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Milan KUNDERA ((République tchèque/France)

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gallo
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Message  gallo Lun 17 Nov 2008 - 16:37

De : Mousseline Envoyé : 2003-05-15 09:55
L'identité de Milan Kundera

Jean-Marc et Chantal sont un couple qui vivent une crise d'identité... Jean-Marc, souvent, ne reconnait plus le visage de Chantal... il a peur de la perdre. Il s'inquiète du fait que Chantale avec les autres n'ait pas le même visage que sa Chantale à lui tout seul.

C'est surtout l'écriture qui m'a plue dans ce roman. Kundera écrit très bien... une écriture juste où chaque mot est à sa place, des phrases courtes, précises. Des mots avec lesquels
il dit des choses intéressantes sur l'amitié, la vie de couple, l'identité...

L'histoire est parfois confondante, on se pose des questions, se demande où il veut en venir...on cherche le pourquoi de tout ça. Je crois que Kundera veut démontrer que l'amour
est souvent trompeur...l'être qu'on croyait aimé n'est pas nécessairement celui ou celle qu'on croit...et lequel est le vrai finalement? comment distingué le vrai du faux? bref c'est pas mal philosophique...

Ça reste que c'est une analyse bien personnelle, c'est la première fois que je lis cet auteur et je suis quelque peu confondue et la fin m'a laissée perplexe. J'aime beaucoup ce genre de romans qui m'oblige à deviner les intentions de l'auteur mais ici disons que le thème ne m'intéresse pas particulièrement...plutôt banal non?

Mais un coup de coeur pour l'écriture de Kundera! J'ai eu l'impression que c'est très facile pour Milan Kundera d'écrire...ça coule tout seul. Un coup de coeur aussi pour tout ce qu'il dit concernant l'amitié, j'ai bien aimé.

note: 4/5

citations:

Entre la vérité et l'ami, je choisis toujours l'ami. (p. 51)

S'il s'était hasardé à me défendre dans ce milieu hargneux et méchant, il aurait risqué lui-même la disgrâce, des conflits, des ennuis. Comment ai-je pu exiger cela de lui? D'autant plus qu'il était mon ami! Cela a été impoli. Car l'amitié vidée de son contenu d'autrefois s'est transformée aujourd'hui en un contrat d'égards réciproques, bref, en un contrat de politesse. Or, il est impoli de demander à un ami une chose qui pourrait le gêner ou lui être désagréable. (p. 53)

Si la haine te frappe, si tu es inculpé, jeté en pâture, tu peux t'attendre à deux réactions de la part des gens qui te connaissent: les uns vont se joindre à la curée, les autres, discrètement, vont faire semblant de ne rien savoir, de ne rien entendre, si bien que tu pourras continuer à les voir et à leur parler. Cette deuxième catégorie, discrète, délicate, ce sont tes amis. Amis dans le sens moderne du mot. (p. 54)

Deux êtres qui s'aiment, seuls, isolés du monde, c'est très beau. Mais de quoi nourriraient-ils leurs tête-à-tête? Si méprisable que soit le monde, ils en ont besoin pour pouvoir se parler.
(p. 84)

Lui parle-t-on des prisonniers, des persécutés, des affamés? Il connaît la seule façon de se sentir touché, personnellement, douloureusement, de leur malheur: il imagine Chantal à leur place. Lui parle-t-on des femmes violées pendant une guerre civile? Il y voit Chantal, violée. C'est elle et personne d'autre qui le libère de son indifférence. Ce n'est que par son intermédiaire qu'il
est capable de compatir. (p. 90)

La douleur ne veut pas entendre la raison, elle a sa propre raison qui n'est pas raisonnable.
(p. 128)

L'homme n'est pas capable de changer le monde et ne le changera jamais. C'est la conclusion fondamentale de mon expérience de révolutionnaire. (Marx)


De : BenYoz Envoyé : 10/03/2004 12:01
J'ai lu la Valse aux Adieux de Kundera. Tromperies, sentiments et drames autour d'une station thermale. 95 % de dialogues, une vision de Pragues trop suggérée. Peut-être suis-je tombé sur le mauvais roman, mais je ne trouve pas à Kundera un talent à la mesure de sa réputation.
Je lui donne un 3/5 car, l'air de rien, c'est bien écrit.


De : pépinVI Envoyé : 30/03/2004 08:07
J'ai lu aussi La Valse des adieux que j'ai adoré bien que, je dois l'admettre, comme il a passé depuis de nombreuses années et un nombre calculable, mais à peine, de lectures, je ne m'en souvienne plus du tout , à part que l'histoire se passait dans une station thermale (merci Ben Yoz ) et que j'avais bien aimé le bouquin. (4/5)


De: Lassy Envoyé : 21/06/2004 12:06
Milan Kundera - La valse aux adieux
(Gallimard/folio, 1978, 353 pages)

J'aime trop la façon dont l'auteur met en lumière les actions des personnages: il démonte le mécanisme de tous leurs faits et gestes avec une aisance époustoufflante! Toute la logique de ses romans (enfin, ceux que j'ai lus en tout cas) se justifie par cette mise à nu de leurs pensées: leur vécu intérieur, leurs questionnements métaphysiques, moraux ou autres, et même leur inconscient, m'apparaissent d'une limpidité saisissante! réjouissant, admirable!

La valse des adieux n'y échappe pas, tout un imbroglio de rencontres et de hasards tout à fait incongrus, voire absurdes, nous semble d'une logique "intérieure" implacable.

