Fanny BRITT (Québec)

1977-

Dramaturge, scénariste de BD, romancière, essayiste, traductrice...je dirais surdouée québécoise. Elle s'est mérité de nombreux prix, dont celui du Gouverneur général pour la pièce Bienveillance, mais aussi plusieurs pour le roman graphique Jane, le renard et moi. Elle s'est aussi fait remarqué par son premier roman Les maisons en 2015.

Faire les sucres

Lors d’un voyage sur l’ile de Martha’s Vineyard, dans le Massachussetts, Adam, Québécois, chef et animateur de télévision à succès, perd le contrôle de sa planche de surf, manque de se noyer, et démoli le genou d’une jeune femme, Celia. Physiquement, il s’en remet rapidement, mais restera marqué par cette expérience et vit une crise existentielle, peut-être aussi une crise de la cinquantaine. Il perd le goût à ses activités, se laisse aller. Sa (deuxième) femme Marion, dix ans plus jeune, dentiste qui s’efface devant son mari, ne sait plus comment lui remonter le moral. Le couple se distance, chacun trouve de nouvelles activités, une érablière familiale pour Adam (on dit « faire les sucres » lors de la préparation du sirop d’érable au printemps) et une choral, des aventures et l’adultère pour Marion. Pour compliquer la situation, Adèle, la fille du premier mariage d’Adam, vient aussi vire avec eux. Les adultes se cherchent parmi les interactions avec leurs familles, les bouchons de circulation montréalais et leurs rêves de jeunesse perdus.
 
Fanny Britt excelle à poser un regard critique sur ces compatriotes, ici des adultes à succès (selon leurs pairs et leurs entourages), mais qui sont mal dans leur peau. Elle dépeint aussi rapidement la vie autour de Montréal, les Québécois qui « descendent » en vacances sur la côte est américaine, les familles étouffantes, les gens à succès qui se voient comme le centre du monde…  J’ai moins aimé les chapitres autour de la jeune femme américaine, mais ils sont rares. Au début, je n’aimais pas non plus comment l’autrice traitait ses personnages, elle semblait les prendre de haut. Mais elle ne les maintient pas dans la crise, ils évoluent. Au final, j’ai trouvé que c’est une très bonne lecture.
 
4,5/5

RR

Je ne connais pas cet auteur, mais ce que tu dis de ce livre me donne envie de le lire. J'irai faire un tour à la librairie québécoise...