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Edgar HILSENRATH (Allemagne)

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Message  Parch Jeu 11 Fév 2010 - 19:53

Présentation

Auteur né à Leipzig en 1926.
Juif, il fuit l'Allemagne en 1938 pour la Roumanie. En 1941, il déporté avec sa famille au ghetto de Mogilev-Podolsk.
Après la libération, Hilsenrath se réfugie en Palestine puis émigre aux États-Unis. En 1975, il se réinstalle en Allemagne à Berlin.
De son expérience en Europe Hilsenrath a tiré trois romans : La nuit (1966), Le nazi et le Barbier (1977) et Le Retour au pays de Jossel Wassermann (1993). De son expérience aux États-Unis : Fuck America (1980). Il a aussi publié un roman sur le génocide arménien : Le conte de la Pensée Dernière (1989).

*

Edgar Hilsenrath, Le Retour au pays de Jossel Wassermann, Le livre de poche, 315 pages.

Alors que toute la population du village de Pohodna attend la déportation enfermés dans les wagons d'un train, le rabbin confie au vent l'histoire du Shtetl. Celle-ci s'incarne dans le récit de la famille Wassermann : la première famille juive du village, qui tint du débit de boisson où un jour l'empereur d'Autriche lui-même s'arrêta et s'étouffa avec un hareng, spécialité locale.
A la veille de la guerre, Jossel Wassermann installé à Zurich fait son testament et lègue l'histoire de sa famille. De la fin du XVIIIe siècle au milieu du XXe siècle, il nous dresse ainsi l'histoire de Pohodna, son village d'origine.

La force du roman est de raconter un siècle et demi d'histoire en 300 pages : les histoires sont imbriquées les unes dans les autres sans que cela ne gène la lecture. L'auteur a bien restitué l'esprit d'une confidence sur le lit de mort de Jossel (pauses, explications, redites, etc.).

Ainsi qu'il est noté sur la quatrième de couverture : "A travers les paroles de Jossel, c'est le petit monde juif d'Europe centrale qui reprend vie, avec ses personnages pittoresques - porteurs d'eau, marieuse, traîne-savates, sans oublier le rabbin portant papillotes et caftan noir. Sur près d'un siècle, les histoires s'enchaînent, truculentes, subversives..."

très agréable à lire, le roman constitue je trouve un bon document sur ce qu'étaient les shtetls d'Europe orientale à la veille du génocide. Un témoignage de la culture yiddish (et de son humour) avec laquelle l'auteur a été en contact durant son adolescence dans le ghetto de Mogilev-Podolsk.

Ma note : 4,75/5

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Message  valérie Dim 25 Avr 2010 - 9:39

FUCK AMERICA edtions Attila
présentation de l'éditeur
Bandini,le héro de John Fante,a trouvé son héritier.C'est un branleur.Mais un branleur de génie.
1952.Dans une cafétéria juive à l'angle de Broadway et de la 86 rue,Jacob Bronsky,tout juste
débarqué aux Etats Unis,écrit un roman sur son expérience du ghetto pendant la guerre: Le Branleur!
Au milieu des clodos,des putes,des maquereaux et d'autres paumés,il survit comme il peut,accumulant
les jobs miteux,fantasmant sous la couette sur le cul de la secrétaire de son futur éditeur M. Doublecrum.
L'Amérique, ce "paradis",est une jungle où la valeur d'un homme se juge à don portefeuillet où tout est marchandise:
l'homme,la femme,le sexe,et aussi la littérature.Récit drole et cruelévoquant Roth ou Bukowski,Fuck America est en
grande partie autobiographique.

Un roman qui raconte la survie et le désespoir aves beaucoup de crudité ,d'ironie et d'humour.
J'ai beaucoup aimé 4,5/5.
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Message  Shan_Ze Lun 26 Avr 2010 - 7:53

Merci Valérie ! Tu me donnes encore plus envie de le lire ! Je le note pour un emprunt prochain après toutes mes lectures prévues... J'attends avec impatience ton avis sur son autre livre ! Edgar HILSENRATH (Allemagne) Icon_smile
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Message  Shan_Ze Lun 29 Nov 2010 - 20:10

Fuck America d'Edgar Hilsenrath
(Attila, 290 pages)

Edgar HILSENRATH (Allemagne) 518xCPL5SZL._SL160_AA160_

Jacob Bronsky est un immigré, il vient d'Allemagne à la fin de la seconde guerre mondiale. Cette guerre l'a marqué, il veut écrire son histoire mais pour l'instant, sa mémoire n'est qu'un trou. Malheureusement, une obsession le détourne parfois du droit chemin, les femmes. Il nous raconte ses déboires à la recherche de l'inspiration de l'argent qui lui permet de vivre. Il essaiera plusieurs petits boulots et quelques astuces qui lui permettront de vivoter tant bien que mal...

