Roger ZELAZNY (Etats-Unis)

De : Lhisbei (Message d'origine) Envoyé : 12/06/2004 15:28
Mon premier livre de cet auteur.

Roger ZELAZNY : L'enfant tombé de nulle part
Format poche ; éditions Presses Pocket ; 221 pages

Det Morson, seigneur de Rondoval est un puissant sorcier mais aussi un adepte de la magie noire. Il meurt, défait par le vieux Mor, un grand sorcier blanc, lors d'une bataille phénoménale où s'entretuent basilics, loups garous et dragons. Det a un fils, Pol Detson, que Mor envoie dans un monde parallèle par prudence. Pour respecter la loi de l'équilibre entre les mondes il revient avec le bébé de Michael Chain qu'un simple sergent adoptera et baptisera Mark. Le monde parallèle et le monde de Pol sont issu du même monde. La science et la magie étaient toutes deux présentes sur ce monde mais, ne parvenant plus à cohabiter pacifiquement, elles se livraient une guerre sans merci. Cette guerre risquait détruire la planète. Pour empêcher la fin du monde, celui-ci fut divisé en deux parties : dans l'une seule la magie subsisterait, dans l'autre c'est la science qui l'emporterait. En échangeant les nourrissons Mor a commis une grave erreur. Mark, en grandissant, se montre doué pour construire des machines et se trouve rejeté par une société qui maudit la technologie. Tandis que Pol est incapable de s'adapter au monde froid et artificiel dans lequel il a été élevé. Vingt ans après l'échange Mark a redécouvert le savoir ancien, la science, et constitue une menace pour le monde. Mor doit faire revenir Pol sur son monde d'origine. La guerre entre la technologie et la magie reprendra.

Cela eut paraître manichéen raconté comme cela mais Zelazny est un peu plus fin que ça. Il a travaillé la psychologie de ses personnages notamment du héros Pol : son déracinement, son mal de vivre, ses réactions quand il apprend ses origines, ses doutes aussi, la possibilité de. Les personnages ne sont pas ou tout blanc ou tout noir : Pol dispose d'une magie puissante et d'un motif de vengeance et peut très bien basculer du côté sombre. Mark 'le méchant' n'est que le résultat d'une société qui a peur du progrès scientifique. Le livre est à plusieurs niveau. Il peut se lire comme un récit de fantasy simple avec des magiciens, des batailles ou comme une réflexion sur la société, comment elle façonne les individus et comment elle s'en protège. Ma note 4/5

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Roger Zelazny est né aux Etats Unis en 1937 dans une famille d'ascendance polonaise, irlandaise, hollandaise et américaine. Sa vocation d'écrivain lui vient très tôt et il gagne 2 prix de poésie pendant ses études à l'université. Il écrit ensuite de nombreuses nouvelles de science fiction et fantasy publiées dans des magazines bon marché. Il acquiert sa renommée avec 3 romans Une rose pour l'ecclésiaste, Toi immortel et L'île des morts. Mais c'est pour son cycle des Princes d'Ambre, un décalogue de fantasy qu'il est le plus connu. Son intérêt pour la psychanalyse et pour les travaux de Jung transparaît dans ses romans. Zélazny a reçut au cours de as carrière 6 prix Hugo et 3 prix Nébula. Il est décédé en 1995.


De : Lhisbei Envoyé : 22/06/2004 21:17

Roger ZELAZNY : Franc Sorcier
Format poche, éditions Presses Pocket, 252 pages

Nous retrouvons Pol Detson quelques années (2 je crois) après l'histoire du premier tome. Pol s'est installé à Rondoval et a étudié la magie dans les livres de son père. N'ayant pas été l'apprenti d'un maître c'est un franc sorcier. Et les franc sorcier sont généralement les plus puissants des mages. Il se rend au grand rassemblement de magiciens de Belken et sera parrainé par Ibal un très vieux sorcier ce qui lui permettra de suivre le rite de l'initiation. Les magiciens qui réussissent l'initiation (certains meurent pendant la cérémonie) voient leur pouvoir se développer. Le rite ne se déroule pas comme l'avait prévu Pol et il lui arrive de bien étranges métamorphoses. Pol est manipulé par d'autres sorciers afin qu'il ouvre le Portail qui donne sur un autre monde, un monde où la magie est terrible et surtout beaucoup plus puissante que dans le monde de Pol. En parallèle nous cheminons avec une entité qui ne sait ni ce qu'elle est, ni quelle est sa mission. Les deux histoires se croisent pour le dénouement comme il se doit.

C'est encore une histoire de monde parallèle et de magie. J'ai moins aimé que le premier volet car Pol est de plus en plus passif, c'est un pion dans le jeu d'autres sorciers et d'autres entités plus puissantes encore. Le personnage de l'entité est le plus intéressant : il se pose des questions parfois d'ordre métaphysique parfois d'ordre philosophique. Je lui mets donc 3,5/5 parce que l'intrigue est solide, le suspens présent jusqu'à la fin et pour l'entité.


