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Pauline MELVILLE (Guyana/Royaume Uni)

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Pauline MELVILLE (Guyana/Royaume Uni) Empty Pauline MELVILLE (Guyana/Royaume Uni)

Message  Aurore Mer 2 Sep 2009 - 6:20

Pauline Melville est écrivain et actrice. Elle est née au Guyana en 1948 d'une mère anglaise et d'un père guyanais. Elle vit actuellement à Londres.

Pauline MELVILLE (Guyana/Royaume Uni) 19411

Elle est apparue dans des films comme Mona Lisa (jouant le rôle de Dawn) ou The long Good Friday (dans le rôle de Dora). Elle a aussi fait des apparitions dans des séries télévisées: dans The Young Ones et Girls on Top.

Son premier recueil de nouvelles, Shape-Shifter (Le jeu des transformations, 1990), une succession de petites histoires, a remporté le Commonwealth Writers Prize (Overall Winner, Best First Book) ainsi que le Guardian Fiction Prize. Le livre consiste en un certain nombre de courtes fictions traitant de la vie post-coloniale dans les Caraïbes, en particulier dans son pays le Guyana avec quelques parallèles avec Londres. Beaucoup de ses personnages issus de ces colonies sont en lutte pour s'intégrer à la vie britannique, pour trouver leur identité, pour se réconcilier avec leur passé et pour échapper à leurs tourments profonds (comme l'indique le titre).
Salman Rushdie a d'ailleurs dit que l'histoire de cette magie des Caraïbes, avec ces va-et-vient vers Londres était lourde de sens, traitée de manière drôle et originale. Melville écrit dans une langue insaisissable comme un caméléon qui se délecte de changer fréquemment de ton.

Son premier roman, The Ventriloquist's Tale (Parole de ventriloque, 1997), a gagné le Whitbread First Novel Award et avait été retenu sur la liste de l'Orange Prize for Fiction. Dans celui-ci elle explore la nature de la fiction et du conte. Elle parle de l'impact des colons Européens sur les Guyanais Amérindiens à travers l'histoire d'un frère et de sa soeur. Rushdie a dit encore "C'est une voix nouvelle et envoûtante qui raconte Parole de ventriloque. L'écriture de Pauline Melville est d'une luxuriance inhabituellement distante, intellectuelle et sensuelle. Narrant une histoire explosive regardée d'un oeil froid, elle a créé un roman éblouissant de vérité. Je crois que c'est un des rares auteurs vraiment originaux à s'imposer ces dernières années."

Son récent recueil de nouvelles, The Migration of Ghosts (La transmigration des âmes, 1998) est un livre de légendes sur le déplacement physique et émotionnel.

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Pauline MELVILLE (Guyana/Royaume Uni) Empty Parole de Ventriloque - Pauline Melville

Message  Aurore Mer 2 Sep 2009 - 7:11

Parole de ventriloque (aussi appelé Le conte du ventriloque)
Editions Zoé, 2002, 419 p.

Pauline MELVILLE (Guyana/Royaume Uni) Ventri10

Avant de donner mon opinion sur ce livre, je vais me baser sur la quatrième de couverture :
Parole de ventriloque est un roman drôle et sensuel, vif et direct, plein des sons et des senteurs, des mythes et des légendes du Guyana. Il rapporte des événements tragiques dus aux oppositions entre la culture amérindienne et les valeurs européennes durant trois générations.
Au centre du récit, la relation incestueuse entre un frère et une sœur, Danny et Béatrice McKinnon, les enfants d'une Indienne wapisiana et d'un libre-penseur écossais. L'histoire atteint son sommet avec l'éclipse de soleil de 1919 qui symbolise le choc des cultures car, selon les mythes indiens, l'inceste est lié aux mouvements du soleil et de la lune. Les Indiens l'admettent sans l'approuver, mais il est prohibé par les "agents civilisateurs", dont le père Napier, un missionnaire jésuite exalté, homosexuel refoulé, qui veut l'anéantissement du couple. Son acharnement déchaînera violences et folies.

C'est donc un récit largement influencé par les phénomènes météorologiques qui prend place ici. L'éclipse est vécue comme un événement funeste, agissant sur les Amérindiens qui sont comme soumis à des légendes héritées et véhiculées de part en part.
Tout est très habilement suggéré, dans un style qui ne permet pas les larmoiements ni le dégoût mais incite à la curiosité et à la découverte approfondie. Car ces mythes amérindiens paraissent en effet bien ancrés et être comme des fatalités autour desquelles les personnages sont tiraillés. On ne peut qu'être désorienté par la force de la nature et par ces significations colportées par les Indiens du Guyana.
Outre le vocabulaire assez incompréhensible pour tout citoyen civilisé, on se prend à imaginer ce que peuvent bien désigner ces mots : waam, kanaïma... Et la vie là-bas semble codifiée car hantée par les traditions.
C'est un paysage en plein coeur de Rupununi qu'il nous est donné de connaître.

J'aime relever des passages qui me paraissent bien plus significatifs que de grands discours :

"Mais évidemment. L'information c'st le nouveau pactole. Vous, une intellectuelle, vous devez savoir ça. La connaissance que j'ai des Indiens est une façon de prendre possession d'eux - je l'admets. Nous leur disputons la possession du territoire intellectuel. Mais c'est mieux que de leur voler leur terre, n'est-ce pas?" (pp. 100-101)

"Après qu'ils eurent mangé, le père Napier insista pour qu'ils disent merci à Dieu. Il expliqua du mieux qu'il put dans son macusi hésitant ce qu'ils étaient censés faire. Titus, le Macusi, prit un air perplexe et s'adressa en wapisiana à Siriko qui à son tour parla aux Taruma. Ce ne fut qu'alors que le père Napier se rappela qu'on lui avait signalé qu'aucune de ces langues ne connaissait le mot "merci". Lorsqu'ils furent enfin tous rassasiés, Titus, pour être aimable, leva la paume de sa main au ciel et dit posément :
- Ca ira comme ça, dieu." (p. 220)

Cette plongée en plein coeur de la civilisation indienne avec tous ces rites m'a plue. J'ai d'autant plus apprécié ce livre au style incisif, qu'on le sent très empreint de respect et de discrétion. Il y a comme une certain noblesse et une grandeur d'âme dans ces Indiens qui nous ouvrent leur village.


4,5/5

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