Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
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Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
De : nimbus Envoyé : 28/02/2003 22:48
Georges Simenon - "Le fou de Bergerac"
note: 2.5/5
J'ai lu de bons livres de Simenon, mais celui-ci n'en fait pas parti!
Dans le train de nuit qui le conduit à Bergerac pour quelques jours de repos, Maigret a pour compagnon de couchette un homme bizarre, qu'il suit, même quand ce dernier saute du train peu avant l'arrivée.
Résultat il bloque une balle dans la poitrine, et se retrouve en plus accusé du meurtre d'une femme.
Convalescent ,il est immobilisé à l'hotel, mais ce n'est pas un problème, parmi les cinq notables qui lui rendent immédiatement visite se trouve le véritable assassin....
Plutôt médiocre donc, un livre à éviter!
De : Curyos22 Envoyé : 16/07/2003 11:52
Le veuf (Presses Pocket 3855 - 189 pages)
Note : 5/5
Quatrième de couverture :
Le suicide de Jeanne faisait trois lignes en bas de page : "La nommée Jeanne Jeantet, 28 ans, mariée, sans enfants, habitant bd Saint-Denis à Paris, s'est donné la mort dans une chambre d'hôtel de la rue de Berry en avalant le contenu d'un tube de Gardénal."
Jeanne était morte et, pour Bernard, cela n'avait aucun sens. Il l'avait recueillie et épousée huit ans plus tôt, alors qu'elle faisait le trottoir à deux pas de chez lui. Depuis huit ans il essayait de la rendre heureuse et il se contentait de cette apparence de bonheur tranquille et silencieux. Il ignorait que Jeanne se rendait tous les mercredis à l'hôtel "Gardénia". "Des filles qui s'en sortent, avait dit l'inspecteur de police, ça arrive une fois sur mille."
D'un misérable fait divers, Simenon tire un roman d'une force et d'une vérité psychologique saisissantes.
Que dire de plus ? De nouveau, Simenon a décortiqué l'âme d'un personnage banal pour en faire quelqu'un d'attachant, dans un roman où chaque mot, chaque phrase a son importance et son impact.
De : Curyos22 Envoyé : 16/07/2003 18:24
L'âne rouge (Presses Pocket 1355 - 187 pages)
Note 5/5
Quatrième de couverture :
Nantes, autrefois. Le brouillard enveloppe la ville. Les remorqueurs sifflent rageusement dans le port. Jean Cholet, chroniqueur débutant à la "Gazette" locale, n'est plus un adolescent, pas tout à fait un homme. Il étouffe entre un père malade et une mère qui se plaint. Pauvres gens ! Pauvres choses ! pense-t-il.
Alors, toutes les nuits, il se rend à "L'Ane rouge", un triste cabaret où l'attend la morne Lulu au mileu d'un parterre de personnages douteux. Mais suffit-il d'un peu d'alcool et de quelques femmes faciles pour devenir un voyou ? De s'endetter dangereusement pour échapper à la médiocrité qui vous guette avant même d'avoir commencé à vivre ?
Un "Simenon" intime et cruel, d'un pessimisme acharné, sans amour et sans pitié, imprégné d'un érotisme obsédant.
Une superbe étude de moeurs où une phrase telle que Le poêle ronflait, la pluie crépitait sur le toit de zinc de la cuisine. (page 53) suspend le temps physiquement et une autre telle que Comme si la mort eût tout purifié ! Les petites saletés d'avant étaient comme brûlées, leurs cendres dispersées. (page 171) le suspend psychologiquement.
Un roman où les non-dits et les regards font douter de l'adage "Tel père, tel fils" : ne serait-il pas plutôt "Tel fils, tel père" ?
De : Curyos22 Envoyé : 19/07/2003 11:52
La Marie du port (Folio 662 - 217 pages)
Note : 4/5
Une fois de plus, il est impossible de rester indifférent face aux personnages de ce roman qui se passe à Port-en-Bessin, petit port de Normandie.
Durant toute la lecture, on navigue dans un climat de tension, on guette le faux pas, on se prend à haïr Chatelard (nouveau riche et peut-être proxénète), à avoir pitié du petit Marcel (qui a le précédent comme rival amoureux) et à tantôt aimer, tantôt détester la jeune Marie (surnommée La Sournoise à juste titre).
De : Curyos22 Envoyé : 21/07/2003 15:03
La chambre bleue (Presses Pocket 3870 - 189 pages)
Note : 5/5
Extrait de la quatrième de couverture : C'est à "l'hôtel des Voyageurs", dans la chambre bleue donnant sur la place du village, que se retrouvent périodiquement Antoine Falcone, qui est représentant en machines agricoles, et Andrée, la trop belle épouse du riche épicier Despierre. Or, un jour, contrairement à ses habitudes, on aperçoit ce dernier, avec son air maladif, buvant une limonade à la terrasse de l'hôtel. Les amants se séparent en hâte. Quelques semaines plus tard, Despierre meurt subitement.
Un roman tout en finesse construit autour des interrogatoires de Tony Falcone par la police, devant le juge d'instruction, chez le psychiatre. La sauce prend vite et bien. Seules les dernières pages font exploser nos doutes et suppositions...
Encore une fois, la technique et l'adresse de Simenon nous plongent profondément, dès les premières lignes, au coeur des faits et des gens.
De : Friisette Envoyé : 03/08/2003 06:12
J'ai retrouvé un extrait du Cahier Lectures de La Presse où le critique suggérait les meilleurs trucs à lire si on veut découvrir Simenon. Je vous recopie ces titres.
* Quelques titres de l'inspecteur Maigret
* Pedigree (1948) roman racontant sa jeunesse
* Romans de la période américaine de Simenon: Maigret chez le coroner, Les frères Rico, Le fond de la bouteille ou L'Horloger d'Everton
* Les Mémoires intimes et Le Livre de Marie-Jo
* La biographie de Simenon par Pierre Assouline
* 3 films: Le président (1961), Le chat (1971) et Monsieur Hire (1989)
De : Bernie Envoyé : 30/12/2003 08:42
L'ours en peluche
Je ne sais ce que vous avez offert à vos enfants ou petits-enfants pour Noël mais vous auriez pu leur donner L'ours en peluche s'ils sont assez âgés pour lire des textes de Simenon.
Jean Chabot a 49 ans et est gynécologue. Il est marié depuis plus de vingt ans à Christine. Le couple a trois enfants : Lise qui fréquente Jean-Paul Caron qui travaille dans la presse, Eliane qui s'intéresse au théâtre et au cinéma, David qui veut arrêter ses études alors qu'il approche du baccalauréat. Mais, avec l'augmentation du pouvoir d'achat de Chabot grâce à sa réputation, le mariage bat de l'aile. Le médecin cherche souvent l'aventure extra-conjugale. Il a bien "sa maîtresse régulière", Viviane, mais, quand il voit "l'ours en peluche" (surnom qu'il a donné à Emma ...ein, une jeune Alsacienne nouvellement arrivée à Paris et embauchée à la clinique) il ne peut résister. Elle a le même impact sur lui qu'aurait un "ours en peluche" pour un enfant : toute douce, toute tendre, toute tentante.
Mais, peu de temps après, "l'ours en peluche" est renvoyé. Viviane aurait découvert, non pas officiellement la liaison, mais un mauvais casier judiciaire. Chabot revoit la jeune fille au hasard d'une promenade. Il ne lui parle pas. Quelques mois plus tard, il apprend par la presse que "l'ours en peluche" s'est suicidé en se jetant dans la Seine et que son cadavre montre qu'Emma était enceinte de cinq mois. Jean Chabot reçoit des lettres anonymes sur son pare-brise de voiture et il a l'impression d'être suivi par un homme qui pourrait être l'ancien fiancé d'Emma. Il commence à culpabiliser.
Jean Chabot a de plus en plus recours aux verres de cognac et aux pastilles mentholées pour cacher son haleine de "buveur". Il se sent mal dans sa peau. Il doute de ses compétences lors d'un accouchement car il a "un passage à vide" et il ne sait plus ce qu'il faut faire. Il essaie de se rapprocher de sa mère qui vit à Versailles et qui n'apprécie pas le luxe dans lequel il vit depuis qu'il "est installé". Ils évoquent le père mort mais Jean Chabot ne se débarrasse pas pour autant de cette impression de malaise. Il rend visite à Barnacle, un ancien copain de faculté de médecine devenu psychiatre, mais "le vide" de sa vie persiste. Il veut fuir ce monde qui le dégoûte. Ne plus entendre parler de Philippe Vanarcher, le frère de sa femme, de Maud Lambert, l'épouse de Philippe, de la "Nouvelle Madame Lambert" (la troisième femme du père de Maud), etc. Le suicide serait le mieux, à moins de tuer quelqu'un. Dans tous les cas, ce serait "une issue" pour arrêter cette descente aux enfers.
Je note 5/5 ce livre. J'ai trouvé que c'était une très bonne présentation du milieu médical, de l'ambiance qui règne dans les couloirs de cliniques, des aventures faciles des docteurs avec les infirmières ou autre personnel. Et puis c'est une fine analyse psychologique de l'état d'esprit d'un homme qui, en apparence, "a réussi" alors qu'en fait tout n'est qu'illusion.
De :Melisande5505 Envoyé : 20/12/2005 18:35
Tout Simenon volume1 / Omnibus, Les presses de la Cité
Ce volume comprend les livres suivants
- Le fenêtre des Rouet
- La fuite de Monsieur Monde
- Trois chambres à Manhattan
- Au bout du rouleau
- La pipe de Maigret / Maigret se fâche
- Maigret à New York
- Lettre à mon juge
- Le destin des Malou
C'était ma première plongée dans le monde de Simenon, et je ne pense pas renouveller l'expérience. J'ai vu que certaines des critiques qui m'ont précédé étaient enthousiastes, et je déni pas une réelle qualité à ces livres, mais simplement l'univers décrit ne m'attire pas vraiment. Tous les livres de ce volume ne sont pas des policiers, mais tous décrivent le même genre de personnages, plus au moins perdus, sans véritable but à leur existence ni réelle place dans le monde, se laissant entraîner par les événements parfois jusqu'au crime. Il s'agit d'un monde très "viril", entre l'alcool et le tabac (on jurerait sentir l'odeur), et les coups qu'on donne aux femmes. Le monde décrit par Simenon n'existe plus vraiment, celui d'hôtels meublés, de petits commerçants, et d'ouvriers payés à la semaine, ce qui peut donner à ces livres un charme nostalgique.
Parmi les livres du volume je donne une préférence à "Lettre à mon juge" dans laquelle un criminel suite à son procès décrit les événements selon son point de vue, et les deux livres avec Maigret, qui étaient plus dans la veine roman policier.
Comme il s'agit d'un ensemble de 8 livres, il est difficile de donner une note globale, disons que suivant les livres j'aurais donné entre 2 et 3, dons pour le tout disons
2,5 / 5
De: Liza_lou
Georges Simenon - Les noces de Poitiers
(Gallimard/Folio policier, 2005, 171 pages)
Un roman court de Simenon, ne mettant pas en scène le célèbre commissaire Maigret et qui ne consiste même pas en une véritable enquête policière classique.
On suit Gérard Auvinet qui, à tout juste vingt ans, se marie et quitte Poitiers pour Paris avec des rêves de grandeur plein la tête mais aussi le coeur rempli de mensonges, à commencer par la grossesse de sa jeune épouse qu'il a fallu cacher à toute la famille. Mais qu'il est difficile quand on est jeune et naïf de percer dans une ville aussi immense et redoutable que la capitale! Gérard va rapidement en faire l'apprentissage et en subir les conséquences...
Pas un roman policier ici donc mais plutôt une étude de moeurs, à savoir la rude découverte de la vie pour un jeune provincial qui, au bout du compte, va perdre toutes ses illusions. Une existence dans un hôtel meublé, un poste de secrétaire auprès d'un romancier qui se révèle en fait être un emploi de coursier, des dettes de plus en plus insurmontables et qui poussent Gérard à voler dans la caisse et à réclamer de l'argent à droite et à gauche, une brève liaison avec Pilar qui se révèle être une femme de petite vertu... Gérard va de déceptions en déceptions, perdant ses idéaux, se répétant à tour de rôle qu'il est un raté pour finir rongé de remords en pensant à sa femme et à sa mère qui subissent elles aussi cette existence minable.
Si j'ai été déroutée au départ par ce roman - je m'attendais à une enquête policière - le talent descriptif de Simenon m'a rapidement conquise. J'avoue que de toutes manières, j'ai toujours beaucoup aimé cet auteur et que par conséquent, j'ai retrouvé ici ce qui fait son charme à mes yeux à savoir un réel talent de description de la nature humaine. Et puis, pour une fois, c'est un Simenon qui se termine plutôt bien ce qui n'est pas à négliger!
Note : 3,5/5
(Liza_lou)
Georges Simenon - "Le fou de Bergerac"
note: 2.5/5
J'ai lu de bons livres de Simenon, mais celui-ci n'en fait pas parti!
Dans le train de nuit qui le conduit à Bergerac pour quelques jours de repos, Maigret a pour compagnon de couchette un homme bizarre, qu'il suit, même quand ce dernier saute du train peu avant l'arrivée.
Résultat il bloque une balle dans la poitrine, et se retrouve en plus accusé du meurtre d'une femme.
Convalescent ,il est immobilisé à l'hotel, mais ce n'est pas un problème, parmi les cinq notables qui lui rendent immédiatement visite se trouve le véritable assassin....
Plutôt médiocre donc, un livre à éviter!
De : Curyos22 Envoyé : 16/07/2003 11:52
Le veuf (Presses Pocket 3855 - 189 pages)
Note : 5/5
Quatrième de couverture :
Le suicide de Jeanne faisait trois lignes en bas de page : "La nommée Jeanne Jeantet, 28 ans, mariée, sans enfants, habitant bd Saint-Denis à Paris, s'est donné la mort dans une chambre d'hôtel de la rue de Berry en avalant le contenu d'un tube de Gardénal."
