Rachel CUSK (Royaume-Uni)

De : mariselya (Message d'origine) Envoyé : 2007-11-15 05:56

"Arlington Park" - Editions l'Olivier

Rachel CUSK fut sélectionnée en 2003 comme l'un des meilleurs jeunes auteurs de la scène littéraire britannique.

"Arlington Park, banlieue résidentielle londonnienne.Pendant 24 heures, on pénètre dans l'intimité de plusieurs jeunes femmes : on les accompagne à la sortie de l'école, au centre commercial, on s'invite aussi bien à une soirée entre amis proches qu'à une "coffee time" de matinée pluvieuse. On rencontre ainsi leurs maris, leurs enfants, leur entourage familier. Bref, de loin, vous allez me dire que ça sent le brownie et la gelée de fruits. Mais non, une large bise s'est levée depuis les premières pages et s'immisce au fil des lignes teintées d'amertume, de mélancolie, de déception. L'ambiance est sombre et pluvieuse comme le temps ("il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville" pourrait résumer l'ambiance générale).

De plus, de très nombreuses impressions similaires avec le film "The hours" (je n'ai pas lu,encore, Mrs Dalloway), cette même interrogation féminine mêlée de dépit, de frustration,de regret.
J'ai bien aimé le style, je me suis retrouvée dans certaines approches des "héroïnes".
Même si le spleen permanent n'est pas fait pour remonter ou rebootser un moral en berne.

Ma note (je déteste noter, par rapport à quoi) : 4,5/5




De : lalyre7032 Envoyé : 2008-10-06 13:22

Arlington Park Rachel Cusk Points/Seuil 263 p.

Une banlieue résidentielle en Angleterre,on suit l'histoire de cinq femmes,mères au foyer,qui ont tout pour être heureuse mais s'ennuient,elles se rendent compte que leur vie est devenue passive.
Juliet a la sensation d'être devenue inutile et invisible et pourtant elle est mariée et mère de deux enfants....
Amanda s'imagine être passée à côté de sa vie et avoir raté beaucoup de choses.....
Solly a l'impression qu,elle ne parvient pas à cerner sa famille,ce qui lui donne une sensation d'instabilité....
Quand à Maisie qui regrette d'avoir quitter Londres,elle voudrait oublier pourquoi son mari et elle sont venus s'installer à Arlington Park et elle avoue s'y sentir moins bien qu'à Londres.....
Christine plus futile rêve de s'enfuir et pourtant dit-elle...nous aimons notre foyer,nos maris,nos enfants et nos belles vacances et la plupart du temps nous les avons méritées mais parfois.......Tout ce que pensent et disent ces jeunes femmes nous sont dévoilés pendant les quelques heures passées dans un centre commercial lors de scéances d'essayage et de déjeuners,une sortie qui comme elles disent les distrait de leur routine domestique....

Un roman ou rien ne m'a accrochée,l'histoire de ces femmes qui ne parlent que de leurs déceptions,leurs frustrations et leurs jalousies m'ont fait hausser les épaules car elles ont une existence confortable,des maris qui les aiment et des enfants à cajoler....Elles sortent,dépensent ,est-ce cela qu'elles nomment la banalité,après tout elles ont choisi cette vie....Le style sans aucune recherche,une atmosphère pluvieuse ou le temps de deux pages parlant de la pluie,l'auteur écrit 14 fois " elle tomba " ensuite beaucoup de pages avec des descriptions futiles,me donnant l'impression qu'il fallait les remplir....Un roman sans intêrêt mais ceci est mon personnel........

2/5 Lalyre

Je vois que les deux avis postés sont bien différents ! Voici le mien !