Un curieux roman ! Les dialogues sont simples et drôles, les différents moyens de pouvoir manger à sa faim racontés de façon hilarante et ses fantasmes tout simplement désopilants ! Un livre qui se dévore même si j'ai eu du mal à comprendre le personnage mais difficile aussi sans avoir vécu ce qu'il a vécu. En effet, ce roman est en partie autobiographique (comme il le précise à la fin) et avec cette guerre, il a perdu "une partie de lui". La scène avec l'Américaine à la fin calme un peu le jeu, pour pourvoir ouvrir sur le passé de Jacob et comprendre un peu mieux le personnage.

Très drôle mais aussi émouvant et triste, Edgar Hilsenrath à sa façon, montre comment cette guerre l'a touché.

Note : 4.5/5
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Message  lalyre Dim 8 Jan 2012 - 9:20


]Nuit

Edgar Hilsenrath

Editions Attila Janvier 2011

535 pages

Edgar HILSENRATH (Allemagne) 51rcxl11

4ème de couverture
1941. C'est la nuit permanente sur le ghetto de Prokov. Au fil des jours, dans un décor apocalyptique, Ranek lutte pour sa survie. Réduits à des ombres, comme s'ils n'avaient plus ni âme ni corps, les personnages baignent dans le brouillard. Pourtant, malgré le froid et la faim, les scènes d'amour hâtives, de pudeur ou d'accouchement au milieu du ghetto montrent que, même plongée dans l'horreur, l ...
'humanité s'accroche. Grande fresque de la cruauté et du grotesque, Nuit est le point de départ de l'oeuvre d'Hilsenrath. Resté occulté en Allemagne près de 20 ans, il est aujourd'hui considéré comme son chef d'oeuvre.

Petit résumé

Dans ce livre, l’auteur semble s’être libéré de son expérience du ghetto. Les personnages sont des ombres, comme s’il n’avait plus ni corps, ni âme. C’est avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir que tout commence, les juifs sont déportés de la Roumanie dans des wagons à bestiaux, ils vont se retrouver à Mogilef-Podolsk qui est une ville quasiment détruite par les bombardements. L’histoire se situe pendant la guerre 1940-45, dans le ghetto la vie de ces misérables est horrible, pour survivre et se faire une place pour la nuit, arriver à se coucher tête-bêche, il faut faire du troc, ne serait-ce que quelques épluchures de pomme de terre pour faire ce qu’ils appellent une soupe, encore faut-il pouvoir les cuire, sinon ils les mangent crues. Le typhus, la famine et la maladie les déciment, dans ce qu’ils nomment l’asile de nuit, la place d’un mort est très vite prise d’assaut, car pas question d’être dehors la nuit, des rafles ont lieu et ceux qui sont pris disparaissent. Ranek est débrouillard, il n’hésite pas à prendre le chapeau à un homme mort dans la rue, avec un complice, il arrache les dents en or à un autre pour pouvoir manger un quignon de pain séché ou quelques fèves.

Mon avis

C’est un livre ou le grotesque, la satyre et le burlesque efface un peu l’horreur et pourtant je n’ai pas passé un seul mot. Réellement accrochée par le style de cette histoire inspirée par le vécu de l’auteur dans le ghetto. Plusieurs fois choquée par certains mots ou faits qui malgré moi m’ont entrainée avec tous ces gens malades ou mourant. Tout de même une mise en garde s’impose, je dirais que le livre pourrait déranger les personnes sensibles. Personnellement je suis contente de l’avoir lu, ce ne sera pas un coup de cœur mais 4,5/5 ce qui n’est pas mal pour un tel livre.
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Message  géromino Jeu 5 Mai 2016 - 16:29

