Wallace STEGNER (Etats-Unis)
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Re: Wallace STEGNER (Etats-Unis)
Il est dans ma Pal, mais qu'est ce qu'il est gros !
Chantal- Nombre de messages : 3226
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Re: Wallace STEGNER (Etats-Unis)
Je voudrais lire tous les livres de Wallace Stegner.
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Mousseline
Magasin général tome 2 : Serge de Loisel et Tripp et L'île des chasseurs d'oiseaux de Peter May
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Re: Wallace STEGNER (Etats-Unis)
LA VIE OBSTINEE : Wallace Stegner
Phebus Libretto - 341 pages.
Joe Allston et sa femme Ruth, venant de la côte est, se sont installés dans une maison en pleine nature, non loin de San Francisco, pour y trouver la paix, après la perte de leur fils Curtis. Mais l'arrivée de nouveaux voisins va bouleverser leur quiétude : Jim Peck, beatnick poilu, chevelu, motard, qui va squatter un bout de leur terrain et attirer peu à peu d'autres individus du même genre ; et surtout Marian et John Catlin accompagnés de leur fille Debby, avec lesquels ils vont établir des liens privilégiés mais au combien douloureux....
Ce personnage de vieux bougon comme Joe, est souvent présent dans les romans de Wallace Stegner et j'aime beaucoup ! Là il est confronté une nouvelle fois à la "beat generation", après son fils Curtis, voilà Peck, et la communication est bien difficile malgré son bon vouloir.
C'est un roman foisonnant qui aborde plein de thèmes : conflits de génération, difficultés de communication entre les êtres, reconnaissance de la liberté de chacun dans la limite du respect de celle des autres, écologie, amour de la nature, bonheur de la vie et ....inéductabilité de la mort si cruelle et injuste.
C'est un roman plein d'humanité, d' émotion, de mélancolie, semé par-ci, par-là de bonnes doses d'humour aussi.
Et je ne vous parle pas de l'écriture, superbe, érudite, précise, pleine d'amour pour la nature : les plantes, les oiseaux, mais pas les thomomys !
J'ai déjà lu trois livres de cet auteur : "Angle d'équilibre" - "La montagne en sucre" - "Le goût sucré des pommes sauvages". Celui-ci est celui qui m'a le plus profondément touchée. Et je viens juste de commander "Vue cavalière" où je retrouverai les personnages de Joe et de Ruth.
5/5 naturellement !
Chantal- Nombre de messages : 3226
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Re: Wallace STEGNER (Etats-Unis)
Décidément, il faut que je pense à lire cet auteur
Merci Chantal
Merci Chantal
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Dernières lectures : L' Intérêt de l' enfant de Ian McEWAN (4/5), Un week-end dans le Michigan de Richard Ford (4,5/5)(Frank Bascombe T1), [/i]L' Homme du verger d' Amanda COPLIN (4/5), La Pyramide de glace J-F Parot (3,75/5)(T12)
Re: Wallace STEGNER (Etats-Unis)
VUE CAVALIERE : Wallace Stegner
Libretto - 290 pages.
Quatre ans sont passés. Joe et Ruth habitent toujours la même maison à la campagne. Joe est toujours aussi "bougon", soupe au lait et se plaint tres souvent de toutes les douleurs de son âge qu'il ne supporte guère. Ruth, femme forte, est là pour le stimuler, l'encourager et lui remettre les idées en ordre quand il exagère ou s'emporte. Un jour au courrier, il reçoit une carte du Danemark, carte d'une certaine Astrid, qui va le replonger dans des souvenirs lointains. En effet, vingt ans auparavant, il a fait avec Ruth un long séjour au Danemark, pays d'origine de sa mère, suite au décès de son fils Curtis. Là ils s'étaient liés d'amitié avec une aristocrate déchue, Astrid, et avait même fait la rencontre de la célèbre romancière Karen Blixen. Fouillant dans de vieux cartons, il ressort alors trois carnets, qui sont en fait le journal de son séjour au Danemark. Alors avec Ruth, il va relire ces écrits, et ils vont retrouver peu à peu tous les souvenirs et les émotions qu'ils y ont vécues...
