Léonid YOUZEFOVITCH (Russie)

Léonid YOUZEFOVITCH (Russie)



Léonid Youzéfovitch est né à Moscou en 1947. Historien, il est l’auteur d’ouvrages sur l’étiquette diplomatique dans l’ancienne Russie, d’un livre sur le baron Ungern-Sternberg, le « dictateur de la Mongolie », et de quatre polars historiques dont Le Costume d’Arlequin (Les Editions Noir sur Blanc, 2005), et La Maison de rendez-vous (Les Editions Noir sur Blanc, 2006), premiers volets de la trilogie consacrée à Poutiline.



Le Prince des Vents. Une enquête d’Ivan D. Poutiline. Les Editions Noir sur Blanc, 2007. Traduit du russe par Valérie Dariot.



Quatrième de couverture : Le prince de Montgolie, Naïdan-Van, appartient à l’entourage de l’ambassadeur de Chine à Saint-Pétersbourg. Converti au christianisme, il se prépare, tel Faust, à vendre son âme au diable. Le prince est alors assassiné. Peu de temps après, l’écrivain Kamenski, auteur de romans populaires, trouve la mort dans des circonstances similaires. L’écrivain Ivan Tourgueniev est considéré comme suspect. Ivan Poutiline, fin limier à l’ancienne, mène une enquête minutieuse, qui le conduit à s’intéresser notamment à des sectes criminelles s’adonnant à la magie… L’intrigue se déroule simultanément dans deux pays et à deux périodes historiques distinctes, Saint-Pétersbourg en 1870 et la Mongolie en 1913, au début de la guerre d’indépendance contre la Chine. L’auteur, un des maîtres du roman policier historique, excelle à nous faire revivre le contexte de l’époque.

Le Prince des vents a reçu le prix du Best-seller national en Russie en 2001. Il est considéré comme le meilleur thriller écrit en Russie.



Mon avis : La construction de ce livre est un peu déroutante, en effet l’auteur nous explique tout de suite que « en 1993, le légendaire chef de la Sûreté pétersbourgeoise, Ivan Dmitrievitch Poutiline, prit sa retraite et partit pour la province de Novgorod. Il y entreprit bientôt la rédaction de ses mémoires, alléché par l’à-valoir que lui proposait un éditeur de renom. » Mais, après avoir établi le plan de ses futurs écrits, il s’aperçut qu’il était incapable de pousser plus loin son projet. « Il s’adressa alors à l’homme de lettres Safranov que lui avait recommandé l’une de ses connaissances. » Après la publication des mémoires de Poutiline, « Safranov détruisit tous ses cahiers de notes à l’exception d’un seul qu’il conserva dans ses archives… Sur la page de garde de l’pais cahier à reliure verte étaient collées deux critiques du livre d’Ivan Dmitrievitch. Entre les pages du cahier étaient intercalées d’autres coupures de presse, provenant du journal L’Asie et datant des années 1913 et 1914… La signification de ces collages demeure une parfaite énigme pour le lecteur tant qu’il n’est pas arrivé au dénouement de l’histoire. » En effet, tout au long de ma lecture, je me suis demandé ce que venaient faire ces morceaux choisis des souvenirs de l’officier russe Solodovnikov. « A première vue, ces coupures semblaient jetées pêle-mêle dans le cahier, sans logique apparente. » Mais en fait, il y une logique qu’on découvre à la fin du livre ? Solodovnikov s’était vu confier la mission d’aider les Mongols à constituer des régiments capables d’affronter les Chinois lors de la proclamation de son indépendance par la Mongolie extérieure. Pour bien faire, il faudrait lire ce livre une deuxième fois pour bien le comprendre car beaucoup de détails échappent à la première lecture. Malgré tout la lecture en est agréable et on apprend des choses étonnantes sur la Mongolie et les relations russo-mongoles à la fin du dix-neuvième et au début du vingtième siècle. Les relations entre les divers personnages, notamment entre l’écrivain Kamenski, le prince Naïdan-Van et quelques autres sont assez complexes et d’autant plus intéressantes. Ma note : 4/5

Le Costume d' Arlequin de Léonid Youzéfovitch
Une enquête d' Ivan D. Poutiline, volume 1
Édition Noir sur Blanc / 288 pages



