Albert LONDRES (France)
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Albert LONDRES (France)
Albert Londres est un journaliste et écrivain français, né en 1884 et décédé lors du naufrage du Georges Philippar, dans l'océan Indien, en 1932.
Il a été correspondant de guerre pendant la Première guerre mondiale, et il a beaucoup voyagé en Europe du sud-est durant cette période. En 1920, il parvient à entrer en Union soviétique et décrit le régime bolchévique naissant et les souffrances du peuple russe. Il se rend ensuite dans divers pays d'Asie. C'est un reporter engagé, qui dénonce ce qu'il voit, par exemple les bagnes de Guyane, où il se rend en 1923.
Il meurt dans l'incendie du Georges Philippar alors qu'il rentrait de Chine avec vraisemblablement un nouveau reportage virulent dans ses valises.
Il a été correspondant de guerre pendant la Première guerre mondiale, et il a beaucoup voyagé en Europe du sud-est durant cette période. En 1920, il parvient à entrer en Union soviétique et décrit le régime bolchévique naissant et les souffrances du peuple russe. Il se rend ensuite dans divers pays d'Asie. C'est un reporter engagé, qui dénonce ce qu'il voit, par exemple les bagnes de Guyane, où il se rend en 1923.
Il meurt dans l'incendie du Georges Philippar alors qu'il rentrait de Chine avec vraisemblablement un nouveau reportage virulent dans ses valises.
Textes d'Albert Londres :
- Visions orientales (1902), coll. « Motifs », Le serpent à plumes, 2002
- Contre le bourrage de crâne (1917-1918), Arléa, 1993
- Dans la Russie des Soviets (1920), Arléa, 1993
- La Chine en folie (1922), coll. « Motifs », Le serpent à plumes, 1997
- Au bagne (1923), coll. « Motifs », Le serpent à plumes, 2002. Première publication dans Le Petit Parisien en août-septembre 1923
- Dante n'avait rien vu (1924), Arléa, 1997 ; coll. « Motifs », Le serpent à plumes, 1999
- Les Forçats de la route ou Tour de France, tour de souffrance (1924), coll. « Motifs », Le serpent à plumes, 1996
- Chez les fous (1925), coll. « Motifs », Le serpent à plumes, 1999
- Le Chemin de Buenos Aires (1927), coll. « Motifs », Le serpent à plumes, 2005
- Marseille, porte du sud (1927), coll. « Motifs », Le serpent à plumes, 1999
- L'Homme qui s'évada (1928), coll. « Motifs », Le serpent à plumes, 2002
- Terre d'ébène (1929), coll. « Motifs », Le serpent à plumes, 1994
- Le Juif errant est arrivé (1930), coll. « Motifs », Le serpent à plumes, 1998
- Pêcheurs de perles (1931), coll. « Motifs », Le serpent à plumes, 2001
- Les Comitadjis (1932), coll. « Motifs », Le serpent à plumes, 1997
- La Guerre à Shanghai (1932), coll. « Arléa Poche », Arléa, 2008
- Œuvres complètes, Arléa, 2008
- Câbles & Reportages, Arléa, 2008
Ysla- Nombre de messages : 1800
Location : France
Date d'inscription : 23/12/2008
Re: Albert LONDRES (France)
Je vous livre ci-dessous une petite critique en retard. Il y a longtemps que je voulais lire quelque chose d'Albert Londres et je suis tombée un jour sur un de ses livres à Emmaüs.
LES COMITADJIS
Le serpent à plumes, 192p. Première publication : 1932
Résumé : Il s'agit d'une série d'articles sur le phénomène des Comitadjis dans les Balkans, dans les années 1920-1930. Albert Londres s'est rendu en Bulgarie et a cherché à rencontrer le chef de l'ORIM : Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne, une association clandestine d'opposants (à l'époque, la Macédoine n'est pas indépendante, mais partagée entre la Grèce, la Bulgarie et la Serbie). Albert Londres nous retrace dans ses articles l'origine de l'ORIM, ses combats, ses leaders. Il nous parle de sa "visite" de l'antre de l'ORIM ou encore celle des villes et villages macédoniens où sont "recrutés" les membres de l'organisation. Il détaille aussi un point important : les financements de l'ORIM.
