Etienne KERN (France)

Ancien élève de l’École normale supérieure (Paris) et agrégé de lettres, Étienne Kern est professeur de lettres en classes préparatoires à Lyon1. À partir de 2009, il publie avec son épouse Anne Boquel plusieurs essais littéraires, dont Une histoire des haines d’écrivains (Flammarion).

Paru en août 2021, son premier roman, Les Envolés, fait partie de la première sélection du prix Femina, du prix Femina des lycéens, du prix Renaudot, du prix Renaudot des lycéens, et du Prix Rive Gauche à Paris. Il est également sélectionné pour le prix Cabourg du roman. Ce roman est centré autour de la figure de Franz Reichelt.

En 1912, Franz Reichelt, tailleur pour Dames de son état, saute de la tour Eiffel pour tester sa dernière invention : un parachute. Si cet évènement est resté dans l'Histoire, c'est notamment parce qu'il a été filmé à l'époque et qu'aujourd'hui encore, il est facile de revoir ce saut sur internet. Etienne Kern se base sur ce fait réel pour écrire un livre poignant, sur la destinée de cet immigré autrichien, déterminé à créer un parachute pour sauver des vies. Nous sommes en effet dans les débuts de l'aviation et les accidents dramatiques sont nombreux. 

Qui était Franz Reichelt, ce fou volant, qui s'est obstiné dans sa recherche désespérée? Est ce un acte d'amour, de culpabilité, de folie? Malgré les images que l'auteur se repasse sans cesse en boucle cent ans plus tard, le mystère demeure. Etienne Kern tente de démêler les fils et de nous retranscrire la destinée d'un homme discret, tranquille et dont la vie bascule avec les premiers vols en avion et la mort tragique de son ami, Antonio Fernandez. A ce propre récit, l'auteur entremêle des réflexions intimes sur ses propres disparitions tragiques, ses envolés. Franz ne recherche pas la gloire, seulement l'amour. 

J'avais déjà vu les images de ce saut. J'avoue les appréhender différemment depuis la lecture de ce roman et de ressentir une certaine empathie pour cet homme. Comment ne pas frémir tout au long du livre? Car le lecteur connait en avance le dénouement tragique. On a envie de s'immiscer dans le récit, de crier à cet homme "Non, ne saute pas!". Déjà le poids des images a pesé sur la destinée de cet homme : aurait-il sauté s'il n'y avait pas eu les caméras et le public massé en foule?

Un premier récit réussi avec néanmoins quelques longueurs et des lamentations que j'ai trouvées parfois inutiles. 

Ma note : 3/5

Le saut, ici : Saut Franz Reichelt