Note : 5/5

c'est un auteur formidable ! j'ai d'abord lu l'insoutenable légèreté de l'être et c'est magnifique ! ensuite l'ignorance que j'ai aimé aussi, mais je ne me souviens plus bien.....
moi aussi, j'ai l'intention de lire tout de lui, et je veux commencer par les premières oeuvres:

1) la plaisanterie
2) risibles amours
3) la vie est ailleurs
4) la valse aux adieux dernier roman écrit en Tchécoslovaquie.

pour répondre à Ben yoz, je pense que le propos de l'auteur n'est pas de décrire son pays. Il est juste en filigraine, parce que ses histoires pourraient se passer n'importe où. Seulement le vécu social et politique des personnages est particulier. C'est une vision très intéressante, justement, à mon avis.


De : lassy Envoyé : 30/09/2004 19:15
Milan KUNDERA : La vie est ailleurs

Ce livre devait d'abord s'appeler l'âge lyrique.

Le héros, Jaromil, est un jeune poète caricatural, à Prague, à la fin des années 60.
L'auteur nous montre comment évoluent ses relations avec sa mère exclusive, et comment se construit sa vie.

Il a des rêves de grandeur et d'absolu. L'amour, la révolution... Mais la vie n'est jamais comme on l'espère, et son lyrisme tombe à côté....

Le style est lent, et grinçant, mais tout en légèreté, comme d'habitude.
Encore une fois, j'adore Kundera !

"même l’assassin le plus impitoyable, le tyran le plus sanglant a une âme tendre et poétique" .

5/5


De: Dytal
Milan Kundera - Le livre du rire et de l'oubli
(Gallimard/folio, 1987, 365 pages)

C'est un recueil de nouvelles, que Kundera qualifie pourtant de roman. Il est vrai que dans la sixième nouvelle on retrouve une partie des personnages décrits dans les récits antérieurs.

Il frôle l'érotisme à plusieurs reprises pour ensuite arriver à l'apogée orgiaque. Bon ce n'est pas nécessairement ce que je m'attendais de Kundera mais c'est tout de même bon. D'autant plus qu'il y a une belle réflexion sur le rire, réflexion qui nous mène au sein du rhinocéros de Ionesco.

Tout au long de ce livre, nous sentons la grande influence qu'a eu Diderot sur l'auteur. Justement Kundera a reprit Jacques et son maître de Diderot pour en faire une pièce de théâtre. Et tout au long du livre du rire et de l'oubli nous ressentons cette influence de Diderot.

Bref c'est un bon livre, peut-être un peu mêlant à certaines périodes mais sommes toute un livre à lire pour ceux qui aiment Kundera et qui veulent oublier pour un temps la vie qui les entoure.

Note : 4/5


De : lassy Envoyé : 21/10/2004 18:31
Le livre du rire et de l'oubli - Milan KUNDERA

Ce livre est moins un roman qu'une sorte de recueil de nouvelles dont les héros ont un vécu qui se réfère chacun à leur manière au thème donné.
Mirek veut oublier une partie de sa jeunesse dont il se sent honteux, Karel veut changer d'optique face aux évènements, Gabrielle et Michèle sont confrontées aux problèmes de l'humour, Tamina veut ranimer le souvenir de son mari, l'étudiant veut sublimer sa maîtresse, Jan a la nostalgie de l'amour juvénile... et l'auteur se mêle à ses héros pour parler de ses expériences, de la Bohême, et de Prague.

C'est peut-être dans ce livre qu'il parle le plus de politique : " Pour liquider les peuples, disait Hubl, on commence par leur enlever la mémoire On détruit leurs livres, leur culture, leur histoire. Et quelqu'un d'autre leur écrit d'autres livres, leur donne une autre culture et leur invente une autre Histoire. Ensuite, le peuple commence lentement à oublier ce qu'il est et ce qu'il était. Le monde autour de lui l'oublie encore plus vite."
Cet aspect m'a beaucoup intéressée, et heureusement, parce que d'autre part, je n'ai pas compris grand-chose à propos des anges, par exemple, ou alors je n'étais carrément pas d'accord avec lui : "L'amour ne peut pas être risible. L'amour n'a rien de commun avec le rire"

Bref, c'est tout de même un très bon livre, mais j'ai moins aimé, j'ai eu du mal à cerner les personnages.

3,8 / 5


De : Rotko21 Envoyé : 27/12/2004 16:31
Je rejoins ce que dit Lassy à propos du "livre du rire et de l'oubli"
Milan Kundera, Le livre du rire et de l'oubli, Gallimard.

Variations sur des "thèmes existentiels".

Kundera a voulu d'abord faire une suite à "Risibles amours". Puis il a décidé d'organiser les sept nouvelles qui composent le présent recueil comme "sept petites compositions indépendantes ". Il précise :" Le seul lien qui les tient ensemble, qui en fait un ROMAN, c'est l'unité des mêmes thèmes. Ainsi ai-je rencontré sur mon chemin, une autre vieille stratégie : la stratégie beethovenienne des variations ; grâce à elle, j'ai pu rester en contact direct et ininterrompu avec quelques questions existentielles qui me fascinent et qui, dans ce ROMAN-VARIATIONS, sont explorées progressivement sous de multiples angles." ( "les testaments trahis" pp 199-200 ).(1)

Ces thèmes connus de Kundera et des écrivains exilés tournent autour des perversions du totalitarisme qui, falsifiant l'histoire du pays et abusant les citoyens, place les vies individuelles sous le signe du mensonge et de l'arbitraire. Ainsi voit-on les personnages se méprendre sur les intentions d'autrui, accepter des rôles à contre-emploi, devenir les victimes d'un passé encombrant.

Le lecteur s'amuse parfois de situations cocasses/loufoques et d'évidents malentendus. Toutefois l'ensemble, à mon goût, reste bien cérébral et le recueil me paraît plus propice à une étude littéraire qu'à une lecture désinteressée.