Que vous dire? que des éloges ! Une écriture subtile et très riche, toute en sensibilité, en exploration intimiste et poétique de l'âme humaine. Un récit superbement construit, qui accroche de bout en bout. Une description toute en finesse de la nature, des relations homme/femme, de l'amour dans un couple qui dure, de la condition de la personne qui vieillit et s'approche de la mort. La perfection.
J'ai beaucoup aimé lire la rencontre avec Karen Blixen.
Les romans de Wallace Stegner resteront toujours dans ma bibliothèque. A lire, à relire.
5/5
Chantal- Nombre de messages : 3226
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Re: Wallace STEGNER (Etats-Unis)
Chantal, tu me donnes vraiment envie de lire Wallace Stegner mais je ne sais par lequel commencer ?
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clarize- Nombre de messages : 2594
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Re: Wallace STEGNER (Etats-Unis)
Je ne sais lequel te conseiller?
"Angle d'équilibre" et "La bonne vieille montagne en sucre" sont de très gros romans.....
J'ai un faible pour "La vie obstinée" et "Vue cavalière", qui m'ont beaucoup touchée parce qu'il parle de la vieillesse et du couple entre autres. Mais "trop jeune", je pense qu'on ne les appréciera peut-être pas à leur juste valeur....
Et "Le goût sucré des pommes sauvages" est un recueil de nouvelles, et est peut-être adapté à une première rencontre avec cet auteur....
"Angle d'équilibre" et "La bonne vieille montagne en sucre" sont de très gros romans.....
J'ai un faible pour "La vie obstinée" et "Vue cavalière", qui m'ont beaucoup touchée parce qu'il parle de la vieillesse et du couple entre autres. Mais "trop jeune", je pense qu'on ne les appréciera peut-être pas à leur juste valeur....
Et "Le goût sucré des pommes sauvages" est un recueil de nouvelles, et est peut-être adapté à une première rencontre avec cet auteur....
Chantal- Nombre de messages : 3226
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Re: Wallace STEGNER (Etats-Unis)
Merci, Chantal, du coup je me suis commandée, Le gout sucré des pommes sauvages et La vie obstinée.
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clarize- Nombre de messages : 2594
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Re: Wallace STEGNER (Etats-Unis)
Vue cavalière de Wallace E. Stegner
Phébus Libretto / 304 pages
National Book Award 1977
Nous sommes en 1974, Joe et Ruth Allston vivent une retraite paisible dans une maison isolé non loin de San Francisco. La lecture d' une carte postale provenant du Danemark devient le point de départ d' un flot de souvenir.
C'est ma première découverte d' un livre de Wallace Stegner, il en va donc de même avec ce couple que l' on croise dans La vie obstinée.
Une lecture magique, l'écriture est superbe, le rythme est lent et le ton change peu, l' atmosphère est empreinte de mélancolie sans que celle-ci toutefois ne parvienne à occulter le bonheur tranquille de ce couple.
Les souvenirs danois bien qu' essentiel dans le déroulement de l' histoire ce sont loin d' être les passages que j' ai préféré. Le présent de ce couple m' a semblé mieux décrit, plus fort et bien plus prenant. Ce sont les sentiments amoureux de toute une vie qui s'expriment entre eux, leur relation est particulièrement émouvante et touchante. Quand à la fin, à mon goût, elle apporte plus de question que de réponse, pour un charme supplémentaire.
Phébus Libretto / 304 pages
National Book Award 1977
Nous sommes en 1974, Joe et Ruth Allston vivent une retraite paisible dans une maison isolé non loin de San Francisco. La lecture d' une carte postale provenant du Danemark devient le point de départ d' un flot de souvenir.
C'est ma première découverte d' un livre de Wallace Stegner, il en va donc de même avec ce couple que l' on croise dans La vie obstinée.
Une lecture magique, l'écriture est superbe, le rythme est lent et le ton change peu, l' atmosphère est empreinte de mélancolie sans que celle-ci toutefois ne parvienne à occulter le bonheur tranquille de ce couple.