Mon avis : Le style est vivant, amusé, ironique parfois et c'est très agréable à lire. Mais je me suis perdue de temps en temps par manque de connaissances sur le sujet, par manque de repères. Avant de lire ce livre, je n'avais en effet jamais entendu parler des Comitadjis, et je ne savais pas que la Macédoine avait connu un tel partage. Je connaissais bien sûr l'expression "poudrière des Balkans" mais pas tous les épidodes qui y sont liés. Le livre donne à coup sûr envie d'en savoir plus sur l'histoire de la Macédoine et de cette région d'Europe. Mais sans renseignements, il est plus difficile d'accès.
Néanmoins, c'est une bonne lecture, enrichissante et pertinente. J'ai appris pas mal de choses ! Il est évident qu'Albert Londres fut un grand journaliste (le prix journalistique Albert Londres, décerné la première fois en 1933, est d'ailleurs très côté) et j'ai très envie de lire d'autres de ses ouvrages.
Néanmoins, c'est une bonne lecture, enrichissante et pertinente. J'ai appris pas mal de choses ! Il est évident qu'Albert Londres fut un grand journaliste (le prix journalistique Albert Londres, décerné la première fois en 1933, est d'ailleurs très côté) et j'ai très envie de lire d'autres de ses ouvrages.
Ma note : 3,75/5
Ysla- Nombre de messages : 1800
Location : France
Date d'inscription : 23/12/2008
Re: Albert LONDRES (France)
Moi aussi c'est un auteur qui m'attire, j'avais noté son titre Au bagne il y a quelques temps. Merci de ta critique, je vais garder l'oeil ouvert!
Houppelande- Nombre de messages : 403
Age : 40
Date d'inscription : 28/10/2008
Re: Albert LONDRES (France)
J'ai aussi l'intention de lire Au bagne ! car voilà un sujet important sur lequel je n'ai rien lu encore... et j'ai aussi la possibilité de lire celui sur le Tour de France, qui a l'air intéressant également. Mais en fait, rien qu'à lire les titres, j'ai envie de tout découvrir !
Ysla- Nombre de messages : 1800
Location : France
Date d'inscription : 23/12/2008
Re: Albert LONDRES (France)
AU BAGNE
Albert LONDRES
Arléa, 1997, 224 pages.
Albert Londres, journaliste au Petit Parisien, est déjà un reporter célèbre quand il décide de s’intéresser au bagne de Guyane, ou plutôt aux bagnes, puisque plusieurs lieux de cette colonie étaient affectés à ces pénitenciers. Au moment de son séjour 7 000 condamnés s’y trouvaient pour 600 surveillants.
Sur place il demande à rencontrer des forçats et visite différents lieux de détention dont les célèbres Îles du Salut où séjourna Dreyfus et l’important bagne de Saint-Laurent-du-Maroni. Il recueille des témoignages et livre une série de portraits qui racontent le vécu, les conditions de vie, la misère des bagnards.
Cette dénonciation d’un mode d’incarcération est servie par un ton alerte où l’humanité du journaliste s’accompagne d’un regard plein d’humour sur des situations parfois rocambolesques. Ce style vivant et chaleureux permet au lecteur de supporter la lecture de ces récits qui nous racontent l’intolérable, un monde où l’espérance est absente. En effet quand ces hommes ne sont pas condamnés à perpétuité, à leur libération ils sont assignés à résidence pour un temps équivalent à leur peine si celle-ci est inférieure à 7 ans, et pour toute peine supérieure à 7 ans, le condamné se voit interdire à vie tout espoir de retour en France. La vie de ces « relégués » qui devaient, en principe débarrasser la métropole de populations indésirables et assurer le peuplement de la Guyane, est alors tellement misérable que certains aimeraient être à nouveau incarcérés. En principe des concessions devraient être données à ces hommes devenus pas tout à fait libres, mais pour 7448 libérés, l’état ne disposait que de 7 ou 8 concessions !
L’objectif de Londres n’est pas de faire des innocents de ces hommes, même si certains semblent avoir été envoyés au bagne pour peu de choses, mais il veut mettre en évidence le gâchis humain qui se trouve derrière le traitement de ces peines. Avec la relation de ces rencontres, il dénonce le manque de soins médicaux et la pénurie de médicaments ; les conditions sanitaires déplorables avec un taux de mortalité très important ; Il raconte le vécu des bagnards qui mêle les pires truands aux petits malfrats, les mauvais traitements, la corruption des gardiens, les problèmes de mœurs ; il dit une justice qui n’en est pas une. Son livre se termine par une lettre ouverte au Ministre des colonies où il argumente point par point l’inanité du bagne et le scandale d’une déportation mal pensée et mal organisée.
