Fernando ARAMBURU (Espagne)
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Fernando ARAMBURU (Espagne)
Arumburu Fernando
Patria
Actes Sud 7 mars 2018
ISBN 978 2 330 09664 9
613 pages
Quatrième de couverture
Lâchée à l’entrée du cimetière par le bus de la ligne 9, Bittori remonte la travée centrale, haletant sous un épais manteau noir, bien trop chaud pour la saison. Afficher des couleurs serait manquer de respect envers les morts. Parvenue devant la pierre tombale, la voilà prête à annoncer au Txato, son mari défunt, les deux grandes nouvelles du jour : les nationalistes de l’ETA ont décidé de ne plus tuer, et elle de rentrer au village, près de San Sebastián, où a vécu sa famille et où son époux a été assassiné pour avoir tardé à acquitter l’impôt révolutionnaire. Ce même village où habite toujours Miren, l’âme sœur d’autrefois, de l’époque où le fils aîné de celle-ci, activiste incarcéré, n’avait pas encore de sang sur les mains – y compris, peut-être, le sang du Txato. Or le retour de la vieille femme va ébranler l’équilibre de la bourgade, mise en coupe réglée par l’organisation terroriste.
Des années de plomb du post-franquisme jusqu’à la fin de la lutte armée, Patria s’attache au quotidien de deux familles séparées par le conflit fratricide, pour examiner une criminalité à hauteur d’homme, tendre un implacable miroir à ceux qui la pratiquent et à ceux qui la subissent.
L’ETA vient de déposer les armes mais pour tous une nouvelle guerre commence : celle du pardon et de l’oubli.
Ce roman a enflammé la société espagnole et a valu à son auteur les plus prestigieuses récompenses. En cours de publication dans le monde entier, Patria fait événement par sa puissance d’évocation et sa mise en question des fanatismes politiques.
Mon avis
Dans ce roman historique, on s’intéresse particulièrement à deux famille, l’une dont le père a créé une entreprise, mais voila il a refusé de verser l’impôt révolutionnaire exigé par l’ETA, il est assassiné par un comparse de l’Organisation. L’autre a un fils emprisonné, ancien terroriste ayant du sang sur les mains. Bien que le roman m’ait paru assez long, de courts chapitres, une construction bien réussie en ont fait une lecture agréable et prenante. Cependant parler de l’histoire me paraît assez difficile, j’ai ressenti les douleurs des familles, que ce soit celle des victimes ou des assassins car c’est la violence qui a bouleversé les familles. Douleurs intimes des proches, rage et violence des jeunes ignorants, radicalisés, à qui on a bourré le crâne de haine l’ETA, l’Organisation qui a fait trembler les plus nantis du pays basque, beaucoup de faits sont réels, c’est tout de même un passage, parfois ignoré de l’histoire de l’Espagne et bien entendu mêlée à de la fiction. Il me faut ajouter que j’ai lu que de nombreux mouvements de la société civile ont courageusement rejeté la violence, ce qui a permis que l’image de l’ETA commence à s’effacer. Un livre intéressant que je recommande vivement. 4,5/5
Patria
Actes Sud 7 mars 2018
ISBN 978 2 330 09664 9
613 pages
Quatrième de couverture
Lâchée à l’entrée du cimetière par le bus de la ligne 9, Bittori remonte la travée centrale, haletant sous un épais manteau noir, bien trop chaud pour la saison. Afficher des couleurs serait manquer de respect envers les morts. Parvenue devant la pierre tombale, la voilà prête à annoncer au Txato, son mari défunt, les deux grandes nouvelles du jour : les nationalistes de l’ETA ont décidé de ne plus tuer, et elle de rentrer au village, près de San Sebastián, où a vécu sa famille et où son époux a été assassiné pour avoir tardé à acquitter l’impôt révolutionnaire. Ce même village où habite toujours Miren, l’âme sœur d’autrefois, de l’époque où le fils aîné de celle-ci, activiste incarcéré, n’avait pas encore de sang sur les mains – y compris, peut-être, le sang du Txato. Or le retour de la vieille femme va ébranler l’équilibre de la bourgade, mise en coupe réglée par l’organisation terroriste.