Jeanne était morte et, pour Bernard, cela n'avait aucun sens. Il l'avait recueillie et épousée huit ans plus tôt, alors qu'elle faisait le trottoir à deux pas de chez lui. Depuis huit ans il essayait de la rendre heureuse et il se contentait de cette apparence de bonheur tranquille et silencieux. Il ignorait que Jeanne se rendait tous les mercredis à l'hôtel "Gardénia". "Des filles qui s'en sortent, avait dit l'inspecteur de police, ça arrive une fois sur mille."
D'un misérable fait divers, Simenon tire un roman d'une force et d'une vérité psychologique saisissantes.
Que dire de plus ? De nouveau, Simenon a décortiqué l'âme d'un personnage banal pour en faire quelqu'un d'attachant, dans un roman où chaque mot, chaque phrase a son importance et son impact.
De : Curyos22 Envoyé : 16/07/2003 18:24
L'âne rouge (Presses Pocket 1355 - 187 pages)
Note 5/5
Quatrième de couverture :
Nantes, autrefois. Le brouillard enveloppe la ville. Les remorqueurs sifflent rageusement dans le port. Jean Cholet, chroniqueur débutant à la "Gazette" locale, n'est plus un adolescent, pas tout à fait un homme. Il étouffe entre un père malade et une mère qui se plaint. Pauvres gens ! Pauvres choses ! pense-t-il.
Alors, toutes les nuits, il se rend à "L'Ane rouge", un triste cabaret où l'attend la morne Lulu au mileu d'un parterre de personnages douteux. Mais suffit-il d'un peu d'alcool et de quelques femmes faciles pour devenir un voyou ? De s'endetter dangereusement pour échapper à la médiocrité qui vous guette avant même d'avoir commencé à vivre ?
Un "Simenon" intime et cruel, d'un pessimisme acharné, sans amour et sans pitié, imprégné d'un érotisme obsédant.
Une superbe étude de moeurs où une phrase telle que Le poêle ronflait, la pluie crépitait sur le toit de zinc de la cuisine. (page 53) suspend le temps physiquement et une autre telle que Comme si la mort eût tout purifié ! Les petites saletés d'avant étaient comme brûlées, leurs cendres dispersées. (page 171) le suspend psychologiquement.
Un roman où les non-dits et les regards font douter de l'adage "Tel père, tel fils" : ne serait-il pas plutôt "Tel fils, tel père" ?
De : Curyos22 Envoyé : 19/07/2003 11:52
La Marie du port (Folio 662 - 217 pages)
Note : 4/5
Une fois de plus, il est impossible de rester indifférent face aux personnages de ce roman qui se passe à Port-en-Bessin, petit port de Normandie.
Durant toute la lecture, on navigue dans un climat de tension, on guette le faux pas, on se prend à haïr Chatelard (nouveau riche et peut-être proxénète), à avoir pitié du petit Marcel (qui a le précédent comme rival amoureux) et à tantôt aimer, tantôt détester la jeune Marie (surnommée La Sournoise à juste titre).
De : Curyos22 Envoyé : 21/07/2003 15:03
La chambre bleue (Presses Pocket 3870 - 189 pages)
Note : 5/5
Extrait de la quatrième de couverture : C'est à "l'hôtel des Voyageurs", dans la chambre bleue donnant sur la place du village, que se retrouvent périodiquement Antoine Falcone, qui est représentant en machines agricoles, et Andrée, la trop belle épouse du riche épicier Despierre. Or, un jour, contrairement à ses habitudes, on aperçoit ce dernier, avec son air maladif, buvant une limonade à la terrasse de l'hôtel. Les amants se séparent en hâte. Quelques semaines plus tard, Despierre meurt subitement.
Un roman tout en finesse construit autour des interrogatoires de Tony Falcone par la police, devant le juge d'instruction, chez le psychiatre. La sauce prend vite et bien. Seules les dernières pages font exploser nos doutes et suppositions...
Encore une fois, la technique et l'adresse de Simenon nous plongent profondément, dès les premières lignes, au coeur des faits et des gens.
De : Friisette Envoyé : 03/08/2003 06:12
J'ai retrouvé un extrait du Cahier Lectures de La Presse où le critique suggérait les meilleurs trucs à lire si on veut découvrir Simenon. Je vous recopie ces titres.
* Quelques titres de l'inspecteur Maigret
* Pedigree (1948) roman racontant sa jeunesse
* Romans de la période américaine de Simenon: Maigret chez le coroner, Les frères Rico, Le fond de la bouteille ou L'Horloger d'Everton
* Les Mémoires intimes et Le Livre de Marie-Jo
* La biographie de Simenon par Pierre Assouline
* 3 films: Le président (1961), Le chat (1971) et Monsieur Hire (1989)
De : Bernie Envoyé : 30/12/2003 08:42
L'ours en peluche
Je ne sais ce que vous avez offert à vos enfants ou petits-enfants pour Noël mais vous auriez pu leur donner L'ours en peluche s'ils sont assez âgés pour lire des textes de Simenon.
Jean Chabot a 49 ans et est gynécologue. Il est marié depuis plus de vingt ans à Christine. Le couple a trois enfants : Lise qui fréquente Jean-Paul Caron qui travaille dans la presse, Eliane qui s'intéresse au théâtre et au cinéma, David qui veut arrêter ses études alors qu'il approche du baccalauréat. Mais, avec l'augmentation du pouvoir d'achat de Chabot grâce à sa réputation, le mariage bat de l'aile. Le médecin cherche souvent l'aventure extra-conjugale. Il a bien "sa maîtresse régulière", Viviane, mais, quand il voit "l'ours en peluche" (surnom qu'il a donné à Emma ...ein, une jeune Alsacienne nouvellement arrivée à Paris et embauchée à la clinique) il ne peut résister. Elle a le même impact sur lui qu'aurait un "ours en peluche" pour un enfant : toute douce, toute tendre, toute tentante.
Mais, peu de temps après, "l'ours en peluche" est renvoyé. Viviane aurait découvert, non pas officiellement la liaison, mais un mauvais casier judiciaire. Chabot revoit la jeune fille au hasard d'une promenade. Il ne lui parle pas. Quelques mois plus tard, il apprend par la presse que "l'ours en peluche" s'est suicidé en se jetant dans la Seine et que son cadavre montre qu'Emma était enceinte de cinq mois. Jean Chabot reçoit des lettres anonymes sur son pare-brise de voiture et il a l'impression d'être suivi par un homme qui pourrait être l'ancien fiancé d'Emma. Il commence à culpabiliser.
Jean Chabot a de plus en plus recours aux verres de cognac et aux pastilles mentholées pour cacher son haleine de "buveur". Il se sent mal dans sa peau. Il doute de ses compétences lors d'un accouchement car il a "un passage à vide" et il ne sait plus ce qu'il faut faire. Il essaie de se rapprocher de sa mère qui vit à Versailles et qui n'apprécie pas le luxe dans lequel il vit depuis qu'il "est installé". Ils évoquent le père mort mais Jean Chabot ne se débarrasse pas pour autant de cette impression de malaise. Il rend visite à Barnacle, un ancien copain de faculté de médecine devenu psychiatre, mais "le vide" de sa vie persiste. Il veut fuir ce monde qui le dégoûte. Ne plus entendre parler de Philippe Vanarcher, le frère de sa femme, de Maud Lambert, l'épouse de Philippe, de la "Nouvelle Madame Lambert" (la troisième femme du père de Maud), etc. Le suicide serait le mieux, à moins de tuer quelqu'un. Dans tous les cas, ce serait "une issue" pour arrêter cette descente aux enfers.
Je note 5/5 ce livre. J'ai trouvé que c'était une très bonne présentation du milieu médical, de l'ambiance qui règne dans les couloirs de cliniques, des aventures faciles des docteurs avec les infirmières ou autre personnel. Et puis c'est une fine analyse psychologique de l'état d'esprit d'un homme qui, en apparence, "a réussi" alors qu'en fait tout n'est qu'illusion.
De :Melisande5505 Envoyé : 20/12/2005 18:35
Tout Simenon volume1 / Omnibus, Les presses de la Cité
Ce volume comprend les livres suivants
- Le fenêtre des Rouet
- La fuite de Monsieur Monde
- Trois chambres à Manhattan
- Au bout du rouleau
- La pipe de Maigret / Maigret se fâche
- Maigret à New York
- Lettre à mon juge
- Le destin des Malou
C'était ma première plongée dans le monde de Simenon, et je ne pense pas renouveller l'expérience. J'ai vu que certaines des critiques qui m'ont précédé étaient enthousiastes, et je déni pas une réelle qualité à ces livres, mais simplement l'univers décrit ne m'attire pas vraiment. Tous les livres de ce volume ne sont pas des policiers, mais tous décrivent le même genre de personnages, plus au moins perdus, sans véritable but à leur existence ni réelle place dans le monde, se laissant entraîner par les événements parfois jusqu'au crime. Il s'agit d'un monde très "viril", entre l'alcool et le tabac (on jurerait sentir l'odeur), et les coups qu'on donne aux femmes. Le monde décrit par Simenon n'existe plus vraiment, celui d'hôtels meublés, de petits commerçants, et d'ouvriers payés à la semaine, ce qui peut donner à ces livres un charme nostalgique.
Parmi les livres du volume je donne une préférence à "Lettre à mon juge" dans laquelle un criminel suite à son procès décrit les événements selon son point de vue, et les deux livres avec Maigret, qui étaient plus dans la veine roman policier.
Comme il s'agit d'un ensemble de 8 livres, il est difficile de donner une note globale, disons que suivant les livres j'aurais donné entre 2 et 3, dons pour le tout disons
2,5 / 5
De: Liza_lou
Georges Simenon - Les noces de Poitiers
(Gallimard/Folio policier, 2005, 171 pages)
Un roman court de Simenon, ne mettant pas en scène le célèbre commissaire Maigret et qui ne consiste même pas en une véritable enquête policière classique.
On suit Gérard Auvinet qui, à tout juste vingt ans, se marie et quitte Poitiers pour Paris avec des rêves de grandeur plein la tête mais aussi le coeur rempli de mensonges, à commencer par la grossesse de sa jeune épouse qu'il a fallu cacher à toute la famille. Mais qu'il est difficile quand on est jeune et naïf de percer dans une ville aussi immense et redoutable que la capitale! Gérard va rapidement en faire l'apprentissage et en subir les conséquences...
Pas un roman policier ici donc mais plutôt une étude de moeurs, à savoir la rude découverte de la vie pour un jeune provincial qui, au bout du compte, va perdre toutes ses illusions. Une existence dans un hôtel meublé, un poste de secrétaire auprès d'un romancier qui se révèle en fait être un emploi de coursier, des dettes de plus en plus insurmontables et qui poussent Gérard à voler dans la caisse et à réclamer de l'argent à droite et à gauche, une brève liaison avec Pilar qui se révèle être une femme de petite vertu... Gérard va de déceptions en déceptions, perdant ses idéaux, se répétant à tour de rôle qu'il est un raté pour finir rongé de remords en pensant à sa femme et à sa mère qui subissent elles aussi cette existence minable.
Si j'ai été déroutée au départ par ce roman - je m'attendais à une enquête policière - le talent descriptif de Simenon m'a rapidement conquise. J'avoue que de toutes manières, j'ai toujours beaucoup aimé cet auteur et que par conséquent, j'ai retrouvé ici ce qui fait son charme à mes yeux à savoir un réel talent de description de la nature humaine. Et puis, pour une fois, c'est un Simenon qui se termine plutôt bien ce qui n'est pas à négliger!
Note : 3,5/5
(Liza_lou)
Re: Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
De : liza_lou55 Envoyé : 19/08/2006 15:10
Maigret et Monsieur Charles
(Le livre de poche, 187 pages)
Madame Sabin-Levesque, épouse d’un riche notaire parisien, vient voir Maigret afin que celui-ci retrouve son mari. Outre le fait que le couple vit chacun de son coté dans leur immense appartement et ne se parle plus depuis des années, Maigret découvre avec stupeur que les disparitions de monsieur Sabin-Levesque étaient habituelles et sues de tous. Monsieur Charles, comme il aimait se faire appeler, pouvait ainsi être absent plusieurs jours sans que sa femme ne s’en inquiète. Sauf que dans le cas présent, monsieur Charles n’a pas reparu depuis plus d’un mois…
Maigret et Monsieur Charles est pour moi un Simenon de bon cru. D’aucuns diront que ses romans policiers sont d’allure lente, que pendant longtemps on a l’impression qu’il ne se passe rien ou que les découvertes de Maigret ne font pas avancer les choses. Il est vrai que l’on est loin des meurtres en chambre close, de crimes à répétitions, de rebondissements en cascade. A tout cela, Maigret préfère aller voir les gens, leur parler, les étudier, les pousser peu à peu dans leurs derniers retranchements. Le commissaire use d’empathie pour résoudre les énigmes et il n’est pas rare que, comme lui-même l’avoue, il ressente de la pitié envers les coupables.
Dans cette nouvelle enquête, Maigret est confrontée à madame Sabin-Levesque, personnage atypique s’il en est. Alcoolique notoire, certains la considèrent comme une folle ou une névrosée. Maigret, lui, la juge intelligente et ne tarde pas à s’apercevoir qu’elle lui a menti et caché des choses sur sa vie. On assiste donc à une sorte de duel entre eux, tandis que les découvertes s’enchaînent peu à peu sur ce ménage étrange. Tout au long du roman, Maigret reste perplexe face à ce problème opaque et même si, effectivement, on en apprend de plus en plus, on se demande si réellement tout cela a à voir avec la disparition de Sabin-Levesque…
Il y a une atmosphère particulière dans les romans de Simenon. Maigret et Monsieur Charles en est habité et on suit avec attention le commissaire dans son enquête. Je n’ai retrouvé cette ambiance que très rarement dans d’autres romans policiers. C’est en partie pour cette raison que j’adore lire Simenon et Maigret et Monsieur Charles n’a fait que confirmer mon opinion positive envers cet écrivain.
