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Georges PEREC (France)

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Louvaluna
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Message  Louvaluna Ven 14 Nov 2008, 11:24

De : goelande76 (Message d'origine) Envoyé : 12/11/2003 00:24

LE VIE MODE D'EMPLOI de Georges Perec

L'OULIPO, kezako?
Comment? Vous ne connaissez pas encore l'OUvroir de LIttérature POtentielle? Il y a urgence!

L'année dernière, nos glorieux prédécesseurs du stage Belc 1999 avaient déjà levé une petite partie du mystère dans le cyberjournal "Belcissimo".
Constitué en 1960 autour de Raymond QUENEAU, célèbre romancier, poète et amateur de mathématiques et François LE LIONNAIS, lui-même mathématicien passionné de littérature, l'Oulipo n'est "ni un mouvement littéraire, ni un séminaire scientifique, ni de la littérature aléatoire". Le groupe se proposait - et se propose encore (il est toujours bien vivant!) - de poursuivre deux objectifs essentiels:
- analyser de façon systématique et scientifique les structures littéraires existantes.
- découvrir de nouvelles formes pour la littérature à venir.
L'un des paradoxes de l'Oulipo, qui n'en est pas à un près, consiste à stimuler l'imagination au lieu de la bloquer grâce à des contraintes d'écriture (formelles, textuelles, syntaxiques...).
Comme le dit fort joliment Georges PERREC, "au fond, je me donne des règles pour être totalement libre"...

Ressources inépuisables pour les classes de langue et pour tous les publics (de 7 à 77 ans, au moins!), les activités de création oulipiennes - ou d'inspiration oulipienne - vous surprendront, vous passionneront, vous stimuleront.
Si les nombreux sites consacrés à l'Oulipo ne vous suffisaient pas, je vous recommande vivement de vous plonger dans un petit livre très pratique et fort bien fait: "Jeux pour écrire" de Michel Martin (Hachette éducation, 1997).
Vous y découvrirez les multiples variantes du "Cadavre exquis" et autres "S + 7" (activité de réécriture qui consiste à remplacer chaque substantif d'un texte par le septième qui le suit dans le dictionnaire).
Voici enfin quelques autres ouvrages incontournables:
- Oulipo: La littérature potentielle, Folio essais n° 95
- Oulipo: Atlas de littérature potentielle, Folio Essais n°109
- Clefs pour la littérature potentielle, Paul Fournel, éditions Denoël
(Renseignements pris sur un site)

Perrec nous plonge dans un univers d'un immeuble . On entre dans les appartements avec lui, chaque étage à sa particularité. On peut lire le livre normalement, par numéro d'appartement, Par personnage on peut livre le livre dans n'importe quel ordre. IL y a des textes, des poèmes, des textes mathématiques, des parties d'échec. Oa bout d'un moment on se sent soi-même locataire ...et le tout est un gigantesque puzzle
Pe tit conseil .. Si vous voulez vous y retrouver prenez une feuille et faîtes le plan de l'immeuble
Je n'ai pas trouvé la biographie .. si je l'ai je vous la transmet

POur moi 5/5 mais j'adore ce style de littérature et c'est un des passe temps favori avec mes amis



De : Laetitia-Anne Envoyé : 05/12/2003 14:59

La disparition, de Georges Perec.