(1) "les testaments trahis", essai de Kundera cf http://liensutiles.forumactif.com/viewforum.forum?f=19

De : Petit_biloute Envoyé : 16/03/2005 14:35
J'ai découvert Kundera il y a quelques années lorsque m'a été offert "l'insoutenable légèreté de l'être" ... et quel choc. Si je me souviens bien, j'ai enchainé directement avec "risibles amours", et même si les recueils de nouvelles c'est pas trop mon truc, c'est tellement bien écrit que j'ai fini par avaler tous ses romans dans le mois qui a suivi.
Tout comme Lassy, j'accorde sans réserve un 5/5 à "la vie est ailleurs", mais en même temps j'avoue que je me sens un peu frustré : nouveau sur ce forum, je n'ai pas encore suffisamment d'applomb pour outrepasser les règles, mais si je décerne un 5/5 à ce roman, quelle note attribuer à "la plaisanterie" qui reste à ce jour l'un de mes livres préférés ? J'en attaque la critique dès que je me le suis remis en mémoire et que je dispose d'un peu plus de temps ...

Biloute


Dernière édition par gallo le Mer 15 Juil 2009 - 15:57, édité 1 fois
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Message  gallo Lun 17 Nov 2008 - 16:43

De : Ashtart123 Envoyé : 02/09/2005 21:21
Milan Kundera - L'IGNORANCE
181 pages

Résumé
Dans ce livre, Milan Kundera nous livre en parallèle les pensées de Irena et Josef, deux tchèques qui ont émigrés respectivement à Paris et au Danemark. Ces deux personnages, qui par leur exil ont beaucoup en commun, se croiseront par hasard dans leur quête de trouver leur place entre le pays qui les ont accueillis avec compassion (et condescendance?) et celui qu'ils ont quitté.

Ce que j'en ai pensé
J'ai adoré cette perspective des émigrants, la manière dont leur sentiment est décrit. Les deux personnages doivent vivre avec l'incompréhension de leur proches face au fait qu'ils n'ont pas envie de renouer avec leur passé, et face à leurs anciens parents et amis qui ne leur pardonne pas tout à fait leur départ et qui ne sont pas intéressés à connaître leur nouvelle vie. J'ai par ailleurs apprécié la comparaison entre ce qu'ils vivent et ce qu'a vécu Ulysse dans l'Odyssée.

Une superbe écriture, un livre qui se dévore en un rien de temps!

5/5

De : ThomThom12932 Envoyé : 16/03/2006 18:23
Milan KUNDERA: "Risibles Amours" (Folio, 1968)

Un jour, dans un restaurant au Touquet, je déjeunais innocemment avec mon ex compagne et elle n'arrêtait pas de regarder au dessus de mon épaule. En général, c'est moi qui ne fixe pas les gens dans les yeux, donc je lui ai demandé ce qu'il y avait de si intéressant à la table de derrière. Elle a répondu : "Regarde, au fond à droite : c'est Kundera." Je me suis retourné et j'ai vu un monsieur qui déjeunait seul, très vieux mais très impressionnant ; il n'y avait pas de doute : c'était bien Kundera. J'ai appris en payant l'addition qu'il venait souvent car il avait une villa au Touquet. Je n'ai pas osé aller l'aborder...c'était il y a des années, j'étais jeune, je ne savais pas quoi lui dire...

Mais je m'égare ! plutôt que de raconter ma vie, je vais vous raconter le bouquin de Kundera...

Je plaisante bien sûr ! "raconter un bouquin de Kundera" c'était juste pour le plaisir de donner un superbe exemple d'antiphrase , dans la mesure où Kundera n'a jamais fait qu'une seule chose dans sa vie : du Kundera. Ses livres ne ressemblent à aucun autre, son écriture est unique et ses histoires relèvent à la fois du Tout et du Rien, d'un néant absolu qui en même temps semble plus crédible que dans n'importe quel "grand roman romanesque traditionnel".
Le fait est que Kundera est un peu le dernier des mohicans : le dernier représentant d'une espèce d'auteurs aujourd'hui quasi éteinte - celle des grands écrivains-philosophes.

"Risibles amours" s'attaque, comme son nom le laisse deviner, à l'amour et au rire, c'est à dire aux jeux de l'amour et du mensonge en amour, inévitable et aussi régénarateur que destructeur selon les couples. Autant vous le dire tout de suite : ce livre devrait être précédé de la mention "déconseillé aux couples heureux d'être ensemble".

Il s'ouvre sur une partie intitulée "Personne ne va rire" et démarre presque comme un roman romanesque, avec des personnages, une intringue, des dialogues ciselés. Peu de ces grands méditations poétiques et philosophiques dont seul Kundera a le secret. Dans cette première partie relativement longue, en effet, tout le monde joue mais personne ne ris - sauf le lecteur. L'étau se resserre autour du narrateur-joueur, inéluctablement, et pour nous c'est totalement jubilatoire !

"...J'expliquerai publiquement les choses comme elles se sont passées ; si les être humains sont des être humains, ils ne pourront qu'en rire.
- Comme vous voudrez. Mais vous vous apercevrez que les êtres humains ne sont pas des êtres humains ou que vous ne saviez pas ce que sont les êtres humains. Ils ne riront pas."

Bref. Dès la seconde partie, les choses se corsent : on retrouve le Kundera que l'on connaît et que l'on aime (ou qu'on déteste, selon les goûts...en général avec Milan c'est tout ou rien) : récits fragmentés, multiplications des points de vue, digressions à tout va ; une impression que le roman par dans tous les sens alors qu'il est en fait d'une cohérence et d'une densité absolue.

Je ne vais pas évoquer les parties une à une. Mais le fait est que je suis resté bloqué sur "Le jeu de l'auto-stop". Là, j'ai commencé à sentir poindre un réel malaise. A partir de là, ce livre a commencé à me déranger - pas à me choquer mais plutôt à m'angoisser...car il me renvoyait au visage trop de choses que je connaissais, trop de situations déjà vécues et d'impressions déjà ressenties...