Juliet, Amanda, Maisie, Louisa, Stephanie et Christine sont toutes de
jeunes mères au foyer vivant dans une banlieue résidentielle de Londres
: Arlington Park.
Leur vie n'est pas aussi trépidante que celle des héroïnes de la série desperate Housewives !!
Dès le début, le ton est mis avec une description très visuelle
d'Arlington Park à l'aube désertée où la pluie ne cesse de tomber.
L'atmosphère est lourde et pesante.
On va alors, au fil des chapitres, faire intrusion dans chaque maison
et faire connaissance avec la maitresse des lieux,partager ses pensées,
ses regrets, ses activités quotidiennes pendant une journée. Pas plus.
Je me suis alors demandé s'il s'agissait de nouvelles car à chaque
chapitre on abordait une nouvelle activité avec des protagonistes plus
ou moins différents dans des lieux différents : on va donc se balader
au centre commercial jusque dans les cabines d'essayage, au parc, on
les accompagne aussi chez une voisine pour un coffee&cookies. On
suit aussi Juliet- la seule qui travaille une 1/2 journée par semaine-
au lycée de jeunes filles où elle anime un club littéraire : ce sera
l'occasion d'un chapitre plein d'échange entre jeunes filles sur les
amours difficiles d'Heathcliff dans les hauts de hurlevent.

Lors de ces diverses activités ma foi très banales voire désespérantes,
il se passe beaucoup de choses dans la tête de ces femmes qui se posent
beaucoup de questions,se demandent si elles ont fait les bons choix,
ont-elles réussi leur vie ? Et si...
Derrière leurs relations courtoises, superficielles et calculées, elles
s'observent, s'analysent, se jugent, s'envient ou se détestent... Elles
discutent de tout et de rien !
Les maris- bien que peu présents- font bien sûr partie de leur conversation.
Dans les derniers chapitres, on les retrouve toutes en couple ( ou
presque : certaines ne sont pas invitées... ) lors d'un dîner organisé
par Christine ( c'est fou ce qu'elle a l'air heureuse de les recevoir
ses copines !!! Avec en prime le mari qui n'a même pas levé le petit
doigt ! )

Bref, il s'agit d'une journée ordinaire chez des femmes ordinaires : "la complainte de la femme au foyer" !! Avec
une bonne description et critique acide et pleine d'ironie de la petite
bourgeoisie de banlieue. Les dialogues sont parfois acerbes, on rit
jaune, c'est loin d'être superficiel ! Et c'est bien écrit !

J'ai beaucoup aimé le chapitre où Solly nous décrit les différentes
étudiantes étrangères qui se sont succédées dans la chambre que Solly
louait. La curiosité et l'envie que certaines suscitaient chez notre
mère au foyer négligée était un régal !

Bref, j'ai aimé mais c'est clair que ça ne plaira pas à tout le
monde... Peur de s'ennuyer, peur des descrïptions parfois un peu
longues, peur de s'identifier ?

A vous de vous faire votre propre opinion !

Ma note : 4/5

Arlington Park, Rachel Cusk
Editions Points

Résumé : Nous sommes dans une banlieue chic de Londres, très classe-moyenne élevée. Les femmes sont femmes au foyer ou enseignantes ; les hommes sont industriels, enseignants... Ce sont tous des parents à la progéniture plus ou moins nombreuse et plus ou moins turbulente !
On va suivre au fil des pages des tranches de vie de chacune de ces femmes, et surtout leurs états d'âme vis à vis de leur existence, de leurs voisines, de leurs enfants etc...

Commentaire : Ce roman qui pourrait s'apparenter à de la chick-lit est une lente et longue complainte de la femme au foyer anglaise.
Chacune se morfond à sa façon sur l'état de sa vie, son ennui, sa beauté fuyante, le manque d'intérêt de ses journées monotones.
... Et alors ? non je ne vais pas faire dans la démagogie mais comment les plaindre ces femmes qui ont des enfants en pleine santé, de jolies maisons dans des banlieues calmes de Londres, aucune obligation professionnelle... Etait-il vraiment nécessaire d'en faire un livre, ou plutôt ce livre ?
Je n'y ai trouvé aucun 2d degré, pas d'humour, très peu d'ironie, bref : très peu d'intérêt !
Le style lui-même manque d'aboutissement, c'est brouillon, pleurnichard et pas recherché.
Si vous aimez la chick-lit, passez votre chemin.
Si vous cherchez un bon roman britannique, ce ne sont pas les auteurs qui manquent...