Ma note : 4/5
De :Le-réaliste-romantique Envoyé : 27/09/2006 04:15
La nuit du carrefour - Georges Simenon
L'histoire débute au commissariat, où le suspect est interrogé depuis 17 heures mais n'a pas bronché : il présente toujours la même élégance stoïque. Le commissaire doit le relâcher bien qu'on ait dû lui mettre la main au collet alors qu'il cavalait, après qu'on ait découvert un cadavre dans son garage. Le commissaire Maigret ne s'avoue pas vaincu, il se rend au carrefour des Trois-Veuve, là où a eu lieu le drame, et commence à interroger les rares habitants des environs.
Tout est là pour une bonne histoire policière : la nuit sombre, le carrefour isolé, la demeure mystérieuse, les crimes qui s'enchaînent, la belle femme fatale, les suspects innocents et les innocents suspects. Toutefois...je n'aime pas ce genre. Peut-être ne suis-je pas assez curieux des motivations ou de la vie secrète des personnages, mais de telles histoires ne me captivent pas. L'intrigue qui frôle le rocambolesque alors que les morts et les fusillade s'accumulent (j'exagère un peu ici), et la solution au mystère qui est tellement complexe et enchevêtrée que son explication doit commencer alors qu'il reste encore le quart des pages du livre, ne m'attirent pas. Heureusement pour moi, le livre est court et se lit très vite.
Ce livre pourrait plaire aux amateurs du genre, mais je n'en suis pas.
2,5/5
le réaliste-romantique
De :Philcabzi5 Envoyé : 04/10/2006 12:52
Le chien jaune
Ed. Presses de la Cité, 1991, 189 pages
Note: 2.5/5
Résumé (Amazon):
Le commissaire Maigret est appelé à Concarneau un vendredi soir pour enquêter sur la tentative d'assassinat de Mostaguen, principal négociant en vin du pays. Le lendemain, au moment de l'apéritif, avec quelques notables de la ville, dont Jean Servières, on tente de l'empoisonner en mettant de la strychnine dans son Pernod. Le dimanche, la voiture de Servières est retrouvée vide et maculée de sang. Trois drames en trois jours avec chaque fois sur les lieux un mystérieux chien, d'une couleur jaune sale. Au désespoir de son fougueux collègue fraîchement issu de l'école de Police, Maigret applique ses propres techniques d'investigation pas forcément à la pointe du progrès, mais diablement efficaces...
Mon avis:
J'ai adoré le style et l'écriture de Simenon. Tout est si fluide que ça se lit tout seul, d'une seule traite. Par contre j'ai été franchement déçue par l'histoire. Tout au long du livre le mystère reste entier et Simenon nous dirige sur différentes pistes pour immédiatement les réfutées. Dans les dix dernières pages, Maigret nous dévoile l'identité de l'agresseur et ses motivations... et c'est là qu'il y a un problème. Maigret nous raconte le déroulement du drame mais presque tout ce qu'il dit nous est totalement inconnu. À aucun moment il ne nous laisse le plaisir de deviner la solution de l'énigme, il nous donne la solution toute prête et sans réelle originalité. Mais bon, je vais tout de même lire un autre Simenon!
De : gallomaniac Envoyé : 19/12/2006 19:32
Simenon: La naissance de Maigret.
petit texte du 24 mars 1966, que je résume ici pour les rats:
Simenon décrit comment il a conçu Maigret, né à Delftzijl dans le nord de la Hollande. En 1927, Simenon avait acheté un premier beateau, le Ginette, équipé d'une machine à écrire et il avait fait pendant un an le tour de la France. Une saison plus tard, début '29, il achtait un bateau plus grand, l'Ostrogoth, qui tenait la mer. Septembre 1929, une réparation à ce bateau le retenait à Delftzijl. Simenon, qui écrivait jusqu'alors des roman à trois sous sous des pseudonymes divers, se mettait à écrire un roman quelque peu polar se situant dans cette région: "Le château des Sables Rouges." Fini ce roman, il trouvait que son temps d'aprentissage touchait à sa fin et qu'íl voulait écrire quelque chose de plus durable. Alors assis dans un café, il s'imaginait un personnage pouvant servir de commisaire: large d'épaules, assez commun; plus tard dans la journée il y ajoutait une pipe, un chapeau, un manteau; et à cause du froid, un poêle à fonte. Le lendemain, le premier chapitre de "Pietr-le-Letton" et 4 ou 5 jours plus tard le livre entier était terminé . Ce premier livre sur le Commaissaire Maigret a été accidentellement publié en 1931 comme le troisième Maigret en publication. Son éditeur Fayard lui a proposé de publier la série sous son vrai nom Georges SIMENON. Ainsi, Maigret est né en Hollande.
Simenon a écrit sous son propre nom quelques 200 titres, mais il a aussi continué d'écrire sous psueudonyme jusqu'en 1934, aussi quelques 200 titres en tout. Quelques pseudonymes de Simenon: Georges SIM, Jean du PERRY, Jean DORSAGE, Christan BRULLS, Gaston VIALIS, Georges MARTIN-GEORGES, Luc DORSAN, Gom GUT, PLIC et PLOC, KIM. En 1980, une douzaine des titres sous pseudo ont été réédités dans la série "Les introuvables de Goerges Simenon".
De : gallomaniac Envoyé : 20/12/2006 19:50
Pietr-le-Letton, premier polar de la série Maigret de Georges SIMENON
A.Fayard 1931, 1959, 252 pg.
Ma note après relecture 3/5
Pendant l'entre-deux guerres le Commissaire Maigret dans son bureau à Paris reçoit des télégrammes internationales sur Pietr-le-Letton, dangereux personnage, caissier de bande. Il arrivera avec l'Étoile du Nord à la Gare du Nord et il faudra le prendre en filature. A l'arrivée du train, on decouvre un cadavre. Maigret qui fait la filature, perd le Letton de vue. Une trace le mène à Fécamp où il découvre une famille sans père et un resau international de contrebande d'alcool. Maigret rentre en contact avec plusieurs personnes de la bande: Norvégien, Russe, Américain, Allemand, Estonien. Mais ça tourne mal: il est blessé, son aide Torrence tué. En approfondissant l'enquête, - Maigret doit téléfoner beaucoup, envoyer des télégrammes et même consulter un atlas - il défait la bande et découvre que le meurtre dans l'Étoile du Nord est une affaire de famille.
Dans ce tout premier Maigret, Simenon donne une déscription physique de Maigret et de son style de vie; l'ambiance est plus cosmopolite que dans les autres livres; mais il y pleut déjà autant. On aperçoit bien que Simenon en est encore à ses débuts: pour le récit il veut trop grand et il ne décrit pas encore de sites. Mais pour le personnage Maigret il cherche déjà la mesure humaine que le commissaire prendra à la suite. Et à la fin Maigret se montre déjà fin psychologue et homme de coeur. L'agent tué Torrence est bien en vie dans des livres postérieurs, c'est dire que Maigret n'est plus jeune dans ce premier récit.
Maigret au "Picratt's", polar de Georges SIMENON
Presses de la Cité 1951; 1962, 185 pg.
Ma note après relecture 4/5.
Le "Picratt's" est un club de nuit à Montmartre et Arlette y est danseuse. Quand elle entend parler du project d'un meurtre, elle avertit la police du quartier et laisse tomber le nom d'Oscar. La même nuit Arlette est tuée. Maigret de la Police Judiciare mène l'enquête avec ses aides Lognon, Janvier, Torrence et le jeune Lapointe. L'ambiance est on ne peut plus parisienne: place Pigalle, Place de Clichy, Rue La Rochefoucault, Rue Notre-Dame-de-Lorette et d'autres, metro et autobus, boîtes de nuit, gérant, barman, musiciens, danseuses, touristes lubriques, champagne, grands immeubles et petits hôtels, concierges et femmes entretenus, neige mouillée, pluie, crachin et un inspecteur enrhumé, descente du Parquet, médecin légiste, interrogations diverses sur le va-et-vient, présentation d'un témoin, des photographies, des journalistes, l'Institut médico-légal, le Quai des Orfèvres. Arlette savait quelque chose, mais quoi? Et qui est ce mystérieux Oscar? Explication du fonctionnement des boîtes de nuit et de ce qui se passe derrière les coulisses. Puis, on annonce un deuxième crime, Rue Victor-Massé. Nouveaux interrogatoires et nouvelles recherches, aussi dans le passé des victimes et sur les mobiles possibles, qui font téléphoner à Nice et à d'autres villes Françaises. Après l'emprisonnement d'un homme, le bureau de Maigret avec son l'ambiance typique devient le centre de l'action. Le dénouement est apporté cette fois-ci par Lapointe, qui, "cette-nuit là, avait enterré son premier amour. Et tué son premier homme."
Un Maigret parisien pur sang, comme on les a aimés en Hollande (tous les Maigret's sont traduit en néerlandais). Vingt ans après son début, le personnage de Maigret a évolué a devenir un vrai chef d'equipe. Ecrit au beau milieu de la carrière de Simenon.
Maigret tend un piège, polar de Georges SIMENON
Presses de la cité 1955, 185 pg.
Ma note après relecture 4,5/5
Cinq prostituées tuées dans le XVIIIème, à Montmartre. Un interrogatoire qui n'en finit plus, Maigret fait monter de la bière, les journalistes en attente jouent de la belote. Les journaux auront de gros titres. Bien joué, Maigret, ce piège à journalistes a réussi. Est-ce que le piège réussira à prendre le ou les meurtriers aussi? Selon la théorie du Professeur Tissot, psychiatre, oui. Les journalistes à l'affût suivent les agents de la Police Judiciaire. Ce qui n'empèche pas un grand déplacement d'agents déguisés en touristes avec femmes et bagages. Maigret dirige ce concerto d' agents-touristes qui se promènent Rue Lepic, Place du Tertre, Avenue Junot, et puis, c'est la panique: un fuyard, qui s'échappe dans la foule de la foire près de la Place Clichy. Dès ce moment, grâce à la femme agressée, on a quelques données, qui par des recherches habiles font avancer l'enquête, qui connaître encore bien des tournures avant d'aboutir.
Encore une enquête parisienne, cette-fois par beau temps pendant le mois d'août quand les touristes ont remplacés les parisiens sortis en vacances:Une bonne intrigue, un Maigret en pleine forme et beaucoup de suspense pour le lecteur dans cette chasse au meurtrier.
Maigret à Vichy, polar de Georges SIMENON
Presses de la Cité, 1968, 185 pg. Ma note après relecture 4/5.
Maigret vieillisant a été envoyé, par son ami le docteur Pardon à Vichy pour une cure d'eau, accompagné de sa femme. Il se sujette à des examens médicaux, il prend régulièrement ses verres d'eau salé ou souffré, il fait des promenades sanitaires; aux parcs de Vichy, il écoute la musique, regarde les joueurs de boules et les enfants, il s'amuse à observer les autres curistes et il lit toutes les nouvelles locales dans les journaux... exclamation: une femme, qu'il avait observé déjà, vient d'être tuée. Maigret, impassiblement, continue sa cure, mais l'inspecteur venu de Clermont-Ferrand laisse Maigret suivre l'enquête de près. De verre d'eau en verre d'eau, l'enquête progresse dans une ambiance qui est tout à fait différent des enquêtes parisiennnes de Maigret. Le personnel de l'hôtel, la soeur de la victime, les locataires, les voisins sont interrogés, le passé de la morte est élucidé. Pourquoi Vichy? Pourquoi se soir-là? Ce qui intrigue Maigret, c'est la vie secrète de cette femme et de sa soeur. Petit à petit, l'assassin cesse d'être une vague entité, commence à acquérir une personnalité. Le dénouement est tellement triste, que Maigret "se sentait vieux, se soir. Il avait hâte de retrouver sa femme, le ronron quotidien de leurs promenades a travers Vichy et les petites chaises jaunes du parc."
"Maigret à Vichy" a connu un bon succes en Hollande par cette ambiance spéciale de vacances dans cette ville d'eau, vrai ambiance française. Vichy y est décrit de façon admirable. Comme souvent dans la série Maigret, poser le personnage de l'inspecteur dans une ambiance nouvelle est plus important que l'intrigue. Un agréable passe-temps.
Un des avant-derniers Maigret de Simenon, qui en a écrit plus de 80, le dernier étant "Maigret et Monsieur Charles", 1971.
Maigret et Monsieur Charles
(Le livre de poche, 187 pages)
Madame Sabin-Levesque, épouse d’un riche notaire parisien, vient voir Maigret afin que celui-ci retrouve son mari. Outre le fait que le couple vit chacun de son coté dans leur immense appartement et ne se parle plus depuis des années, Maigret découvre avec stupeur que les disparitions de monsieur Sabin-Levesque étaient habituelles et sues de tous. Monsieur Charles, comme il aimait se faire appeler, pouvait ainsi être absent plusieurs jours sans que sa femme ne s’en inquiète. Sauf que dans le cas présent, monsieur Charles n’a pas reparu depuis plus d’un mois…
Maigret et Monsieur Charles est pour moi un Simenon de bon cru. D’aucuns diront que ses romans policiers sont d’allure lente, que pendant longtemps on a l’impression qu’il ne se passe rien ou que les découvertes de Maigret ne font pas avancer les choses. Il est vrai que l’on est loin des meurtres en chambre close, de crimes à répétitions, de rebondissements en cascade. A tout cela, Maigret préfère aller voir les gens, leur parler, les étudier, les pousser peu à peu dans leurs derniers retranchements. Le commissaire use d’empathie pour résoudre les énigmes et il n’est pas rare que, comme lui-même l’avoue, il ressente de la pitié envers les coupables.