Ca ne m'arrive pas si souvent. Alors un livre qui réussit à me toucher aussi profondément, aussi violemment, un livre qui réussit à me désarçonner...je ne peux que le qualifier de chef d'oeuvre. Qu'on cesse donc de nous bassiner avec "L'Insoutenable légereté de l'Etre" ! le plus grand livre de Kundera c'est celui-ci.

J'ai remercié le hasard de me l'avoir fait lire à une époque où j'étais célibataire, puis je me suis maudit de ne pas l'avoir lu plus tôt.

Parce que sinon, ce jour là, dans le restaurant où je déjeunais stupidement avec ma future ex compagne, j'aurais su quoi dire à cet immense écrivain.

5/5

De : Cocotte8017 Envoyé : 31/05/2006 02:46
Milan Kundera - L'insoutenable légèreté de l'être
(Gallimard, 1987, 394 pages)

C'est l'histoire de Tomas, libertin qui ne peut résister aux femmes, et Tereza, l'éternelle jalouse. Tomas incarne la légèreté, la liberté alors que Tereza représente la pesanteur, la gravité. Quel pôle permet de rencontrer le bonheur? L'auteur nous présente également le destin d'un autre couple : Sabina, maîtresse de Tomas et artiste libérée, et Franz. Le roman présente les réflexions de chaque personnage face à l'amour, la liberté et la fidélité.

Ce roman m'a laissé perplexe. D'un côté, j'ai apprécié l'écriture de Milan Kundera qui coule sans fausse note et qui rend la lecture aisée. Par contre, l'histoire, le contenu, m'a déroutée. Je lis très peu de livre à saveur philosophique et j'avoue que j'ai eu de la difficulté à m'intéresser à tous ces questionnements, ces réflexions, ces contradictions. Milan Kundera présente des points de vue intéressants, mais qui m'ont très peu interpellées. Certains passages me semblaient plus jolie qu'autre chose, je n'arrivais pas à cerner l'idée derrière. J'ai certainement passé à côté!

Ma note : 3,25/5


De : oxymore Envoyé : 24/07/2006 17:01
LA LENTEUR - Milan Kundera

Ce roman de Kundera est très court puisqu'il fait 170 pages environ et la police est assez grosse mais la qualité est vraiment bonne même si je n'avais rien lu de lui auparavant.
L'histoire: Vera et le narrateur (kundera) s'installe dans un relais-château mais cet espace n'est qu'un prétexte du narrateur donné à l'auteur pour enchâsser quelques petits récits.
Kundera s'amuse donc à jouer avec la forme de son roman qui en de multiples petits chapitres sautent d'un couple à un autre: Madame de T. et son chevalier au XVIIIème siècle, Berck et Pontevin qui luttent pour le pouvoir de l'humanitaire télévisuel, Vincent et Julie rencontrés sur un congrès, et le savant tchèque qui essaie de racommoder son histoire ave cla grande histoire de son pays.
J'ai ressenti que Kundera cherchait à opposer la lenteur de l'histoire de Madame de T. avec la vitesse à laquelle se déroule le XXème siècle, tout en ayant une écriture très limpide, très claire; bref une espèce de philosophie à la portée de tous.
Voilà quelques exemples précis que j'ai adorés:
Il y a un lien secret entre la lenteur et l'oubli.....un homme qui marche dans la rue, et qui veut se rappeler quelque chose, ralentit son pas. Par contre quelqu'un qui essaie d'oublier un événement pénible accélère à son insu sa marche. Il veut s'éloigner de ce qui se trouve, dans le temps, trop proche de lui.
Le degré de la vitesse est directement proportionnel à l'intensité de l'oubli....
Notre époque s'adonne au démon de la vitesse et c'est pour cette raison qu'elle s'oublie si facilement elle-même.

Je relierai Kundera car sur une oeuvre il est difficile d'entrevoir le style et le fond de l'auteur mais sur cette Lenteur j'ai bien aimé les cassures dans le rythme, les enchâssements de récits et l'opinion de Kundera sur tous ces pseudos-intellectuels qui occupent les écrans de leur pathos et qui s'agglutinent autour de la lumière des médias comme des petits phalènes sur une lampe à huile l'été.


De : Le-réaliste-romantique Envoyé : 01/02/2007 03:02
L'immortalité - Milan Kundera
1990, 536 pages, folio

L'auteur observe par hasard une femme âgée saluer un homme d'un geste débordant de jeunesse et de vitalité. Ce mouvement simple et naturel l'inspire, il veut tracer la vie de cette femme, Agnès, charmante et attachante. Au fil du temps, l'auteur, inspiré par d'autres rencontres accidentelles, lui adjoint mari, fille, parents, soeur, amants, amis... La vie d'Agnès et de ses proches se développe, mais elle se confondra tout au long du roman avec la vie de l'auteur (ou plutôt de son personnage).

Ce livre est un travail de virtuose de Kundera. Il jongle d'abord avec aisance entre les deux niveaux du récit, soit celui de son personnage et celui doublement fictif créé par l'auteur. Avec seulement quelques personnages bien choisis, il construit une trame dramatique captivante. Mais il utilise cette dernière pour réfléchir, et faire réfléchir, sur la place du romancier dans le monde moderne, alors que les médias du spectaculaire et de l'immédiat occupent tout l'espace. Kundera montre la quête d'immortalité de chacun, comment certains se lancent dans des quêtes futiles alors que d'autres préfèrent plutôt complètement ignorer la question de leur fin. Ses personnages sont attachants, mais Kundera les décortiquent sans pitié, ils se retrouvent complètement nus devant le lecteur, leurs motivations disséquées.

