Karine REYSSET (France)

De : Claarabel Envoyé : 22/04/2005 18:28
Karine REYSSET - A quoi tu penses
Medium de l'école des loisirs, 117 pages

Lors d'un voyage linguistique en Angleterre, Pauline, quinze ans, fait la connaissance de Mark, vingt ans. Pauline tombe aussitôt amoureuse, ment sur son âge et se pâme à en perdre la raison. Oublié le petit copain Nicolas, oubliée la crise des parents qui se séparent, Pauline veut vivre pour et avec Mark. Dans l'absolu, dans l'inconscience, bref comme une adolescente fanfaronne, écervelée et gâtée.

Karine Reysset porte comme un gant la parure de la jouvencelle exaltée, qui s'emballe pour sa nouvelle histoire d'amour. Son écriture est actuelle, à mi-chemin entre la petite fille qui veut tout et tout de suite, et la jeune femme blessée, déboussolée, perdue dans des aventures plus grosses qu'elle. C'est très puéril, proche d'enfantillages, complètement superficiel et ridicule - lisez ça en ayant vingt, trente ans... Le sourire se dessine d'une oreille à l'autre ! Pourtant, on n'oublie pas non plus que cette ado, capricieuse et frivole, c'était un peu nous aussi, avant, à quinze ans... La précocité en moins, sans doute (la première fois, les vacances avec l'amoureux, etc..).
Vous connaissez une jeune fille bien dans son époque ? Qu'elle lise ce livre, ça lui parlera !

3/5


Le pourquoi ce livre est classé dans cette rubrique, et non en jeunesse.. CAR l'auteur, Karine Reysset, est également l'auteur de romans pour adultes, lesquels j'avais prévus de découvrir très vite !



De : Claarabel Envoyé : 09/05/2005 14:04
Karine REYSSET - En douce
Editions du rouergue, 128 pages

Une jeune maman décide un jour de "sauver sa peau", en partant de chez elle, son nourrisson sous le bras. Elle part, loin. Prendre un peu l'air, prendre du recul, bref elle part en bord de mer, dans la maison de sa grand-mère. Là elle va y couler des jours sans rien. Juste respirer l'air marin, allaiter son enfant, pleurer, faire le crapaud dans le fauteuil, faire des emplettes, ou une tarte aux pommes... Il y a un vrai gouffre dans le quotidien de cette femme qui, dans ce roman, s'adresse à cet homme qu'elle vient de quitter. Pour toujours, ce n'est pas sûr. Elle insiste sur le fait qu'elle veut juste prendre le temps, pour revenir ensuite, sans doute.
En chemin, elle fait la rencontre de Sarah, à l'accent britannique. Toutes deux passent quelques jours ensemble, à boire, à s'aimer, mais juste pour la gaudriole, pas de sentiments, dit Juliette, l'héroïne du roman.

On suit donc pas à pas la très lente éclosion d'une jeune femme paumée, en perdition, une maman-louve, une amante maladroite, une femme mal dans sa peau. Sa déroûte est touchante et agaçante. Ce court roman montre une très grande délicatesse et brode beaucoup de vide, beaucoup de rien. C'est parfois sensoriel, l'auteur use beaucoup des descriptions des lieux, des gens, des sentiments, comme le bébé à la peau géranium, les roches rouges, les calanques, la station déserte et cette maison où le grand-père avait décidé de mourir sur la mezzanine.
C'est bref, c'est silencieux, c'est terriblement déconcertant, pourtant c'est très sensible. Un petit livre sans aucune prétention, qui touche qui veut bien être réceptif à ce vide immense...

3/5


De : Claarabel Envoyé : 10/05/2005 21:04
Karine REYSSET - Je ne suis pas une fille facile
Medium de l'école des loisirs, 118 pages

L'un des jeux préférés de Justine est de se chamailler avec sa soeur Audrée. Pourtant, lorsque celle-ci lui lance qu'elle n'est qu'une fille facile, elle se fâche et se vexe. Non, ce n'est pas vrai. Elle n'est pas une fille facile. Ce n'est pas parce qu'elle boit un peu trop pendant les fêtes, qu'elle dit "si tu veux" au premier venu et l'embrasse à pleine bouche toute la soirée pour ne plus le revoir le jour d'après, et ainsi de collectionner un palmarès d'amoureux digne du plus valorisant tableau de chasse, bref... Justine n'est pas une fille facile ! Non, au contraire, elle est plutôt compliquée ! Et chez elle, les soucis sont à la pelle : sa soeur se fiance et va partir de la maison, son image colle difficilement avec son être intérieur, qui d'ailleurs lui semble confus et mal certifié, et puis elle est malheureuse, ses histoires d'amour finissent toujours mal, et sa rencontre avec Rhett Butler à la soirée sans-alcool ne lui met pas de baûme au coeur...

Ce nouveau roman que vient de publier Karine Reysset pour la jeunesse est une plaisante lecture de bout en bout. Elle donne à tout lecteur le sentiment d'être un peu midinette, à travers la crise d'ado de Justine, le manque d'identité et les kilomètres au compteur. Une histoire finalement très prude, fraîche et enthousiasmante, ça fait du bien !

