois confuse mais tellement poëtique et vivante, de cette écriture riche, toute en verve, qui ne lasse jamais.
Il faut lire la description de la bibliothèque de son ami Chadenat, à faire pâlir d'envie tout amoureux des livres. Savoureux.
Note: 5/5

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Message  géromino Lun 7 Avr 2014 - 14:48

"La main coupée"   Folio 2001 450 pages

3 septembre 1914 - Blaise Cendrars s'engage sous un faux nom anglais au 3e Régiment de Marche constitué de volontaires étrangers, Matricule 1529. Il raconte sa guerre à travers les portraits de ses camarades de tranchée, le souvenir de ses "hauts faits", ou de ses démélés avec les autorités militaires. Avec toujours cette impertinence qui caractérise l'écrivain dans toutes les situations, il relate les faits divers de soldats qui s'ennuient au front. Car le quotidien des Poilus n'est pas fait que de mauvais jours. Oui, il y a la boue, la mitraille, le froid, les morts, La Mort... Et Cendrars en parle, bien sûr; mais sans s'attarder sur des scènes d'horreur.

Pour lui, son engagement tient plus d'une folle aventure que d'une pénible obligation; car c'est en aventurier qu'il participe aux combats et sa vision de la guerre est bien loin des récits apocalyptiques que d'autres écrivains ont relatés avec grandeur patriotique et profonde émotion. Lui préfère mettre en avant les activités d'occupation journalière, quand il n'y a rien d'autre à faire qu'à attendre des heures et des heures. S'occuper, ne pas sombrer dans l'ennui; partir en patrouille -quitte à prendre une balle!- vaut mieux que "mourir" d'ennui; voler une barque et partir naviguer dans les marais est préférable à rester oisif, debout dans la boue de la tranchée. Jamais seul, car ses copains sont de tous les coups fûmants. Et la camaraderie prend toute la place dans cette vie de cauchemar et pas une page sans que Cendrars n'évoque ses copains (il refusera d'ailleurs de monter en grade, s'opposant à ses supérieurs, uniquement pour ne pas être séparé de ses "potes").

Sa main coupée? S'il fait quelques allusions à son sujet, il ne décrit jamais l'événement.

Ecrit en 1946. Cendrars rend au tout début du livre un bref hommage à son fils Rémy, pilote de chasse, qui s'est tué le 26 novembre 1945, dans un bête accident d'avion.

Note: 4/5

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Message  géromino Ven 12 Juin 2015 - 7:45

"Emmène-moi au bout du monde!..."   Folio 2013     294 pages


            A soixante dix-neuf ans, Thérèse, une actrice de théâtre excentrique et dévergondée, connaît en même temps la gloire et l'amour de sa vie. Son amour est un légionnaire (un peu brutal!) qui l'emmène au septième ciel comme jamais. L'oeil poché qu'il lui laisse après une nuit d'extase, Thérèse va s'en servir pour peaufiner le maquillage de son nouveau personnage de scène; elle l'entretient, le met en relief, accentue son effet et se construit autour un costume d'une effarante laideur! Quand, à un moment de la pièce (Madame l'Arsouille), elle fait tomber sa robe, alourdie de pierres précieuses, de bijoux, etc... (une fortune qu'elle a empruntés à son amie cul-de-jatte), elle apparaît alors dans sa nudité tragique. C'est le triomphe!
            En parallèle, un patron de bistrot est assassiné. Tout le quartier (troupe théâtrale comprise) va passer la nuit au poste de police pour interrogatoire. Et Thérèse se raconte à la Papayanis, une jeune actrice qui monte, dans des monologues à n'en plus finir, mais tellement savoureux sous la plume de Cendrars. Car il faut dire qu'elle n'a pas la langue dans sa poche et que son vocabulaire est assez sulfureux!
            Plus on avance, plus l'intrigue s'insinue dans des directions farfelues et inattendues, mais qui vont se recouper à un moment ou un autre avec l'histoire générale. A la fin, la vedette est au sommet de sa gloire. Le rideau tombe... Thérèse, qui priait son légionnaire de l'emmener au bout du monde, son dernier voyage la conduira au Père Lachaise.


