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Laurent SESKI et Guillaume SOREL

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Message  Prospéryne Dim 3 Juin 2012 - 14:03

Les derniers jours de Stefan Zweig Adaptation scénaristique: Laurent Seksik Dessins Guillaume Sorel Casterman 88 pages



Laurent SESKI et Guillaume SOREL Les+derniers+jours+de+Stefan+Zweig
Résumé:
1941. Stefan Zweig quitte New York en compagnie de sa seconde femme,
Lotte, direction le Brésil. Il est désabusé du monde et sombre dans la
dépression. Malgré tout, il tente de refaire sa vie sur sa terre
d'adoption. Las de la guerre, il est de plus en plus sombre, malgré
l'enthousiasme de Lotte. Ce sont les derniers mois de la vie d'un homme
qui a crut en l'homme et en a été profondément déçu.

Mon avis.
Cette histoire est extrêmement triste, donc à ne pas lire un jour de
déprime, ça n'aidera en rien à votre moral. Stefan Zweig est ici dans
les derniers mois de sa vie, il a vu le monde qu'il a a connu et qu'il a
estimé être le meilleur qu'a connu l'humanité être détruit sous la
botte des nazis. Pour cet humaniste pacifiste et fervent cosmopolite,
le nazisme et le fascisme représentait la totale antithèse de ce qu'il
souhaitait pour l'humanité. Sa femme Lotte, asthmatique, essaie de voir
le positif dans chaque chose et de tenir le coup, mais le moral
glissant de son époux les mènera vers la mort. Stefan Zweig est
désabusé, déçu au plus profond de son être, blessé dans son essence. Il
ne croit plus en l'être humain, lui, le grand humaniste. On ressent
très bien la lente chute vers l'abîme tout au long du livre. Malgré les
efforts de tous, l'écrivain sombre de plus en plus. Lotte ne voulait
pas mourir, mais elle suit son mari dans la tombe quand même. Tout
l'album transpire ce sombre chagrin, cette tristesse, ce désabusement.
Quelques éclats de bonheur persistent, mais pas assez pour repousser la
grisaille. Pour souligner ce fait, l'album est entièrement en teintes
pastelles. Des bleus, des gris, des verts, même la luxuriance de la
forêt amazonienne est en demie-teinte. Les dégradés de couleurs sont
parfaitement adaptés au ton de l'histoire, ils soulignent magnifiquement
bien les personnages et les cadrages permettent de bien saisir
l'histoire. Les encrages sont minimalistes, juste de très fins traits
pour souligner les contours des objets, le reste, c'est l'habileté du
dessinateur avec son pinceau qui l'a fait. Les seules scènes où la
couleur devient rougeoyante, c'est celle où l'on voit les actes des
nazis. L'autodafé de ses livres, la transformation en cendre de ses
rêves et de ses espoirs. On comprend sa décision, même si on se dit
qu'elle est davantage le fruit d'une dépression et d'un extrême
pessimisme plutôt que le reflet de la réalité. Il s'est suicidé avant
de savoir que les Russes avaient triomphé à Stalingrad et la grand
victoire d'El Alamein. L'humaniste avait abandonné l'espoir en la bonté
de l'être humain, pourtant la base de l'humanisme. Triste fin. Cette
bande dessinée a le grand mérite de faire comprendre mieux l'homme à
défaut d'accepter son geste.

Ma note: 4/5

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