Des années de plomb du post-franquisme jusqu’à la fin de la lutte armée, Patria s’attache au quotidien de deux familles séparées par le conflit fratricide, pour examiner une criminalité à hauteur d’homme, tendre un implacable miroir à ceux qui la pratiquent et à ceux qui la subissent.
L’ETA vient de déposer les armes mais pour tous une nouvelle guerre commence : celle du pardon et de l’oubli.
Ce roman a enflammé la société espagnole et a valu à son auteur les plus prestigieuses récompenses. En cours de publication dans le monde entier, Patria fait événement par sa puissance d’évocation et sa mise en question des fanatismes politiques.
Mon avis
Dans ce roman historique, on s’intéresse particulièrement à deux famille, l’une dont le père a créé une entreprise, mais voila il a refusé de verser l’impôt révolutionnaire exigé par l’ETA, il est assassiné par un comparse de l’Organisation. L’autre a un fils emprisonné, ancien terroriste ayant du sang sur les mains. Bien que le roman m’ait paru assez long, de courts chapitres, une construction bien réussie en ont fait une lecture agréable et prenante. Cependant parler de l’histoire me paraît assez difficile, j’ai ressenti les douleurs des familles, que ce soit celle des victimes ou des assassins car c’est la violence qui a bouleversé les familles. Douleurs intimes des proches, rage et violence des jeunes ignorants, radicalisés, à qui on a bourré le crâne de haine l’ETA, l’Organisation qui a fait trembler les plus nantis du pays basque, beaucoup de faits sont réels, c’est tout de même un passage, parfois ignoré de l’histoire de l’Espagne et bien entendu mêlée à de la fiction. Il me faut ajouter que j’ai lu que de nombreux mouvements de la société civile ont courageusement rejeté la violence, ce qui a permis que l’image de l’ETA commence à s’effacer. Un livre intéressant que je recommande vivement. 4,5/5
lalyre- Nombre de messages : 5806
Age : 92
Location : Belgique
Date d'inscription : 01/03/2009
Re: Fernando ARAMBURU (Espagne)
Patria
Quatrième de couverture : voir plus haut
Mon avis : Un beau roman qui retrace une trentaine d'années dans la vie de 2 familles basques dont les mères sont amies d'enfance : Miren, aujourd'hui mère de 3 enfants, et Bittori, mère de 2 enfants, mariée à un entrepreneur du village, assassiné par l'ETA pour des raisons que l'histoire va tenter d'expliquer. L'auteur va nous faire suivre tous ces protagonistes (mère, maris, enfants) sur plusieurs années.
Ce fût pour moi une lecture exigeante. D'une part à cause du vocabulaire et des prénoms basques auxquels j'ai mis du temps à m'habituer (malgré la présence d'un glossaire bienvenu en fin de livre). Et d'autre part en raison des choix narratifs qui ont exigé de moi une grande concentration pour ne pas perdre le fil de l'histoire, au sein même parfois d'un paragraphe (changements de pronoms au sein d'une phrase, changements de temps de narration, récit qui mélange les périodes et les lieux de façon implicite) Heureusement les chapitres sont courts, permettant de reprendre son souffle. Dans son style, cette lecture m'a rappelé celle de L'Art de la joie de Goliarda Sapienza pour ceux qui l'auraient lu.
J'ai donc mis près de 3 semaines à lire ce roman. Et pourtant, j'ai apprécié ma lecture. Peut être justement parce qu'elle était difficile d'accès ? Différente ? Les personnages m'ont touchée, leur histoire aussi évidemment. Le livre met en évidence les méthodes et conséquences des organisations radicales (ici, celle de l'ETA) et pose également la question du pardon. J'ai aimé que tout soit nuancé, et pourtant très fort. Chaque personnage apporte son lot de contradictions, d'ambivalences. Le contexte social et culturel est également très bien rendu et m'a rappelé de nombreux souvenirs, ayant eu la chance de passer une année dans la région pendant mes études. Cette immersion m'a vraiment donné envie d'approfondir mes connaissances sur la région et sur l'ETA.