À la lecture de ce livre, on sent la colère et l'irritation difficilement retenues par l'auteur face à une société de plus en plus bruyante et envahissante. Il en a assez des "ultra-extrovertis" qui ne peuvent s'empêcher d'essayer de convaincre tous et chacun de la supériorité de leurs opinions et de leurs goûts. Vous en connaissez sûrement plusieurs; moi, j'ai bien de la difficulté à les supporter.

"(...) la méthode reste exactement la même : celui qui défend opiniâtrement la supériorité des chats sur les autres animaux fait, par essence, la même chose que celui qui proclame Mussolini unique sauveur de l'Italie : il vante un attribut de son moi et met tout en oeuvre pour que cet attribut (une chatte ou Mussolini) soit reconnu et aimé de tout son entourage.

Tel est l'étrange paradoxe dont sont victimes tous ceux qui recourent à la méthode additive pour cultiver leur moi : ils s'efforcent d'additionner pour créer un moi inimitable ment unique, mais devenant en même temps les propagandistes des ces attributs additionnés, ils font tout pour qu'un maximum de gens leur ressemblent; et alors l'unicité de leur moi (si laborieusement conquise) s'évanouit aussitôt."

Superbe lecture, autant par le fond que la forme!

5/5!

le réaliste-romantique


De : joubjoub Envoyé : 18/06/2007 09:25
.:: L'ignorance (Milan KUNDERA) ::.

Résumé : "Sur l'avenir, tout le monde se trompe. L'homme ne peut être sûr que du moment présent. Mais est-ce bien vrai ? Peut-il vraiment le connaître, le présent ? Est-il capable de le juger ? Bien sûr que non. Car comment celui qui ne connaît pas l'avenir pourrait-il comprendre le sens du présent ? Si nous ne savons pas vers quel avenir le présent nous mène, comment pourrions-nous dire que ce présent est bon ou mauvais, qu'il mérite notre adhésion, notre méfiance ou notre haine ?" (Source : Folio)
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Construit en 53 petits tableaux, L'ignorance est ponctué de discours philosophiques et de remarques géopolitiques articulés autour du Printemps de Prague, en 1968, et de la Révolution de velours, en 1989, de commentaires sur le voyage homérique et le retour d'Ulysse à Ithaque. Car voilà un récit polyphonique qui pourrait se calquer sur l'Odyssée.

Le mal-être de l'exilé, la quête impossible de son identité, sont omniprésents dans L'ignorance. Ce récit reflète bien la déchirure que peuvent ressentir les émigrés qui n'ont plus leur place dans leur pays d'origine qu'ils n'ont pas vu évoluer et leur pays d'adoption où ils se sentiront toujours des étrangers. Il décrit parfaitement le piège de l'émigration : ne jamais arriver à évoluer au juste rythme, celui du pays quitté ou du pays adoptif.

Si L'ignorance est le roman du déracinement, c'est aussi parce qu'il est le roman de la mémoire. La mémoire asymétrique qui oppose plus qu'elle n'unit les êtres. Des faits anodins et totalement oubliés pour certains sont essentiels pour d'autres... Cette mémoire baignée de culture homérique a embaumé le passé et plonge les personnages dans l'enfer du présent. La mémoire confrontée à l'accélération du temps propre à notre époque post-moderne.

L'ignorance est assurément un grand roman, une de ces œuvres qui vous accompagnent durablement. Une œuvre moderne écrite par un maître du roman. Des phrases courtes, sans fioritures ni figures inutiles. Le sens prime sur le style. Kundera est sans conteste un des grands auteurs en langue française.

Une quête pleine de désillusion et improbable de l'identité, ici ou ailleurs, passée ou présente, où l'on se cherche, désespérément ignorant...

Note : 4/5


De : Pilou Envoyé : 27/08/2007 19:51

Une des choses que j’aime chez Kundera (en fait j’aime tout) et ce n’est sans doute pas la plus importante, c’est la rupture avec toutes les normes classiques du roman. Il le dit en plusieurs endroits mais entre autre dans L’immortalité, il est excédé par ces romans où l’on chemine dans des rues étroites vers un résultat final. Il préfère les chemins tortueux qui partent dans tous les sens. En lisant Kundera on se demande toujours où l’on sera au chapitre suivant, à la page suivante, à la ligne suivante. Pas de règle, pas de norme mais on s'aperçoit à la fin que tout était depuis le début merveilleusement construit ! Un homme du XX° siècle sort de son hôtel où il a passé une nuit torride et cherche un taxi en même temps qu’un autre homme du XVIII° qui sort d’une même nuit et attend son carrosse. Vous êtes du XVIII° ? Oui, et vous du XX° ? La lenteur. Normal que le peintre Rubens soit devant la télévision. Normal que Goethe dialogue avec Hemingway encore que le premier soit mort soixante dix ans avant la naissance du second. De la même façon l’auteur, Kundera, dialogue avec ses personnages lesquels lui donnent leur point de vue sur tel ou tel de ses livres. L’immortalité. Je suis sidéré et admiratif sans mesure.
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Message  gallo Lun 17 Nov 2008 - 16:49

De : Pilou Envoyé : 30/08/2007 16:44
L'IMMORTALITE - Milan Kundera

A propos du geste, il semble évident qu’il ne s’agit pas du geste de la femme à l'éventail de Picasso sur la couverture, et d’autre part ce n’est pas non plus un geste qu’on peut imiter ou copier. Paul s’y essaye et se rend compte, comme les autres, qu’il est ridicule. Agnès le fait, comme sa sœur Laura, mais en quelque sorte sans le vouloir et dans un contexte donné. Ce n’est pas un geste du répertoire des acteurs. Rien ne prouve qu’Agnès ou Laura, dont on sait qu’elles savent le faire, puissent sur demande le refaire hors contexte. Ce doit être un geste naturel, non pensé. Mais quel est-il ? Que faire pour le savoir en dehors de guetter sans relâche, et peut-être pendant des années sans résultat assuré ? Il est certainement très bref, une seconde pas plus, et très inopiné, d’où la difficulté de le saisir.


