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Doris LESSING: Le carnet d'or

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Doris LESSING: Le carnet d'or Empty Doris LESSING: Le carnet d'or

Message  Prospéryne Dim 23 Nov 2008 - 20:31

De : clochette Envoyé : 2005-11-13 07:03
Le carnet d’or

1962

Albin Michel _ 593 pages



Anna est une femme libre dans Londres de l’après-guerre. Elle a vécue en Afrique, s’est mariée, a eu un enfant, a divorcé, a écrit un livre qui a eu du succès. Elle a une très bonne amie, une femme libre comme elle, Molly, elle aussi, mariée et divorcée avec un enfant.

Anna est une femme engagée, communiste, ex-communiste. Elle fait partie des cercles intellectuels londoniens reconnus.

Anna ne travaille pas. Elle vit sur les doits d’auteur de son livre.

Anna n’écrit plus de roman mais elle écrit toujours. Elle écrit dans des carnets.

Dans le carnet noir, elle note les faits en rapport avec son statut d’écrivain et tout ce qui tourne autour du livre qu’elle a écrit.

Dans le carnet rouge, elle écrit sur son engagement politique, au sein du parti communiste.

Dans le carnet jaune, elle récrit en partie sa vie sous forme de fiction.

Dans le carnet bleu, elle écrit sa vie mais factuellement, en essayant d’être la plus objective possible.

C’est tout Anna, toutes les facettes d’Anna, ses multiples personnalités, qu’elle essaie désespérément d’assembler.



Ce n’est pas un livre « facile ». L’histoire, compartimentée au sein des différents carnets, paraît hachée, à l’image d’un film, ponctué de multiples flash-back. Anna est une femme dôtée d’une vie intérieure intense. J’entends par là, qu’elle s’analyse énormément. Mon impression sur ce livre et sur ce personnage, c’est qu’Anna est tellement dans la réflexion, dans l’analyse de ses émotions, qu’elle se paralyse. A force de réfléchir, elle ne peut plus agir, elle est comme bloquée. Et on sent d’ailleurs tout au long du livre que cette paralysie augmente pour confiner à la folie. Elle tourne en rond. Les carnets constituent en quelque sorte à la fois une libération car ils lui permettent d’évacuer ses pensées, de la libérer quelque peu. Mais en même temps, ils participent à sa paralysie par leurs formes fragmentaires. Elle est incapable de se rassembler d’une seule pièce pour redevenir moteur dans sa propre vie et non passive comme elle l’est devenue.

J’ai trouvé ce roman « décalé ». Les réflexions d’Anna sont en partie « démodées ». Elles concernent la condition féminine d’une autre époque, où être une femme divorcée avec un enfant vous donnait un statut de marginale. Je ne me suis pas sentie en phase avec ces réflexions. Et j’ai parfois été agacée des réactions d’Anna.

En même temps, j’ai aussi trouvé des résonances dans ce livre. Je me suis identifiée à cette femme qui a une telle conscience de ses émotions et de la façon dont elles influencent sa vie, de son statut d’écrivain asséchée. Mais j’ai aussi trouvé ces passages déprimants. On a l’impression que ça n’amène Anna nulle part, qu’elle tourne en rond.

C’est donc avec une impression en demi-teinte que j’ai refermé ce livre. Il m’a plutôt mis mal à l’aise finalement.



Note : 3/5



Clochette


De : Papiillon_vole Envoyé : 2005-11-20 08:31
Le carnet d’or de Doris Lessing

Le livre de poche – 1984 – 764 pages

Ce roman n'est pas un roman au sens classique du terme, car pour Doris Lessing, la littérature doit avoir une portée sociale : il ne s'agit pas seulement de raconter une histoire, mais de transmettre une expérience. Ce roman a donc une structure très particulière. D'u côté, Le carnet d'or raconte une histoire intitulée "Femmes libres" qui met en scène deux amies, Anna et Molly, vivant à Londres dans les années cinquante et qui ont des vies très semblables : toutes deux sont artistes, communistes et élèvent seules un enfant, ce qui, à l'époque, en fait des marginales. L'histoire commence comme une pièce de théâtre et montre les deux amies préoccupées par Tommy, le fils de Molly, un adolescent sans désir et sans volonté qui ne sait que faire de sa vie. Par ailleurs, l'auteur nous donne à lire les carnets d'Anna. Car Anna, écrivaine, a renoncé à écrire des romans mais couche sa vie et ses expériences dans quatre carnets, chacun étant réservé à une facette de sa personnalité : l'écrivain, la communiste, la femme amoureuse, l'Anna intime.

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire, ou plutôt dans les histoires, puisque les anecdotes se succèdent, chacune avec son atmosphère particulière, et on se demande sans cesse : "Où cela va-t-il nous mener ?". Et puis, sans vraiment m'en rendre compte, je me suis laissée embarquer dans la vaste toile que tissent toutes les vies d'Anna. Anna a une écriture très analytique : elle se regarde vivre et interroge chacun de ses comportements. C'est parfois très fastidieux de la lire. On finit par comprendre qu'Anna traverse une période de sa vie qui est cruciale, pleine de bouleversements. Et ces bouleversements sont à l'image de la société dans laquelle elle vit, où tous les repères changent, où le statut de la femme est en pleine mutation. Anna est une mère célibataire, qui crée un rapport nouveau avec les hommes. Ce n'est pas une situation facile. Elle aimerait se marier, "comme toutes les femmes", dit-elle. Elle voudrait être aimée. Elle vit très mal d'avoir été abandonnée par son amant. Elle pense qu'il est important d'être engagé dans la vie politique, d'avoir un regard critique sur le monde, mais elle se rend compte que le communisme n'est plus la solution. Elle a écrit un roman qui est devenu un best-seller et lui a rapporté beaucoup d'argent, ce dont elle éprouve une telle culpabilité qu'elle ne peut plus écrire. Elle se rend compte par l'intermédiaire de la réflexion qu'elle mène sur elle dans ses carnets qu'elle a échoué dans tous les domaines de sa vie, ce qui cause chez elle une grave dépression.

En fait, Anna traverse ce que les américains appellent la « middle-life crisis », cette période de la vie, où il faut renoncer à pas mal de ses illusions de jeunesse. Anna finira par s’en sortir, mais le lecteur en sort physiquement épuisé tant cette écriture analytique est déroutante et semble tourner dans un cercle infernal. Est-ce qu’il faut vraiment s’approcher si près de la folie pour devenir soi-même ? Je n’en suis pas convaincue.

Ma note : 3,5 / 5



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