Jean de LA VARENDE (France)

Jean de LA VARENDE - Le cavalier seul (trilogie des d'Anville, tome 1). Ma note 4/5.
Flammarion 1954, LP 1968 256 pag.

Jean de La Varende, gentilhomme Normand, écrivain royaliste et catholique, a écrit un grand nombre de livres, presque tous ayant trait à la Normandie et l'ancienne aristocratie. Le résultat est une série de romans historiques sur cet aristocratie en train de disparaître, mais écrit de l'intérieur, avec une bonne connaissance des règles morales et d'honneur, d'attachement à l'héritage domanial, d'attachement de la domesticité à leur patron.
Son amour pour l'Allemagne, sans être collaborateur des nazis, l'a fait perdre sa popularité depuis la guerre 40-45.

Les trois romans de la Trilogie des d'Anville ("Le cavalier seul", "Coeur pensif", et "La Partisane") traitent d'un émigré de la Révolution, après l'avènement de Napoléon.

Le Cavalier seul est Jean d'Anville, ex-chouan, qui se trouve en 1808 comme émigré en Allemagne, où il a ses amourettes, son amour et son travail de simple jardinier. Un jour, son ancien intendant en Normandie lui fait savoir que le domaine normand d'Anville, bien national(lisé), est racheté et qu'on lui attend. Le noeud de l'affaire: on lui propose un mariage arrangé avec la fille de l'intendant, qu'il refuse par honneur, mais quand il voit la fille, il en tombe amoureux et il la marie quand-même. Un jour, sa femme, après un flirt dont il est jaloux, lui reproche l'arrangement, et il rejette cet attaque à son honneur, propose le divorce avec donation du domaine d'Anville et il retourne en Allemagne. Les malentendus nés dans ce moment ne peuvent êre dissipés qu'après une longue apprentissage parmi les femmes retrouvés en Allemagne, auquelles s'ajoutent des complications militaires-politiques et l'annonce d'une naissance sur lequel un doute pourrait planer. Pendant cet apprentisage, Jean s'approfondit par des reflexions morales, des analyses de sentiments avant de retourner à Anville où sa femme s'est développée en femme forte, aristocratique et où son fils vient de naître.

Il y a de la grandeur dans ce livre; les personnages ont du caractère et du style.... un style qui se fait sentir aussi dans l'écriture forte, directe, concentré sur l'essentiel.
Ma note 4/5.
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À suivre
Gallo

Jean de la Varende - Coeur pensif (trilogie des d'Anville, 2).
Flammarion 1957, 314 pag. Ma note 4.5/5.


L'histoire reprend au moment que Jean d'Anville revient pour la deuxième fois de l'Allemange (cette-fois pas en émigré royaliste, mais en s'éloignant de sa femme après le malentendu, décrit dans le premier tome) et apprend à son retour en Normandie qu'il a un fils. Sa femme est tellement bouleversé par l'annonce subite du l'arrivée de son mari, qu'elle s'en va en hâte "pour huit jours" avec le poupon vers la ferme de son père mort: elle a besoin d'y voir plus clair. Ces huit jours seront pour Jean une "quarantaine conjugale" qui ne sera pas sans conséquences. jean devient un "coeur pensif" tandis qu'une série de circonstances hasardeuses donne autant d'arguments de rupture définitive que de raccordailles. Chacun des deux époux ne veut faire qu'un choix authentique, c'est à dire que les raccordailles ne sont possible que s'il`y a amour réciproque: alors, il faut penser, peser, juger chaque petit détail, juger avec son coeur plus qu'avec sa raison. On en apprend beaucoup sur les deux caractères, sur les événements politiques qui ont poussé Jean d'Anville à revenir de l'Allemagne, et sur les personnages qui servent à tour de role inconsciemment ou sciemment de médiateurs pendant cette "quarantaine conjugale" (quelle expression! ).