Les souvenirs danois bien qu' essentiel dans le déroulement de l' histoire ce sont loin d' être les passages que j' ai préféré. Le présent de ce couple m' a semblé mieux décrit, plus fort et bien plus prenant. Ce sont les sentiments amoureux de toute une vie qui s'expriment entre eux, leur relation est particulièrement émouvante et touchante. Quand à la fin, à mon goût, elle apporte plus de question que de réponse, pour un charme supplémentaire.
4,5/5
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Re: Wallace STEGNER (Etats-Unis)
Contente qu tu aies aimé !!!
Chantal- Nombre de messages : 3226
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Re: Wallace STEGNER (Etats-Unis)
Je note, merci Lacazavent.
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catimini- Nombre de messages : 503
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Re: Wallace STEGNER (Etats-Unis)
LA VIE OBSTINEE
Wallace STEGNER
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Eric Chadaille
Editions Phebus coll. Libretto, 2002, 344 pages.
Joe Allston, agent littéraire, s’est retiré avec sa femme Ruth, dans la campagne, non loin de San Francisco. Il est venu chercher le calme et la paix dans la contemplation de la nature. Ils ont fait de leur propriété une sorte d’Eden.
Progressivement leur bulle de solitude va se fissurer. Tout d’abord Peck, un étudiant écologiste et adepte de philosophie indienne vient squatter leur terrain. Il est rejoint par une communauté de beatniks, dépendants de diverses drogues et adeptes de la plus grande liberté sexuelle qui se répandent « comme de véritables charançons » . Par la suite une sympathique famille s’installe dans la maison voisine, les Caitlin. Marian, la jeune femme est enceinte et atteinte d’une maladie incurable. Joe va nouer une relation privilégiée avec cette femme lumineuse et sa carapace va peu à peu se fendre. Il va partager avec elle ses souffrances, son enfance triste d’enfant isolé, mais surtout la mort de son fils unique avec lequel il entretenait des relations déplorables et dont Peck lui rappelle le souvenir.
Wallace Stegner décrit merveilleusement la nature foisonnante de cette campagne californienne. Rien n’est figé, même si c’est un crève-cœur pour Joe, ce lieu magique se transforme progressivement. Joe, le vieil homme atrabilaire qui s’est renfermé sur lui-même, s’ouvre aux autres par le miracle de ses relations avec Marian qui devant la mort a choisi ce qui pour elle est vivre : «Elle m’a fait toucher du doigt, dit Joe, la stupidité de toute tentative de se replier dans sa coquille pour se soustraire aux ennuis et au malheur. » « Effacerais-je, si je le pouvais, Marian de ma conscience imparfaite ? Renoncerais-je au plaisir de sa compagnie pour m’épargner la tristesse de sa disparition ? En reviendrais-je à ma propre solution, qui était le sommeil crépusculaire, afin d’esquiver la souffrance qu’elle apporta avec elle ? Jamais de la vie. » Dans ce livre où la vie et la mort s’entremêlent, la vie obstinée
l’emporte.
Note 5/5
« Jusqu’au moment où elle surgit, j’avais réussi à être le retraité bricoleur dépourvu de tout trait bien saillant, mis à part une certaine capacité de jouer de la lyre tandis que brûle Rome et à en sortir de bien bonnes sous les murailles d’une Troie qui tombe. A présent je sens la froidure… Cependant, alors que la disparition de mon fils m’avait poussé à trouver un terrier où me glisser, celle de cette jeune femme, que j’ai connue un semestre à peine, ne cesse de me forcer à sortir à découvert, et je déteste cela »
Wallace STEGNER
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Eric Chadaille
Editions Phebus coll. Libretto, 2002, 344 pages.
Joe Allston, agent littéraire, s’est retiré avec sa femme Ruth, dans la campagne, non loin de San Francisco. Il est venu chercher le calme et la paix dans la contemplation de la nature. Ils ont fait de leur propriété une sorte d’Eden.