Le propos du livre : écrire tout un roman sans utiliser une fois la lettre "E". Ni, évidemment, sous ses variantes, é, è, ê... pas de e du tout.
c'était un pari, qui semble impossible en français. Regardez : en deux lignes, j'ai déjà écrit 28 "e"
...Voilà le propos. L'histoire est celle d'une disparition, également. Celle d'un certain Anton Voyl, qui, obnubilé par cette marque que recèle son tapis, "un rond, pas tout à fait clos, finissant par un trait horizontal", qui annonce, on le saura plus tard, sa fin.
Le dit Anton envoie à chacun de ses amis une lettre, annonçant sa disparition. Et ses amis se réunissent, et ensemble, reconstituent la trame de la "maldiction" qui a pris Anton Voyl et qui les guette tous...
L'auteur, pour parvenir à écrire tout un roman sans la lettre interdite, utilise tous les artifices du vocabulaire, il passe d'un phrasé très précieux à l'argot, utilise le vocabulaire médical, technique, tous les jargons possibles et imaginables... et ça donne un roman complètement foisonnant, extrêmement riche, parfois pédant, un tour de force superbe, mais surtout un grand plongeon dans les possibilités, qu'on ne savait pas si étendues, de la langue française.
D'autant qu'il s'amuse à réécrire certains poèmes connus pour qu'ils gardent leur sens, sans mot contenant "e". Le livre culmine dans un texte, une lettre reçue par les derniers protagonistes, qui leur inspire le dialogue suivant :
- hum, dit Savorgnan, cachant mal son imbitation
- Quoi! scandalisa Aloysius, n'as-tu pas vu qu'il y avait ici un l'on sait quoi tout à fait fascinant?
- ma foi non, avoua Savorgnan
- Mais voyons, Savorgnan, il n'y a pas un "a" dans tout ça!
- Nom d'un Toutou, mais tu dis vrai ! fit Savorgnan, arrachant l'adroit manuscrit à Ottaviani
- Mirobolant dit la Squaw
- Fascinant, tout à fait fascinant, confirma Savorgnan
- Par surcroît, il n'y a qu'un "y" : dans "whisky"!
- Confondant ! Saisissant ! Inouï !
Ottaviani voulut ravoir la communication. Savorgnan la lui donna. Il la lut, pour lui, à mi-voix. On aurait dit qu'il n'avait pas compris quand il avait lu d'abord.
- Alors, Ottaviani, ironisa Swann, dis-nous si tu saisis?
Ottaviani paraissait souffrir. Il s'agitait sur son pouf. Il suait. Il transpirait, ahanant.
- Dis-donc... dit-il tout à trac
- Quoi? Insista aloysius Swann
S'affaissant, Ottavio Ottaviani murmura d'un ton mourant :
-mais il n'y a pas non plus d'

Ma note : 5/5
(j'ai presque honte d'oser donner une note à un livre pareil)



De : Le-réaliste-romantique Envoyé : 08/12/2005 19:20

Les Choses
Une histoire des années soixante
Georges Perec
1965, prix Renaudot

Un superbe petit livre sur la société de consommation, encore plus pertinent aujourd'hui qu'à l'époque. Il raconte la vie d'un jeune couple qui n'a malheureusement pas les moyens de ses désirs. Jérôme et Sylvie rêvent de posséder les biens annoncés dans l'Express et cherchent à se donner un certain style avec leurs maigres ressources. Ils ne peuvent se détourner du plaisir ultime: posséder un divan Chesterfield. Toutefois, le couple réalise qu'il est dans une impasse, car il n'arrive pas à améliorer sa situation, désirant demeurer "libre" sans s'ancrer, mais ne se satisfait plus de la vie présente. Une occasion, qu'ils saisissent, s'offre d'aller enseigner en Tunisie. Ils se retrouvent à Sfaxe, où ils possèderont enfin un grand appartement avec de nombreuses pièces, disposeront de beaucoup de temps libre, pourront s'acheter de nombreux meubles, etc. Pourtant, un malaise demeurera. Le couple possèdera enfin ce dont il rêvait, mais il ne sera toujours pas satisfait. À quoi bon posséder tout cela si l'on est seul pour en profiter, si l'on ne peut en discuter avec les copains, si l'on n'a plus les référents culturels pour "guider" notre goût? L'exostisme n'est pas la solution pour ce jeune couple.

Georges Perec écrit presque toujours sous contraintes auto-imposées, il compare ceci au courant classique qui requérait l'unité de temps, de lieu, la bienséance et les alexandrins. Ses oeuvres présentes donc souvent une construction particulière. Les Choses surprend par son côté "matériel": il y a beaucoup de descriptions d'objets et de biens (le livre s'ouvre sur un travelling dans l'appartement rêvé). On suit l'évolution des personnages, mais le matériel n'est pas que décor, il est sur le même plan que les êtres vivants. Entre autre, le livre ne contient que deux dialogues de deux répliques; la narration passe du passé au futur à un point tournant de la vie des protagonistes. Mais ces exercices ne perturbent pas du tout la lecture, au contraire. Ce livre porte à la réflexion sur la société de consommation, sur le besoin insatiable de toujours posséder autre chose et sur les besoins artificiels créés par la mode et les pairs. Incontournable.

4,5/5

le réaliste-romantique

PS Un livre à lire avant (ou après) vos achats des Fêtes.



De : ThomThom12932 Envoyé : 10/04/2006 14:32

"Les Choses - une histoire des années 60" (Presses Pocket, 1965)

Je ne comprenais pas pourquoi, quand j'étais au lycée, je n'avais pas réussi à terminer "Les Choses". Et bien, franchement, plus de dix ans après, je n'ai toujours pas compris parce que très franchement je l'ai avalé en deux heures.