Le 25 avril 1871, le prince Ludwig von Arensberg, attaché militaire à l'ambassade d'Autriche, est retrouvé mort chez lui rue Millionnaïa, à Saint-Pétersbourg. Un assassinat qui fait peser sur la Russie la menace d'une crise diplomatique majeure. Chef de la Sûreté pétersbourgeoise, Ivan Dmitrievitch Poutiline est sommé par le tsar de boucler l'enquête au plus vite. Mais dans un climat international tendu, les suspects ne manquent pas. Nombreux sont ceux, Turcs ou Polonais, qui ont intérêt à semer la discorde entre les Empires russe et austro-hongrois, sans parler des anarchistes qui, en Europe, cherchent à menacer les pouvoirs en place. Et la victime, joueur invétéré et grand amateur de femmes, n'était pas à court d'ennemis... Pour tenter de démêler l'écheveau d'une affaire aux ramifications complexes, tout en évitant les pièges tendus par son rival de la gendarmerie, Poutiline lance ses informateurs dans la ville impériale où les rumeurs les plus folles commencent à courir... En rédigeant ces " Mémoires " d'Ivan Dmitrievitch Poutiline, dont Le Costume d'Arlequin constitue le premier volet, Léonid Youzéfovitch redonne vie à ce grand limier, personnage historique devenu caractère de légende, et recrée l'atmosphère des milieux diplomatiques autant que des bas-fonds de Saint-Pétersbourg.



Premier volume d' une série d' enquête policière mettant en scène Ivan Dmitrievitch Poutiline
C'est une lecture plutôt déroutante, au fil des pages on a l' impression qui l'enquête part dans tout les sens, l' histoire qui commence avec un mystère semble se disperser, là où l' on s’attendrait à une histoire un mystère et des ramifications on a rapidement l' impression de lire plusieurs histoires différentes, plusieurs intrigues...etc
C'est foisonnant, riche en détail, on apprend beaucoup, l' ambiance est agréable, on a envie de continuer et pourtant ce n'est -curieusement- pas grâce au personnage principal, Ivan D. Poutiline, qui m'a semblé au début (cela s'améliore ensuite) horriblement imbu de sa personne, presque antipathique.
Au final une bonne surprise, je suis curieuse de lire d'autres ouvrages de cet auteur.

Une maison de Rendez-vous de Léonid Youzéfovitch

Une enquête d' Ivan D. Poutiline, volume 2
Noir su Blanc / 304 pages


Ressuscitant la légende du fameux limier russe Ivan Dmitrievitch Poutiline, chef de la Sûreté pétersbourgeoise, Léonid Youzéfovitch reconstitue avec finesse l'atmosphère des mystères du Saint-Pétersbourg de la fin du XIXe siècle. Un riche marchand, lakov Koukoliev, issu du milieu traditionaliste des vieux-croyants, est retrouvé mort, empoisonné, dans une maison de rendez-vous appelée l'Arcadie. Ivan Dmitrievitch Poutiline est chargé par le tsar de résoudre l'énigme de ce meurtre. Seul indice sur le lieu du crime, un mystérieux jeton portant une représentation de la Grande Ourse, et la devise : " Le signe des sept ouvrira la porte. " Curieusement, plusieurs jetons identiques sont découverts au cours de l'enquête, tous détenus par des personnes ayant été en relation avec la victime. Aurait-on affaire à une société secrète? A la franc-maçonnerie? Ou à tout autre chose? Roublard, malin, intuitif et non dénué d'humour, Ivan Dmitrievitch Poutiline mène son enquête avec sa maestria habituelle.



Où l' on retrouve Ivan Dmitrievitch Poutiline dans une nouvelle enquête, lorsque Iakov Koukoliev un riche marchand est retrouvé assassiné dans le lit d' une maison de rendez-vous notre héros se verra par le Tsar confié le soin de démêler l' écheveau. Entre passion et politique, famille et argent l'affaire s'annonce bien mystérieuse et la découverte d' un étrange jeton portant un dessin de la grande ourse et la devise suivante : « Le signe des sept ouvrira la porte »ne fait qu' ajouter aux troubles. Si l' ouvrage précédent Le costume d'arlequin m' avait paru quelques peu déroutant et embrouillé est ce de déjà connaître le personnage ou de savoir à quoi m' attendre mais ses défauts m' ont semblé beaucoup moins marqué, l' intrigue évolue de façon bien plus linéaire et classique moins de surprise mais plus de plaisir au final. L' histoire avance a un train d' enfer certaines pistes prometteuse de mystère et de rebondissements sont évoquées puis balayées tout aussi vite, c'est un peu dommage.        
Ivan D. Poutiline est toujours aussi imbu de lui, c'est peut-être sa famille qui nous le rend attachant. Affaire à suivre.