             Un roman à clefs, riche de la verve de Cendrars et son langage inimitable. Cela se passe dans le Paris d'après-guerre (la 2eme) et on goûte l'atmosphère particulière de l'époque. C'est parfois loufoque, parfois tragique (tragi-comique même) et le rythme est trépidant. Les scènes érotiques (et violentes) dans lesquelles semble se complaire Thérèse (sur les planches comme dans la vie) ont quelque chose d'immoral et de choquant (le livre débute sur la nuit d'amour de Thérèse avec son légionnaire!!). Mais dans le contexte scénique et parfois irréel parce que complètement déjanté, on admet ces écarts indécents, voire dépravés, car il n'y a aucune perversité dans le propos; juste l'idée d'un parler cru et grivois, avec l'argot comme liant exquis.


Note: 4,5/5

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Message  géromino Mar 12 Avr 2016 - 13:46

"D'Oultremer à Indigo"  Folio 1998   268 pages


    Ce livre, que Cendrars promettait à ses lecteurs depuis de nombreuses années, n'a pas eu le succès escompté. Sa sortie eut lieu en 1940, c'était pendant "la drôle de guerre" et les français avaient d'autres préoccupations que de lire les voyages romancées de l'auteur!
     "D'Oultremer à Indigo" est le troisième recueil après "Histoires vraies" et "La vie dangereuse" où Cendrars raconte des histoires sous forme de nouvelles, dont la teneur se voudrait authentique mais dont le fond est probablement fictif, et encore pas complètement (disons arrangé...), sans qu'on sache d'ailleurs en quel endroit! Voici par exemple ce qu'il dit dans la première nouvelle de l'ouvrage "S. E. L'Ambassadeur":                     
     **...Je vais raconter la chose telle qu'elle est arrivée, sans rien exagérer, mais sans rien cacher, aussi drolatique, ou macabre, ou invraisemblable que la mort de mon ami, qui aurait été le premier à en rire dans les mêmes circonstances, puisse paraître à certains, me bornant à situer dans le Sud ce qui s'est passé dans le Nord, à l'Est ce qui est arrivé à l'Ouest, et vice versa, et camouflant, comme toujours dans mes Histoires Vraies, le nom du personnage, mais me mettant nominalement en scène pour garantir l'authenticité de mon récit...**
 
     Il est donc bien difficile de départager le vrai du faux. D'autant plus que l'auteur ne cherche pas une seconde à cacher ses exagérations. Sa méthode consiste à broder autour d'une anecdote, à épaissir un personnage, à enjoliver un fait divers. Ce qui nous donne des histoires narrées à la première personne (pour "garantir l'authenticité"), mais parfois proches de contes ou de fables simplement pour la beauté de l'histoire.


     Dans ces 9 nouvelles (dont 5 regroupées sous un titre "Mes chasses"), entre récit et fiction, Cendrars raconte des personnages, ceux qu'il a rencontrés dans son Utopialand (c'est ainsi qu'il appelle ces contrées au Brésil qu'il a découvertes dans les années 1920/30 et dont il est tombé amoureux), ou que d'autres ont rencontrés pour lui et qu'il enrichit à sa sauce; il raconte des légendes, des fables, qu'on lui a racontées dans les fazendas où il était l'hôte de riches propriétaires; il raconte la forêt, les plantations, les animaux sauvages et ceux de légende. Au départ, il y a toujours une part de vrai, puis ce bluffeur hors pair parvient à nous entraîner dans son univers, dans des aventures fabuleuses, des chasses sensationnelles; il nous noie dans des discours les plus naturels et les plus sincères qui soient pour mieux nous enchanter! On y trouve un "coronel" qui chasse le loup-garou, un boa qui patiemment attend de maigrir suffisamment pour s'évader à travers les barreaux de sa cage; ou encore l'histoire de cet amiral qui cache un grand mystère...