Comme l'a très bien exposé R-R, "Les Choses" raconte la vie d'un jeune couple des années soixante...en fait, là, je m'amuse : "raconter" est un verbe que Pérec, qui effectivement écrit presque toujours sous contrainte, a totalement rayé de son vocabulaire dans ce roman. En réalité, si "Les Choses" sont une magnifique allégorie de la société de consommation (en pleine explosion à l'époque), ce livre ne raconte strictement rien. Il décrit d'un ton neutre. Le style est simple, dépouillé, presque trop.

Critiquer ce livre est extrêmement difficile. Moi qui ai pris l'habitude de dire du mal des quatrièmes de couverture, je vais pour une fois citer la phrase de Pérec au dos de mon édition :

"Ceux qui se sont imaginés que je condamnais la société de consommation n'ont vraiment rien compris à mon livre."

Effectivement, Pérec ne condamne pas ; il observe, il décrit, décortique la vie d'un petit couple matérialiste tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Le sous-titre "une histoire des années 60" est donc totalement justifié, et je me suis pris à me demander en le lisant ce que Pérec écrirait aujourd'hui sur le même sujet. Voilà au moins un auteur qui fait travailler notre imaginaire.

Le hic, hélas, c'est que cette oeuvre est totalement réussie.
C'est à dire que Pérec écrit dans un style totalement vidé l'histoire creuse de gens creux, totalement déshumanisés. Ce qui est une grande victoire pour l'auteur, et une grande défaite pour le lecteur qui s'ennuie à mourir .
Sur le même thème, Boris Vian avait écrit une chanson excellente dix ans plus tôt. Toujours le même thème, Pierre Desproges écrivit un sketch hilarant dix ans plus tard. La chanson de Vian et le sketch de Desproges n'ont pas pris une ride...peut-on en dire autant du roman de Pérec ?
On parlait récemment d'universalité des oeuvres : et bien voilà l'archétype du livre pas du tout universel, qui était sans doute génial en 65 mais qui apparaît comme totalement périmé et ch**** en 2006.

"Ceux qui se sont imaginés que je condamnais la société de consommation n'ont vraiment rien compris à mon livre.", qu'il disait. Eh bien moi j'aimerais bien qu'il m'explique quel était le but de son livre ? Endormir le lecteur ? Bien sûr non...ce livre est à la fois totalement réussi et totalement raté. L'auteur a atteint son but mais à quel prix ?

Non parce que bon, le début est bon, mais 156 pages sur le sujet c'est au moins 140 de trop.

1/5

PS : cette chronique va faire date je crois : il est fréquent que le R-R et moi critiquions les mêmes auteurs, mais je crois que c'est la première fois que nous sommes en total désaccord !



De : Chantal5500 Envoyé : 30/09/2007 22:24

LA VIE MODE D'EMPLOI : Georges Pérec
Le livre de Poche - 580 pages

Imaginez un immeuble bourgeois du 17è arrondissement de Paris. Vous retirez mentalement sa façade et vous voyez avec précision l'intérieur de tous les appartements. Pérec, en suivant la trajectoire du cheval sur l'échiquier d'un jeu d'échecs et donc sur l'échiquier de l'immeuble dont chaque case est un appartement, y fait entrer ses lecteurs, leur décrit ces "cases" et leur raconte la vie de leurs habitants actuels et quelquefois de leurs prédécesseurs.

Voilà un livre extraordinaire de par sa construction. Ce n'est pas un, mais des romans que le lecteur découvre, tels des morceaux de puzzle qui s'assemblent au fur et à mesure de la lecture (un des personnages y reconstruit d'ailleurs journalièrement des puzzles qu'il a peint lui-même) pour former un tout très réussi. Tantôt j'ai eu l'impression d'être devant une peinture très détaillée, tantôt celle d'être transportée à l'autre bout du monde, avec des vies toutes aussi intéressantes les unes que les autres. Quelques descriptions m'ont paru un peu longues, mais au final, moi qui aime imaginer la vie des gens derrrière leurs fenêtres (vous savez, quand il fait nuit et que les volets ne sont pas fermés), je me suis beaucoup plue à cette lecture, et j'avais l'impression d'habiter moi aussi l'immeuble et de connaître ses habitants. Un livre très original et très, très riche.