4/5


De : Claarabel Envoyé : 26/05/2005 10:45

Ma curiosité n'ayant point de limite, j'ai enfin trouvé la photo de l'écrivain !
http://www.lerouergue.com/adulte/auteurs_adulte/reysset.html

(bon, j'avoue : je m'attendais à ce qu'elle soit blonde !.. )


De : Claarabel Envoyé : 06/06/2005 13:59

Karine Reysset est née en 1974 à Corbeil-Essonnes en banlieue parisienne. Au collège et au lycée, elle croise un garçon nommé Olivier Adam mais c’est à la fac de Dauphine, où ils entreprennent tous les deux des études d’économie et gestion, qu’elle fait vraiment sa connaissance et se découvre avec lui une passion commune pour la littérature et un désir farouche d’écrire et d’être publiée un jour…
Ensemble, ils ont eu le 30 mai 2002, une petite fille, Juliette, très attendue, à laquelle Karine a consacré son premier livre, "L’Inattendue" (Le Rouergue). Après avoir travaillé dans une maison d’édition spécialisée dans l’écologie, elle est aujourd’hui correctrice, et auteur pour la jeunesse et pour les adultes.
Son deuxième livre, paru en 2004 aux éditions du Rouergue s'intitule "En douce".

http://www.ecoledesloisirs.fr/index.html

Résumé

Emilie, 18 ans, a décidé d'accoucher sous x et d'abandonner sa fille à la naissance.
Judith accouche, elle, d'un enfant mort-né. Complètement détruite, elle enlève le bébé d'Emilie.
Les destins de ces deux femmes se retrouvent liés.


Mon avis

Roman à deux voix, Emilie et Judith prennent la parole chacune leur tour. on découvre leur histoire, leur désespoir.
Tout sonne juste dans ce roman, pas de caricature pour parler d'un sujet aussi douloureux que la perte d'un enfant.
C'est une lecture qui touche mais à aucun moment on ne tombe dans le pathos.
J'ai aussi été touchée par la douleur de Judith et d'Emilie, deux femmes à fleur de peau pour qui on ne peut éprouver que de la sympathie.
J'ai aimé cette écriture simple qui sait parfaitement rendre les sentiments des personnages.


Ma note

4/5

Emilie et Judith se trouvent toutes deux dans une maternité de Paris.
Emilie, jeune fille mère, vivant en foyer, a décidé d'accoucher sous X car elle ne peut offrir un avenir serein à son enfant.
Judith, femme mûre, après de nombreux échecs de grossesses, arrive enfin à terme de ses neuf mois d'attente, le bébé est là.

Emilie accouche sans problème. Malheureusement Judith mettra au monde un enfant mort-né. Désespérée elle s'enfuit avec l'enfant d'Emilie qui finalement va changer d'avis et désirer garder sa petite fille....
La femme sera arrêtée. Quelques mois plus tard, les deux femmes se retrouvent.... à Saint Malo
Une histoire assez banale en fin de compte mais pas très réaliste. En effet, Emilie semble vivre un conte de fée, tout devient très vite, trop vite, simple et évident pour elle ! D'un coup de baguette magique, en quelques mois, elle trouve un boulot sympa en bord de mer, un copain, une famille, un appartement !

L'ombre d'Olivier Adam plane en effet... On se retrouve dans un milieu social défavorisé, au plus proche des gens.
L'écriture est très simple, même trop simple, un style très épuré. Des chapitres très courts, chacun étant dédié alternativement à l'une puis à l'autre héroïne, le tout étant écrit à la première personne. On retrouve le pronom je toutes les deux lignes... Il y a beaucoup de descriptions, de répétitions, d'images assez bateau je trouve sur la couleur de l'eau, du ciel, des plantes etc... Pfff Les dialogues sont d'une banalité... Parfois j'ai l'ipression de lire un roman-photo sentimental.
Karine Reysset décrit beaucoup les faits et gestes, les sentiments de ses personnages, elle est observatrice et objective, c'est assez froid et déprimant. Je n'aime pas ce style d'écriture "nouvelle vague" à la française, trop contemporain peut-être. C'est parfois niais, naïf.
Bref, je me suis ennuyée, j'ai tourné les pages mécaniquement, je ne me suis attachée à aucun des personnages, je n'ai rien ressenti, rien de passionnant. Le thème traité n'est pas inintéressant mais le développement fait par Karine Reysset ne me convient pas.

Une note ? 2-2,5 /5

L’inattendue
Editions Pocket


L’héroïne (sûrement Karine Reysset puisqu’elle y parle d’Olivier – Adam – et de sa fille Juliette) attend son premier enfant. Ce roman est donc le journal qu’elle va tenir tout au long de sa grossesse jusqu’à la
naissance de celui-ci.
J’avoue qu’au départ je m’attendais un récit un peu gentillet avec tous les petits malheurs et bonheurs de la grossesse, mais c’était ne pas tenir compte de l’univers dans lequel écrit Karine Reysset.
Dans un premier temps, comme « l’héroïne » a eu du mal à l’avoir cet enfant, la violence et la rage qu’elle porte en elle tombent un peu comme des larmes sur les pages. Elle hait tous ces mois où elle voit rouge. Le style est particulier car les phrases ne sont pas terminées (ce qui peut surprendre au premier abord), un peu comma quand on a tant de choses à dire que l’on ne peut arriver au bout, mais lorsque le récit se poursuit, on apprend vite à terminer les phrases à sa place et à anticiper ses pensées.
Elle doit au cours de cette grossesse, apprendre à aimer cet enfant, faire une place au futur père, mais aussi faire le deuil de son frère mort lorsqu’il était bébé, une large gamme de sentiments et d’émotions qu’elle va devoir apprivoiser.
Et ce bébé qu’on viendra chercher avec 6 jours de retard ( !) aurait sûrement pu faire l’objet d’un autre roman, car l’auteur choisit de s’arrêter à sa naissance, car la vie démarre sur d’autre chose.
Un roman qui se lit vite mais qui ne m’a pas laissée indemne. (On se reconnaît forcément dans toutes les questions qu’elles se posent !)
J’aime vraiment cette auteur.

Ma note : 4,5/5