De : zadyeyek Envoyé : 28/01/2005 12:30
Roger ZELAZNY - Le cycle des princes d'Ambre.. décade dévorée sur quelques jours.. mais il faut être capable de s'envoler dans ces univers assez farfelus ! 4,5/5 pour ma cotation.

M@rie


De : ElizabethCraig Envoyé : 31/01/2005 14:34
Je n'ai lu que le premier tome des Princes d'Ambre, et j'avoue avoir été fortement déçue par un style on ne peut plus minimaliste et ordinaire. Toutefois, l'humour et l'originalité de l'auteur donnent envie de lire la suite.


De : Le-réaliste-romantique Envoyé : 25/03/2005 17:00
Deus Irae - Philip K. Dick et Roger Zelazny

Les auteurs ont écrit ce livre un peu par jeu. Un rédigeait une partie, puis l'envoyait à l'autre pour qu'il écrive la suite. Ce dernier renvoyait le tout au premier, et ainsi de suite. De fil en aiguille, un roman est né.

L'histoire est typique de ces auteurs : dans un monde dévasté par la Troisième Guerre mondiale, un "inc" (incomplet, un homme-tronc à cause des radiations), peintre de fresques religieuses, doit entreprendre un "pilg" (pélerinage) pour rencontrer Deus Irae, le nouveau Dieu des humains, dans le but d'en peindre une image réaliste. Ce Dieu est le Dieu de la colère, celui qui a causé la destruction de la Terre. En même temps, c'est un homme que l'on peut côtoyer. Divinité ou supercherie? La nouvelle religion est dominante, mais la secte chrétienne tente toujours de se maintenir en croyant en un Dieu bon plutôt que malin. L'on suit donc l'inc pendant son pélerinage, alors qu'il rencontre de nouvelles espèces intelligentes issues des mutations. L'on retrouve aussi saupoudrés certains ingrédients habituels de Philip K. Dick, soit des drogues hallucinogènes, des complexes militaro-industriels allemands et des réflexions mystico-théologique (ainsi que l'inévitable fille aux cheveux noirs!).

J'ai trouvé que le livre souffre du procédé qui a mené à son écriture. L'histoire est un peu décousue, certains personnages tombent dans l'oublie, les nouvelles espèces rencontrés sont superficielles et attendues (lézards humanoïdes, insectes géants, verts géants). Même pour de la science-fiction ce livre m'est apparu peu réaliste (!). C'est-à-dire que certains aspects tiennent plus du conte que de la science-fiction (car il y a le mot science dans ce genre). Ce livre pourrait plaire à quelqu'un qui n'a jamais lu de récit d'anticipation et qui est rebuté justement par cet apect "science", mais je ne le recommande quand même pas.

Je vais malheureusement continuer dans la même veine que Nimbus et donner une mauvaise note à un livre de PKD. Néanmoins, je tiens à préciser que cet auteur a quand même écrit de très bon livre. Toutefois, écrire à un rythme effréné comme le sien produit inévitablement aussi des oeuvres de moins bonne qualité...

1/5

Le réaliste-romantique


De : Melisande5505 Envoyé : 24/02/2006 19:11
Roger ZELAZNY : Le cycle des princes d'Ambre

Les 9 princes d'Ambre
Les fusils d'Avalon
Le signe de la Licorne
La main d'Obéron
Les cours du chaos

Il s'agit des 5 premiers volumes du cycle, ayant pour héros Corwin. Au début du premier volume, Corwin se réveille amnésique dans un hôpital psychiatrique, dont il s'évade, il retrouve des membres de sa famille et peu à peu la mémoire. Il découvre ainsi que notre terre n'est qu'une des ombres du seul monde véritable, Ambre. Dans ce monde il fait partie des princes, fils du roi mystérieusement disparu Obéron, et ses frères se livrent à des guerres de succession dans lesquelles Corwin voudra aussi très vite prendre part pour accéder au trône et se venger de ceux qui ont tenté de le tuer et privé de sa mémoire pendant de très longues années.
J'ai été plus que deçue par cette série. Ecriture peu travaillée, personnages à la psychologie plus que sommaire, récit embrouillé, pas vraiment très intéressant. A certains moment l'action avait l'air de vouloir enfin démarrer et pendant quelques pages la lecture succitait quelque intérêt, las pour retomber très vite dans n'importe quoi. Le dernier volume était particulièrement pénible. Du coup je ne vais pas lire les 5 volumes du cycle, sensée raconté les aventures de Merlin, le fils de Corwin.

1,75 / 5


De : 2550Chimère Envoyé : 26/03/2006 18:38

Roger ZELAZNY : L'ENFANT DE NULLE PART (1. L'enfant de nulle part/2. Franc-Sorcier)
Ed Folio Sf/567p

Résumé : Vaincu par le sorcier Mor, le règne de Det est donc terminé mais il lui reste son fil Pol que personne n'a osé tué car encore bébé. Il a seulement été échangé contre un autre enfant venu d'un monde où la magie n'existe pas. Cependant, l'enfant échangé se révèle être un danger pour le monde où il se trouve. Alors Mor fait revenir le fils de Det pour arranger les choses.