4/5



De : gallomaniac Envoyé : 25/12/2007 18:10

Bravo, Chantal, tu as fini ce gros livre de conception originale. Moi, j'avais mis six mois pour lire par petits bouts que les trois-quarts et puis, j'ai abondonné. Je commencais à me sentir tourner en rond dans l'escalier du bâtiment. Mais je suis d'accord avec ta note 4/5.
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Message  Louvaluna Lun 24 Nov 2008, 14:42

De : lalyre7032 Envoyé : 18/11/2008 10:17

L'art et la manière d'aborder son chef de service pour lui demander une augmentation
Georges Perec
Hachette/Littératures 2008

A partir d'un organigramme parodique,l'auteur nous entraîne dans un récit amusant,une rencontre improbable avec le chef de service avec une véritable course d'obstacles ou rebondissements,rendez-vous manqués,sautes d'humeur de la secrètaire.l'auteur multiplie les exagérations de ce difficile parcours,nous fait tourner en rond en une interminable phrase de 80 pages.Pendant une vingtaine de fois ,il nous fait repasser par les mêmes embûches ,un véritable chemin tortueux pour mener à cette précieuse augmentation.

Je me suis beaucoup amusée en lisant ce petit livre ou la ponctuation est absente,l'organigramme au début du livre m'a laissée perplexe mais cela ne m'a pas empêchée de rire pendant ma lecture.Un récit extravagant et hilarant ,obligée de le lire d'un seul coup vu le manque de ponctuation.Dans la postface,on nous annonce les vingts façons de tourner un passage dans le texte,qui effectivement se lit vingt fois mais différemment...Ce récit est véritablement une course d'embûches....... 4,5/5
Lalyre


De: ar.boudier

Georges Perec - La disparition

Monsieur Perec, comment pourrais-je vous remercier? Que pourrais-je vous dire qui serait à la hauteur de mon admiration pour votre prose si particulière?

Sans le savoir, j'allais entreprendre la lecture d'une entreprise littéraire écrite par un fou, par vous, cet exubérant des mots et de la langue française qui possède un grand art, vraiment, pour fourbir tout un roman sans ce petit "rond pas tout à fait clos finissant par un trait horizontal" que je croyais indispensable à chacune de mes phrases jusqu'au jour où "la Disparition" survînt et l'emporta.

Votre livre, cher Monsieur, nous libère de toutes ces entraves du langage auxquelles nous ne pouvons échapper, et nous ôte de tous ces petits mots ridicules qui viennent s'immiscer dans notre écriture avant même que l'on ne puisse s'en apercevoir. De votre style s'exhalent des effluves de mots et de phrases rayonnantes de fraîcheur et pétillantes de nouveauté; laissant se fondre dans l'abîme mon pauvre langage...

D'autre part, outre la magnificence de votre prose, vous avez su combler l'absence de ce «rond pas tout à fait clos finissant par un trait horizontal» en en faisant le noyau de votre intrigue. Comment avoir pu parvenir, Monsieur, à lier la disparition de cet Anton Voyl et de tout le microcosme qui l'entoure, à cette petite lettre – cette petite chose qui aurait du tenir une place infime dans tout ce chaos - sans toutefois l'y introduire?

Il fallait un grand art Monsieur, vraiment, pour fourbir tout un roman sans çà, sur çà et avec çà.

Quelle belle leçon d'écriture m'avait-vous fournie là; comment aurais-je pu m'imaginer, un jour, un homme capable de fournir un roman de cette intensité et de cette ampleur, sans ne jamais y introduire la lettre la plus employée de la langue française, celle que l'on trouve partout, qui compose mon prénom et le vôtre, que l'on emploie à tort ou à raison pour dire "au revoir" ou "je t'aime" ou bien encore "bien encore", et tant d'autres mots qui me font dire que non, je n'aurais pas pu fourbir tout un roman sans çà, et qu'il n'y avait qu'une seule personne, un être unique, pour se risquer à ce pari complètement fou: vous, Monsieur Georges Perec.

Je me permettrai encore d'utiliser une dernière fois cette petite lettre pour un ultime mot: Merci pour tout.

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Message  cookie610 Sam 01 Aoû 2009, 08:37

W ou le souvenir d'enfance

Note : 3/5

Résumé : ce livre alterne deux textes qui n'ont à priori aucune ressemblance, mais si on les étudie ils sont étroitement liés :

-le premier est une autobiographie de l'auteur, de ses souvenirs d'enfance, livré pêle-mêle

-le second est un texte imaginaire évoquant l'île de W, où le sport est à l'honneur,où les habitants sont contrains de suivre une discipline minutieuse, semblable à une discipline olympique.

