Nicole AVRIL (France)

De : heilili (Message d'origine) Envoyé : 2008-04-28 12:37

L’impératrice, de Nicole Avril.

Biographie romancée qui dresse le portrait de la célèbre impératrice Sissi. Le style est étrange, l’auteur utilise un point de vue externe (pour reprendre ce qu’on apprend à l’école), et prend parfois le lecteur à témoin, ce que je n’aime pas beaucoup, car ça m’empêche de bien rentrer dans la peau du personnage.

Cela dit, l’écriture est très fluide (voire parfois trop peu recherchée, j’en conviens), on lit vraiment ça comme un roman, tout en s’instruisant sur la vie de la Cour d’Autriche au 19e siècle, sur les états d’âme d’une impératrice pourri gâtée et adorée par son mari, mais maladive, anorexique, tourmentée, entourée de beaucoup de « Grands » attachants, mais fous (merci la consanguinité), harcelée par sa belle-mère…

C’est une biographie vraiment intéressante que je recommande, agréable à lire, qui laisse un très bon souvenir, et des anecdotes inoubliables. D’un point de vue historique, c’est en plus très documenté, et reconnu comme l’un des romans les plus complets sur ce personnage haut en couleurs.

Note : 4/5




De : Garanemsa (Message d'origine) Envoyé : 28/04/2008 12:42

LA DISGRACE – Nicole Avril

Là aussi, 0,5 par respect pour la personne qui l’a écrit

Un chapitre et c’est fini, je ne comprends pas que l’on puisse écrire ce genre de chose avec plus de 200 pages pour ne rien dire

Un couple et deux filles vivent dans un petit village, sont mal aimés de ce village, un homme passant par là devient l’homme à tout faire, et l’amant de la dame,

Une des filles aime cet homme, et zou les parents meurent dans un accident, miracle, lol

Et les deux jeunes filles vivent dans cette maison seules.

Point final

Aucun intérêt, quelques pages au début, et vite on a compris, on va à la fin et on a réussi

Je ne voulais pas mettre un mot pour ce livre, mais je pense qu’il vaut mieux prévenir.





De : heilili Envoyé : 28/04/2008 18:25

Je suis un peu d'accord avec toi concernant Nicole Avril, à la lecture des Jardins de mon père, livre autobiographique, et c'est là à peu près son seul intérêt. Je n'ai pas trouvé que c'était bien écrit, ça fait un peu journal intime d'une adolescente qui se cherche, se plaint de ses malheurs d'enfants, tout en conservant un ton très léger genre "même pas mal", alors qu'elle parle, entre autres, d'atouchements sexuels, d'une maladie étrange qui lui déforme le visage...
Ce livre ne m'a pas touchée, et ne m'a pas donné envie de relire de Nicole Avril, alors que j'avais beaucoup aimé L'impératrice, biographie romancée de Sissi. J'ai essayé de poster une critique sur ce livre, mais j'ai l'impression que ça n'a pas marché et j'ai la flemme de tout réécrire maintenant. J'attends de voir si ça a vraiment raté, et je la réécrirai demain s'il le faut.
En tout cas, à part pour L'impératrice, je crains de ne pas réussir à te faire changer d'avis Garanemsa. Tant pis, mais à ta place, je n'écrirais quand même pas "Nicole Avril = nul", tu généralises un peu trop vite, à partir d'un seul livre, à mon humble avis...





De : gallomaniac Envoyé : 2008-04-28 15:21

Petite anecdote: Ce n'est pas sans humour, que Nicole Avril, professeur de littérature, insert dans une scène de son livre "Monsieur de Lyon" (1979) la phrase "La marquise sortit à 5 heures" Une phrase qui a fait long feu dans l'histoire de la littérature, depuis que, selon André Breton dans le "Manifestes du surréalisme" (1924) , Paul Valéry a condamné cette phrase, voir l'article http://www.jstor.org/pss/1261512 . Claude Mauriac a pris la phrase pour en faire le titre d'un de ses livres (1959). Et la phrase resurge toujours, voir http://www.arllfb.be/ebibliotheque/communications/bosquetdethoran180605.pdf
Déjà par cette seule phrase Nicol Avril confirme son intention de ne pas juste écrire des romans, mais des romans à tendance surréaliste.
"Monsieur de Lyon" est un roman historique sur le bourreau de Lyon, ville òu Nicole Avril a passé sa jeunesse. J'ai lu ce roman il y longtemps, et c'est en me souvenant de ce livre que j'ai recemment acheté la série de Michel Folco: "Dieu et nous seuls pouvons".
C'est ainsi que la littérature se montre un édifice avec beaucoup de ramifications surprenantes.