"Le nazi et le barbier"      Points 2012   490 pages 


                          Un jour de mai 1907, Max Schulz, enfant bâtard issu d'une famille aryenne "à l'arbre généalogique certifié conforme" et Itzig Filkenstein, fils de parents juifs, Chaïm et Sarah Filkenstein, naissent à quelques minutes d'intervalle. Ils vont grandir ensemble, fréquenter les mêmes écoles, partager les mêmes passions, travailler dans le même salon de coiffure "L'Homme du Monde", appartenant à Chaïm Filkenstein, rival d'un autre salon de coiffure situé de l'autre côté de la rue, appartenant au beau-père de Max Schulz. 
                          Mais dans les années 30, la montée irrésistible du parti nazi attise la haine envers les juifs. Emportés par le tourbillon de l'Allemagne Nouvelle, Max Schulz et son beau-père tabassent les Filkenstein et détruisent leur salon de coiffure. Max s'engage dans la SS; la guerre l'enverra sur le front russe, puis en Pologne, où il participera à l'extermination de milliers de juifs dans un camp. Après l'effondrement du Reich, recherché en tant que génocidaire, il ne doit son salut qu'à son changement d'identité. Le voici Itzig Filkenstein, rescapé des camps de la mort, en route vers ce nouvel état en train de s'ériger: Israël. Il va devoir penser, vivre, prier comme un juif, se fondre dans la société juive des premiers colons, participer à des actions de guerre (d'abord contre les Anglais, puis contre les pays arabes limitrophes sitôt la déclaration officielle de la création de l'état d'Israël), se battre pour son nouveau pays, lui qui a assassiné tant et tant d'hommes, de femmes et d'enfants juifs. Et il le fera avec coeur et conviction.


                          En règle générale, il ne viendrait pas à l'esprit qu'évoquer l'Holocauste puisse prêter à rire. Pourtant dans son livre, Hilsenrath utilise un humour décapant et réalise le tour de force de faire rire avec un sujet aussi grave. Oui, rire! Même si certains passages sont assez pénibles (forcément, ils parlent d'exécutions de masse), on reçoit la satire avec tellement de détachement et de légèreté, que la gravité du propos est noyée dans un bain sarcastique et burlesque. Et, comme pour détourner notre attention de la barbarie et de la cruauté des faits, Hilsenrath en rajoute une couche en truffant son roman d'aventures salaces, plutôt osées, qu'on ne s'attend pas à trouver dans un pareil livre! 
                          Hilsenrath ne semble pas porter de jugement sur son personnage (héros?) de Max Schulz: citoyen allemnand, il s'est laissé berner par les paroles fielleuses d'Hitler, comme tant d'autres. Est-ce que la métamorphose d'un Aryen pure souche, génocidaire de bonne volonté, en un juif convaincu, patriote de la première heure, suffit à absoudre ses fautes et tirer un trait sur le passé...? Ne pas rater les deux dernières pages, où Max Schulz/Itzig Finkelstein parait devant Dieu. 
                          Il faut savourer ce roman à l'ironie grinçante, aux passages burlesques, aux petites perles d'humour corrosif! 
                          C'est cru, féroce, drôle!


Note: 5/5  coeur

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Message  Cyrielle Jeu 5 Mai 2016 - 18:33

L'histoire à l'air géniale. Je note. 

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Message  Awara Jeu 5 Mai 2016 - 21:41

C'est une écriture qui décoiffe!

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Message  géromino Mer 15 Juin 2016 - 8:42

"Le conte de la dernière pensée"  éd. Le Tripode 2015  556 pages


                Thovma Khatisian est sur le point de mourir. Des pensées s'imposent à lui sous la forme d'un conteur -Meddah- qui va lui remémorer les premiers instants de sa vie et, remontant dans le passé, raconter l'histoire de sa famille. Sa mère le met au monde alors qu'elle marche dans le désert, comme des milliers d'arméniens, tournant en rond vers une destination inconnue, mais vers une mort certaine. 
                 Car en cette année 1915, les autorités turques ont décidé d'en finir avec la minorité arménienne. Accusés des pires méfaits, d'être à l'origine de tous les maux du peuple turc, de mener une conspiration internationale envers le régime, d'avoir trahi, d'avoir déserté, les arméniens seront fusillés, sabrés, décapités, condamnés à la déportation et trainés dans le désert, sans but, sans vivres, sans eau, jusqu'à l'épuisement. Jusqu'à l'extermination.


                Hilsenrath (qui n'est pas arménien) raconte, avec cette façon d'écrire qui n'appartient qu'à lui, l'histoire de ce génocide inqualifiable, perpétré par les turcs envers la population arménienne. Par le passé, des massacres avaient d'ailleurs déjà eu lieu, mais jamais avec autant de planification, de cynisme et de mauvaise foi. Les moyens mis en oeuvre sont démesurés; on fait appel à l'armée, aux gendarmes, mais aussi, on libère des criminels, des assassins -turcs- pour aider à la besogne, en leur promettant d'effacer leurs peines de prison, on compte aussi sur les féroces kurdes qui se paieront sur le pillage des biens des arméniens. Horrible.