Progressivement leur bulle de solitude va se fissurer. Tout d’abord Peck, un étudiant écologiste et adepte de philosophie indienne vient squatter leur terrain. Il est rejoint par une communauté de beatniks, dépendants de diverses drogues et adeptes de la plus grande liberté sexuelle qui se répandent « comme de véritables charançons » . Par la suite une sympathique famille s’installe dans la maison voisine, les Caitlin. Marian, la jeune femme est enceinte et atteinte d’une maladie incurable. Joe va nouer une relation privilégiée avec cette femme lumineuse et sa carapace va peu à peu se fendre. Il va partager avec elle ses souffrances, son enfance triste d’enfant isolé, mais surtout la mort de son fils unique avec lequel il entretenait des relations déplorables et dont Peck lui rappelle le souvenir.
Wallace Stegner décrit merveilleusement la nature foisonnante de cette campagne californienne. Rien n’est figé, même si c’est un crève-cœur pour Joe, ce lieu magique se transforme progressivement. Joe, le vieil homme atrabilaire qui s’est renfermé sur lui-même, s’ouvre aux autres par le miracle de ses relations avec Marian qui devant la mort a choisi ce qui pour elle est vivre : «Elle m’a fait toucher du doigt, dit Joe, la stupidité de toute tentative de se replier dans sa coquille pour se soustraire aux ennuis et au malheur. » « Effacerais-je, si je le pouvais, Marian de ma conscience imparfaite ? Renoncerais-je au plaisir de sa compagnie pour m’épargner la tristesse de sa disparition ? En reviendrais-je à ma propre solution, qui était le sommeil crépusculaire, afin d’esquiver la souffrance qu’elle apporta avec elle ? Jamais de la vie. » Dans ce livre où la vie et la mort s’entremêlent, la vie obstinée
l’emporte.
Note 5/5
« Jusqu’au moment où elle surgit, j’avais réussi à être le retraité bricoleur dépourvu de tout trait bien saillant, mis à part une certaine capacité de jouer de la lyre tandis que brûle Rome et à en sortir de bien bonnes sous les murailles d’une Troie qui tombe. A présent je sens la froidure… Cependant, alors que la disparition de mon fils m’avait poussé à trouver un terrier où me glisser, celle de cette jeune femme, que j’ai connue un semestre à peine, ne cesse de me forcer à sortir à découvert, et je déteste cela »
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Awara- Nombre de messages : 7147
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Re: Wallace STEGNER (Etats-Unis)
VUE CAVALIERE
Wallace STEGNER
Traduit de l’anglais (USA) par Eric Chédaille
Editions Phébus, 1998, 267 pages.
Joe Allston, qui fut un agent littéraire important, passe une vieillesse discrète et paisible dans sa retraite californienne. Son caractère grognon et désabusé ne bloque pas l’humour qu’il manifeste souvent à ses propres dépens. Il accepte mal de voir les années passer et sa dérision s’exerce souvent sur son état d’homme vieillissant perclus de rhumatismes.
Il reçoit une lettre qui l’amène à rouvrir des carnets de notes prises lors d’un voyage qu’il fit au Danemark avec sa femme, Ruth, une vingtaine d’années auparavant, alors qu’il venait de perdre son fils unique. Il voulait « remonter à la source ethnique et culturelle » de sa famille et en particulier de sa mère qui a émigré alors qu’elle n’avait que seize ans. Ils logeaient alors chez une belle comtesse désargentée, Astrid Wredel-Karup. Avec elle ils visitèrent Karen Blixen qui avait des liens familiaux avec la comtesse, ils séjournèrent dans la maison de famille de cette dernière où vécut la mère de Joe. La lecture de ce journal force Joe à se pencher sur des épisodes de son passé tus ou mis sous le boisseau, de remettre en lumière des blessures non cicatrisées, en particulier son attirance ambigüe pour la comtesse.
Cette œuvre bouleversante est l’occasion d’une réflexion sur la vie, trop brève, et sur la difficulté de vieillir avec la mort toujours plus proche.
C’est un roman intimiste et sensible. L’amour qui unit Joe et Ruth est solide, fait de respect, de souvenirs partagés, d’attentions touchantes, mais aussi de non-dits que Ruth cherche à faire éclater. . « Ce n’est pas rien – et cela peut être tout – que de s’être trouvé un compagnon oiseau avec qui se reposer sous les combles… »
Mais c’est aussi une réflexion éthique. « Il m’est apparu que mes engagements sont souvent plus importants que mes élans ou mes plaisirs, et que, même lorsque mes désirs sont la question centrale, il reste des choix à opérer entre le meilleur et le pire, le mauvais et le meilleur, le bien et le bien .Et dans ce cas pourquoi se lamenter vingt ans après ? Parce que dans tous choix il y a une composante de souffrance. »
C’est une œuvre merveilleusement bien construite, soutenue par une écriture poétique.
