Camille FROIDEVAUX-METTERIE

Pleine et douce - Sabine Wespieser

 
J'ai vu pour la première fois cette auteure dans l'émission littéraire « la grande librairie », avant de parler de son roman l'animateur a évoqué son parcours et ses œuvres précédentes, elle est philosophe et a écrit plusieurs essais sur le corps des femmes. Quand elle s'est exprimé, sa parole était agréable, j'ai donc eu envie de la lire et de commencer par son premier roman.
J'ai été déçue, pourtant ce n'est pas un mauvais livre, je le dis en préambule. Mais j'en attendais beaucoup sur le fond et la forme et sur ces deux points il n'a pas répondu à mes attentes. Le style est clair et facile, un peu trop peut-être, on y trouve des expressions banales, des métaphores quelconques, il y manque de la magie, le charme insaisissable qui transfigure les mots lus par le lecteur en images ou en pensées. On lit cette écriture tout-à-fait correcte, sans qu'elle éveille un sentiment de beauté ou de poésie, on la comprend bien mais elle reste neutre, conventionnelle, c'est ce que j'ai pensé pour ma part. 
Pour l'histoire : une femme de notre temps, décide d'avoir un enfant, ce besoin s'est imposé à elle alors qu'elle ne souhaite pas partager une vie commune avec qui que ce soit. Cette enfant, une fille elle l'a appelée Eve, elle souhaite pour les 6 mois de son enfant organiser une fête « parfaite » où elle conviera tous ses proches, principalement des femmes, sœurs, amies, parentes. Et chaque chapitre de ce roman sera consacré à et raconté par une des ces femmes. 
L'idée est jolie, cela m'attirait. Je regrette simplement que les stéréotypes féminins actuels, tous rassemblés dans ce livre,  aient la part belle. A vouloir trop « faire » dans le féminisme, le moderne, le consensuel on s'embourbe dans le nouveau politiquement correct et ça en devient agaçant. 
Je ne sais pas comment le dire autrement, j'y ai vu de la pose, du « boboisme » parisien, presque toutes ces femmes se regardent un peu trop le nombril et restent en dehors de la vraie vie, il m'a semblé. Déjà elles sont friquées et leurs problèmes pour trouver la robe de créateur, les chaussures et la coiffure qui les mettent en valeur ne me paraît pas un combat féministe d'une urgence absolue. 
Tous les thèmes à la mode, rebattus par les magazines féminins y sont : la PMA, le combat LGBT, la liberté sexuelle, le patriarcat, le délitement du couple, la charge mentale …. à la fin bien que partageant beaucoup de ses idées, je me suis dit que l'auteure enfonçait des portes déjà ouvertes. Sans doute ce roman plaira beaucoup. J'y aurais voulu un peu de subtilité, de nuance, un peu plus d'originalité. Mëme l'horrible mère fait « trop » tout. 
Augustin Trappenard s'était extasié sur ce roman, il a l'extase très facile l'Augustin. Désolée je ne suis pas aussi indulgente que lui.

En un mot ce n'est pas un bon écrivain! Elle a peut-être des idées, mais cela ne fait pas une oeuvre littéraire!

Je passe mon tour pour la lecture de ce livre; il représente des attitudes qui m'agacent actuellement... Le terme "bobo" que tu emploies, Zéta, dit tout.

Qu'on le sache je n'aime pas particulièrement "descendre" un livre, je n'y mets pas une volonté farouche. J'exprime juste ce que j'ai ressenti, mais je peux me tromper. Peut-être que mon humeur du moment a joué. Je n'avais aucun à priori contre cette auteure pourtant ; donc moi c'est net j'ai moyennement aimé, pas jusqu'à l'abandonner en route, mais en restant très à distance de l'intrigue et des personnages.
Oui je pense que le terme de "bobo" est assez approprié, mais un autre avis  pourrait être complètement différent.

Vu comme ca je passe aussi mon tour .

Dommage car finalement j'aurais bien aimé avoir vos avis,