Ma note : 2,25/5

 

• Poche: 263 pages
  
• Editeur : Points (21 août 2008)
  
• Collection : Points
  
• Langue : Français
  
• ISBN-10: 2757810065
  
• ISBN-13: 978-2757810064
  

 Résumé:

Arlington Park, dans la banlieue de Londres. Un quartier plus chic que d'autres mais pas non plus le nec plus ultra. Dans ce quartier, des femmes, des enfants, des maris qui ne rentrent que le soir et un groupe de femmes au foyer (même si certaines travaillent à temps partiel) qui se demandent ce qu'elles font là...

Commentaire:

L'auteur reprend un peu le sujet des Desperate Housewives mais ici elles sont très desperate! Ces femmes en effet ont toutes un cadre de vie agréable, des enfants plus moins gentils et des maris plus ou moins dévoués mais elles ont surtout en commun un très fort sentiment de solitude et la très nette sensation de vivre complètement en décalage avec le reste du monde. Du coup elles comblent leurs journées en ballades au centre commercial, en cafés chez les unes et les autres et en dîners en couple chez les uns et les autres. Le sujet en soi n'est pas très nouveau, mais j'ai bien aimé la manière dont il est traité. Ici nous sommes loin des visions enjolivées de la maternité mais par contre nous sommes tous près de la perte de repère d'une société baignée de matérialisme et de convenances. Certains passages font sourire (la préparation du dîner par l'une d'elle qui, tout en téléphonant à sa mère, ouvre les sachets de salade, de pommes de terre à réchauffer au micro-ondes, farcit un poulet de beurre aux herbes (!) et ensuite reproche à son mari de ne pas avoir couché les enfants alors qu'elle préparait un repas pour 8 personnes) mais la plupart font grincer des dents.

3/5

Egypt farm 

Résumé : ( Babelio )
Le jour où le balcon de sa maison s'écroule et manque de le tuer, Michael décide qu'il est temps de changer d'air. Sa femme Rebecca, une trentenaire névrosée et dépressive, est soulagée de le voir partir une semaine avec leur fils de trois ans pour Egypt Farm. Michael va y retrouver les Hanbury, figures mythiques de sa jeunesse. Mais les fêtes d'hier sont terminées, et l'excentricité bohème de la famille Hanbury a tourné au cauchemar. Autour de Paul, le patriarche malade, de sa nouvelle femme, Vivian, et de son fils, Adam, tout n'est plus que déception, échec, et renoncement. Egypt Farm est le roman des illusions perdues. Rachel Cusk y fait déjà preuve d'un sens inné de la comédie humaine, avant Arlington Park, qui confirmera ses talents d'observatrice et son humour ravageur.

Mon avis : Un roman que j'ai apprécié, tout à fait d'accord avec l'expression " roman des illusions perdues".
Egypt farm est donc le nom d'une ferme familiale en Angleterre où étudiant Michael avait été invité à un anniversaire dans la famille de son copain de fac Adam Hanbury. Il avait alors fait la connaissance de toute la tribu excentrique des Hanbury.
Les années passant, Michael est marié et père de famille, un évènement lui fait penser à reprendre contact avec son camarade de fac. Il décide d'aller y passer quelques jours avec son fils loin de la ville, loin de sa femme avec qui les rapports sont très tendus. Mais de l'eau a coulé sous les ponts depuis les fêtes étudiantes. Les deux copains ont-ils toujours une même vision de la vie ? La famille Hanbury est-elle aussi soudée qu'elle en avait l'air ? Le père est à l'hôpital, sa femme et son ex-femme ne s'entendent guère mais se retrouvent à Egypt farm , de même que ses enfants
. Les langues se délient, les secrets et les rancoeurs explosent. Il y a de formidables dialogues criant de vérité entre les deux femmes, de vraies pestes, de vraies sorcières. Bref, toute cette famille explose sous les yeux de Michael. Une belle comédie humaine.
Le début est un peu longuet mais il faut persister...

Ma note 4/5