De : Le-réaliste-romantique Envoyé : 09/10/2007 02:11
L’identité - Milan Kundera
1997

Récit de l’évolution de la relation entre Jean-Marc et Chantal. Cette dernière a perdu un enfant dans un premier mariage et, suite aux pressions de son entourage pour en « refaire un nouveau », elle a quitté son mari et changé de milieu. Devenue indépendante, elle rencontre son amoureux. Celui-ci, plus jeune, est amoureux fou de sa compagne, mais il n’arrive pas à bien saisir sa personnalité : elle porte des masques différents selon les situations. Lequel est sa vraie identité?

Ce roman s’inscrit dans son cycle français de Kundera, et est similaire en forme et contenu à La lenteur. L’auteur scrute, encore une fois, intelligemment les relations amoureuses. Le livre est rempli d’observations et de phrases à relire et réfléchir. La parole est donnée à tour de rôle à chaque protagoniste, le lecteur peut sentir les élans mais aussi les incompréhensions des amoureux.

4/5
le réaliste-romantique


De : ithys13 Envoyé : 10/12/2007 21:15
Milan Kundera : L'insoutenable légèreté de l'être

La vie d'un couple en Tchécoslovaquie sous la terreur communiste, les les chars russes envahissent Prague, Tomas jeune médecin, se retrouve par le plus pur des hasards dans le colimateur des communistes, sa femme et lui harclés décident de partir vivre à la campagne , entre temps Tomas rencontre d'autres personnages tous aussi troublés les uns que les autres. Les themes abordés sont la Liberté , l'amour , j'ai du relire certains passages plusieurs fois,( car ce n 'est pas ce qu'on appelle un livre facile), je ne regrette pas car j'ai fini par trouver des "petits bijous comme " Si l'éternel retour est le plus lourd fardeau, nos vies, sur cette toile de fond, peuvent apparaître dans toute leur splendide légèreté"
Il se pourrait bien que je le relise, ce livre c 'est un trésor...

De : livrophore Envoyé : 11/02/2008 02:20
Milan Kundera : L 'art du roman
nrf: 200p

Cet « essai » rondement mené nous ouvre les portes de l'écriture et de la réflexion d'un auteur conscient du monde qui l'entoure et des questionnements (plus ou moins conscients) des lecteurs. Il nous présente très brièvement les oeuvres de certains " grands de la littérature mondiale", mais plus particulièrement de Kafka. L'oeuvre kafkaïenne nous apparaît maintenant sous un nouveau jour: la solitude et le quotidien ne sont pas si anodins ...
Ce livre est plus particulièrement dédié à des lecteurs rodés au monde de Kundera ( car il cite ses oeuvres) et j'avoue que je me suis senti quelques fois un peu largué...dommage l'écriture est fluide et claire.
Au final ce livre reste un bon moment: 3/5
livrophore

De : Catzoe5 Envoyé : 22/03/2008 14:47
J'ai adoré aussi la vie est ailleurs. Cette histoire du petit garçon qui dévoloppe trés tôt un gout et un talent pour la poésie, sa relation avec sa mère déterminera ses relations avec les femmes, tout cela sur fond de chute de communisme en Republique tcheque. Il y a bien longtemps que je l'ai lu ce roman, bien 3 ou 4ans je ne sais plus... Mais il m'a beaucoup marquée et beaucoup plu! un de mes meilleurs souvenir de lecture.
5/5

De : MirellaT Envoyé : 04/05/2008 18:11
Avant de poursuivre, je tiens à préciser que je suis très loin d'être une amateure de littérature. Mes références sont les lectures obligatoires du Cégep. J'adorais simplement mes cours de littérature et j'ai continué à lire les auteurs suggérés dans le cadre du cours tels que : Anne Hébert, Simone de Beauvoir, Franz Kafka et évidemment Milan Kundera. Lire mes critiques est une activité intéressante seulement si vous mettez la barre au niveau d'une étudiante du collégial.

Le Rideau est un essai écrit par Milan Kundera publié en 2005 par les éditions Gallimard. Évidemment, Kundera, l'auteur de l'Insoutenable légèreté de l'être et de l'Art du roman. Je pense que n'importe quel écrit a atteint son but lorsque le lecteur a conservé au moins un concept développé dans le texte. Par exemple, l'insoutenable légèreté de l'être m'a introduite à la notion de kitsch. J'ai pris possession du concept kitsch, quand un jour je me suis dit que je suis où je dois être le kitsch de la tristesse. C'est à dire que je sentais que mon rôle à ce moment là est de personnifier la tristesse. C'est selon moi, la chose la plus belle au monde. Cette idée de conscience à travers les larmes. Cette idée d'aimer se regarder pleurer. Notre image embellie par les pleurs. C'est le narcissisme total. C'est Frida Kahlo qui peint ses larmes.

Et, l'insoutenable légèreté de l'être elle-même, tout n'est que légèreté. C'est le royaume de l'absurde. L'image très forte de la comparaison entre l'enfance d'Adolf Hitler et celle de Kundera. Dans le monde de la légèreté, on peut être ému par l'enfance d'Hitler parce qu'on est sûr qu'il ne reviendra jamais.