Ce livre me semble autre chose qu’une chronique du désenchantement, comme il est écrit en quatrième de couverture. L’amour de la nature est si fort et l’envie de vivre de Joe si importante que j’y vois un hymne à la vie et à la nature.
Un grand coup de cœur !
Note 5/5
Wallace STEGNER
Traduit de l’anglais (USA) par Eric Chédaille
Editions Phébus, 1998, 267 pages.
Joe Allston, qui fut un agent littéraire important, passe une vieillesse discrète et paisible dans sa retraite californienne. Son caractère grognon et désabusé ne bloque pas l’humour qu’il manifeste souvent à ses propres dépens. Il accepte mal de voir les années passer et sa dérision s’exerce souvent sur son état d’homme vieillissant perclus de rhumatismes.
Il reçoit une lettre qui l’amène à rouvrir des carnets de notes prises lors d’un voyage qu’il fit au Danemark avec sa femme, Ruth, une vingtaine d’années auparavant, alors qu’il venait de perdre son fils unique. Il voulait « remonter à la source ethnique et culturelle » de sa famille et en particulier de sa mère qui a émigré alors qu’elle n’avait que seize ans. Ils logeaient alors chez une belle comtesse désargentée, Astrid Wredel-Karup. Avec elle ils visitèrent Karen Blixen qui avait des liens familiaux avec la comtesse, ils séjournèrent dans la maison de famille de cette dernière où vécut la mère de Joe. La lecture de ce journal force Joe à se pencher sur des épisodes de son passé tus ou mis sous le boisseau, de remettre en lumière des blessures non cicatrisées, en particulier son attirance ambigüe pour la comtesse.
Cette œuvre bouleversante est l’occasion d’une réflexion sur la vie, trop brève, et sur la difficulté de vieillir avec la mort toujours plus proche.
C’est un roman intimiste et sensible. L’amour qui unit Joe et Ruth est solide, fait de respect, de souvenirs partagés, d’attentions touchantes, mais aussi de non-dits que Ruth cherche à faire éclater. . « Ce n’est pas rien – et cela peut être tout – que de s’être trouvé un compagnon oiseau avec qui se reposer sous les combles… »
Mais c’est aussi une réflexion éthique. « Il m’est apparu que mes engagements sont souvent plus importants que mes élans ou mes plaisirs, et que, même lorsque mes désirs sont la question centrale, il reste des choix à opérer entre le meilleur et le pire, le mauvais et le meilleur, le bien et le bien .Et dans ce cas pourquoi se lamenter vingt ans après ? Parce que dans tous choix il y a une composante de souffrance. »
C’est une œuvre merveilleusement bien construite, soutenue par une écriture poétique.
Ce livre me semble autre chose qu’une chronique du désenchantement, comme il est écrit en quatrième de couverture. L’amour de la nature est si fort et l’envie de vivre de Joe si importante que j’y vois un hymne à la vie et à la nature.
Un grand coup de cœur !
Note 5/5
Dernière édition par Awara le Lun 16 Fév 2015, 23:48, édité 1 fois
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Re: Wallace STEGNER (Etats-Unis)
Une Journée d'automne
Gallmeister - 2018 - 150 pages
Résumé éditeur :
Suspendue au bras de son mari Alec, Margaret guette avec impatience l’arrivée du train de sa sœur Elspeth, venue d’Écosse pour vivre avec eux dans l’Iowa. Vive et malicieuse, s’émerveillant d’un rien, Elspeth respire la joie de vivre et ne tarde pas à illuminer leur vie de riches fermiers bien installés. Mais alors que l’automne s’annonce, un triangle amoureux se forme peu à peu entre Alec et les deux sœurs. Lorsque survient l’irréparable, celui-ci ne tarde pas à se transformer en piège dramatique. Il faudra alors sauver ce qui peut l’être.