« Assassins, voleurs, traîtres, vous avez fait votre sort, mais votre sort est épouvantable. Justice ! Tu n’étais guère jusqu’à ce jour, pour moi, que la résonance d’un mot ; tu deviens une déesse dont je ne soutiens plus le regard. Heureuses les âmes droites, certaines, dans le domaine du châtiment, de donner à chacun ce qui lui appartient. Ma conscience est moins sûre de ses lumières. Dorénavant, si l’on me demande d’être juré, je répondrai : Non ! »
Note 5/5
Ysla, si tu regardes de temps en temps le forum, je ne peux que t'encourager à lire ce livre
Albert LONDRES
Arléa, 1997, 224 pages.
Albert Londres, journaliste au Petit Parisien, est déjà un reporter célèbre quand il décide de s’intéresser au bagne de Guyane, ou plutôt aux bagnes, puisque plusieurs lieux de cette colonie étaient affectés à ces pénitenciers. Au moment de son séjour 7 000 condamnés s’y trouvaient pour 600 surveillants.
Sur place il demande à rencontrer des forçats et visite différents lieux de détention dont les célèbres Îles du Salut où séjourna Dreyfus et l’important bagne de Saint-Laurent-du-Maroni. Il recueille des témoignages et livre une série de portraits qui racontent le vécu, les conditions de vie, la misère des bagnards.
Cette dénonciation d’un mode d’incarcération est servie par un ton alerte où l’humanité du journaliste s’accompagne d’un regard plein d’humour sur des situations parfois rocambolesques. Ce style vivant et chaleureux permet au lecteur de supporter la lecture de ces récits qui nous racontent l’intolérable, un monde où l’espérance est absente. En effet quand ces hommes ne sont pas condamnés à perpétuité, à leur libération ils sont assignés à résidence pour un temps équivalent à leur peine si celle-ci est inférieure à 7 ans, et pour toute peine supérieure à 7 ans, le condamné se voit interdire à vie tout espoir de retour en France. La vie de ces « relégués » qui devaient, en principe débarrasser la métropole de populations indésirables et assurer le peuplement de la Guyane, est alors tellement misérable que certains aimeraient être à nouveau incarcérés. En principe des concessions devraient être données à ces hommes devenus pas tout à fait libres, mais pour 7448 libérés, l’état ne disposait que de 7 ou 8 concessions !
L’objectif de Londres n’est pas de faire des innocents de ces hommes, même si certains semblent avoir été envoyés au bagne pour peu de choses, mais il veut mettre en évidence le gâchis humain qui se trouve derrière le traitement de ces peines. Avec la relation de ces rencontres, il dénonce le manque de soins médicaux et la pénurie de médicaments ; les conditions sanitaires déplorables avec un taux de mortalité très important ; Il raconte le vécu des bagnards qui mêle les pires truands aux petits malfrats, les mauvais traitements, la corruption des gardiens, les problèmes de mœurs ; il dit une justice qui n’en est pas une. Son livre se termine par une lettre ouverte au Ministre des colonies où il argumente point par point l’inanité du bagne et le scandale d’une déportation mal pensée et mal organisée.
« Assassins, voleurs, traîtres, vous avez fait votre sort, mais votre sort est épouvantable. Justice ! Tu n’étais guère jusqu’à ce jour, pour moi, que la résonance d’un mot ; tu deviens une déesse dont je ne soutiens plus le regard. Heureuses les âmes droites, certaines, dans le domaine du châtiment, de donner à chacun ce qui lui appartient. Ma conscience est moins sûre de ses lumières. Dorénavant, si l’on me demande d’être juré, je répondrai : Non ! »
Note 5/5
Ysla, si tu regardes de temps en temps le forum, je ne peux que t'encourager à lire ce livre
_________________
Lectures en cours:
Prochaine lecture:
Avis en attente:
Awara- Nombre de messages : 7146
Age : 79
Location : PARIS
Date d'inscription : 03/01/2011
Re: Albert LONDRES (France)
Je le note. Merci Awara.
_________________
Lecture en cours : La chambre des curiosités de Douglas Preston et Lincoln Child
catimini- Nombre de messages : 503
Age : 49
Location : isère
Date d'inscription : 08/04/2012
Re: Albert LONDRES (France)
Pour compléter ce regard sur le bagne, je vais lire le livre d'Eugène Dieudonné La vie des forçats qui fut lui incarcéré aux Iles du Salut
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Lectures en cours:
Prochaine lecture:
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Awara- Nombre de messages : 7146
Age : 79
Location : PARIS
Date d'inscription : 03/01/2011
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