Critique : j'ai trouvé que le livre était difficile à suivre. Les passages autobiographiques sont assez confus et cisaillés. Par contre, j'ai bien aimé la seconde partie et l'histoire de cette île fantastique W. A la fin, on se rend compte de ce que représente réellement ce camp et on comprend alors le parrallèle entre les deux parties. Le livre se lit facilement, il est assez cours et l'écriture est fluide.
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Message  Réaliste-romantique Mer 04 Mai 2011, 20:35

Tentative d’épuisement d’un lieu parisien, de Georges Perec
1975

Encore un exercice de style de cet Oulipien : passer trois jours assis à un café de la place St-Sulpice et décrire tout ce qu’il voit, avec une perspective d’inventaire. Il laisse de côté les monuments célèbres, les façades, maintes fois étudiés et documentés, il se concentre plutôt sur ce qui s’y passe, comme des autobus, des passants et des pigeons. Il fait aussi l’inventaire des lettres et des symboles qu’il voit, ainsi que quelques observations.

Cet exercice produit un texte qui a quand même un certain intérêt littéraire. On se sent flâner à ce café, regarder la vie parisienne qui tourne autour de nous. Mais heureusement que c’est court, car ça deviendrait lassant.

3/5

PS Selon Wikipédia, un film documentaire a été tiré de cette œuvre, tournée en 2007 avec la voix de Mathieu Amalric. J’aimerais bien le voir.

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Message  Parch Jeu 06 Oct 2011, 13:24

Georges Perec, W ou le souvenir d'enfance, 1975

Dans le livre assez cours, Perec alterne deux récits : une autobiographie de son enfance qui commence paradoxalement par "je n'ai pas de souvenir d'enfance" et une fiction dont le coeur est la description de l'île de W en terre de feu.

W abrite une société fondée sur le sport. Les différentes disciplines athlétiques constituent la raison de vivre de cette société. Progressivement on comprend que l'utopie sportive est en réalité une contre-utopie. Les athlètes sont maintenus dans une sorte de dictature du sport. Il s'agit d'une métaphore du nazisme et plus particulièrement des camps de concentrations. Le passage où il est expliqué qu'en cours de compétition les règles peuvent changé est assez éloquent !

Ma note : 4/5

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Message  Shan_Ze Mar 29 Déc 2015, 23:59

Les choses de Georges Pérec

Premier roman que je lis de Georges Pérec. Le livre était sur mes étagères, faisant partie de ceux de mon compagnon et l’occasion d’un club de lecture m’a permis de découvrir ce petit livre. 
J’étais un peu sceptique au début, la description d’un intérieur m’a un peu découragée mais un jeune couple fait son apparition : Jérôme et Sylvie. Nous sommes dans les années 60, tout juste sortis de leurs études, Jérôme et Sylvie rêvent d’une vie meilleure, d’un chez-soi qui leur correspondent…
Cette lecture m’a plu tout en me laissant une impression mitigée, on s’identifie aisément à ces personnes, qui cherche à vivre mieux sans oser quitter son confort malgré le demi-siècle d’écart. Par contre, les personnages restent flous, ce ne sont que deux silhouettes sans visage et ça m’a un peu gênée. Un point noir : la postface de Jacques Leenhard m’a paru indigeste… ! Le livre est pris sous toutes les coutures afin de la décrypter, je préfère une analyse plus personnelle…
Tenterai-je un autre de ses livres… ? 
Note : 3.5/5
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Message  Réaliste-romantique Dim 04 Sep 2016, 01:38

Je me souviens
1978
 
Recueil de courts souvenirs, inessentiels, presque oubliés, banals pour la plupart. Au cours des années 70, Perec a noté ceux-ci, un mélange de publicités, actualités, personnages, produits, etc, issues de sa 10e à 25e année (1946 à 1961). Le livre comprend même des pages blanches pour laisser le lecteur rajouter les siens à la suite. La lecture ne suscitait pas de souvenirs pour moi, car je n’étais pas né et il s’agit de référents français, mais elle produisait quand même une jolie musique nostalgique.  
   