Dans cette nouvelle enquête, Maigret est confrontée à madame Sabin-Levesque, personnage atypique s’il en est. Alcoolique notoire, certains la considèrent comme une folle ou une névrosée. Maigret, lui, la juge intelligente et ne tarde pas à s’apercevoir qu’elle lui a menti et caché des choses sur sa vie. On assiste donc à une sorte de duel entre eux, tandis que les découvertes s’enchaînent peu à peu sur ce ménage étrange. Tout au long du roman, Maigret reste perplexe face à ce problème opaque et même si, effectivement, on en apprend de plus en plus, on se demande si réellement tout cela a à voir avec la disparition de Sabin-Levesque…
Il y a une atmosphère particulière dans les romans de Simenon. Maigret et Monsieur Charles en est habité et on suit avec attention le commissaire dans son enquête. Je n’ai retrouvé cette ambiance que très rarement dans d’autres romans policiers. C’est en partie pour cette raison que j’adore lire Simenon et Maigret et Monsieur Charles n’a fait que confirmer mon opinion positive envers cet écrivain.
Ma note : 4/5
De :Le-réaliste-romantique Envoyé : 27/09/2006 04:15
La nuit du carrefour - Georges Simenon
L'histoire débute au commissariat, où le suspect est interrogé depuis 17 heures mais n'a pas bronché : il présente toujours la même élégance stoïque. Le commissaire doit le relâcher bien qu'on ait dû lui mettre la main au collet alors qu'il cavalait, après qu'on ait découvert un cadavre dans son garage. Le commissaire Maigret ne s'avoue pas vaincu, il se rend au carrefour des Trois-Veuve, là où a eu lieu le drame, et commence à interroger les rares habitants des environs.
Tout est là pour une bonne histoire policière : la nuit sombre, le carrefour isolé, la demeure mystérieuse, les crimes qui s'enchaînent, la belle femme fatale, les suspects innocents et les innocents suspects. Toutefois...je n'aime pas ce genre. Peut-être ne suis-je pas assez curieux des motivations ou de la vie secrète des personnages, mais de telles histoires ne me captivent pas. L'intrigue qui frôle le rocambolesque alors que les morts et les fusillade s'accumulent (j'exagère un peu ici), et la solution au mystère qui est tellement complexe et enchevêtrée que son explication doit commencer alors qu'il reste encore le quart des pages du livre, ne m'attirent pas. Heureusement pour moi, le livre est court et se lit très vite.
Ce livre pourrait plaire aux amateurs du genre, mais je n'en suis pas.
2,5/5
le réaliste-romantique
De :Philcabzi5 Envoyé : 04/10/2006 12:52
Le chien jaune
Ed. Presses de la Cité, 1991, 189 pages
Note: 2.5/5
Résumé (Amazon):
Le commissaire Maigret est appelé à Concarneau un vendredi soir pour enquêter sur la tentative d'assassinat de Mostaguen, principal négociant en vin du pays. Le lendemain, au moment de l'apéritif, avec quelques notables de la ville, dont Jean Servières, on tente de l'empoisonner en mettant de la strychnine dans son Pernod. Le dimanche, la voiture de Servières est retrouvée vide et maculée de sang. Trois drames en trois jours avec chaque fois sur les lieux un mystérieux chien, d'une couleur jaune sale. Au désespoir de son fougueux collègue fraîchement issu de l'école de Police, Maigret applique ses propres techniques d'investigation pas forcément à la pointe du progrès, mais diablement efficaces...
Mon avis:
J'ai adoré le style et l'écriture de Simenon. Tout est si fluide que ça se lit tout seul, d'une seule traite. Par contre j'ai été franchement déçue par l'histoire. Tout au long du livre le mystère reste entier et Simenon nous dirige sur différentes pistes pour immédiatement les réfutées. Dans les dix dernières pages, Maigret nous dévoile l'identité de l'agresseur et ses motivations... et c'est là qu'il y a un problème. Maigret nous raconte le déroulement du drame mais presque tout ce qu'il dit nous est totalement inconnu. À aucun moment il ne nous laisse le plaisir de deviner la solution de l'énigme, il nous donne la solution toute prête et sans réelle originalité. Mais bon, je vais tout de même lire un autre Simenon!
De : gallomaniac Envoyé : 19/12/2006 19:32
Simenon: La naissance de Maigret.
petit texte du 24 mars 1966, que je résume ici pour les rats:
Simenon décrit comment il a conçu Maigret, né à Delftzijl dans le nord de la Hollande. En 1927, Simenon avait acheté un premier beateau, le Ginette, équipé d'une machine à écrire et il avait fait pendant un an le tour de la France. Une saison plus tard, début '29, il achtait un bateau plus grand, l'Ostrogoth, qui tenait la mer. Septembre 1929, une réparation à ce bateau le retenait à Delftzijl. Simenon, qui écrivait jusqu'alors des roman à trois sous sous des pseudonymes divers, se mettait à écrire un roman quelque peu polar se situant dans cette région: "Le château des Sables Rouges." Fini ce roman, il trouvait que son temps d'aprentissage touchait à sa fin et qu'íl voulait écrire quelque chose de plus durable. Alors assis dans un café, il s'imaginait un personnage pouvant servir de commisaire: large d'épaules, assez commun; plus tard dans la journée il y ajoutait une pipe, un chapeau, un manteau; et à cause du froid, un poêle à fonte. Le lendemain, le premier chapitre de "Pietr-le-Letton" et 4 ou 5 jours plus tard le livre entier était terminé . Ce premier livre sur le Commaissaire Maigret a été accidentellement publié en 1931 comme le troisième Maigret en publication. Son éditeur Fayard lui a proposé de publier la série sous son vrai nom Georges SIMENON. Ainsi, Maigret est né en Hollande.
Simenon a écrit sous son propre nom quelques 200 titres, mais il a aussi continué d'écrire sous psueudonyme jusqu'en 1934, aussi quelques 200 titres en tout. Quelques pseudonymes de Simenon: Georges SIM, Jean du PERRY, Jean DORSAGE, Christan BRULLS, Gaston VIALIS, Georges MARTIN-GEORGES, Luc DORSAN, Gom GUT, PLIC et PLOC, KIM. En 1980, une douzaine des titres sous pseudo ont été réédités dans la série "Les introuvables de Goerges Simenon".
De : gallomaniac Envoyé : 20/12/2006 19:50
Pietr-le-Letton, premier polar de la série Maigret de Georges SIMENON
A.Fayard 1931, 1959, 252 pg.
Ma note après relecture 3/5
Pendant l'entre-deux guerres le Commissaire Maigret dans son bureau à Paris reçoit des télégrammes internationales sur Pietr-le-Letton, dangereux personnage, caissier de bande. Il arrivera avec l'Étoile du Nord à la Gare du Nord et il faudra le prendre en filature. A l'arrivée du train, on decouvre un cadavre. Maigret qui fait la filature, perd le Letton de vue. Une trace le mène à Fécamp où il découvre une famille sans père et un resau international de contrebande d'alcool. Maigret rentre en contact avec plusieurs personnes de la bande: Norvégien, Russe, Américain, Allemand, Estonien. Mais ça tourne mal: il est blessé, son aide Torrence tué. En approfondissant l'enquête, - Maigret doit téléfoner beaucoup, envoyer des télégrammes et même consulter un atlas - il défait la bande et découvre que le meurtre dans l'Étoile du Nord est une affaire de famille.
Dans ce tout premier Maigret, Simenon donne une déscription physique de Maigret et de son style de vie; l'ambiance est plus cosmopolite que dans les autres livres; mais il y pleut déjà autant. On aperçoit bien que Simenon en est encore à ses débuts: pour le récit il veut trop grand et il ne décrit pas encore de sites. Mais pour le personnage Maigret il cherche déjà la mesure humaine que le commissaire prendra à la suite. Et à la fin Maigret se montre déjà fin psychologue et homme de coeur. L'agent tué Torrence est bien en vie dans des livres postérieurs, c'est dire que Maigret n'est plus jeune dans ce premier récit.
Maigret au "Picratt's", polar de Georges SIMENON
Presses de la Cité 1951; 1962, 185 pg.
Ma note après relecture 4/5.
Le "Picratt's" est un club de nuit à Montmartre et Arlette y est danseuse. Quand elle entend parler du project d'un meurtre, elle avertit la police du quartier et laisse tomber le nom d'Oscar. La même nuit Arlette est tuée. Maigret de la Police Judiciare mène l'enquête avec ses aides Lognon, Janvier, Torrence et le jeune Lapointe. L'ambiance est on ne peut plus parisienne: place Pigalle, Place de Clichy, Rue La Rochefoucault, Rue Notre-Dame-de-Lorette et d'autres, metro et autobus, boîtes de nuit, gérant, barman, musiciens, danseuses, touristes lubriques, champagne, grands immeubles et petits hôtels, concierges et femmes entretenus, neige mouillée, pluie, crachin et un inspecteur enrhumé, descente du Parquet, médecin légiste, interrogations diverses sur le va-et-vient, présentation d'un témoin, des photographies, des journalistes, l'Institut médico-légal, le Quai des Orfèvres. Arlette savait quelque chose, mais quoi? Et qui est ce mystérieux Oscar? Explication du fonctionnement des boîtes de nuit et de ce qui se passe derrière les coulisses. Puis, on annonce un deuxième crime, Rue Victor-Massé. Nouveaux interrogatoires et nouvelles recherches, aussi dans le passé des victimes et sur les mobiles possibles, qui font téléphoner à Nice et à d'autres villes Françaises. Après l'emprisonnement d'un homme, le bureau de Maigret avec son l'ambiance typique devient le centre de l'action. Le dénouement est apporté cette fois-ci par Lapointe, qui, "cette-nuit là, avait enterré son premier amour. Et tué son premier homme."
Un Maigret parisien pur sang, comme on les a aimés en Hollande (tous les Maigret's sont traduit en néerlandais). Vingt ans après son début, le personnage de Maigret a évolué a devenir un vrai chef d'equipe. Ecrit au beau milieu de la carrière de Simenon.
Maigret tend un piège, polar de Georges SIMENON
Presses de la cité 1955, 185 pg.
Ma note après relecture 4,5/5
Cinq prostituées tuées dans le XVIIIème, à Montmartre. Un interrogatoire qui n'en finit plus, Maigret fait monter de la bière, les journalistes en attente jouent de la belote. Les journaux auront de gros titres. Bien joué, Maigret, ce piège à journalistes a réussi. Est-ce que le piège réussira à prendre le ou les meurtriers aussi? Selon la théorie du Professeur Tissot, psychiatre, oui. Les journalistes à l'affût suivent les agents de la Police Judiciaire. Ce qui n'empèche pas un grand déplacement d'agents déguisés en touristes avec femmes et bagages. Maigret dirige ce concerto d' agents-touristes qui se promènent Rue Lepic, Place du Tertre, Avenue Junot, et puis, c'est la panique: un fuyard, qui s'échappe dans la foule de la foire près de la Place Clichy. Dès ce moment, grâce à la femme agressée, on a quelques données, qui par des recherches habiles font avancer l'enquête, qui connaître encore bien des tournures avant d'aboutir.
Encore une enquête parisienne, cette-fois par beau temps pendant le mois d'août quand les touristes ont remplacés les parisiens sortis en vacances:Une bonne intrigue, un Maigret en pleine forme et beaucoup de suspense pour le lecteur dans cette chasse au meurtrier.
Maigret à Vichy, polar de Georges SIMENON
Presses de la Cité, 1968, 185 pg. Ma note après relecture 4/5.
Maigret vieillisant a été envoyé, par son ami le docteur Pardon à Vichy pour une cure d'eau, accompagné de sa femme. Il se sujette à des examens médicaux, il prend régulièrement ses verres d'eau salé ou souffré, il fait des promenades sanitaires; aux parcs de Vichy, il écoute la musique, regarde les joueurs de boules et les enfants, il s'amuse à observer les autres curistes et il lit toutes les nouvelles locales dans les journaux... exclamation: une femme, qu'il avait observé déjà, vient d'être tuée. Maigret, impassiblement, continue sa cure, mais l'inspecteur venu de Clermont-Ferrand laisse Maigret suivre l'enquête de près. De verre d'eau en verre d'eau, l'enquête progresse dans une ambiance qui est tout à fait différent des enquêtes parisiennnes de Maigret. Le personnel de l'hôtel, la soeur de la victime, les locataires, les voisins sont interrogés, le passé de la morte est élucidé. Pourquoi Vichy? Pourquoi se soir-là? Ce qui intrigue Maigret, c'est la vie secrète de cette femme et de sa soeur. Petit à petit, l'assassin cesse d'être une vague entité, commence à acquérir une personnalité. Le dénouement est tellement triste, que Maigret "se sentait vieux, se soir. Il avait hâte de retrouver sa femme, le ronron quotidien de leurs promenades a travers Vichy et les petites chaises jaunes du parc."
"Maigret à Vichy" a connu un bon succes en Hollande par cette ambiance spéciale de vacances dans cette ville d'eau, vrai ambiance française. Vichy y est décrit de façon admirable. Comme souvent dans la série Maigret, poser le personnage de l'inspecteur dans une ambiance nouvelle est plus important que l'intrigue. Un agréable passe-temps.
Un des avant-derniers Maigret de Simenon, qui en a écrit plus de 80, le dernier étant "Maigret et Monsieur Charles", 1971.
Re: Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
De :gallomaniac Envoyé : 20/12/2006 21:57
Quelques liens
Wikipédia
Simenon genéral
Simenon biographie
De :Novodvorov Envoyé : 23/12/2006 15:40
Le train de Georges SIMENON
*1961*
Tout Simenon- T11 - Omnibus
Note : 4/5
Simenon évoque la Seconde Guerre Mondiale dans deux romans : 'le Clan des Ostendais et 'Le train'. Simenon y transpose son expérience de la guerre. En 1939, il se trouve à La Rochelle. Il y organise l'accueil des réfugiés belges. Il est nommé haut commissaire aux réfugiés belges pour le département de Charente-Inférieure.On retrouve certains éléments factuels et même certains personnages historiques : l'infirmière, Mme Blanche, le maire M. Vieljeux.