Pour en revenir au Rideau, c'est la suite de l'Art du Roman. Mais, plus facile à lire. Magnifiques phrases de Kundera. J'en donne quelques unes: "La vie humaine en tant que telle est une défaite." (je dois dire que son pessimisme et son découragement font partie de son charme); "La liberté du jeune et la liberté du vieux sont deux continents qui ne se rencontrent pas."; "tandis que la réalité n'a aucune honte à se répéter, la pensée, face à la répétition de la réalité, finit toujours par se taire."; "L'Histoire est comme un projecteur sur la réalité humaine, sur ses possibilités inattendues."

Le lyrisme c'est l'homme ébloui par sa propre âme et le désir de la faire entendre.

Comme je l'ai mentionné plus tôt, j'adore l'idée du narcissisme. Le lyrisme est en littérature ce qu'est le narcissisme en psychologie. Le poète qui s'étend sur ses états d'âme. Ce que je retiens de Kundera, c'est qu'on s'en fout du poète, on veut des idées. Un roman "personnel" est totalement inintéressant aux yeux de Kundera. Et, la lecture de cet essai a modifié d'une façon indélébile ma façon de lire, ce que j'exige maintenant de la littérature. Je ne veux pas d'histoire linéaire. Je ne veux pas de réalisme. Je ne veux pas que l'auteur m'embête de détails autobiographiques. Ah ! je ne veux pas qu'il soit ému par sa propre émotion!! (Merci Kundera). Ce que je retiens du Rideau, c'est le concept de lyrisme; et les suggestions de lecture. Kundera s'inscrit comme héritier, successeur de Gustave Flaubert, auteur de "Madame de Bovary"; aussi du grand Kafka. Kafka et l'absurdité du monde. La victime qui ressent de la compassion pour ses bourreaux (Le Procès), l'homme écrasé par son père (La Métamorphose). Je suggère aussi fortement de lire "La vie est ailleurs" (quel beau titre) de Kundera qui parle du poète lyrique, Jaromil et sa mère. Sa mère qui a enfin trouvé une façon de se transcender en faisant un enfant, libérée enfin de son corps de femme et d'épouse. Donc l'idée du lyrisme expliquée d'une façon théorique dans le Rideau est appliquée sur le personnage principal du roman, Jaromil.

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Message  FilouDlidou Mar 27 Jan 2009 - 16:46

La vie est ailleurs, Milan Kundera, environ 1973, aux alentours de trois cents pages

Un beau petit roman qui en plusieurs de ses aspects m'a rappelé L'étranger de Camus : rapidement lu, style simple, un peu désabusé et malgré cela, une puissance renversante (mais aussi quelques différences : alors que le style de Camus ressemblait selon moi à une incision au rasoir, celui de Kundera est très fluide, ondulant et son texte me renvoyait souvent l'image, allez comprendre pourquoi, d'une coquille de noix en haute mer).

La vie est ailleurs nous présente un poète surréaliste pas mauvais, qui un jour à cause de sa volonté d'engagement au communisme le fait verser dans le réalisme socialiste, genre dont l'Histoire a désormais semble-t-il cloué le cercueil et que peu regretteront. Il y obtient un certain succès, mais un succès sans lendemain, on comprendra, le char de l'Histoire ayant, nous l'avons dit, sans pitié labouré ce mouvement artistique.

Toujours est-il qu'à travers ce pas trop mauvais poète duquel on présente sans concession l'existence et les questionnements, force nous est de constater que sa poésie est fort éloignée de sa vraie vie, que le quotidien des poètes semble aussi pathétique et ennuyant que la vie de millions de gens, que les poètes se posent les mêmes questions que nous et font face aux mêmes absences de réponse que le commun des mortels, que leurs hormones leur font ressentir les mêmes choses qu'à nous et qu'en définitive, ce poète n'est pas un homme hors du commun, juste quelqu'un qui aura eu le temps et l'encouragement nécessaire à son éclosion en tant que poète. Ce qui selon Kundera (et selon moi et François Ricard, le postfacier du roman) ne veut pas dire que sa poésie n'en vaut pas la peine.

Voilà. Ma critique n'est pas très gracieuse et je m'en excuse. Ce livre m'a bien fait rire, mais il m'a aussi beaucoup troublé et je ne sais trop qu'en dire. Disons qu'une fois de plus, j'ai senti toute la solitude à laquelle font face tous les humains (ce que j'avais déjà ressenti avec passablement d'acuité l'été dernier lorsque ma copine est presque morte durant son accouchement, et avec moins d'acuité lors de différentes frictions que j'ai eues dans la vie, par exemple sur les forums en ligne... tongue ).

Et en gros, étant donné que ce livre se lit si vite, parce qu'il est si facile d'abord, parce qu'il nous confronte tellement à la réalité, je le classe sans hésiter parmi les livres que je recommenderais les yeux fermés, au même titre que L'étranger de Camus, que Le pigeon de Süskind, que Le petit prince de Saint-Exupéry, que Le gourou sur la branche de Kiran Desai ou que L'histoire sans fin de Michael Ende (bon! celui-ci est un peu plus long, mais on ne le perçoit pas du tout).

Ma note: 4,8/5 (ce qui est un coup de cœur pour moi).
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Message  Réaliste-romantique Sam 22 Mai 2010 - 1:36

La lenteur, de Milan Kundera
1995

Lors d’un séjour dans un ancien château, un écrivain se rappelle une nouvelle du XVIIIe s’y déroulant. Il imagine aussi des intrigues qui pourraient se dérouler entre utilisateurs de la salle de conférence de ce château, dont un entomologiste tchèque oppressé par le régime communiste.

Au début, les différents volets semblent indépendants, on se demande bien où l’auteur veut en venir. Toutefois, on y prend néanmoins goût et on suit les aventures avec intérêt.