Dans ce court roman demeuré inédit en France, Wallace Stegner révèle avec la virtuosité qu’on lui connaît les drames qui se jouent derrière les apparences d’une existence paisible.
Mon avis:
Mon avis :
A la mort de sa mère, Elspeth quitte l’Ecosse pour rejoindre sa sœur, Margaret mariée à Alec, un fermier établi dans l’Iowa. Enjouée, vingt ans, pleine de vie, elle s’émerveille de cette nouvelle vie qui s’offre à elle. Alec, son beau-frère, solide gaillard, railleur et grand blageur, lui fait découvrir la ferme et ses environs. De cette intimité naîtra un sentiment qui les rapprochera. Elspeth succombera à Alec et Margaret surprendra leur connivence.
Je n’ai pas du tout aimé ce livre. Je l’ai tout de suite comparé à un roman de gare, quoique je n’ai rien contre les romans de gare, c’est juste pour dire.
Dès le début, mis à part le prologue, peu explicite, j’ai compris ce qui allait fatalement se passer, la belle-sœur allait trahir sa sœur en tombant dans les bras du bel Alec si séduisant avec ses blagues à dormir debout. Qu’elle soit enceinte, ma foi, ça aurait pu pimenter l’histoire, mais non déni par-ci, déni par- là. Dire qu’il s’agit d’un triangle amoureux, comme le dit l’éditeur, est osé. La vie cesse dès que Margaret découvre la trahison, les personnages s’écartent pour en arriver à un ennui mortel et transmissible au lecteur, du moins à moi. Je me suis demandé si j’allais finir de lire W. Stegner, j’ai pris sur moi, enfin ce fut ennuyeux. Certes j’ai appris quelques noms de jolies fleurs, j’ai lu que ça stridulait ici et là, j’aurais préféré l’entendre tout comme les froissements des feuilles ou rire avec les écureuils et les rouges-gorges, non rien de tout cela de la platitude, de la vacuité…A aucun moment je n’ai été pris par cette histoire, entré dedans comme on dit, rien ne m’a ému, si, peut-être ce gamin Malcolm pris dans ce temps arrêté, objet de mensonges, objet d’une vie sans affection maternelle ou (presque) paternelle. Lui n’y était pour rien.
J’ai trouvé que le vocabulaire était pauvre, redondant, sans relief, les mots ne chantent pas, ils sont comme Margaret et Elspeth, secs.
Le titre original : Remerbering laughter signifie, selon moi : se souvenir de rire. C’est loupé !
2/5
B
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La date/heure actuelle est Ven 2 Nov 2018 - 18:06
Bernard- Nombre de messages : 3697
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Re: Wallace STEGNER (Etats-Unis)
EN LIEU SÛR :
Gallmeister/Totem - 414 pages.
4è de couverture :
Deux couples d'enseignants à l'âge de la retraite, amis de longue date, passent leurs vacances dans une maison isolée en pleine forêt. Les uns étaient modestes, les autres mondains, mais l'amour de la littérature, le partage des bonheurs et des épreuves de l'existence, ont forgé entre eux un lien aussi indissoluble que nécessaire. Au fil des retours sur le passé, Stegner évoque avec force et émotion le flot de la vie et la puissance du souvenir, tandis que s'invite la promesse de la mort.
L'ultime roman de Wallace Stegner, dont l'oeuvre fut couronnée par le prix Pulitzer et le National Book Award.
J'ai quasiment tout lu de Wallace Stegner ( ses livres sont en bonne place dans une de mes bibliothèques et ne la quitteront pas) et j'ai toujours beaucoup aimé. Celui-ci ne déroge pas à la règle. J'aime son écriture , j'aime sa retranscription des sentiments, des pensées, des analyses diverses de ses personnages, j'aime ses descriptions de la nature, j'aime ses longs récits qui nous parle de la Vie avec tout ce qu'elle comporte : petits et grands bonheurs, petits et grands malheurs, amours, amitiés.... Ici, c'est l'histoire d'une longue amitié entre deux couples, différents mais qui sauront rester proches malgré les caractères de chacun, malgré quelquefois la distance géographique. Je n'entrerai pas dans les détails (il faut dire que cela fait un moment que je l'ai lu) mais il me reste dans la tête et dans le coeur comme un très bon souvenir de lecture, et certainement comme une relecture prochaine, comme tous ses autres romans d'ailleurs.