                Mais Hilsenrath, avec un humour décapant et décalé, fait de cet horreur un conte original, instructif (on y apprend l'Histoire), à l'ironie mordante. C'est drôle, on rit, on sourit, on s'esclaffe!! Vraiment!  Mais la dénonciation est féroce, il ne ménage pas les autorités responsables des atrocités commises. La tournure du récit est cynique, et sa portée en est d'autant plus percutante.


                 Au-delà de l'hommage rendu aux milliers de victimes, Hilsenrath brosse une fresque familiale qui nous projette jusqu'au milieu du XIXe siècle, mettant en scène parents et grands-parents de Thovma. Ce retour en arrière permet de mieux cerner ce que les gouvernements turcs voyaient comme "le problème arménien". A travers le conteur, on découvre ce peuple dans ses moeurs profondes, ses traditions ancestrales, ses légendes anciennes. 


 Extrait:
...         Ceux qui survivront...ceux qui n'auront pas voulu renoncer à la vie et s'y seront cramponné en dépit du bon sens..., on les poussera en plein désert, à pied, sans eau et sans nourriture. Certains parviendront en lieu et place, je veux dire les plus résistants. Nous les accueillerons dans des camps remarquablement organisés, afin que la presse ne puisse pas nous taxer d'imprévoyance, ou même nous accuser d'avoir eu un autre but que le simple transfert de population. Car un transfert de population en bonne et due forme doit avoir normalement pour but la réinstallation de la population transférée, sa resédentarisation. Il s'agira en somme d'un transfert suivi d'une resédentarisation de cette racaille, pour des raisons stratégiques, loin du front. Mais là-bas, dans les camps d'accueil, il n'y aura rien à manger pour les internés, parce que nous sommes en guerre et n'avons nous-mêmes pas grand chose à nous mettre sous la dent. La presse comprendra cela... et les consulats aussi, ceux de nos alliés comme ceux des pays neutres. Mais à la fin de la guerre, il ne restera pas un seul représentant de ce ramassis de traîtres. 
         _ Il n'y aura donc plus de problème arménien en Anatolie?
         _ C'est cela même
         _Parce qu'il n'y aura plus d'arméniens? 
         _Exactement.     .....


Note: 5/5  coeur

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Message  Awara Mer 15 Juin 2016 - 9:18

Très belle critique et très juste, Géromino

Je n'ai rien à ajouter et j'apprécie beaucoup la citation que tu as choisie.

Moi aussi coeur et 5/5

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Message  Réaliste-romantique Mer 14 Sep 2016 - 23:59

Fuck America

Jacob Bronsky émigre aux États-Unis dans les années cinquante. Juif allemand, il a survécu à la guerre en se cachant. Son père a fait une demande d’émigration en 1938, mais le consulat l’a rejeté à cause des quotas. Bronsky est maintenant Américain, mais il éprouve un fort ressentiment pour ce pays qui a gardé ses portes fermées au pire moment de l’Histoire. Il survie plutôt que vivre : il glande, il magouille une peu, il est UN BRANLEUR, tel le titre du livre qu’il tente d’écrire.
 
Le livre est fortement autobiographique. Pendant un peu plus de deux cent pages, il s’agit surtout d’un récit d’un immigrant qui demeure en marge de la bonne société. Il fréquente d’autres immigrants, reluquent les femmes américaines, cherchent à avoir juste assez d’argent pour continuer à écrire. Le style est coup de poing, avec des mots en majuscules gras. Le texte est critique de la position isolationniste des États-Unis au début de la guerre. Le texte me faisait penser au Philip Roth du début (Good Bye Colombus), mais en plus frappant. Et dans les quarante dernières pages, le narrateur raconte son expérience de la guerre.
   
4/5

RR
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Message  Réaliste-romantique Lun 17 Oct 2016 - 23:50

Le retour au pays de Jossel Wassermann

Jossel Wassermann s’éteint en Suisse le 31 août 1939, la veille du déclenchement de la Deuxième guerre mondiale. Il veut que son corps soit enterré dans son village natal de Pohodna, en Bucovine. Cette région est à proximité de la Roumanie, de la Pologne, de l’Autriche et d’autres; elle change donc souvent de nationalité au cours des derniers siècles. Jossel Wasserman raconte la vie de ses ancêtres, entre autre comment sa grand-mère sauva l’empereur autrichien, raison pour laquelle il accorda plus de droits aux Juifs dans son royaume.
 