Voici le résumé du livre qui se trouve sur le site 'toutsimenon.com' :
""Bien qu'affligé d'une malformation à l’œil, Marcel Féron, commerçant aisé et mari heureux, vit une existence sans problèmes jusqu'au jour – c'est le 10 mai 1940 – où l'invasion allemande le précipite, avec sa femme et sa fillette de quatre ans, dans un train qui doit les évacuer hors de la zone des combats. C'est l'événement qu'il attendait confusément : un possible nouveau s'ouvre devant lui, sans qu'il en soit vraiment surpris. Au moment du départ, sa femme, qui est enceinte de sept mois, et la petite Sophie ont été installées dans un compartiment de 1re classe du train, tandis que lui est parqué, avec les adultes valides, dans un des nombreux wagons à bestiaux rattachés au convoi. Ce dernier est scindé durant le parcours, et Marcel se retrouve séparé des siens. L'inquiétude qu'il pourrait ressentir est refoulée par l'équipée extraordinaire que lui fait vivre le train, avec ses encombrements, sa promiscuité, ses haltes et les dangers aériens qui le menacent. Une jeune femme en robe noire, sans bagages, montée dans le wagon à la dernière minute (elle venait de la prison de Namur où les détenus avaient été libérés), va déclencher l'imprévu pour Marcel : une liaison s'ébauche entre lui et Anna. Dans une durée qui abolit passé et avenir, ils font l'expérience d'une union à la fois physique et morale, sans presque se connaître. Le train arrive enfin à La Rochelle au moment de l'armistice de Pétain, et les évacués se retrouvent dans un camp. Des listes circulent pour la recherche des réfugiés : Marcel apprend ainsi que sa femme est à la maternité de Bressuire, à quelques lieues de La Rochelle, où elle vient d'accoucher d'un garçon. Il n'a de cesse qu'il ne l'ait rejointe. Anna l'accompagne jusqu'au seuil de l'établissement. Le cœur serré, elle lui dit adieu et ajoute simplement : « J'ai été heureuse avec toi ». Le temps a retrouvé son cours normal. Avec ses deux enfants, Marcel reprend sa vie familiale à Fumay, comme auparavant. Pendant l'hiver de l'année suivante, alors qu'il se rend un soir chez un client, il voit Anna surgir brusquement de l'ombre. Elle est venue lui demander de l'héberger, elle et un aviateur anglais, car ils sont traqués parla Gestapo. Ce n'est que pour quelques jours. Un moment d'hésitation... Anna a compris et n'insiste pas. Marcel a une femme, des enfants, une maison de commerce. Un mois plus tard, sur une liste d'espions fusillés, Marcel lira un nom anglais près de celui d'Anna Kupfer.""
Mon avis sur le texte :
Bien qu’il ait connu une prime enfance troublée (disparition de sa mère, père alcoolique), Marcel Féron a une vie banale et ordonnée. Ses quatre années au sanatorium se sont déroulées sous un rythme précis. Il s’est ensuite installé à Fumay, a trouvé une femme, sera père pour la deuxième fois. Une vie placée sous le signe de la quiétude et qui a un goût de bonheur. Une vie normale, comme une autre, quasi inespérée. Mais il pressent l’arrivée d’une crise, il sait que tout va s’arrêter.
Quand il apprend le déclenchement de la guerre, il déclare simplement : « cela devait arriver. » Il considère la guerre comme une affaire personnelle entre le destin et lui.
Vient l’exode, la famille part en train. Nul n’est plus responsable de ses actes. L’individu s’efface dans le groupe, les réfugiés sont baladés au gré des évènements, des obligations du rail, des décisions administratives. Les règles sociales s’estompent : on s’accouple, on fait ses besoins, on se lave au milieu des autres, dans la meute.
Dans la cohue, les wagons sont séparés, Marcel Féron perd la trace de sa femme et de sa fille. Certes, il les aime, mais dans cette ‘évasion’ elles ne comptent plus.
Marcel Féron vivra avec Anna un bonheur simple, un bonheur vrai. Comme un enfant, il se réjouit du spectacle des choses les plus ordinaires. La liaison est charnelle, fusionnelle. Ils se comprennent et se devinent sans se parler. Il est naturel d’être ensemble. La guerre est omniprésente ; pourtant, ils vivent dans l’intemporalité. Relation neuve, sans histoire et qui n’a aucun avenir. Tout est dans le présent. On se surprend à vivre.
Marcel Féron découvre une vérité nouvelle et provisoire. Il retrouve la trace de sa famille et la rejoint facilement. La rupture avec Anna est rapide, un simple adieu et déjà son souvenir est effacé.
Marcel reprend sa vie d’avant, la seule possible à ses yeux. Une vie à Fumay, une vie réglée, une vie de travail. Aussi quand il rencontre Anna la seconde fois, c’est un nouvel appel vers l’aventure, il a la possibilité de casser à nouveau sa routine. Il refuse et poursuit son chemin. Quand il déclare qu’il ne retournera jamais à La Rochelle, nous pouvons comprendre qu’il refusera toute autre passade.
S’il fait le récit de cette histoire, c’est pour que son fils sache qu’il a été capable d’une passion. Il conclut son récit par cette phrase : « J’ai une femme, trois enfants, une maison de commerce rue du Château. »
‘Le Train’ est un roman type de Georges Simenon. Ecriture simple, précise et efficace. Le récit retranscrit parfaitement l’atmosphère de l’exode. Tout est dans le ressenti et la psychologie du héros narrateur. Trame maîtrisée qui ressemble à celle de ‘la Fuite de Monsieur Monde’. Une routine. Une fuite (l’aventure), le retour.
A lire ! Mais le roman n'est disponible que dans l'édition des oeuvres complètes de GS éditée chez Omnibus (T11).
Novodvorov
De : Novodvorov Envoyé : 29/12/2006 18:58
La porte de Georges SIMENON
*1961*
Tout Simenon- T11 - Omnibus
Note : 5/5
Voici le résumé du livre qui se trouve sur le site 'toutsimenon.com' :
Un début de juillet. Dans leur appartement de la rue de Turenne, Bernard et Nelly Foy coulent une existence paisible et monotone, lui retrouvant grâce à des prothèses un semblant d'activité qui lui permet de peindre des abat-jour et de vaquer aux menus soins du ménage, elle travaillant au-dehors dans une importante maison de passementerie.
Chaque jour, une collègue de Nelly, Gisèle, la charge d'une commission ou d'un message pour son frère Pierre, jeune dessinateur, paralysé des jambes à la suite d'une polio et qui habite au premier étage de l'immeuble des Foy. Les visites, toujours très brèves, que Nelly – une femme très jolie – fait régulièrement à ce personnage demeuré mystérieux pour Bernard inquiètent ce dernier. Sans raison plausible cependant, car le couple est très uni et Nelly s'ingénie à multiplier les preuves d'attention et de tendresse pour son mari. Mais la jalousie ronge peu à peu cet homme « hypnotisé par une porte, par un bouton de faïence ivoire au point d'avoir envie de le tâter du bout de son crochet ».
Un matin, à la veille du jour où le congé annuel va interrompre pour trois semaines les visites de Nelly à l'infirme, Bernard quitte l'appartement quelques instants après elle pour aller faire son marché. Il passe devant la porte entrouverte du premier, alors que sa femme vient d'y entrer : le temps d'apercevoir celle-ci, « de dos, penchée sur un homme assis qui la serrait dans ses bras ». Avant qu'elle ait pu se dégager, soupçonnant une présence derrière elle, Bernard s'est enfui. En proie au trouble le plus profond, il parcourt les rues du quartier et, quand il rentre, il trouve sa femme étendue, sanglante, sur le lit. Elle s'est suicidée. Il ne lui reste plus qu'à en faire autant.
Commentaire :
Bernard se confine dans un monde clos, son appartement, mais il reste ouvert au monde extérieur. Il capte tout ce qui vient de ce monde. Il y les bruits qui lui parviennent, ceux de l’immeuble qui passent à travers les cloisons, ceux de la rue qui passent par ses fenêtres toujours ouvertes. Il y a les images qu’il saisit de sa fenêtre.
Il mène une vie de couple heureuse malgré son lourd handicap, malgré l’absence d’enfant.
Pourtant Bernard sent un malaise le gagner. Il souffre de vertiges de plus en plus fréquents. Les médecins ne lui sont d’aucune aide. Son mal est plus moral que physique. Il se montre de plus en plus jaloux. Une jalousie sans fondement. Il éprouve un besoin viscéral de la présence de son épouse Nelly. Il sait qu’il doit la laisser « s’envoler », travailler, avoir une vie sociale. Il passe donc ses journées à l’attendre et à se morfondre en tâchant de deviner ses occupations, en imaginant sa vie sans lui.
Sa jalousie croît. Son esprit grouille de mauvaises pensées. Un après-midi, il se livre et lui avoue sa jalousie maladive. Leurs esprits sont mis à nu. Mais l’abcès n’est pas crevé. Il s’efforce d’être indifférent, d’être enjoué pour mieux masquer sa préoccupation. Quant à Nelly, elle est trop à l’aise pour que cela soit naturel. La situation est sans issue.
« La porte », c’est celle de l’appartement situé au 1er étage de leur immeuble. Nelly s’y rend fréquemment pour prendre ou apporter des plis à Pierre Mazeron. Bernard Foy soupçonne un lien entre sa femme et ce dernier qui est son opposé : il est enjoué, son appartement est frais, peint de couleurs éclatantes. Lorsqu’il découvre que ses soupçons sont fondés, Nelly se suicide sous le poids de sa faute. Quant à Bernard, la tension qui l’accaparait depuis plusieurs mois a trouvé son aboutissement. Il est désormais libéré. Il peut rejoindre Nelly dans sa perte.
Avis :
Un livre poignant et incisif. Une réussite. Les personnages sont saisissants de réalité et d’humanité.
A lire. Un très bon Simenon.
Quelques liens
Wikipédia
Simenon genéral
Simenon biographie
De :Novodvorov Envoyé : 23/12/2006 15:40
Le train de Georges SIMENON
*1961*
Tout Simenon- T11 - Omnibus
Note : 4/5
Simenon évoque la Seconde Guerre Mondiale dans deux romans : 'le Clan des Ostendais et 'Le train'. Simenon y transpose son expérience de la guerre. En 1939, il se trouve à La Rochelle. Il y organise l'accueil des réfugiés belges. Il est nommé haut commissaire aux réfugiés belges pour le département de Charente-Inférieure.On retrouve certains éléments factuels et même certains personnages historiques : l'infirmière, Mme Blanche, le maire M. Vieljeux.
Voici le résumé du livre qui se trouve sur le site 'toutsimenon.com' :
""Bien qu'affligé d'une malformation à l’œil, Marcel Féron, commerçant aisé et mari heureux, vit une existence sans problèmes jusqu'au jour – c'est le 10 mai 1940 – où l'invasion allemande le précipite, avec sa femme et sa fillette de quatre ans, dans un train qui doit les évacuer hors de la zone des combats. C'est l'événement qu'il attendait confusément : un possible nouveau s'ouvre devant lui, sans qu'il en soit vraiment surpris. Au moment du départ, sa femme, qui est enceinte de sept mois, et la petite Sophie ont été installées dans un compartiment de 1re classe du train, tandis que lui est parqué, avec les adultes valides, dans un des nombreux wagons à bestiaux rattachés au convoi. Ce dernier est scindé durant le parcours, et Marcel se retrouve séparé des siens. L'inquiétude qu'il pourrait ressentir est refoulée par l'équipée extraordinaire que lui fait vivre le train, avec ses encombrements, sa promiscuité, ses haltes et les dangers aériens qui le menacent. Une jeune femme en robe noire, sans bagages, montée dans le wagon à la dernière minute (elle venait de la prison de Namur où les détenus avaient été libérés), va déclencher l'imprévu pour Marcel : une liaison s'ébauche entre lui et Anna. Dans une durée qui abolit passé et avenir, ils font l'expérience d'une union à la fois physique et morale, sans presque se connaître. Le train arrive enfin à La Rochelle au moment de l'armistice de Pétain, et les évacués se retrouvent dans un camp. Des listes circulent pour la recherche des réfugiés : Marcel apprend ainsi que sa femme est à la maternité de Bressuire, à quelques lieues de La Rochelle, où elle vient d'accoucher d'un garçon. Il n'a de cesse qu'il ne l'ait rejointe. Anna l'accompagne jusqu'au seuil de l'établissement. Le cœur serré, elle lui dit adieu et ajoute simplement : « J'ai été heureuse avec toi ». Le temps a retrouvé son cours normal. Avec ses deux enfants, Marcel reprend sa vie familiale à Fumay, comme auparavant. Pendant l'hiver de l'année suivante, alors qu'il se rend un soir chez un client, il voit Anna surgir brusquement de l'ombre. Elle est venue lui demander de l'héberger, elle et un aviateur anglais, car ils sont traqués parla Gestapo. Ce n'est que pour quelques jours. Un moment d'hésitation... Anna a compris et n'insiste pas. Marcel a une femme, des enfants, une maison de commerce. Un mois plus tard, sur une liste d'espions fusillés, Marcel lira un nom anglais près de celui d'Anna Kupfer.""
Mon avis sur le texte :
Bien qu’il ait connu une prime enfance troublée (disparition de sa mère, père alcoolique), Marcel Féron a une vie banale et ordonnée. Ses quatre années au sanatorium se sont déroulées sous un rythme précis. Il s’est ensuite installé à Fumay, a trouvé une femme, sera père pour la deuxième fois. Une vie placée sous le signe de la quiétude et qui a un goût de bonheur. Une vie normale, comme une autre, quasi inespérée. Mais il pressent l’arrivée d’une crise, il sait que tout va s’arrêter.
Quand il apprend le déclenchement de la guerre, il déclare simplement : « cela devait arriver. » Il considère la guerre comme une affaire personnelle entre le destin et lui.
Vient l’exode, la famille part en train. Nul n’est plus responsable de ses actes. L’individu s’efface dans le groupe, les réfugiés sont baladés au gré des évènements, des obligations du rail, des décisions administratives. Les règles sociales s’estompent : on s’accouple, on fait ses besoins, on se lave au milieu des autres, dans la meute.
Dans la cohue, les wagons sont séparés, Marcel Féron perd la trace de sa femme et de sa fille. Certes, il les aime, mais dans cette ‘évasion’ elles ne comptent plus.