5/5
Gallmeister/Totem - 414 pages.
4è de couverture :
Deux couples d'enseignants à l'âge de la retraite, amis de longue date, passent leurs vacances dans une maison isolée en pleine forêt. Les uns étaient modestes, les autres mondains, mais l'amour de la littérature, le partage des bonheurs et des épreuves de l'existence, ont forgé entre eux un lien aussi indissoluble que nécessaire. Au fil des retours sur le passé, Stegner évoque avec force et émotion le flot de la vie et la puissance du souvenir, tandis que s'invite la promesse de la mort.
L'ultime roman de Wallace Stegner, dont l'oeuvre fut couronnée par le prix Pulitzer et le National Book Award.
J'ai quasiment tout lu de Wallace Stegner ( ses livres sont en bonne place dans une de mes bibliothèques et ne la quitteront pas) et j'ai toujours beaucoup aimé. Celui-ci ne déroge pas à la règle. J'aime son écriture , j'aime sa retranscription des sentiments, des pensées, des analyses diverses de ses personnages, j'aime ses descriptions de la nature, j'aime ses longs récits qui nous parle de la Vie avec tout ce qu'elle comporte : petits et grands bonheurs, petits et grands malheurs, amours, amitiés.... Ici, c'est l'histoire d'une longue amitié entre deux couples, différents mais qui sauront rester proches malgré les caractères de chacun, malgré quelquefois la distance géographique. Je n'entrerai pas dans les détails (il faut dire que cela fait un moment que je l'ai lu) mais il me reste dans la tête et dans le coeur comme un très bon souvenir de lecture, et certainement comme une relecture prochaine, comme tous ses autres romans d'ailleurs.
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Chantal- Nombre de messages : 3226
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Re: Wallace STEGNER (Etats-Unis)
J'aime beaucoup cet auteur, je vais lire En lieu sûr!
Awara- Nombre de messages : 7147
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Re: Wallace STEGNER (Etats-Unis)
L’ENVERS DU TEMPS :
Gallmeister - 360 pages.
Ambassadeur à la retraite installé à San Francisco, Bruce Mason n’a plus grand chose en commun avec le garçon frêle et révolté parti 45 ans auparavant de Salt Lake City, avec la ferme intention de tirer un trait définitif sur son histoire familiale mouvementée.
Mais, le voilà de retour dans la ville de sa jeunesse, pour organiser les obsèques de sa tante, qui était la dernière survivante de sa famille décimée.
Au fil de ses déambulations dans les rues familières, ses souvenirs l’entraînent dans un voyage sinueux, au cœur de son passé qui l’oblige à renouer avec celui qu’il a été.
J’ai envie de réécrire ce que j’avais dit auparavant :
J'aime son écriture , j'aime sa retranscription des sentiments, des pensées, des analyses diverses de ses personnages, j'aime ses descriptions de la nature, j'aime ses longs récits qui nous parle de la Vie avec tout ce qu'elle comporte : petits et grands bonheurs, petits et grands malheurs, amours, amitiés...
J’ai exactement le même sentiment en tournant la dernière page.
Le temps de l’organisation des obsèques, Bruce va retrouver des moments d’enfance, d’adolescence, de jeunesse, difficiles ou pas, heureux ou non, : son meilleur ami Joe (va-t-il avoir envie de le revoir?), son premier amour, ses parents (son amour pour sa mère et son désir de la protéger), sa « détestation »du père, son professeur et ami… Des lieux, disparus ou non, vont lui ramener des moments souvent durs, une boîte contenant un pull, des lettres et des photos, gardées par sa tante, lui parleront de Nola… C’est un retour en arrière un peu forcé qui va lui permettre de faire la paix avec son père et de régler complètement son passé.
Le récit se déroule, se déroule … en alternant agréablement moments du passé et moments du jour, sentiments et questionnements du héros, descriptions de la ville et des paysages alentours, et tout cela écrit superbement, comme toujours avec Wallace Stegner. C’est à la fois très profond et très poétique et naturellement j’ai une nouvelle fois beaucoup aimé.