Je regrette malgré tout la fin, qui laisse en suspens de très nombreuses questions. Mais peut-être est-ce là encore une figure de l'auteur de finir son récit de cette façon ?
Une belle découverte, que je garderai en mémoire.
Ma note : 3,75/5
Quatrième de couverture : voir plus haut
Mon avis : Un beau roman qui retrace une trentaine d'années dans la vie de 2 familles basques dont les mères sont amies d'enfance : Miren, aujourd'hui mère de 3 enfants, et Bittori, mère de 2 enfants, mariée à un entrepreneur du village, assassiné par l'ETA pour des raisons que l'histoire va tenter d'expliquer. L'auteur va nous faire suivre tous ces protagonistes (mère, maris, enfants) sur plusieurs années.
Ce fût pour moi une lecture exigeante. D'une part à cause du vocabulaire et des prénoms basques auxquels j'ai mis du temps à m'habituer (malgré la présence d'un glossaire bienvenu en fin de livre). Et d'autre part en raison des choix narratifs qui ont exigé de moi une grande concentration pour ne pas perdre le fil de l'histoire, au sein même parfois d'un paragraphe (changements de pronoms au sein d'une phrase, changements de temps de narration, récit qui mélange les périodes et les lieux de façon implicite) Heureusement les chapitres sont courts, permettant de reprendre son souffle. Dans son style, cette lecture m'a rappelé celle de L'Art de la joie de Goliarda Sapienza pour ceux qui l'auraient lu.
J'ai donc mis près de 3 semaines à lire ce roman. Et pourtant, j'ai apprécié ma lecture. Peut être justement parce qu'elle était difficile d'accès ? Différente ? Les personnages m'ont touchée, leur histoire aussi évidemment. Le livre met en évidence les méthodes et conséquences des organisations radicales (ici, celle de l'ETA) et pose également la question du pardon. J'ai aimé que tout soit nuancé, et pourtant très fort. Chaque personnage apporte son lot de contradictions, d'ambivalences. Le contexte social et culturel est également très bien rendu et m'a rappelé de nombreux souvenirs, ayant eu la chance de passer une année dans la région pendant mes études. Cette immersion m'a vraiment donné envie d'approfondir mes connaissances sur la région et sur l'ETA.
Je regrette malgré tout la fin, qui laisse en suspens de très nombreuses questions. Mais peut-être est-ce là encore une figure de l'auteur de finir son récit de cette façon ?
Une belle découverte, que je garderai en mémoire.
Ma note : 3,75/5
Pistoufle- Nombre de messages : 1497
Age : 39
Location : Val-de-Marne - FRANCE
Date d'inscription : 10/03/2011
Re: Fernando ARAMBURU (Espagne)
Après la lecture d'Oyana, je note celui-ci pour lire un portrait plus complet du Pays basque.
Réaliste-romantique- Nombre de messages : 3270
Age : 48
Location : Outaouais, Québec
Date d'inscription : 30/12/2008
Re: Fernando ARAMBURU (Espagne)
Je ne l'ai pas lu mais il n'y a pas une série ou un film issu de ce livre ?J'ai l'impression de l'avoir vu passer
petitemartine- Admin
- Nombre de messages : 4760
Age : 53
Location : Morbihan /France
Date d'inscription : 04/01/2009
Re: Fernando ARAMBURU (Espagne)
C'est exact, j'ai vu en cherchant des informations sur l'auteur qu'une série avait été diffusée en fin d'année dernière, inspirée par ce roman. A priori, elle est assez fidèle.