Marcel Féron vivra avec Anna un bonheur simple, un bonheur vrai. Comme un enfant, il se réjouit du spectacle des choses les plus ordinaires. La liaison est charnelle, fusionnelle. Ils se comprennent et se devinent sans se parler. Il est naturel d’être ensemble. La guerre est omniprésente ; pourtant, ils vivent dans l’intemporalité. Relation neuve, sans histoire et qui n’a aucun avenir. Tout est dans le présent. On se surprend à vivre.
Marcel Féron découvre une vérité nouvelle et provisoire. Il retrouve la trace de sa famille et la rejoint facilement. La rupture avec Anna est rapide, un simple adieu et déjà son souvenir est effacé.
Marcel reprend sa vie d’avant, la seule possible à ses yeux. Une vie à Fumay, une vie réglée, une vie de travail. Aussi quand il rencontre Anna la seconde fois, c’est un nouvel appel vers l’aventure, il a la possibilité de casser à nouveau sa routine. Il refuse et poursuit son chemin. Quand il déclare qu’il ne retournera jamais à La Rochelle, nous pouvons comprendre qu’il refusera toute autre passade.
S’il fait le récit de cette histoire, c’est pour que son fils sache qu’il a été capable d’une passion. Il conclut son récit par cette phrase : « J’ai une femme, trois enfants, une maison de commerce rue du Château. »
‘Le Train’ est un roman type de Georges Simenon. Ecriture simple, précise et efficace. Le récit retranscrit parfaitement l’atmosphère de l’exode. Tout est dans le ressenti et la psychologie du héros narrateur. Trame maîtrisée qui ressemble à celle de ‘la Fuite de Monsieur Monde’. Une routine. Une fuite (l’aventure), le retour.
A lire ! Mais le roman n'est disponible que dans l'édition des oeuvres complètes de GS éditée chez Omnibus (T11).
Novodvorov
De : Novodvorov Envoyé : 29/12/2006 18:58
La porte de Georges SIMENON
*1961*
Tout Simenon- T11 - Omnibus
Note : 5/5
Voici le résumé du livre qui se trouve sur le site 'toutsimenon.com' :
Un début de juillet. Dans leur appartement de la rue de Turenne, Bernard et Nelly Foy coulent une existence paisible et monotone, lui retrouvant grâce à des prothèses un semblant d'activité qui lui permet de peindre des abat-jour et de vaquer aux menus soins du ménage, elle travaillant au-dehors dans une importante maison de passementerie.
Chaque jour, une collègue de Nelly, Gisèle, la charge d'une commission ou d'un message pour son frère Pierre, jeune dessinateur, paralysé des jambes à la suite d'une polio et qui habite au premier étage de l'immeuble des Foy. Les visites, toujours très brèves, que Nelly – une femme très jolie – fait régulièrement à ce personnage demeuré mystérieux pour Bernard inquiètent ce dernier. Sans raison plausible cependant, car le couple est très uni et Nelly s'ingénie à multiplier les preuves d'attention et de tendresse pour son mari. Mais la jalousie ronge peu à peu cet homme « hypnotisé par une porte, par un bouton de faïence ivoire au point d'avoir envie de le tâter du bout de son crochet ».
Un matin, à la veille du jour où le congé annuel va interrompre pour trois semaines les visites de Nelly à l'infirme, Bernard quitte l'appartement quelques instants après elle pour aller faire son marché. Il passe devant la porte entrouverte du premier, alors que sa femme vient d'y entrer : le temps d'apercevoir celle-ci, « de dos, penchée sur un homme assis qui la serrait dans ses bras ». Avant qu'elle ait pu se dégager, soupçonnant une présence derrière elle, Bernard s'est enfui. En proie au trouble le plus profond, il parcourt les rues du quartier et, quand il rentre, il trouve sa femme étendue, sanglante, sur le lit. Elle s'est suicidée. Il ne lui reste plus qu'à en faire autant.
Commentaire :
Bernard se confine dans un monde clos, son appartement, mais il reste ouvert au monde extérieur. Il capte tout ce qui vient de ce monde. Il y les bruits qui lui parviennent, ceux de l’immeuble qui passent à travers les cloisons, ceux de la rue qui passent par ses fenêtres toujours ouvertes. Il y a les images qu’il saisit de sa fenêtre.
Il mène une vie de couple heureuse malgré son lourd handicap, malgré l’absence d’enfant.
Pourtant Bernard sent un malaise le gagner. Il souffre de vertiges de plus en plus fréquents. Les médecins ne lui sont d’aucune aide. Son mal est plus moral que physique. Il se montre de plus en plus jaloux. Une jalousie sans fondement. Il éprouve un besoin viscéral de la présence de son épouse Nelly. Il sait qu’il doit la laisser « s’envoler », travailler, avoir une vie sociale. Il passe donc ses journées à l’attendre et à se morfondre en tâchant de deviner ses occupations, en imaginant sa vie sans lui.
Sa jalousie croît. Son esprit grouille de mauvaises pensées. Un après-midi, il se livre et lui avoue sa jalousie maladive. Leurs esprits sont mis à nu. Mais l’abcès n’est pas crevé. Il s’efforce d’être indifférent, d’être enjoué pour mieux masquer sa préoccupation. Quant à Nelly, elle est trop à l’aise pour que cela soit naturel. La situation est sans issue.
« La porte », c’est celle de l’appartement situé au 1er étage de leur immeuble. Nelly s’y rend fréquemment pour prendre ou apporter des plis à Pierre Mazeron. Bernard Foy soupçonne un lien entre sa femme et ce dernier qui est son opposé : il est enjoué, son appartement est frais, peint de couleurs éclatantes. Lorsqu’il découvre que ses soupçons sont fondés, Nelly se suicide sous le poids de sa faute. Quant à Bernard, la tension qui l’accaparait depuis plusieurs mois a trouvé son aboutissement. Il est désormais libéré. Il peut rejoindre Nelly dans sa perte.
Avis :
Un livre poignant et incisif. Une réussite. Les personnages sont saisissants de réalité et d’humanité.
A lire. Un très bon Simenon.
Re: Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
De : Novodvorov Envoyé : 02/01/2007 21:54
Marie qui louche
*1951*
Tout Simenon T.5 - Omnibus
Note : 3,5/5
La force du roman tient à la complexité du lien qui unit Marie et Sylvie. Marie louche, a un physique ingrat, est bête. Sylvie est belle et sensuelle. Mais si Marie a une "âme de femme de ménage", Sylvie est profondément révoltée, elle refuse sa pauvreté, elle récuse ses origines modestes. Elle est donc prête à tout pour réussir. Son ambition est de s'arracher de son sort. Mais cette ambition n'a pas de terme, ne s'arrête pas à un objectif précis.
Marie a définitivement accepté un sort qui pourtant l'accable. Elle est plus la suivante de Sylvie que son amie. Elle subit sa méchanceté. Sylvie la dégoûte : elle ne supporte pas son odeur, ses moeurs, sa cruauté, son immoralité. Mais elle vit sa féminité au travers de son amie.
Elles partagent la même chambre à Fourras et à Paris. Leur relation évolue. Elles finiront par vivre chacune pour soi, sans rien partager.
Si Sylvie brise l'opportunité (inespérée) de mariage de Marie, n'est-ce pas pour la garder? C'est aussi un acte de pure méchanceté, de jalousie
Elles ne se retrouveront que 28 ans plus tard. Et uniquement parce qu'elles ont besoin l'une de l'autre.
Sylvie est enfin riche. Mais elle est malheureuse. Sa vie n'a été qu'une tension continue pour réussir. Elle n'a profité de rien et ne profitera guère de sa richesse. Elle sombre dans l'alcoolisme.Marie est là, à ses côtés. On pourrait les croire revenues à leurs jeux d'enfant, quand Sylvie simulait la dame riche, Marie sa servante. Mais n'est-ce pas Marie qui tient Sylvie. En tout cas, elles ne quitteront plus.
Un roman réussi. Du Simenon, du vrai du pur. Les profils psychologie sont parfaitement maîtrisés. N'est disponible que dans le tome 5 des oeuvres complètes. Tome qui comprend d'autres titres de très bonne facture. Ou vous croiserez peut-être le livre en format poche en occasion chez un bouquiniste.
Voici le résumé de l'ouvrage tiré du site Noces d'encre :
http://www.nocesdencre.ch/simenon/notice_horsmaigret/note_horsmaigret_Marie%20qui%20louche.htm
Rochefort (Charente-Inférieure, aujourd'hui Charente-Maritime, France), 1922. Pour fuir le quartier misérable des remparts où elles sont nées, deux jeunes filles s'engagent comme bonnes à tout faire dans un petit hôtel-restaurant de Fourras, Les Ondines, au bord d'une plage des environs de La Rochelle.
Marie Gladel (dix-huit ans) et Sylvie Danel (dix-sept ans) sont des amies d'enfance. Elles ont en commun leur désir d'échapper à leur pauvreté et de monter à Paris. Autrement, bien des choses les séparent…
Sylvie est belle, capiteuse. Exigeante et égoïste, elle attend tout de la vie et est capable de tout pour réussir. Elle prend ce qu'elle veut, même si ce qu'elle veut a un propriétaire. Elle parvient à posséder ce qu'elle convoite, même s'il lui faut le ramasser dans la boue. L'important, c'est de l'avoir et tant pis pour les autres !
Marie n'a pas les mêmes atouts. Elle louche et n'est pas belle. Sans doute à cause de cette disgrâce physique, elle est à la fois humble et réservée, envieuse et sournoise. Mais toujours droite et courageuse. Affectueuse aussi. Habitée par une âme d'esclave, elle méprise et adore Sylvie, la jalouse et la hait. Mais elle ne peut pas se passer d'elle.
L'été ne s'achève pas sans que Sylvie ait fait des siennes. Par son comportement provocateur, elle cause le suicide de Louis — un jeune retardé mental employé dans le même hôtel-restaurant — et cède aux avances de son patron, le désagréable et méchant M. Clément.
Lorsque son père lui demande de rentrer à la maison, où il se morfond, gravement atteint par une maladie de cœur, Sylvie déclare qu'elle ne fait rien pour personne. Ce d'autant plus que l'arrivée, aux Ondines, d'un Parisien — M. Luze — venu chercher sa femme et ses enfants, lui donne l'occasion de réaliser son projet de gagner la capitale. Le père de Sylvie mourra sans qu'elle s'en préoccupe.
M. Luze, outre sa famille, emmène avec lui à Paris Sylvie et Marie. Il loge les deux amies à l'Hôtel des Vosges, où elles partagent la même chambre. Marie devient serveuse aux Caves de Bourgougne, un modeste restaurant tenu par le couple Ladoine. Sylvie entre au service des Luze. Rapidement, elle devient la maîtresse de monsieur, jusqu'à l'intervention de madame, qui se chargera elle-même de mettre un terme à leur relation et de renvoyer Sylvie.
Suite à sa rupture, Sylvie va de place en place et poursuit sa vie commune avec Marie à l'Hôtel des Voges. Elles s'accommodent d'un chacune pour soi qui fonctionne assez bien jusqu'au jour où Sylvie joue à son amie le plus sale tour qui soit, en lui enlevant — pour un soir, car au-delà elle n'en aura que faire — le seul homme auprès duquel elle ait jamais pu espérer faire sa vie… Terriblement blessée, Marie la quitte sans un mot.
Leurs chemins ne se croiseront plus pendant vingt-trois ans. Un jour de mai 1945, Sylvie aperçoit Marie au milieu de la foule, lors du défilé de la Victoire aux Champs-Elysées. Il faut toutefois attendre encore cinq ans pour que le hasard les mette, cette fois, l'une en présence de l'autre. Elles conviennent de se revoir.
Durant toutes ces années, Louise est restée fidèle à M. Ladoine, aujourd'hui veuf et mal portant, dont elle est devenue la gouvernante. Sylvie, bien sûr, a réussi à mener une vie de luxe et d'oisiveté. Elle est entretenue par un homme très riche, Omer Besson, qui est âgé, hémiplégique et à l'article de la mort au moment où les deux anciennes amies se retrouvent.
Sentant que le testament de Besson pourrait être modifié in extremis au profit de sa famille, Sylvie demande à Marie de le surveiller et, pour ce faire, de jouer le rôle de la garde-malade. Marie lâche tout pour répondre à l'appel de Sylvie et ne quitte plus Omer Besson jusqu'à sa mort. Le lendemain du décès, Sylvie annonce à Marie qu'elle est parvenue à dérober et à brûler le papier que la belle-sœur du mourant lui avait fait signer. Sylvie hérite donc d'une fortune colossale et d'un hôtel particulier à l'avenue Foch.
Marie est libre, toujours aussi pauvre et prête à jouer, comme autrefois, son rôle d'âme damnée… Pas vraiment. Marie a retenu la leçon : Sylvie ne lui a-t-elle jamais rien montré d'autre que l'égoïsme en action ?
Alors, Marie qui louche va vivre avec la belle Sylvie… Chaque jour, elle brosse les cheveux blonds de son amie… des cheveux qui deviendront blancs… Marie qui louche va vieillir au milieu des millions de Sylvie, au milieu de l'hôtel de l'avenue Foch, dont les deux femmes n'occupent qu'une seule chambre, laissant tout le reste dans le vide, la crasse et l'abandon. Elles partagent de nouveau — dans une seule pièce — une existence commune, réunies et opposées une nouvelle fois dans l'entente comme dans la mésentente.
Marie — silencieusement autoritaire et lucidement égoïste — n'empêche pas Sylvie de s'enliser dans la boisson. Elles mènent toutes deux une vie qui les eût fait reculer d'effroi à l'époque où elles étaient pauvres. Elles épient leur souffle, comme si elles avaient peur de se perdre une seconde fois… Elles s'en vont vers la mort en se haïssant tout doucettement et sans avoir ni l'une ni l'autre, ne serait-ce qu'un seul instant, le sentiment de la défaite…
De : gallomaniac Envoyé : 21/02/2007 23:24
Le chat, roman de George Simenon.