4/5

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Message  dodie Mer 12 Jan 2011 - 13:14

La vie est ailleurs

Jaromil est le héros pathétique de ce roman. Ce jeune homme vit à Prague à la fin des années 60 avec sa mère qui l'adule et le surprotège. Il se trouve laid, pense faire plus jeune que son âge et est profondément timide. Il s'amuse à écrire quelques vers et il n'en faut pas plus pour que sa mère le sacre Poète.
Il essaie au travers de son écriture de trouver sa voie, un sens à sa vie et enfin l'amour des femmes tout ceci sur fond de Révolution communiste.

Mon avis: Ce roman est le premier de Milan Kundera que je lis. J'ai immédiatement été séduite par l'écriture fluide , concise.
Ce roman est bien plus que l'histoire de ce petit poète. A travers ce livre l'auteur nous pose de vraies questions: savons-nous qui nous sommes vraiment? Savons-nous ce que que nous voulons faire de notre vie et si oui empruntons-nous le bon chemin pour y accéder?
Il nous fait part aussi de ses réflexions sur l'écriture, sur les valeurs fondamentales de la vie: l'amour, la famille, les relations avec les autres.

Ce qui m'a particulièrement séduit est le fait que malgré l'histoire et les thèmes abordés Milan Kundera a réussi à y incorporer une bonne dose d'humour à travers des situations cocasses.
Un livre qui nous fait réléchir tout en nous faisant sourire......
Une très belle lecture ...
Ma note 4,5/5
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Message  Bernard Mer 12 Jan 2011 - 19:13

Bel avis Dodie, mais pas mon truc.

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Message  zeta Jeu 13 Jan 2011 - 14:04

Dodie, si tu veux continuer à lire Kundéra, je peux te dire que j'ai beaucoup aimé "l'insoutenable légèreté de l'être" et "l'Immortalité".
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Message  dodie Ven 14 Jan 2011 - 14:26

Merci Zeta: je les note Very Happy
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Milan KUNDERA ((République tchèque/France) Empty La vie est ailleurs : Milan Kundera Folio 432

Message  Invité Mer 26 Jan 2011 - 12:00

Ce livre est si triste et si bizarre. Il ne s'y passe pas grand chose.
C'est une relation entre une mère et son fils qui est racontée. L'entrée dans l'âge adulte d'un jeune poète avec l'évolution de ses sentiments. C'est très poétique et parfois flou. Kundera fait des parallèle avec des histoires d'autres poètes ou encore avec des histoires que son poète raconte. Parfois on est perdu dans ce livre mais j'ai l'impression que cela s'ajoute à la tristesse générale du livre.

Ce n'est pas mon livre préféré de Kundera et je n'y ai pas trouvé sa légèreté habituelle mais sans doute parce que je me suis perdue dans le livre car elle est pourtant bien là. En lisant vos critiques je m'aperçois d'ailleurs que nos interprétations ce ce livre sont assez différentes et c'est intéressant. Pour moi c'est un livre à lire d'humeur rêveuse.

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Message  Dkois Ven 12 Avr 2019 - 21:30

LA VALSE DES ADIEUX
Milan KUNDERA
Folio 340 Pages
 
Résumé (4° de couverture)
 
Dans une ville d'eaux au charme suranné, huit personnages s'étreignent au gré d'une valse qui va s'accélérant : une jolie infirmière ; un gynécologue fantaisiste ; un richard américain (à la fois saint et don Juan) ; un trompettiste célèbre ; un ancien détenu, victime des purges et sur le point de quitter son pays... 
Un «songe d'une nuit d'été». 
Un «vaudeville noir». 
Les questions les plus graves y sont posées avec une blasphématoire légèreté qui nous fait comprendre que le monde moderne nous a privés même du droit au tragique.

 
Mon avis
 
J’ai lu bon nombre de romans de Milan Kundera, est le constat est toujours le même : Je prends un grand plaisir à les lire mais j’en oublie systématiquement le contenu quelques temps après les avoir refermé. Kundera est en quelque sorte mon Paul Auster Européen !!!
 
Concernant celui-ci, une chose est sure le plaisir instantanée de le lire, fut. Quant à oublier la teneur, cela est bien moins sur, tant mon intérêt fut grand.
 
L’histoire se passe sous le régime communiste Tchèque. Dans une ville thermale, un certain nombre de personnages, à travers leur histoire et leur personnalité expriment des réflexions sur l’existence : La vie (les eaux de la ville sont vertueuses pour la fécondité), la mort (à travers l’avortement et le suicide).
Les  chapitres sont ainsi égrainés de réflexions adressées au lecteur, qui, lui ne manque pas, en tout cas se fut mon cas, de s’y arrêter.
 
Mais là ne limite pas l’intérêt de ce livre. Car aussi ennuyeux pourrait être ce genre de roman basé sur un exposé intellectuel, il est intrigant. Il a en lui du Feydeau tant les scènes de tromperies amoureuses sont présentes. Il y a hichcock car une petite pilule empoisonnée circule dangereusement avec suspens.
 
Bref, ce Kundera que je me suis offert sans prétention est au final une réelle bonne surprise.  
 
 Ce livre acheté d’occasion est, en dernière page, annoté d’une réflexion que je pensais être celle d’un lecteur précédent mais qui n’est autre qu’un extrait du livre. Voici la phrase :
« Le désir de l’ordre est en même temps désir de mort, parce que la vie est perpétuelle violation de l’ordre. Ou, inversement, on peut dire que le désir de l’ordre est le prétexte par lequel la haine de l’homme justifie ses forfaits »
 
Cette réflexion écrite par un écrivain sous un régime totalitaire, peut-elle être adaptée à notre régime libéral ???
 
Je ramasse les copies dans une heure !!!  wink wink wink
 
Ma note 4 / 5

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Message  kattylou Dim 14 Avr 2019 - 18:04

Bonne question... !

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