Ce livre est un mélange d’Histoire et de burlesque (par exemple le début tourne autour d’une histoire de pet, alors que les Juifs du village sont enfermés dans des wagons à bestiaux sur une voie de garage). Il y a certaines portions qui m’ont intéressé, mais généralement je me suis ennuyé. Hilsenrath utilise beaucoup de dialogues impertinents, donc si on n’est pas fortement intéressé par l’intrigue, on décroche. Je vais quand même essayer un autre de ses livres, mais j’ai une petite crainte, car Hilsenrath a un style verbeux.
 
2,5/5

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Message  kattylou Mer 19 Oct 2016 - 18:23

J'ai trouvé qu'il n'y avait justement pas d'histoire. Je suis restée bloquée à la page 73..

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Message  lalyre Mer 19 Oct 2016 - 20:17

Je me souviens que j'avais commencé à lire ce livre il y a au moins 5 ans et j'avais abandonné, je ne me souviens plus de la raison, je pense que cet auteur est difficile à lire.
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Message  géromino Sam 29 Oct 2016 - 9:56

"Nuit"  Attila 2012  555 pages
  
          Prokov, Ukraine, mars 1942              A la suite de l'entrée en Ukraine des troupes nazies, les autorités roumaines administrent cette partie du pays et utilisent les mêmes méthodes anti-juives que les allemands (ghettos, déportations, etc...). Prokov devient un ghetto où s'entassent des milliers de juifs bientôt privés de toute ressource alimentaire ou de première nécessité.
          Tout le temps que dure une journée, deux choses primordiales hantent chaque individu: trouver un toit pour la nuit (afin d'éviter les rafles, qui mènent inévitablement à la déportation), et se procurer n'importe quoi qui puisse se manger. Il n'y a plus de loi, que celle du ghetto. Cette loi stipule que seul le plus fort ou le plus débrouillard a des chances de survivre. 
           Ranek n'est certainement pas le plus fort, mais il est très débrouillard. Magouilleur sans beaucoup de scrupules, il est toujours à l'affût. Il tire parti de rapines ou de récupérations pour "améliorer" son ordinaire. Il n'hésite pas à dépouiller un cadavre (en cela, il n'est guère original, tout le monde le fait!) afin de récupérer, un vêtement -même usé-, une paire de chaussures -même trouées. Une guenille, un sac vide, peut représenter une monnaie d'échange précieuse qu'on pourra troquer contre un quignon de pain rassi, quelques pommes de terre peu ragoûtantes ou une poignée de maïs à moitié moisi. 
            Dans le ghetto, les gens meurent par milliers, de faim, de maladie (le typhus fait des ravages), d'épuisement. 
            Les plus élémentaires repères d'Humanité disparaissent rapidement. La solidarité n'existe plus, ou n'est jamais gratuite; d'abord survivre soi-même. La faim rend fou, tourne l'esprit, torture l'âme. Ranek n'échappe pas à cet état de délabrement autant physique que mental. Aurait-il un bon fond? Peut-être. Mais la nécessité dicte son comportement; les sentiments passent au second plan. Pourtant, des sentiments, il en a encore pour Deborah, sa belle-soeur, qu'il tentera de préserver jusqu'au bout de la misère abjecte dans laquelle ils baignent. Deborah, peut-être le seul être en qui il subsiste encore un soupçon d'Humanité.


             C'est le troisième livre d'Hilsenrath que je lis. Si les deux premiers ("Le conte de la pensée dernière" et "Le nazi et le barbier") m'ont fait rire ou sourire malgré la gravité des sujets traités, c'est parce que Hilsenrath se servait de l'humour et de l'ironie pour mieux faire passer ses récits. Ici, pas d'humour, pas d'ironie, et il faut s'accrocher pour surmonter quelques moments horribles. Une réalité crue, servie par un texte implacable de clarté. La mort, la vraie, en toile de fond, lugubre, tellement omniprésente, que comme chaque individu du livre, le lecteur parviendrait presque à s'habituer à sa présence: la mort, quoi de plus banal, quand on butte sur des cadavres tombés à même le trottoir, sans que personne ne daigne se charger d'eux; la misère, cruelle, de celle qui rend les gens abominablement inhumains; la peur, quotidienne: de ne pas trouver d'abri, à manger, peur de se faire voler son maigre bien, peur de la police, de la déportation. Des mots reviennent dans les dialogues: "ricana-t-il", "croassa-t-elle", "gloussa-t-il"... rehaussant le côté sarcastique voire méprisant qu'ont certains personnages à l'égard des autres. Privé de tout, l'Humain devient mauvais.
              Le livre se termine sur une note qui se veut optimiste: Deborah tient à garder à tout prix le bébé qu'on lui a confié lorsque ses parents sont morts. L'Espoir; un terme qui n'avait pas encore eu sa place dans le livre.
              