Ma note 2,5/5
Presses de la Cité, 1967, 1978 , 189 pg.
Malheureusement, il s'agit d'un chat mort, tué, point de harcèlement haineuse entre deux vieux, mariés en seconde noces à haute âge. Lui apportait en dot un chat, elle un perroquet. Le chat ne s'adaptait pas à elle et elle le jalousait. Ce qui devait arriver, arrivait et elle prenait doublement sa revanche: le chat mort, le perroquet empaillé. Alors les deux vieux ne se parlent plus, communiquent depuis des années déjà avec des petits papiers, qu'ils se jettent. Souvent on écrit "Le chat" et on repond "le perroquet". Par des retours en arrière le lecteur apprend leur passé et le développement de leur rélation qui, à travers des espionnages et des petits jeux mesquins, est devenu une "folie à deux". Mais aussi la lente déchéanche de ces deux vieux, jusqu'à ce qu'il trouve la femme immobile comme le chat il y a des années et lui, il était... Il cherchait le mot.... Il n'était plus rien....
Comme la plupart des Simenon, le livre est facile à lire. Simenon choisit pour ses romans dits psychologiques souvent des sujets douteux; cette-fois-ci un sujet trop douteux pour mon goût.
De : gallomaniac Envoyé : 28/03/2007 16:31
Lettre à ma mère, Georges Simenon.
Ma note 3,5/5
Presses de la cité, 1974-1975, 122 pg.
Un texte assez court, écrit à 71 ans environ, peu de temps après que Simenon avait pris sa "retraite de romancier" et qu'il avait commencé ses "dictées", série d'une douzaine de livres de caractère autobiographique ou de journal, c'est selon. Ce livre-là en est un volume à part, qui s'insère entre le troisième et le quatrième volume des "dictées". Après les "dictées", Simenon a encore produit les "Mémoires intimes"de quelques 750 pages.
La mère de Simenon s'est éteint à 91 ans en douce après une dizaine de jours à l'hopital. Simenon écrit la "Lettre à ma mère" sur cette dernière semaine, qu'il a passé presque en silence à coté du lit. Une première surprise a été la grande tendresse de l'écriture de Simenon, qui dans ses romans s'exprime rarement avec tendresse, sauf peut-être de Maigret pour Madame Maigret.
La mère Simenon, née Brülls (une des pseudo's de Simenon pour les "romans de gare" des ses débuts), tôt orpheline traitée rudement chez sa famille adoptive, a vécu pauvrement, mais travaillant dur, faisant de l'épargne pour ses enfants et sa vieillesse et gardant toujours sa dignité, son indépendance. Son fils auteur restait pour elle l'enfant dont elle se faisait des soucis, méfiant les succes et la richesse. Ainsi, elle a retourné tout l'argent que Simenon lui avait envoyé au cours des années, ne voulant rien devoir à personne.
Simenon est conscient qu'il y avait toujours une sorte de hostilité et de méfiance dans l'attitude de sa mère, envers lui et envers autrui. Cette attitude est à la base de ce qui me causait une deuxième surprise: j'ai recemment lu le roman "Le chat" et je découvre que ce récit à été inspiré de la vieillesse de sa mère, mariée en secondes noces avec un fonctionnaire lui procurant une pension. Mais ce mariage tournait à l'aigre et au bout d'un temps ils ne se parlaient plus et communiquaient avec des messages sur des bouts de papier.
Ma troisième surprise était la façon que Simenon exprime l'intimité qui s'installe entre lui et sa mère durant cette semaine d'attente de la mort. Il y avait communication intense au-dela des mots. Pour Simenon un livre important.
Un peu feuilletant dans ses "dictées", je trouve dans "Vent du nord, vent du sud" les textes suivants: (page 20) et (pag. 21)
Marie qui louche
*1951*
Tout Simenon T.5 - Omnibus
Note : 3,5/5
La force du roman tient à la complexité du lien qui unit Marie et Sylvie. Marie louche, a un physique ingrat, est bête. Sylvie est belle et sensuelle. Mais si Marie a une "âme de femme de ménage", Sylvie est profondément révoltée, elle refuse sa pauvreté, elle récuse ses origines modestes. Elle est donc prête à tout pour réussir. Son ambition est de s'arracher de son sort. Mais cette ambition n'a pas de terme, ne s'arrête pas à un objectif précis.
Marie a définitivement accepté un sort qui pourtant l'accable. Elle est plus la suivante de Sylvie que son amie. Elle subit sa méchanceté. Sylvie la dégoûte : elle ne supporte pas son odeur, ses moeurs, sa cruauté, son immoralité. Mais elle vit sa féminité au travers de son amie.
Elles partagent la même chambre à Fourras et à Paris. Leur relation évolue. Elles finiront par vivre chacune pour soi, sans rien partager.
Si Sylvie brise l'opportunité (inespérée) de mariage de Marie, n'est-ce pas pour la garder? C'est aussi un acte de pure méchanceté, de jalousie
Elles ne se retrouveront que 28 ans plus tard. Et uniquement parce qu'elles ont besoin l'une de l'autre.
Sylvie est enfin riche. Mais elle est malheureuse. Sa vie n'a été qu'une tension continue pour réussir. Elle n'a profité de rien et ne profitera guère de sa richesse. Elle sombre dans l'alcoolisme.Marie est là, à ses côtés. On pourrait les croire revenues à leurs jeux d'enfant, quand Sylvie simulait la dame riche, Marie sa servante. Mais n'est-ce pas Marie qui tient Sylvie. En tout cas, elles ne quitteront plus.
Un roman réussi. Du Simenon, du vrai du pur. Les profils psychologie sont parfaitement maîtrisés. N'est disponible que dans le tome 5 des oeuvres complètes. Tome qui comprend d'autres titres de très bonne facture. Ou vous croiserez peut-être le livre en format poche en occasion chez un bouquiniste.
Voici le résumé de l'ouvrage tiré du site Noces d'encre :
http://www.nocesdencre.ch/simenon/notice_horsmaigret/note_horsmaigret_Marie%20qui%20louche.htm
Rochefort (Charente-Inférieure, aujourd'hui Charente-Maritime, France), 1922. Pour fuir le quartier misérable des remparts où elles sont nées, deux jeunes filles s'engagent comme bonnes à tout faire dans un petit hôtel-restaurant de Fourras, Les Ondines, au bord d'une plage des environs de La Rochelle.
Marie Gladel (dix-huit ans) et Sylvie Danel (dix-sept ans) sont des amies d'enfance. Elles ont en commun leur désir d'échapper à leur pauvreté et de monter à Paris. Autrement, bien des choses les séparent…
Sylvie est belle, capiteuse. Exigeante et égoïste, elle attend tout de la vie et est capable de tout pour réussir. Elle prend ce qu'elle veut, même si ce qu'elle veut a un propriétaire. Elle parvient à posséder ce qu'elle convoite, même s'il lui faut le ramasser dans la boue. L'important, c'est de l'avoir et tant pis pour les autres !
Marie n'a pas les mêmes atouts. Elle louche et n'est pas belle. Sans doute à cause de cette disgrâce physique, elle est à la fois humble et réservée, envieuse et sournoise. Mais toujours droite et courageuse. Affectueuse aussi. Habitée par une âme d'esclave, elle méprise et adore Sylvie, la jalouse et la hait. Mais elle ne peut pas se passer d'elle.
L'été ne s'achève pas sans que Sylvie ait fait des siennes. Par son comportement provocateur, elle cause le suicide de Louis — un jeune retardé mental employé dans le même hôtel-restaurant — et cède aux avances de son patron, le désagréable et méchant M. Clément.
Lorsque son père lui demande de rentrer à la maison, où il se morfond, gravement atteint par une maladie de cœur, Sylvie déclare qu'elle ne fait rien pour personne. Ce d'autant plus que l'arrivée, aux Ondines, d'un Parisien — M. Luze — venu chercher sa femme et ses enfants, lui donne l'occasion de réaliser son projet de gagner la capitale. Le père de Sylvie mourra sans qu'elle s'en préoccupe.
M. Luze, outre sa famille, emmène avec lui à Paris Sylvie et Marie. Il loge les deux amies à l'Hôtel des Vosges, où elles partagent la même chambre. Marie devient serveuse aux Caves de Bourgougne, un modeste restaurant tenu par le couple Ladoine. Sylvie entre au service des Luze. Rapidement, elle devient la maîtresse de monsieur, jusqu'à l'intervention de madame, qui se chargera elle-même de mettre un terme à leur relation et de renvoyer Sylvie.
Suite à sa rupture, Sylvie va de place en place et poursuit sa vie commune avec Marie à l'Hôtel des Voges. Elles s'accommodent d'un chacune pour soi qui fonctionne assez bien jusqu'au jour où Sylvie joue à son amie le plus sale tour qui soit, en lui enlevant — pour un soir, car au-delà elle n'en aura que faire — le seul homme auprès duquel elle ait jamais pu espérer faire sa vie… Terriblement blessée, Marie la quitte sans un mot.
Leurs chemins ne se croiseront plus pendant vingt-trois ans. Un jour de mai 1945, Sylvie aperçoit Marie au milieu de la foule, lors du défilé de la Victoire aux Champs-Elysées. Il faut toutefois attendre encore cinq ans pour que le hasard les mette, cette fois, l'une en présence de l'autre. Elles conviennent de se revoir.
Durant toutes ces années, Louise est restée fidèle à M. Ladoine, aujourd'hui veuf et mal portant, dont elle est devenue la gouvernante. Sylvie, bien sûr, a réussi à mener une vie de luxe et d'oisiveté. Elle est entretenue par un homme très riche, Omer Besson, qui est âgé, hémiplégique et à l'article de la mort au moment où les deux anciennes amies se retrouvent.
Sentant que le testament de Besson pourrait être modifié in extremis au profit de sa famille, Sylvie demande à Marie de le surveiller et, pour ce faire, de jouer le rôle de la garde-malade. Marie lâche tout pour répondre à l'appel de Sylvie et ne quitte plus Omer Besson jusqu'à sa mort. Le lendemain du décès, Sylvie annonce à Marie qu'elle est parvenue à dérober et à brûler le papier que la belle-sœur du mourant lui avait fait signer. Sylvie hérite donc d'une fortune colossale et d'un hôtel particulier à l'avenue Foch.
Marie est libre, toujours aussi pauvre et prête à jouer, comme autrefois, son rôle d'âme damnée… Pas vraiment. Marie a retenu la leçon : Sylvie ne lui a-t-elle jamais rien montré d'autre que l'égoïsme en action ?
Alors, Marie qui louche va vivre avec la belle Sylvie… Chaque jour, elle brosse les cheveux blonds de son amie… des cheveux qui deviendront blancs… Marie qui louche va vieillir au milieu des millions de Sylvie, au milieu de l'hôtel de l'avenue Foch, dont les deux femmes n'occupent qu'une seule chambre, laissant tout le reste dans le vide, la crasse et l'abandon. Elles partagent de nouveau — dans une seule pièce — une existence commune, réunies et opposées une nouvelle fois dans l'entente comme dans la mésentente.
Marie — silencieusement autoritaire et lucidement égoïste — n'empêche pas Sylvie de s'enliser dans la boisson. Elles mènent toutes deux une vie qui les eût fait reculer d'effroi à l'époque où elles étaient pauvres. Elles épient leur souffle, comme si elles avaient peur de se perdre une seconde fois… Elles s'en vont vers la mort en se haïssant tout doucettement et sans avoir ni l'une ni l'autre, ne serait-ce qu'un seul instant, le sentiment de la défaite…
De : gallomaniac Envoyé : 21/02/2007 23:24
Le chat, roman de George Simenon.
Ma note 2,5/5
Presses de la Cité, 1967, 1978 , 189 pg.
Malheureusement, il s'agit d'un chat mort, tué, point de harcèlement haineuse entre deux vieux, mariés en seconde noces à haute âge. Lui apportait en dot un chat, elle un perroquet. Le chat ne s'adaptait pas à elle et elle le jalousait. Ce qui devait arriver, arrivait et elle prenait doublement sa revanche: le chat mort, le perroquet empaillé. Alors les deux vieux ne se parlent plus, communiquent depuis des années déjà avec des petits papiers, qu'ils se jettent. Souvent on écrit "Le chat" et on repond "le perroquet". Par des retours en arrière le lecteur apprend leur passé et le développement de leur rélation qui, à travers des espionnages et des petits jeux mesquins, est devenu une "folie à deux". Mais aussi la lente déchéanche de ces deux vieux, jusqu'à ce qu'il trouve la femme immobile comme le chat il y a des années et lui, il était... Il cherchait le mot.... Il n'était plus rien....
Comme la plupart des Simenon, le livre est facile à lire. Simenon choisit pour ses romans dits psychologiques souvent des sujets douteux; cette-fois-ci un sujet trop douteux pour mon goût.
De : gallomaniac Envoyé : 28/03/2007 16:31
Lettre à ma mère, Georges Simenon.
Ma note 3,5/5
Presses de la cité, 1974-1975, 122 pg.
Un texte assez court, écrit à 71 ans environ, peu de temps après que Simenon avait pris sa "retraite de romancier" et qu'il avait commencé ses "dictées", série d'une douzaine de livres de caractère autobiographique ou de journal, c'est selon. Ce livre-là en est un volume à part, qui s'insère entre le troisième et le quatrième volume des "dictées". Après les "dictées", Simenon a encore produit les "Mémoires intimes"de quelques 750 pages.
La mère de Simenon s'est éteint à 91 ans en douce après une dizaine de jours à l'hopital. Simenon écrit la "Lettre à ma mère" sur cette dernière semaine, qu'il a passé presque en silence à coté du lit. Une première surprise a été la grande tendresse de l'écriture de Simenon, qui dans ses romans s'exprime rarement avec tendresse, sauf peut-être de Maigret pour Madame Maigret.