De : heilili Envoyé : 2008-04-29 03:58

Merci gallo d'avoir regroupé les messages, je me refusais à poster une critique positive sous le titre de discussion choisi par Garanemsa. du coup les messages sont dans le désrodre mais c'est pas bien grave, et ça commence sur une note plus positive...
Merci aussi pour ton clin d'oeil sur la marquise (mais que diable allait-elle faire à cinq heures ?), bien sympathique.
Et comme j'avais beaucoup apprécié L'impératrice, je pense que Nicole Avril est plus douée en romans historiques, et Monsieur de Lyon me tente bien, du coup...





De : gallomaniac Envoyé : 2008-04-29 06:22

Monsieur de Lyon, ce n'est pas un roman historique classique, c'est plutôt un jeu littéraire avec des reminiscences litéraires indirectes, qui prennent parfois figure de parodie - ou de phantasie sensuelle (mais rien de pornographique). Une reminiscence évidente: dans la même citation de Breton, Valery parle de la première phrase, et chaque chapitre de Monsieur de Lyon a pour en-tête sa première phrase.

Ce que la marquise allait faire à 5 heures? Elle sortait, pluis belle que d'habitude, pour être vue et pour commenter ce qu'elle voyait: "Dieu, qu'il est superbe".

De : gallomaniac Envoyé : 2008-05-01 14:59

Sur Nicole Avril, je cite Pierre de BOISDEFFRE dans le chapitre "les femmes s'emparent du roman".
"Nicole Avril s'est fait connaître grâce à trois romans que distinguaient leur poésie et un grand sens de l'imaginaire : les Gens de Misar, les Remparts d'Hadrien, le Jardin des absents". Monsieur de Lyon bifurquait vers le roman historique. (Le bourrau lyonnais n'est pas un homme, c'est une femme, Camille, déguisée en jeune homme. L'affaire se passe au XVIIIe siècle et il arrive toutes sortes d'aventures à ce Casanova en jupon).
Nicole Avril aime le mystère, c'est certain, on l'a senti dès son premier livre. Elle en introduit dans le décor de la Disgrâce (1981), l'éternelle province française, avec l'éternelle famille bourgeoise accrochée à sa demeure comme l'huitre à son rocher."
et :
"Le monde de Nicole Avril est encore celui d'hier".

Entre-temps j'ai lu un livre d'elle de mon PAL, que je commente ci-dessous.





De : gallomaniac Envoyé : 2008-05-01 15:26

Le Jardin des Absents, roman de Nicole Avril. Ma note 3/5.
Albin Michel 1977, 212 pg.

"Il s'éveille et c'est comme s'il achevait un long voyage". Dans un pays de suppression, on vide la mémoire des oppsants et des criminels. Ensuite, on s'éveille dans une chambre blanche, on se souvient tout juste de son nom. Lui, c'est Joden. Il est tout seul, entouré de gardiens et visité d'un médecin, gardien de ses souvenirs sur une petite fiche. Après un temps de bonne conduite, il est transféré la nuit dans une cabane d'un village au bord de la mer (sur une île avec un climat artificiel), habité par des hommes toujours sous surveillance et aussi vide de mémoire que Joden. Joden cherche à récupérer sa mémoire, il croit se souvenir d'une relation passionnée avec une femme, Agna. Encore un temps, et il est transféré dans une petite ville, où il y n'y a que des "absents", hommes et femmes, et il retrouve Agna. Ils essaient de se souvenir vraiment, mais c'est impossible. Alors Agna, récalcitrante, veut mourir, et Joden intervient auprès du médecin pour qu'il donne un poison à Agna. Puis, il réussit à faire inculper le médecin, qui alors subit le sort des absents: "Il s'éveille et c'est comme s'il achevait un long voyage".

Le sujet, pas dénué d'intérêt, me faisait penser à roman pour jeunes d'André Dhôtel, L'Île aux oiseaux de fer où les habitants sont aussi étroitement surveillés dans un monde cristallisé à perfection. Ma note 3/5.