Karen CONNELY (Canada)

Cocotte Dim 7 Déc 2008 - 5:39

De :

Diantre65 (Message d'origine)

Envoyé : 2008-10-31 22:51

La cage aux lézards de Karen CONNELLY
607 pages. - 2007

Teza était un chanteur très populaire en Birmanie, avec des textes engagés politiquement, et se retrouve donc en prison comme tant d'autres prisonniers politiques dans ce pays de dictature où la libre expression est interdite. On suit donc la vie hyper-difficile de tous ces hommes emprisonnés dans des cages (noms donnés aux cellules et par extension à la prison elle-même) insalubres où se promènent allègrement lézards, cafards et autres insectes du même genre. Des cliques se forment à l'intérieur des murs, des hiérarchies parmi ces hommes (probablement pour se rappeler qu'ils sont toujours des hommes), malgré toutes les atrocités qu'on leur fait subir. Très souvent, les détenus doivent manger des lézards ou encore des rats pour survivre...(ouff...c'est la vie dure, on se dit : est-ce possible ?) Un beau jour, Teza aperçoit un garçon de 12 ans qui lui glisse son repas dans sa cellule. Cet enfant a grandi dans la cage, son père étant un des employés subalternes de la prison, et maintenant que son père est décédé, il gagne sa crôute en accomplissant des tâches dont personne ne veut, comme celle de devenir le livreur attitré des repas au chanteur ou encore d'aller tuer des gros rats qui se promènent dans les eaux usées (pour les vendre ou les échanger contre de la vraie nourriture, vous aurez deviner ). Nous assistons donc à la naissance d'un lien très fort entre le garçon et Teza, quelque chose d'aussi fort que l'amour d'un père.
C'est le premier roman de cette auteure canadienne et je dois dire que j'ai beaucoup aimé, mais avec des réserves. Il y a tout ce côté cruel de l'homme très bien dépeint qui est intéressant, toutes ces méchancetés quotidiennes que doivent traverser ces détenus pour survivre. Mais par-dessus tout, j'ai été touché par la grandeur d'âme de ce chanteur battu qui n'a plus aucun espoir de sortir un jour de cette cage, et qui malgré tout réussit à demeurer serein et bon. C'est donc cet antagonisme qui m'a le plus bouleversé dans ce roman.
Toutefois, il y a pas mal de longueurs, des passages où l'auteure nous offre des digressions qui , à mon avis, n'apportent rien au récit. Un bon 200 pages de moins, il me semble , aurait resserré l'intrigue et m'aurait tenu plus en haleine...et en intérêt. Mais bon, c'est un premier roman, alors laissons la chance aux coureurs...

Ma note 3.5/5