Note: 4/5

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Message  Shan_Ze Jeu 30 Juin 2016 - 22:15

L'or de Blaise Cendrars

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Blaise Cendrars, ça me rappelle le collège où j'ai lu du monde entier, de la poésie, j'avoue que j'en ai peu de souvenirs, ça remonte… L'or, c'est de la histoire de la ruée vers l'Or dans les années 1848 en Californie à travers un homme, le général Johann August Sutter. Je ne connaissais pas du tout cet homme parti de sa Suisse natale pour aller faire fortune aux Etats-Unis. Beaucoup d'énumérations dans ce petit roman biographique, les hommes, les betes, l'argent, comme un compte-rendu très précis de la vie du général suisse. En refermant le livre, on ne peut s'empêcher de plaindre l'homme dont la vie a pris un tel tournant à cause de l'élément rendant fou la plupart des hommes, l'or.
J'ai aimé la façon de traiter le sujet par Blaise Cendrars. Sa bibliographie a l'air varié, un auteur que je relirai.
Note : 4/5
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Message  géromino Dim 15 Oct 2023 - 13:05

"Le lotissement du ciel"  Folio 1996  584 pages 
                 Blaise CENDRARS (Suisse/France) OIP.nqMSyFq5K-aKDOOUhdmCXAAAAA?w=185&h=303&c=7&r=0&o=5&pid=1
                       Dernier volume de la tétralogie: (La main coupée - Bourlinguer - L'homme foudroyé)
                       Trois récits:
       *Le jugement dernier - (18 pages) Cendrars compte éblouir sa "petite fille" (il s'agit de Raymone, l'amour de sa vie), en lui présentant des oiseaux rarissimes qu'il ramène du Brésil. 
       *Le nouveau patron de l'aviation - (220 pages) Lors d'une rencontre entre le père et son fils Rémy (il est pilote d'avion) en 1940, Cendrars tente de convaincre ce dernier de proposer à l'Aviation française un Saint protecteur (comme il y a un Saint Christophe pour les automobilistes). Il se lance dans une biographie méticuleuse et référencée du Saint Joseph de Cupertino (Italie, XVIIe siècle), connu pour ses lévitations acrobatiques (devant témoins!) et pour le premier vol... en marche arrière! Amusant, mais un peu soporifique, il faut admettre. 
       *La Tour Eiffel Sidérale - (300 pages) Cendrars séjourne au Brésil au milieu des les années 20, invité par le propriétaire d'une fazenda perdue au milieu de la jungle: le Morro Azul. Il raconte entre autres histoires et anecdotes, sa découverte du "sac à charbon" (une bizarrerie obscure du ciel qu'on observe à certains endroits au Brésil), la relation amoureuse entre ce riche fazendeiro et l'actrice Sarah Bernhardt, et "s'égare" dans des considérations cosmogoniques et métaphysiques des Lémuriens, le tout enrobé dans ses rêveries vécues au front qui surgissent ici et là comme un fil rouge secondaire. Il faut suivre! 

                           Si vous le lisez sans consulter les notes fin de récit, vous n'y comprendrez pas grand-chose et vous risquez de vite le laisser tomber. Et si vous souhaitez vous y référer scrupuleusement (ce que je me suis efforcé de faire), cela pose encore plus de questions sur le personnage que fût Cendrars que ce que vous n'auriez cru! Car ces annotations apportent un éclairage qui laisse perplexe sur la véracité des propos de l'auteur (qu'il présente comme faits véridiques). 
                            C'est de toute façon une lecture très déroutante: consacrer presque 200 pages à ce St Joseph de Cupertino, c'est beau... Mais on comprend mal ce que vient faire l'étalage de la vie de ce phénomène (et d'une multitude d'autres cas à travers l'Histoire) dans le récit autobiographique (à nuancer) de Cendrars! 
                            L'écriture de Cendrars ici est particulièrement métaphorique et pleine de mystères: des oublis, des contrevérités, des invraisemblances, des faits "arrangés", abondent dans son récit. Raconteur inépuisable d'histoires merveilleuses, enjoliveur de sa propre vie, Cendrars est un créateur d'aventures romanesques incomparable. Cela tient certainement à son style d'écriture (j'ai vu qu'on la qualifiait de "baroque"), mais j'ai l'impression que n'importe quoi qu'écrirait Cendrars me procurerait toujours cette émotion indescriptible: je suis bien quand je lis Cendrars.

Note: 4/5

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