Pistoufle- Nombre de messages : 1497
Age : 39
Location : Val-de-Marne - FRANCE
Date d'inscription : 10/03/2011
Re: Fernando ARAMBURU (Espagne)
Années lentes
En 1969, à neuf ans, le jeune narrateur doit quitter son village de Navarre pour aller vivre avec la famille de sa tante à San Sebastien, sa mère n’ayant plus les moyens de subvenir à ses besoins. Il découvre les revendications du Pays basque et les méthodes de la police. Sa cousine Marie Nieve fréquente les garçons et a mauvaise réputation, tandis que son cousin Julen se tient plutôt avec des éléments révolutionnaires.
Le livre est présenté comme si c’était un brouillon, car il est composé d’un mélange de notes de l’auteur et du témoignage d’un témoin qui servira à écrire l’éventuel roman. Le tout compose un livre de moins de 300 pages (l’auteur narrateur indique même qu’il doit veiller à conserver ça court, peut-être en opposition à Patria…). C’est un roman initiatique, le jeune garçon découvre la vie tandis que sa famille d’accueil se délite et souffre des tensions autour de l’ETA. J’ai bien aimé cette lecture.
4/5
RR
En 1969, à neuf ans, le jeune narrateur doit quitter son village de Navarre pour aller vivre avec la famille de sa tante à San Sebastien, sa mère n’ayant plus les moyens de subvenir à ses besoins. Il découvre les revendications du Pays basque et les méthodes de la police. Sa cousine Marie Nieve fréquente les garçons et a mauvaise réputation, tandis que son cousin Julen se tient plutôt avec des éléments révolutionnaires.
Le livre est présenté comme si c’était un brouillon, car il est composé d’un mélange de notes de l’auteur et du témoignage d’un témoin qui servira à écrire l’éventuel roman. Le tout compose un livre de moins de 300 pages (l’auteur narrateur indique même qu’il doit veiller à conserver ça court, peut-être en opposition à Patria…). C’est un roman initiatique, le jeune garçon découvre la vie tandis que sa famille d’accueil se délite et souffre des tensions autour de l’ETA. J’ai bien aimé cette lecture.
4/5
RR
Réaliste-romantique- Nombre de messages : 3270
Age : 48
Location : Outaouais, Québec
Date d'inscription : 30/12/2008
Re: Fernando ARAMBURU (Espagne)
Patria
Parcours des membres de deux familles d’un village basque, déchirées par le terrorisme de l’ETA. Le meurtrier d’un côté et le mort de l’autre, mais les victimes sont légions, et dans les eux familles. Le long livre est composé plus de cent courts chapitres qui donnent le point de vu de chacun des membres des deux familles, voyageant dans le temps entre les années 90 et aujourd’hui, après la fin de la lutte armée. Ceci permet de donner la perspective des activistes, des collaborateurs silencieux, du citoyen lambda craintif, de ceux qui quittent la région, etc. On rattache le passage du temps aux évènements réels par des notes de bas de page. Sans rentrer dans une liste de détails horribles, l’auteur montre que les deux côtés ont commis des exactions et qu’ils pouvaient terroriser tout deux la population.
J’ai bien aimé la perspective globale de ce conflit et des tensions qui déchirent cette région. Les personnages sont très différents, il y en a donc forcément quelques-uns que l’on trouve attachants, parmi d’autres qui nous horripilent. La durée du récit permet aussi des évolutions psychologiques, qui peuvent sembler un peu fortes dans un roman, mais si l’on pense que cela se déroule sur trois décennies, cela peut refléter des processus de réconciliation réels. J’ai toutefois trouvé cette lecture un peu trop longue. Malgré les chapitres courts, j’ai fait un peu de lecture rapide. Je crois que la quantité de dialogue ralenti un peu trop l’action et les réflexions pour moi.
3/5
RR
Réaliste-romantique- Nombre de messages : 3270
Age : 48
Location : Outaouais, Québec
Date d'inscription : 30/12/2008
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