Le livre donne une bonne impression de la noblesse normande avec ses qualités et ses défauts, et on ne peut que les trouver sympatiques, sans vouloir partager toutes leurs opinions éthiques et politiques. Le style du livre s'accorde bien avec une certaine grandeur d'âme qui émane des personnages. Il est drôle de rencontrer des personnages historiques telles que le docteur Flaubert de Rouen, (grand?)père de l'auteur.
Je trouve ce tome 2 plus fort que le tome 1, ma note: 4,5/5.
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À suivre
Gallo

Jean de LA VARENDE - La Partisane (trilogie des d'Anville, tome 3). Ma note 4/5.
Flammarion 1960, 292 pag.

La réconciliation du Marquis Jean Hoctot d'Anville et sa femme Ermance se fait en même temps que la présentation du bébé à son père. C'est la plus belle scène de ce livre, qui s'étire sur un quart du livre environ (à faire lire à des pères jeunes...). Par la suite, le couple se tourne vers l'extérieur: Jean raconte son passe de chouan et de résistant qui a fait plusieurs attentats meurtriers. Ermance prend conscience que dès cette révélation, elle aussi chosit d'être chouanne, monarchiste, partisane. On est dans les derniers années du regne de Napoléon et les aristocrates normands attendent la fin. Ce n'est plus tellement la chouannerie, mais une défense contre la police de Napoléon, qu'ils conspirent et préparent de nouvelles attaques. La Marquise (Ermance) se prépare à y participer.
Il y a une complication: un Prince allemand, orphelin de 4 ans, vient d'Allemagne pour être mis sous tutelle du couple d'Anville. Seul quelques initiés connaissent le secret qui lie Jean au père assassiné de cet enfant. Mais ceci concerne l'honneur du meilleur ami de Jean. Pour sauver cet honneur, Jean se dénonce, à la suite duquel sa femme, la Partisane, organise une expédition armée pour le libérer.

Le livre, tome 3 de la trilogie des d'Anville, est lié à plusieurs romans antérieurs de La Varende par diverses personnages de la noblesse normande: notemmant les de La Bare du cycle des de La Bare: Nez-de-Cuir, Le centaure de Dieu, Man d'Arc, Le troisième jour) et les de Galart (Les Manants du Roi), (livres que j'ai lu il y a une vingtaine d'années) personnages que l'on retrouve aussi dans diverses de ses nouvelles. Ainsi, La Varende tisse avec ses livres un tableau historique de la societé aristocratique normande du 18ème au 20ème siécle. Pas étonnant, vue sa biographie (de l'introduction des Livre de Poche):

"Jean Balthazar Mallard, vicomte de La Varende, est né en 1887 au château ancestral du Chamblac, en pays d'Ouche, issu d'une très ancienne famille normande. À la suite de la mort de son père, il va faire de solides études classiques à Rennes où il est élévé par son grand-père l' amiral de l'Angle. Ne pouvant être marin, il entre aux Beaux-Arts, section peinture, à Paris.
Après la guerre de 1914-1918, il s'installe au Chamblac et y construit une célèbre collection de deux cents maquettes de navires, puis se met à écrire. Pays d'Ouche paraît en 1935, et reçoit le Prix des Vikings. Nez-de-Cuir est le grand succes de 1937 et l'Académie française décerne au Centaure de Dieu le Grand Prix du Roman en 1938. Il écrit également de nombreux livres historiques. En 1942 il entre à l'académie Goncourt, mais démissionne deux ans plus tard. Il est élu en 1954 à l'académie de marine et en 1956 il devient président des Ecrivains de l'ouest. La Varende est mort à Paris en 1959, loin du pays et des gens qu íl a dépeints avec suretê et tendresse."

Je prends note de faire lire la scène de la présentation au père Gallo. J'ai un grand frère qui va être papa au mois de mai, peut-être bien que ça pourrait être pour lui.

@+ Prospéryne

Je trouve très intéressant le choix de La Varende,écrivain si peu en cour aujourd'hui.Je n'ai lu que Nez de cuir il y a des siècles.Mais peu de forums citent La Varende et ces notes me donnent envie d'en lire un peu plus.Au moins cela sort des sentiers battus.