Frédéric VITOUX (France)

De : lalyre7032 (Message d'origine) Envoyé : 2008-02-26 03:29
Clarisse Frédéric Vitoux Fayard 2008
241 P.
L'auteur a écrit ce livre en hommage à Clarisse,née en 1889,qui toute sa vie s'est dévouée à la famille Vitoux.Une femme discrète qui n'a jamais fait la Une des journaux mais qu'a bien connue Suzanne Flon.Au travers de la vie de cette femme,l'auteur nous raconte ses grands-parents qui habitaient Quai d'Anjou,Georges,lui était absorbé par ses tâches de journaliste médical,il rédigeait des opuscules sur la magie et le spiritisme,il n'oubliait pas qu'il était gynécologue qui ne faisait jamais payer les gens pauvres de l'île Saint-Louis.Henriette,sa grand-mère dont la tâche d'enseignante était une vocation,passait ses loisirs à écrire à d'anciennes élèves ,beaucoup d'élèves étaient subjuguées par cette femme ,surtout l'une d'elles,Clarisse qui avait pour elle une adoration sans borne, ne la quittait pas d'une semelle.Clarisse n'était pas jolie mais beaucoup d'hommes s'empressaient auprès d'elle et certains projets matrimoniaux s'ébauchèrent dont Bernard Blier fut la cible mais notre héroïne ne s'est jamais mariée.Toujours là,serviable elle s'est intègrée dans le couple aidant Henriette pour élever Pierre,le pére de l'auteur,il nous parle beaucoup de ses parents,Clarisse étant toujours là,discrète,génèreuse et modeste comme faisant partie de la famille.Jusqu'à sa mort à l'âge de 95 ans,l'auteur sera là,l'accompagnera lors de sa terrible maladie.

Un beau livre fiction et biographique ,écrit avec une certaine délicatesse,parfois très émouvant ou l'on retrouve toute la tendresse et l'admiration de l'auteur pour cette femme génèreuse et dévouée,Un hommage sincère rendu à cette femme inconnue parmi tant d'autres qui m'a émue ..... Un gros coup de coeur 5/5
Lalyre

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De : gallomaniac Envoyé : 2008-03-01 17:05
Sérénissime, roman de Frédéric Vitoux. Ma note 4,5/5
Ed. du Seuil 1990, Folio 1992, 262 pg.

Paris, 1935-36. Un groupe d'amis autour de la librairie "Encre" fondent un petit périodique pour l'Île Saint-Louis. Les quatre amis sont: Yvonne, la libraire avec sa chatte Thaïs (le même nom qu'un titre de roman d'Anatole France); Louis, étudiant d'art qui prépare une thèse sur le sculpteur Canova; Maurice, bibliophile et imprimeur de livres d'art, Adolphe, retraité aimant les tableaus des peintres amis de Proust. Ils sont aidés d'un dessinateur. A chaqu'un des 4 numéros, ils cherchent un nouveau thème, ce qui permet dans un tel "groupe des quais" des discussions intéressantes. Ils lancent l'idée de faire de l'Île Saint-Louis un Etat: "L'État de Grâce", avec une fille de restaurant pour reine. Ils n'écrivent pas seulement, mais organisent sur l'île des activités: course à pied, bal, cortège de bateaux. Louis, propose pour l' Île un pendant de Vénise: "La République Sérénissime", avec un garçon de restaurant comme doge.

C'est un roman humoresque et sérieux en même temps, écrit dans un style artistique et sensible. C'est un roman sur l'Île Saint-Louis d'abord; avec pas mal de topographie de l'Île et de Paris; mais aussi un subtil roman d'amour; le chat y joue un rôle, ainsi que la nourriture des restaurants et les bateaux lavoirs dans la Seine. C'est aussi un roman de haut niveau culturel: Vitoux glisse de façon naturelle un grand nombre de références à la littérature grâce à la libraire et le bibliophile; et à l'art plastique et à la musique grâce à l'etudiant en art et le retraité; et à l'histoire politque de cette année ainsi que du passée et de l'avenir (Hitler, Mussolini et les guerres à venir. (J'ai interrompu plusieures fois la lecture pour chercher sur le web telle ou telle information, sans cela, je serais passé à coté de plusieures choses). Il y a tout de même quelques longueurs et des passages moins intéressantes. Ma note 4,5/5.

Vitoux serait un bon participant du club des rats: voir comment il traite les nouveautés et les laureats de prix littéraires de 1935:
"Yvonne affrontait la rentrée littéraire et ramenait chaque matin dans sa sacoche, depuis le comptoir de vente aux librairies de la Librairie Hachette, des romans qui sentaient encore l'encre fraîche et qu'elle disposait en vitrine: La guèpe d' Albert Touchard et Les jours sans gloire de François de Roux, Jeunes ménages de Jaques Debu-Bridel et Bénédictions de Claude Silvre, titres que la presse commençait à saluer, les lecteurs à choisir et la postérité à négliger (ce qui ne veut rien dire, du reste, car les erreurs de distance sont aussi nombreuses que les aveuglements de proximité). "
(trouvé sur le web: La Guêpe: Grand prix du roman de l'académie française; Les jours sans gloire: Prix Renaudot; Jeunes Ménages:Prix Interallié; Bénedictions: Prix Fémina ).
Et si ce n'est pas la libraire ou le bibliophique qui parle littérature, c'est la chatte qui permet d'en parler:
"De la pointe de ses pattes, le dos en accent circonflexe, la chatte s'étira enfin, bâilla et sauta sur le carrelage. Ses ronronnements s'espacèrent, s'arrêtèrent comme après une dernière goutte d'eau. À pas lents, le corps déhanché, la tête penchée vers le sol, l'allure dolente, elle gagna la vitrine de L'Encrier, bondit et se cala sur le velours rouge du présentoir, entre Sang et Lumière de Joseph Peyré, le dernier prix Goncourt, et l'Homme cet inconnu d'Alexis Carrel, pour poursuivre son sommeil et ses méditations."
C'est le moment d'ailleurs qu'on décide d': "écrire un article, non pas sur Thaïs uniquement, mais sur les chats de l'Île, tous les chats, l'Île Saint-Louis, l'Île des chats et des sages, quelle belle idée!"