Mon avis : Je n'avais pas aimé Les princes d'ambre (je n'ai pas dépassé le premier tome) mais j'avais décidé de laissé une chance de plus à l'auteur. Et finalement, ce n'est pas si mal que cela. Très vite, les personnages antagonistes Mark et Pol se révèlent fascinant à suivre. Alors qu'ils sont assez semblables dans le fond, ils ont choisi des voies différentes dans leur façon d'appréhender le monde qui les entoure. Quant à la suite de l'affrontement entre les deux forces (science et magie), elle raconte l'itinéraire de Pol à la recherche d'un enseignement de la magie et dévoile de bien sombres secrets de famille. Moins passionant à suivre que le premier tome et le coup du "c'est ton frère" un peu trop gros. Cela dit, ça se laisse lire avec plaisir.

Ma note :
L'enfant de nulle part: 4/5
Franc Sorcier: 3/5


De : joubjoub Envoyé : 23/02/2007 10:24
.:: L’île des morts (Roger ZELAZNY) ::.

Résumé : XXXIIe siècle. Francis Sandow est le doyen de l'humanité, le seul homme en vie à avoir connu le XXe siècle. Il est aussi l'une des cent plus grosses fortunes de la galaxie et l'un des vingt six Noms - l'avatar d'un dieu ancien, Shimbo de l'Arbre Noir. Francis Sandow est un démiurge, un Faiseur de mondes. Aujourd'hui, il vit sur Terre Libre, un des univers qu'il a créé. Mais sa retraite est troublée par un mystérieux inconnu, qui possède le pouvoir de ressusciter tous ceux que Sandow à connus au cours des siècles. Parmi lesquels Kathy, son premier et unique amour... Rendez-vous est pris sur l'île des morts, ce lieu que Sandow a façonné jadis et qui échappe désormais à son contrôle... (Source : J’AI LU)

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L’île des morts est un roman assez court mais pourtant terriblement efficace. Pas de temps perdu en vaines explications ou expectations, dès les premières pages, nous sommes plongés dans l'action et dans un univers atypique.

Ici, pas de longs préambules préparatoires nous contant la genèse de ces peuples ou de longues pages nous relatant les guerres et les avancées technologiques pour en arriver à cet état de fait. Non, ici, les choses sont comme acquises et le lecteur rentre de plain-pied dans ce contexte interstellaire.

La science-fiction est bien présente, de la rencontre extraterrestre aux manipulations génétiques pour fabriquer des vivants à partir des données des morts mais c'est une science-fiction à la portée de tous, dépaysante et très facilement abordable. L’auteur flirte aussi avec la « fantasy » avec ces dieux incarnés dont le pouvoir magique est incommensurable.

L'économie de moyen fait preuve d'une grande maîtrise d'écriture et on a l'étrange impression que chaque mot est compté dans ce roman, que rien n'est de trop, que le superflu est pourchassé dans les moindres recoins et à la moindre phrase. L'action est très présente avec des renversements très à propos et un rythme vraiment plaisant.

Pourtant, on aurait tout de même pu souhaiter un peu plus de psychologie par rapport à ce Francis Sandow en vie depuis plus de douze siècles... Celle-ci n'est pas absente, loin de là, mais on aimerait en apprendre davantage sur son passé, sur ses errances, ses doutes, ses peurs, qui ne sont qu'évoqués. A quoi peut-on passer son temps, lorsque jamais on ne vieillit, lorsque jamais on n’oublie ? L'accent est d'ailleurs mis sur sa passivité et la carapace qu'il s'est forgée tout au long de ces années, accumulant de l'argent tout en évitant le maximum de risques.

Et il en va de même pour cette fabrication des mondes, magnifique image parfois très poétiquement utilisée dans le livre : quelques paragraphes plus explicites sur cette activité infiniment évocatrice n'auraient pas été de refus...

Ecrit à la première personne, ce roman est, en quelque sorte, le journal d’un homme accusant les ans, le poids des regrets et des remords. Zelazny profite de ce personnage pour nous faire de réflexions sur le passé, sur les souvenirs d’un homme fatigué, qui a quasi tout vu, tout fait. Certains souvenirs enfouis et douloureux qui reviennent périodiquement à la surface sont pénibles, notamment ceux de la morts des proches, des intimes. Les amours parfois durent une éternité. Alors comment surmonter un amour perdu lorsque l’on a une éternité passée en vain à les oublier ? Comment étancher la soif de vie qui est la condition de chaque mortel ?

Avec comme thèmes de fond, l’immortalité, l’omnipotence, l’incarnation des mythes, cet étrange petit roman, à la fois sombre et fascinant est vraiment passionnant. Il aurait même pu se permettre une cinquantaine de pages supplémentaires.

Note : 4/5