Louis BROMFIELD (Etats-Unis)

De : Chantal5500 (Message d'origine) Envoyé : 25/07/2004 14:56

LA MOUSSON (Louis Bromfield)
Traduit de l’anglais par Berthe Vulliemin
Bibliothèque Cosmopolite, Editions Stock - 837 p.

L’auteur :
Issu d'une famille de fermiers, descendant de pionniers venus aux États-Unis au XVIIIe siècle, Louis Bromfield est né en 1896 à Mansfield (Ohio). Il étudie l'agronomie un an à l'université de Cornell, y renonce pour le journalisme. En 1914, il s'engage dans l'armée française comme ambulancier (brillants états de service). La paix revenue, il est critique d'art, critique musical, journaliste. Séjournant en France, il devient correspondant de Musical America. De retour aux États-Unis, il achète en 1939, dans l'Ohio, la ferme de Malabar. Jusqu'à sa mort en 1956, il sera l'un des plus célèbres fermiers d'Amérique et le plus éloquent champion de la vie aux champs.
Le Prix Pulitzer lui avait été décerné en 1926 pour son troisième roman, « Précoce automne », mais parmi une oeuvre riche son plus grand succès aura été « La Mousson » (1937).

Le livre :
En 1936, à Ranchipur, État semi-indépendant des Indes anglaises, la mousson se fait attendre. Tout le monde guette avec anxiété la venue des pluies, ces pluies abondantes, diluviennes, vitales. Enfin, elles arrivent! Mais, de mémoire d'homme, on n'a jamais vu de pluies aussi fortes. Et alors, c’est l'horreur : un tremblement de terre, la digue d’un barrage rompue et les eaux de la rivière, grossie par les pluies de la mousson, détruisent la plupart des maisons et noyent la moitié de ceux qui ont survécu à la secousse sismique. Et Le choléra, la thiphoïde se déclarent...

Le roman est fait de quatre parties :
la première où sont présentés avec beaucoup de brio tous les personnages de l’histoire (et il y en a !), anglais, hindous, musulmans… ;
La deuxième où est décrite avec minutie la catastrophe,
La troisième où l’on voit les réactions et les comportements des différents personnages face à la catastrophe et où beaucoup vont se débarrasser de leur ancienne « peau » et se révéler à eux-mêmes
Et la quatrième, l’épilogue, où la vie va reprendre son cours et où les survivants (anglais et hindous) vont continuer à s’entraider pour reconstruire le pays.

Ce roman est très dense, très foisonnant, on ne s’ennuie pas un seul instant. Les personnages sont passionnants : ils aiment, ils haïssent, ils luttent, ils souffrent. La catastrophe les fait sortir de leur égoïsme pour s’ouvrir aux autres, ne vivre que pour les choses essentielles et s’entraider pour reconstruire. L’auteur nous montre une Inde qui peut être sauvage, cruelle (chaleur, sécheresse, poussière, bêtes sauvages, serpents, inondations, maladies…) mais qui est pourtant d’une vie et d’une beauté magnifique.
J’ai énormément aimé. 4,5/5


De : sereinejulie1 Envoyé : 31/07/2004 13:27

Louis BROMFIELD - La mousson

Suite à la prestation de Chantal, je n'ai pas beaucoup à ajouter mais tout de même, voici ma petite parcelle:

Je me suis fait un réel plaisir en découvrant Léon Bromfield. Quelle agréable surprise de plonger au coeur du récit de cette belle aventure dont le corps du texte est fluide, dans une construction très accessible. On ne peut qu'être séduit par la fresque colorée où chaque acteur a sa place dans la narration. Je suis entré dans le jeu du romancier qui nous fais pénétrer dans leur environnement, dans leur âme... sans hésitation, sans difficulté. Tout y est parfaitement dosé.

Il y a tant de dialogue et de mouvement dans ce livre que mon intérêt a été maintenu jusqu'à la toute dernière page. Léon Bromfield nous offre énormément de matière, de mouvement et réussit à nous présenter une belle mise en oeuvre.

La mousson est un divertissement qui saura, je crois, vous dérider et vous transporter ailleurs en l'espace de quelques jours. Ce récit m'a tellement plu que j'ai l'intention de faire plus ample connaissance avec l'entièreté de son oeuvre. Malgré ses 890 pages cela se lit comme un charme. 4.50

Précoce automne
Ce roman est le troisième écrit par Louis Bromfield pour lequel il a obtenu le Prix Pulitzer en 1926.

Dans les années 1920, en Nouvelle-Angleterre, région de Boston, la très ancienne et aristocratique famille Pentland continue à vivre dans son domaine comme le faisait ses ancêtres. L'évolution de la société, des moeurs ne semble pas être arrivée jusque là.
La famille Pentland c'est avant tout les anciens: John, le grand-père qui tient la maison de façon rigoureuse, sa soeur Tante Cassie: veuve acariâtre qui ne semble se nourrir que du malheur des autres.
La deuxième génération: le fils unique Anson, taciturne et ennuyeux, a épousé Olivia dans le seul but de perpétuer le nom.

Lorsque le roman commence un peu de fraîcheur et de nouveauté semblent souffler grâce à l'arrivée de Sabine, une cousine éloignée qui revient de Paris et de Sybil, la fille d'Olivia et Anson âgée de 18 ans qui a passé quelques années en pension à Paris également.

Dans cette famille où rien ne doit dépasser, où tous les sentiments doivent être tus, une seule chose est importante: la réputation et l'honorabilité. Quelque soient les circonstances il faut sauver les apparences......

Olivia était une toute jeune fille lorsqu'elle s'est fait prendre au piège de cette famille. A bientôt 40 ans elle se rend compte qu'elle est passé à côté de sa vie. Et pour elle une seule chose compte: sa fille Sybil ne doit pas être sacrifiée comme elle l'a été.

Pour être franche le début du roman est tellement caricatural que cela en est presque décevant: les gentils sont gentils et les méchants.....méchants. Mais voilà plus on progresse dans le récit plus on se dit qu'il ne faut pas toujours se fier aux apparences!

Le talent de l'auteur s'exprime avec beaucoup de finesse dans l'étude psychologique des personnages.
Olivia est un personnage très attachant que l'on voit évoluer tout au long du livre. Elle, qui semble être une femme et une belle-fille soumise, se révèle finalement comme une femme de caractère qui décidera seule de son avenir.

A travers cette histoire Louis Bromfield nous dresse un portrait au vitriol d'une catégorie sociale certes du siècle dernier, mais même si la société a évolué qui nous dit qu'il n'existe plus ce genre de destin derrière les murs de certaines maisons bourgeoises?
Si ce livre n'a pas été un coup de coeur, à cause du début un peu trop académique, il reste une très belle découverte. 4/5

moi j'ai la mousson qui m'attend sagement dans ma PAL depuis au moins 3 ans !!

belle critique en tout cas !