A noter: Hilsenrath aura mis douze ans pour écrire "Nuit". En 1958, aux Etats-Unis, il termine la première version qu'il appelle "L'asile de nuit"; mais il ne trouvera pas d'éditeur. En 1964, en Allemagne, les éditions Kindler publient 1200 ouvrages (la moitié destinée à la presse): le livre est épuisé en six mois. Mais pour éviter les réactions hostiles, "Nuit" ne sera pas réimprimé. Ce n'est qu'en 1966 que Hilsenrath sera édité aux USA, chez Doubleday; le succès est immédiat et gagne l'Europe. Il ne sera publié en Allemagne qu'en 1978, un an après qu'un éditeur allemand ait édité son second livre, "Le nazi et le barbier". 


Note:  5/5

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Message  Awara Sam 29 Oct 2016 - 17:01

Je ne connaissais pas ce titre d'Hilsenrath... Je crois qu'il vaut mieux le lire quand on n'a pas le moral dans les chaussettes...

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Message  géromino Dim 30 Oct 2016 - 7:41

Tu as raison Awara; c'est un lire très sombre, très dur, mais vrai. Hilsenrath s'est rappelé sa vie dans un ghetto (je ne sais plus où) avec sa famille. L'humanité semble avoir touché le fond...

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Message  Réaliste-romantique Sam 12 Nov 2016 - 1:22

La Nazi et le Barbier
   
Dans une petite ville allemande, dans les années 30, les jeunes Max Schulz et Itzig Finkelstein sont inséparables. Les deux apprennent le métier de coiffeurs de leur père, mais la montée du fascisme va les opposer : Max est fasciné par le leadeur tandis que Itzig souffre des persécutions antisémites. Au moment de la guerre, Max s’engage chez les SS. À cause d’une blessure au combat, il sera rapatrié à l’arrière et  dirigera un camp d’extermination en Pologne. À la libération, il réussi à s’enfuit, mais comment survivre lorsqu’on est recherché? Max profite de son apparence typiquement juive et de tout ce qu’il a appris chez Itzig enfant : il se fait passer pour un survivant juif. Il embrassera cette nouvelle identité au point d’émigrer en Palestine et de se battre pour la création et la défense d’Israël. Le livre se prolonge jusque dans les années 60.
 
Hilsenrath a composé un récit grotesque sur la shoah, le ton est irrespectueux et l’histoire dérangeante (quoique possible). Le lecteur se demande si le personnage intègre sa nouvelle identité au point de croire en sa nouvelle mission ou bien s’il jouit de l’ironie de la situation et qu’il l’a pousse à l’extrême? Bien que j’aimais les réflexions, le rythme du récit et l’ironie de la situation, j’avais hâte de terminer cette lecture. Je crois que c’est le ton et le contenu qui, bien que je croie que l’on peut écrire sur tout, me dérangeait. C’est toutefois un point en faveur de ce livre : il brasse les idées et questionne les consensus (et on a longtemps refusé sa publication en Allemagne).
 
Je crois que c’est un bon livre pour découvrir Hilsenrath, mais n’attendez pas un récit classique de survivant de l’Holocauste.
 
4/5

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Message  Pistoufle Mar 15 Nov 2016 - 9:40

Le nazi et le barbier


Edgar HILSENRATH (Allemagne) 145269

Mon avis : un curieux roman, dont je me souviendrai ! Edgar Hilsenrath nous raconte l'histoire de Max Shultz (alias Itzig Finkelstein) un génocidaire allemand de ses premières années jusqu'à sa mort. Cette histoire est rocambolesque, complètement amorale, cynique, dérangeante, mais écrite avec tellement d'humour et de finesse que j'ai totalement adhéré, dès les premières pages. La fin m'a beaucoup plue, l'auteur soigne ses effets et ne néglige aucun passage de son roman. J'ai donc beaucoup aimé car c'est un sujet classique mais traité avec beaucoup d'originalité (et de provocation ?) et bien écrite à mon goût. Quelques longueurs sur la fin ne me font pas donner la note maximale, mais je recommande fortement ce roman.