3/5

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Message  Le petit montagnard Mer 07 Avr 2021, 17:42

La vie mode d'emploi

Georges PEREC (France) Perec10

Imaginez un immeuble parisien, un bel immeuble en pierre de taille, six étages et deux étages sous le toit pour les chambres de bonnes. Enlevez la façade de cet immeuble et divisez l’ensemble en cent cases. A chaque case correspond un chapitre du livre. Donc 100 chapitres le livre. Les grands appartements auront plusieurs chapitres, alors que les chambres de bonnes n’en auront qu’un. Et l’ordre ? Il sera celui d’un cheval aux échecs : deux cases en avant, une case sur le coté. Et voilà, il ne reste plus qu’à raconter ce qui se passe dans chaque case, les objets qu’on y trouve, les gens qu’on peut y voir, les gens qui y ont vécu … A cela s’ajoute des contraintes, quasi invisibles à la lecture, pour chaque chapitre : des objets, des thèmes, des citations …
 
J’ai beaucoup aimé cet « exercice littéraire » car on ne peut pas vraiment parler de roman ici, plutôt d’histoires plus ou moins reliées les unes aux autres. Il y a des histoires du présent mais aussi beaucoup d’histoires du passé ; des histoires d’amour, des histoires de famille, des histoires de meurtre, des histoires d’Histoire. Le livre peut se lire dans l’ordre des pages, mais on peut aussi le lire famille par famille grâce aux noms des chapitres et à la table en fin d’ouvrage. Quelques énumérations peuvent êtres un peu lassantes, mais elles sont toujours assez courtes. La lecture de cet OVNI a pour moi été un immense plaisir.
 
Note : 5/5
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Message  géromino Jeu 08 Avr 2021, 19:53

Merci Le Petit Montagnard, pour cette critique qui me rappelle qu'il faudrait bien un jour m'intéresser à cet auteur étonnant.

_________________
                                                                                                                                                                              

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Message  Dkois Jeu 08 Avr 2021, 20:46

Lors d'une émission "littéraire", à l'évocation de G.Perec, un participant avait prétendu que son œuvre n'avait d'intérêt que sa fantaisie et ses exercices de style qui n'amenaient à pas grand chose. J'en suis resté à cet avis. Je pense, à présent, me faire une idée personnelle.

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Message  Dkois Jeu 22 Juil 2021, 13:33

LES CHOSES
Georges PEREC
Pocket 158 Pages
 
Résumé (4° de couverture)
 
Dans ce récit si simple et si uni qu'il convient d'en souligner l'originalité profonde, Georges Perec tente, le premier avec cette rigueur, de mettre au service d'une entreprise romanesque les enseignements de l'analyse sociologique. Il nous décrit la vie quotidienne d'un jeune couple d'aujourd'hui issu des classes moyennes, l'idée que ces jeunes gens se font du bonheur, les raisons pour lesquelles ce bonheur leur reste inacessible – car il est lié aux choses que l'on acquiert, il est asservissement aux choses.
« C'est qu'il y a [dira Georges Perec] entre les choses du monde moderne et le bonheur, un rapport obligé... Ceux qui se sont imaginé que je condamnais la société de consommation n'ont vraiment rien compris à mon livre. Mais ce bonheur demeure possible ; car, dans notre société capitaliste, c'est : choses promises ne sont pas choses dues. »
 
Mon avis
 
   Puisque je m’étais promis de découvrir cet auteur et que je suis un lecteur qui ne ment pas à soi-même, c’est sans hésitation mais avec  peu d’enthousiasme que j’ai acquis ce roman « Les Choses » quand il s’est présenté à moi chez un de mes bouquinistes favoris.
Auteur reconnu pour ne pas laisser indifférent, il suffit de visiter les avis précédents du forum pour mesurer au combien les avis diverges à son sujet pour le constater.
Mais quel est donc le mien à l’issue de ma lecture ?
Réponse de Normand ? Peut-être que bien que oui, peut-être bien que non ? Ni chaud, ni froid ? Et bien oui. Avis mitigé.
 
Bien sur cette étude sociologique du début des années 60 est une référence dans ce domaine et il est très intéressant de s’y attarder pour faire le constat 60 ans plus tard. Le bonheur se trouve-t-il dans le matérialisme ? La porte reste ouverte au débat.  J’aime quand des livres ouvrent des débats. Oui mais voilà. A vouloir nous emmener à l’essentiel, c’est-à-dire à l’exposé de ses idées, Georges Perec a oublié que la littérature est également faite de jolis mots, de jolies phrases, de sentiments, de sensibilité, de passion, bref d’un style. Quelle froideur que cette écriture !! Ce livre a donc été lu, me concernant, plus comme un bon devoir qu’un roman.
 
 J’ai lu du Perec. Mission accomplie
 
Ma note 3 / 5

Dkois

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