Glenn SAVAN (Etats Unis)

White Palace - Babel - 5/5


Max a vingt sept ans, un physique très agréable, malgré une petite taille, un bon métier dans la publicité. Extrêmement maniaque de l’ordre et de la propreté, il travaille et vit à Saint Louis, survit plutôt, car depuis que sa jeune et belle épouse a péri dans un accident de voiture, il lui est très difficile de refaire surface, de retrouver goût à l’existence. Depuis deux ans il n’a eu aucune liaison et ne cherche pas à en avoir.

Au cours d’une soirée bien arrosée Max fait la connaissance de Nora, une serveuse au White Palace, temple du hamburger graillonneux. Nora est une femme plus âgée que lui, pas particulièrement jolie, même s’il émane d’elle un certain magnétisme, mais surtout forte en gueule, sans éducation, buvant plus que de raison. C’est d’ailleurs en raison de la boisson, qu’ils ont tous deux consommés avec excès, que Max se retrouve chez elle pour y dormir sagement sur le sofa, au milieu d’un indescriptible foutoir. Mais dans la nuit Nora a des arguments imparables pour faire abandonner à Max sa chasteté. Après coup, Max est horrifié : comment a-t-il pu, lui, faire l’amour à une telle femme ? Mais pourtant un fait s’impose : il l’a fait, et de plus il n’a qu’une envie, recommencer. D’étreintes torrides en disputes épiques, de beuveries en soirées ardentes, Max perd pied, toute volonté de rompre son addiction à Nora, et s’aperçoit que au-delà de l’aspect charnel, malgré tout ce qui les sépare, c’est bien de l’amour qu’il éprouve pour la serveuse du White Palace.

Dans mon imaginaire, Max et Nora ont pris leur place parmi mes « amants de légende ». Au début j’ai pensé que j’étais tombée dans une histoire racoleuse, aussi grasse et bon marché que les hamburgers du White Palace, mais il n’en est rien. On s’attache rapidement à Max, et à Nora. Ils sont touchants et vrais et passé le nombre de pages qu’il faut à Max pour s’apercevoir qu’il tient à Nora autrement que pour le sexe, rien dans cet amour improbable ne nous étonne. Glenn SAVAN le raconte bien, simplement et abruptement, Pour Max ce n’est pas facile (peut-être moins que pour le lecteur finalement) de comprendre ce qui lui arrive et quelles en seront les conséquences. Après tout que peuvent penser les autres, les biens pensants, les couples harmonieux et bien assortis d’un homme jeune riche et beau et d’une femme qui cumule les contraires. Nous sommes dans une version déjantée du prince et de la bergère et cela fonctionne à la perfection. Autour de Max et Nora gravitent plusieurs personnages secondaires qui ont la même véracité que nos héros et participent au plaisir que j’ai pris à lire cette histoire.

Max : - "Cette bonne femme me fout les boules.
C'était étrange cette façon qu'il avait d'adopter les expressions de Nora. Le scénario de leur relation commençait à ressembler à Pygmalion, mais à l'envers : au fur et à mesure que la pièce avance, le professeur Higgins découvre qu'il prend l'accent cockney, et à la fin du dernier acte il vend des fleurs à Soho, au coin d'une rue."


A noter que ce livre écrit en 1987 (on ne le dirait pas) a été adapté au cinéma en 1990 sous le titre « la fièvre d’aimer (mélo, ce titre) Max est interprété par James Spader- trop grand pour le rôle- et Susan Sarandon dans celui de Nora. Susan Sarandon est une sublime actrice mais incontestablement trop belle et trop classe pour ce personnage.

N’empêche que je le verrais bien le film pour y aller de ma petite larme !

je ne reprends pas le résumé
quand l'amour nous tombe dessus, on ne choisit pas toujours ...
Improbable rencontre entre deux personnes que tout oppose,
il est beau elle est moche,
il est jeune, elle est dans la fleur de l'âge,
il est raffiné, elle est vulgaire ,
il est ordonné limite maniaque elle est bordélique au possible,
il est aisé elle est pauvre ...
bref, on pourrait continuer longtemps ainsi ...

sauf que ...coup de foudre, attirance sexuelle, envie de se brûler les ailes...lâcher prise
plusieurs manières d'expliquer ce qui saisit notre héros.
seul problème, il n'assume pas cette liaison ...
Avec un tel sujet, si peu original, il y a matière à écrire un roman intéressant, ou très banal ,
Bingo, c'est la première proposition qui l'emporte !!
très bon moment de lecture, l'auteur est suffisamment explicite sans tomber dans le racolage, et l'on s'intéresse à ces deux personnages ...sans toutefois pour ma part m'y être attachée
je n'imagine personne pour jouer ces rôles, et comme Zeta, je trouve Susan Sarandon bien trop belle pour interpréter Nora !

ma note : 4/5

White Palace - Glenn Savan
Actes Sud - 513 pages

Max, 27 ans, est publicitaire. Inconsolable depuis la mort de sa femme Janey, sa vie se résume à son travail et à quelques lectures pour occuper ses soirées. Jusqu'au soir où il rencontre Nora. Elle a 42 ans, elle est pauvre, désordonnée et pas très cultivée, bref, tout l'opposé de Max. Et pourtant, il se sent irrésistiblement attiré par elle...

J'ai beaucoup aimé ce roman et surtout son ambiance. L'auteur sait planter un décor et on s'y croirait.
Quant à l'histoire d'amour, elle a beau n'être pas banale, elle sonne juste. Les deux personnages sont touchants et que ça fait du bien de lire une histoire d'amour si peu conventionnelle, où a priori les deux partenaires ne sont absolument pas fait l'un pour l'autre et pourtant ils ne peuvent vivre loin de l'autre.

Je suis maintenant très curieuse de voir le film!

4/5