Ma note : 4,25/5
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Message  Shan_Ze Mar 6 Déc 2016 - 22:13

Orgasme à Moscou d'Edgar Hilsenrath
Edgar HILSENRATH (Allemagne) Sm_cvt_Orgasme-a-Moscou_3916
Un scénario complétement farfelu ! Ou comment un simple orgasme déclenche une histoire incroyable… Anna Maria, l’unique fille chérie de Pepperoni, le chef de la mafia américaine, se retrouve enceinte après un voyage à Moscou. Ce dernier va tout mettre en œuvre pour éviter le déshonneur de la famille.
J’avais déjà lu Fuck America, l’humour était présent aussi, ici, il est carrément déjanté. Pepperoni engage S.K. Lopp, un professionnel spécialisé dans le passage de frontières. Mais les complications arrivent, une autre personne prend le relais… Jeux de mots sur les personnages principaux, dialogues répétitifs, scènes de sexe à gogo (sans que ça soit déplacé) … Hilsenrath se moque beaucoup des terroristes, des communistes ou de la mafia, personne n’est à l’abri de la raillerie. Les traits de caractère des personnages sont poussés à l’extrême (obésité de la mère d’Anna Maria, troubles sexuels pour S.K. Lopp…) et malgré tout, l’auteur fait une belle peinture de l’époque. Les dessins sont très carrés mais complètent bien le texte. Edgar Hilsenrath a écrit cette histoire en six jours sur commande, bel exercice de style ! Si vous aimez les fictions un peu déjantées, vous apprécierez Orgasme à Moscou.

Note : 4.75 /5
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Message  cookie610 Lun 12 Déc 2016 - 19:29

Le nazi et le barbier
 
Note : 3.75/5
 
Résumé : Max Shultz est un génocidaire allemand de la première heure. A la fin de la seconde guerre mondiale, sentant le vent tourné, il prend l’identité d’Itzig Finkelstein, son voisin d’enfance, un juif dont le père barbier lui a appris le métier. Sous sa nouvelle identité, il rejoint la Terre sacré d’Israël et devient un membre actif de la communauté juive.
 
Critique : Un roman très particulier dont on se souvient longtemps je pense. L’auteur nous retrace l’histoire de Max de sa « tendre » enfance à ses vieux jours. Le ton est donné dès les premières pages : c’est cynique, dérangeant, acide et amoral, avec une énorme dose d’humour noir bien provocant. C’est à des années lumières de ce qu’on peut lire comme livres sur la Seconde Guerre Mondiale ou sur la Shoah. On embarque facilement dès les premières pages mais le ton et le coté rocambolesque fait que ça s’essouffle au bout d’un moment. J’ai moins apprécié la partie que se passe en Israël que les premiers chapitres qui se passent en Allemagne. Max est un personnage difficile à cerner. On ne sait pas trop s’il se convainc vraiment de sa mission ou s’il est conscient de jouer un rôle. Par contre, j’avais hâte de savoir comment le livre se terminait et je dois dire que le dernier chapitre est savoureux, largement à la hauteur. Bref, une découverte intéressante. Il faudra lire un autre livre de cet auteur pour me faire une idée plus précise de son travail.
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Message  Dkois Sam 13 Oct 2018 - 11:51

LE NAZI ET LE BARBIER
Edgar HILSENRATH
POINTS 480 Pages
 
Résumé (4° de couverture)

C'est mon histoire. Moi, Itzig Finkelstein alias Max Schulz, fils bâtard mais aryen pure souche, génocidaire nazi reconverti. En Juif, plus précisément. Une métamorphose. Un SS devenu barbier, en Israël ! Et sioniste fanatique par-dessus le marché. Ouais, installé en Terre promise comme chez moi, combattant pour la liberté du peuple élu. Voilà l'affaire. Mais laissez-moi vous raconter en détail.


Mon avis


Le juge : Accusé levez-vous. Edgar Hilsenrath, né en 1926 en Allemagne, êtes accusé de provocation littéraire. Votre roman « Le nazi et le barbier » est considéré, par certains lecteurs, comme un blasphème à la cause Juive pendant la seconde guerre mondiale.

L’avocat de la défense, maitre Dkois : Monsieur le Juge, que mon client, ici absent,  ait recherché à provoquer, c’est un fait.  Le but est atteint, et c’est tant mieux !!!!

La juge : Que voulez-vous dire par là ? Car peut-on évoquer un cataclysme humain tel que l’extermination du peuple juif avec la légèreté que Monsieur Hilsenrath utilise dans son roman ? Certains des plaignants utilisent les qualificatifs de burlesque, de comique… de distrayant !!! Drôle de façon de faire l’histoire, ne trouvez-vous pas ?