C’est ce genre de roman que j’ai du mal à laisser de côté et que j’ai toujours hâte de reprendre.
« Dangereux de presser le tube de la nostalgie. Impossible d’y remettre le dentifrice. Le risque était qu’il finisse par verser dans la confusion. Car les côtés sombres qu’il ne pouvait manquer de se remémorer concernant cette ville étaient au moins aussi nombreux que les aspects sentimentaux et plaisants, et le seul fait de chercher à s’y soustraire les faisait remonter à la surface. S’il leur donnait libre cours, ils pouvaient revenir en masse comme des mouches d’automne contre la fenêtre d’un grenier.
5/5
Chantal- Nombre de messages : 3226
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Date d'inscription : 22/12/2008
Re: Wallace STEGNER (Etats-Unis)
Ta passion pour cet auteur m'intrigue Chantal. Je l'ai donc noté sur mon petit carnet à spirale et ne manquerai pas de l'inclure dans un prochain achat. Peut-être partagerons nous cette même passion prochainement
Dkois- Nombre de messages : 3550
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Location : Nord France
Date d'inscription : 10/01/2015
Re: Wallace STEGNER (Etats-Unis)
J’espère qu’il te plaira autant qu’à moi !
Chantal- Nombre de messages : 3226
Location : France
Date d'inscription : 22/12/2008
Re: Wallace STEGNER (Etats-Unis)
EN LIEU SÛR
Wallace STEGNER
Traduit de l'anglais (américain) par Eric Chédaille
Gallmeister coll. Totem - 2017 - 416 pages
Voici la présentation qu'en fait Babélio.
Publié en 1987, soit six ans avant la mort de l'écrivain, c'est le dernier des grands romans de Stegner - son finale... en sourdine. Deux couples d'enseignants à l'âge de la retraite, qui se connaissent depuis les années trente. se retrouvent pour des vacances dans une maison perdue au milieu des forêts. Passé et présent Jouent à cache-cache. cependant que la mort rôde en fond de décor... A la sortie du livre. Stegner s'était expliqué sur ses intentions (1'histoire, on le devine est assez largement autobiographique) : « Je voulais faire toucher du doigt une vérité moins fardée encore que d'habitude. Faire entendre une musique qui ne remuerait que de tout petits bruits mais dont les échos iraient loin. »
Une ode à l'amitié, mais pas que. Des chemins de vie qui se resserent et se délitent, sans que l'on sache vraiment pourquoi. Mais une affection solide et indéfectible. Un grand plaisir de lecture et de promenades dans une nature splendide et une sorte de jardin d'éden qui se situe au bord d'un lac du Vermont.
Note:5/5
Wallace STEGNER
Traduit de l'anglais (américain) par Eric Chédaille
Gallmeister coll. Totem - 2017 - 416 pages
Voici la présentation qu'en fait Babélio.
Publié en 1987, soit six ans avant la mort de l'écrivain, c'est le dernier des grands romans de Stegner - son finale... en sourdine. Deux couples d'enseignants à l'âge de la retraite, qui se connaissent depuis les années trente. se retrouvent pour des vacances dans une maison perdue au milieu des forêts. Passé et présent Jouent à cache-cache. cependant que la mort rôde en fond de décor... A la sortie du livre. Stegner s'était expliqué sur ses intentions (1'histoire, on le devine est assez largement autobiographique) : « Je voulais faire toucher du doigt une vérité moins fardée encore que d'habitude. Faire entendre une musique qui ne remuerait que de tout petits bruits mais dont les échos iraient loin. »
Une ode à l'amitié, mais pas que. Des chemins de vie qui se resserent et se délitent, sans que l'on sache vraiment pourquoi. Mais une affection solide et indéfectible. Un grand plaisir de lecture et de promenades dans une nature splendide et une sorte de jardin d'éden qui se situe au bord d'un lac du Vermont.
Note:5/5
_________________
Lectures en cours:
Prochaine lecture:
Avis en attente:
Awara- Nombre de messages : 7147
Age : 79
Location : PARIS
Date d'inscription : 03/01/2011
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