L’avocat : Je voudrais d’abord rappeler que Monsieur Hilsenrath a la légitimité pour lui. Personnellement Juif Allemand, il a souffert en premier lieu de l’histoire. Sa famille a fui l’Allemagne nazie et après un long exode à travers l’Europe a trouvé « refuge » dans un ghetto en Roumanie. Il fut donc un observateur des mieux placés pour en parler. Il a choisi d’en parler à sa façon.

Le juge : Au risque de choquer ?

L’avocat : Mieux. Dans le but de choquer. Premièrement, pourriez-vous me citer une œuvre littéraire narrant cette triste page de l’histoire du côté des bourreaux ? Je n’en connais pas personnellement. Monsieur Hilsenrath a créé le personnage de Max Schultz pour témoigner à partir d'un angle inhabituel. Pas celui d'une victime, non. Celui d'un tortionnaire. Avouez que l’exercice n’était pas facile.

Le juge : Je vous l’accorde.

L’avocat : Deuxièmement, quel est le but pour un écrivain ? Interpeler !!!
N’avez-vous pas été vous-même interpelé à la lecture de ce livre ? N’en avez-vous pas retenu l’essentiel ? Pourquoi ? Par quoi ? Par l’ironie et l’autodérision. En résumé : Par le style littéraire mis au service du pouvoir de dénonciation. Dénoncer la barbarie nazie était son but. But atteint. Non ?

Le juge : mmm…

L’avocat : … Et ce n’est pas tout : Le scénario !!! Avez-vous déjà lu un roman d’une originalité si rocambolesque. Un homme génocidaire du peuple Juif qui finit défenseur de l’état d’Israël ??
Rocambolesque mais historique. Et réaliste des futurs problèmes politiques de cette région du monde.
Historique, politique, humaniste pour le fond. Comique, burlesque, immoral, épique pour la forme. Ce roman, n’en déplaise à certains, a atteint son but. C’est un grand roman. Je réclame à ce titre la relaxe de mon client.

Le juge : Accordé !!!... Et si vous aviez à lui accorder une note ?

L’avocat : 4/5

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Message  géromino Sam 13 Oct 2018 - 13:21

 Bravo pour l'exercice très original Dkois!!! Et de plus, largement convaincant!

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Message  Dkois Mar 22 Jan 2019 - 17:25

FUCK AMERICA
Edgar HILSENRATH
Points 281 Pages
 
Résumé (source éditeur)


Tout juste débarqué aux Etats-Unis, Jacob Bronsky erre dans le New York miteux des années 1950, parmi les dodos et les putes. L'Américan Way of Life ? Comprend pas. Le rêve américain ? Encore moins. Enchaînant les jobs minables, Jakob Bronsky n'a que deux obsessions : soulager son sexe et écrire un roman sur son expérience des ghettos juifs. Un futur best-seller à coup sûr ! Situations loufoques. Dialogues déjantés. et humour vache à faire pâlir les bien-pensants. Un OVNI littéraire doué de malin plaisir, qui bouscule la narration et les idées convenues.
 
Mon avis
 
  En découvrant Edgard Hilsenrath avec « Le nazi et le barbier », j’avais été surpris (tout en l’appréciant), le ton anticonformiste de cet auteur pour évoquer l’extermination Juive par les nazis. Lui-même étant Juif et concerné directement par cette triste période de notre histoire, était en droit de nous la raconter à sa façon. Le but final d’un écrivain, n’est-il pas interpeller les consciences, quelle qu’en soit la manière ?
 
Avec ce « Fuck America », c’est avec une provocation sans égale qu’il règle ses comptes avec sa vie d’immigré Juif dans les Etats-Unis d’Amérique d’après-guerre.
 
Pour faire court voici quelques qualificatifs qui peuvent rendre compte de ce livre : Provocateur, original, grossier, efficace, sarcastique, réaliste, impudique, utile, délirant, revanchard, choquant, historique, censurable … Si ces qualificatifs correspondent à vos plaisirs de lecture, alors foncez !!! Si non ? Foncez qu'en même !!!
 
Voici du Charles Bukowski avec la gravité de l’histoire en plus !!!!
 
Je le prêterai bien à ma maman, mais…bon. Elle est plus habituée à Philippe Claudel !!!!
 
Ma note 4 / 5

Dkois

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Message  géromino Mar 22 Jan 2019 - 18:03

Ah oui, quand même... Shocked ! Donc lecture à envisager, quoi!

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