La mère Simenon, née Brülls (une des pseudo's de Simenon pour les "romans de gare" des ses débuts), tôt orpheline traitée rudement chez sa famille adoptive, a vécu pauvrement, mais travaillant dur, faisant de l'épargne pour ses enfants et sa vieillesse et gardant toujours sa dignité, son indépendance. Son fils auteur restait pour elle l'enfant dont elle se faisait des soucis, méfiant les succes et la richesse. Ainsi, elle a retourné tout l'argent que Simenon lui avait envoyé au cours des années, ne voulant rien devoir à personne.
Simenon est conscient qu'il y avait toujours une sorte de hostilité et de méfiance dans l'attitude de sa mère, envers lui et envers autrui. Cette attitude est à la base de ce qui me causait une deuxième surprise: j'ai recemment lu le roman "Le chat" et je découvre que ce récit à été inspiré de la vieillesse de sa mère, mariée en secondes noces avec un fonctionnaire lui procurant une pension. Mais ce mariage tournait à l'aigre et au bout d'un temps ils ne se parlaient plus et communiquaient avec des messages sur des bouts de papier.
Ma troisième surprise était la façon que Simenon exprime l'intimité qui s'installe entre lui et sa mère durant cette semaine d'attente de la mort. Il y avait communication intense au-dela des mots. Pour Simenon un livre important.
Un peu feuilletant dans ses "dictées", je trouve dans "Vent du nord, vent du sud" les textes suivants: (page 20) et (pag. 21)
Re: Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
Maigret au Picratt's
(Le livre de poche, 185 pages)
(Le livre de poche, 185 pages)
Lire un Maigret, pour tout lecteur de romans policiers, s'avère indispensable. Que voulez-vous, chacun doit bien connaître ses classiques, comme un pianiste, qui, chaque jour, fait ses gammes. Et Simenon, avec son nombre incalculable d'œuvres, est rentré dans le Panthéon des romanciers du XXème siècle incontournables.
Évidemment, il y a l'énigme policière, qui, ici, dans ce nouvel opus, s'avère encore une fois de plus excellente. Simenon a véritablement le don d'hypnotiser son lecteur dès les premières lignes en insufflant un mystère et une tension qui ne vous quitteront plus jusqu'à la fin. Le meurtre, même s'il arrive très vite, n'est pas indispensable. Entendons nous bien que dès les personnages placés et les lieux décrits - le Montmartre des spectacles et des cabarets des années cinquante - l'atmosphère, cette atmosphère si particulière qui fait que je reconnaitrai toujours à coup sur un roman de Simenon d'un autre vous attrape, vous attire, vous étreint comme un étau. Car il faut bien l'avouer : ce Paris des boites des nuits où se mélangent aussi bien danseuses, prostitués, drogués, fils de bonnes familles et touristes venus s'encanailler, tous ceux-là vivent, respirent comme par magie sous nos yeux, comme s'ils existaient vraiment. Et c'est tout là le génie de Simenon, qui, cinquante ans plus tard après sa parution, permet de nous faire revivre ce Paris désormais disparu et dont l'auteur salue ici la mémoire et l'esprit.
Qui a tué Arlette et pourquoi? Que savait donc cette jeune danseuse pour qu'on l'assassine, peu de temps après qu'elle soit revenu du Quai des Orfèvres, où, face à Maigret, elle se rétracte et nie avoir entendu qu'une comtesse X allait bientôt se faire assassiner? Dans un Paris brumeux et neigeux, Maigret, entouré de ses fidèles Janvier, Lapointe et Lucas, va devoir faire vite avant que d'autres meurtres ne se produisent...
Un très bon Maigret que j'ai dévoré encore une fois avec un plaisir rare. Heureusement que l'œuvre de George Simenon est prolifique : que d'heures de bonheur en perspective!
Ma note : 4/5
Liza_lou- Nombre de messages : 1625
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Re: Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
Maigret a peur
"Tout à coup, entre deux petites gares dont il n'aurait pu dire le nom et dont il ne vit presque rien dans l'obscurité, sinon des lignes de pluie devant une grosse lampe et des silhouettes humaines qui poussaient des chariots, Maigret se demanda ce qu'il faisait là."
Venu rendre visite à son vieil ami Chabot à Fontenay-Le-Comte, Maigret découvre une ville où la peur flotte. C'est que depuis une semaine, un assassin rôde dans les rues de cette petite ville de Vendée tranquille. En effet, le meurtre de Robert de Courçon, un aristocrate excentrique, est suivi peu de temps après par celui de la veuve Gibon, la sage-femme. Et le soir même de l'arrivée de Maigret, c'est un vieil ivrogne, Gobillard, qui est assassiné à son tour. Aucun lien à priori entre ces trois meurtres, les victimes venant de milieux différents et ne se connaissaient pas. Serait-ce alors un fou comme beaucoup le pense? Et tandis que le population commence à murmurer et à montrer les Courçon, cette famille ruinée mais pourtant si fière, du doigt, Maigret, lui aussi, est gagné par la peur...
Un bon Maigret. Comme toujours, j'ai retrouvé ici le talent narratif de Simenon qui réussit à récréer et décrire l'ambiance provinciale de Fontenay-Le-Comte des années cinquante. Avec Maigret a peur, nous entrons dans le milieu des notables de Province, qui, dans ce récit, s'avèrent menacés par la menace d'un assassin rodant dans les rues... Tous les espoirs de la ville vont très vite se rattacher à Maigret, venu dans cette ville par hasard. Le commissaire va alors user de sa technique habituelle pour démasquer le tueur : s'imprégner au mieux de l'ambiance et du caractère de la ville et de sa population. Un des moments forts du romans est ainsi la partie de bridge chez les Courçon où Maigret va ainsi analyser la façon de jouer de cette famille et en déduire leurs caractères.
La confrontation finale avec le meurtrier est une autre scène importante du récit où toute la lumière sur l'affaire est faite. Malgré tout, la fin m'a un peu déçue puisque Maigret, appelé à Paris pour une affaire urgente, doit partir. Certes, nous connaissons par la suite le dénouement de cette affaire, mais j'aurais préféré que ce soit le commissaire lui-même qui procède à l'arrestation du meurtrier! Cette légère déception mise à part, Maigret a peur demeure cependant un très bon moment de lecture.
Ma note : 4/5
Liza_lou- Nombre de messages : 1625
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Re: Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
La tête d'un homme
Livre de poche - 1931 - 177 pages
Résumé :
Deux femmes sont retrouvées assassinées, à coups de couteau, dans leur maison de Saint-Cloud. L'assassin a laissé des traces et des empreintes de son passage partout. Maigret l'arrête. Il nie avoir tué mais n'explique rien et reste mutique. Jugé, il est condamné à mort.
Occupé ailleurs, Maigret, à son retour, après réflexion, n'est plus sûr de la culpabilité du condamné. Il monte une évasion. Evadé, l'assassin présumé échappe à la police. Le lendemain, un journal publie un article incriminant la police dans l'évasion du condamné.
Mon avis :
Livre, faisant partie de la liste des 100 polars incontournables, que je n'avais pas lu.
Polar époustouflant. Gide disait de Simenon : le meilleur d'entre nous. Quand on lit ce livre on ne peut lui donner que raison.
La trame, l'intrigue, le déroulement de l'enquête, la solution, le dénouement, tout est hors norme.
Maigret a dix jours pour prouver son intuition, son adversaire a tout le temps devant lui. Deux monstres, deux grands fauves s'affrontent, tournant autour l'un de l'autre, comme deux félins, cherchant la faille, le point faible, se rendant coup pour coup.
Insensible, indifférent, Maigret attend. il joue sa carrière. Sa démission est prête : dix jours, pas un de plus et ce sera fini pour lui.
L'autre est malin, intelligent. Son seul défaut, il le sait. Moriarty contre Sherlock.
Un coup part, l'un l'évite et contre attaque, l'autre pare et remet ça... Combien de temps les adversaires pourront-ils tenir, sans dormir, en gardant leurs facultés intactes ?
Si l'on doit ne lire qu'un seul Maigret, que ce soit celui-là.
Du grand Simenon, de l'immense Simenon.
5/5
B
Bernard- Nombre de messages : 3697
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Re: Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
Cela fait longtemps que je n'ai pas lu ce grand auteur de polar! Tu m'en donnes envie Bernard!
Re: Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
Merci Dodie.
B
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Bernard- Nombre de messages : 3697
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Re: Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
Bernard a écrit:Si l'on doit ne lire qu'un seul Maigret, que ce soit celui-là.
Du grand Simenon, de l'immense Simenon.
Bon, et bien, il va falloir que je me le procure celui-là, tiens. Il manque à ma culture Simenon! Merci Bernard de ta critique car Simenon a tellement écrit que ce n'est pas toujours facile de choisir!
_________________
Lectures en cours :
Terre des oublis, THU HUONG DUONG.
Liza_lou- Nombre de messages : 1625
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Re: Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
Je ne crois pas avoir jamais lu un Simenon. Merci Bernard pour ta critique et cette suggestion qui permettrait de réparer cet impair
Julescoco- Nombre de messages : 287
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Re: Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
Merci à vous Liza_Lou, Docguillaume.
B
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Bernard- Nombre de messages : 3697
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Re: Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
Maigret a peur
Presses Pocket (pour mon édition) - 1953 - 189 pages
Le résumé ainsi que la critique de Liza_Lou, ci-dessus, sont remarquables.
Ce que je peux y ajouter :
Simenon et, par conséquent, Maigret, c'est ma cerise sur le gâteau, mon réconfort, ma détente et un bien grand ami. Lecture et relectures me procurent, systématiquement, un bien être profond.
Ce bouquin ne fait pas exception, pas forcément le meilleur, mais de bonne facture. L'ambiance lourde et chargée de haine, comme Liza_Lou, l'écrit, est, ici, épaisse à couper au couteau, on attend l'étincelle qui provoquera le déferlement de violence et le drame. Drame auquel on échappe de justesse suite à une maladresse policière, relative à une découverte primordiale, que Maigret connaît, mais a tue, pour éviter le pire.
Maigret aime bien le juge Chabot, sa mère, sa cuisine, ses attentions, ses souvenirs et puis, ce n'est pas son enquête, il a compris mais il n'arrête pas, non, Chabot est assez intelligent pour terminer et clore le dossier. Il rentre, c'est fini, la ville peut se rendormir...
La grande force de Simenon, qui en fait un auteur de romans policiers atypîque, c'est son style inimitable de justesse et de concision. Quatre phrases et l'intrigue est lancée, pas de fioritures, pas de termes ronflants et incompréhensibles, juste le minimum dans son exactitude. 189 pages, certes, mais 189 pages de littérature sans remplissage.
Que du bonheur !
4,25/5
B
Bernard- Nombre de messages : 3697
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Re: Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
Buste de Simenon à Liège (Belgique)
La première enquête de Maigret
Presses de la cité (pour mon édition) - 1948 - 189 pages
Résumé :
Nous sommes en avril 1913, Maigret est secrétaire du commissariat Saint-Georges. Justin Minard, un jeune flûtiste, pénètre dans le commissariat pour signaler une femme en détresse, dans un immeuble, rue Chaptal. Il a voulu s'interposer et a reçu un coup de poing sur le nez du maître d'Hôtel. L'immeuble appartient aux Balthazar, grossiste en café et immense fortune. Maigret accompagne le flûtiste sur les lieux et mis à part le rideau coincé dans la fenêtre d'où la femme a appelé au secours, il ne remarque rien d'anormal.
Le lendemain le commissaire appartenant au même monde que les Balthazar et les fréquentant demande à Maigret de marcher sur des oeufs pour cette première enquête qui lui est confiée.
Mon avis :
Ecrit longtemps après que les premiers Maigret aient paru, cette première enquête est assez bien menée. Simenon avait déjà du style, du talent et connaissait bien son personnage qu'il a rajeuni, aminci et préparé son tempérament bougon. Maigret est jeune marié, habite déjà rue Richard Lenoir et possède cette franchise qui lui est propre ainsi que ce sens du devoir qui ne le quittera pas.
Simenon nous entraîne dans Paris de 1913, les calèches, les porte cochères, l'absence de téléphone, de voiture, les bistroquets de l'époque, les guinguettes et l'atmosphère parisienne du début du 20ème siècle, les odeurs du mois d'avril lors d'un rayon de soleil ou du crottin des chevaux, bref une autre époque que celle des bipers, des mobiles et autres gadgets.
Maigret trouvera la solution mais, noblesse oblige, l'affaire sera étouffée au grand dam de celui-ci. Il en voudra à son supérieur et à la terre entière, cela ne changeant rien. Il sera muté à la sûreté (ancêtre) de la PJ à la fin de l'enquête comme inspecteur, son rêve.
Ce livre valait le coup d'être lu et je ne le regrette pas, car ce fut un bon délassement. Il y a, indéniablement, mieux.
3,75/5
B
Bernard- Nombre de messages : 3697
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Re: Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
]
L'ainé des Ferchaux
(Folio, 432 pages)
(Folio, 432 pages)
Longtemps Dieudonné Ferchaux, l'homme de l'Oubangui, fut un mythe vivant, lui, qui, avec son frère Emile, partit tenter l'aventure au fin fond de l'Afrique, bravât tous les dangers et se fit une fortune colossale de manière cependant plus que douteuse. Mais aujourd'hui, cette époque semble bien loin, et l’aîné des Ferchaux est attaqué de toutes parts, accusé notamment d'avoir assassiné trois nègres avec de la dynamite. Le procès se rapproche, mobilisant les foules, affolant la presse et les politiques qui tous, se déchaînent face à cet homme singulier, revenu en France après des années passées sur sa pétrolette sur les fleuves sauvages et inhospitaliers de l'Afrique. C'est dans cette atmosphère qu'arrive Michel Maudet que Ferchaux embauche comme son secrétaire particulier, jeune provincial d'à peine vingt ans sans le sou, inexpérimenté de la vie mais voulant absolument découvrir la richesse, la gloire et les fastes du grand homme. Entre les deux hommes, va s'installer une relation ambiguë...
De Paris à Caen, de Dunkerque au Panama, Ferchaux et Maudet ne vont plus se quitter, pour le meilleur et pour le pire. Avec une acuité rare, Simenon va alors décortiquer sous les yeux du lecteur ébahi, les personnalités complexes de ces deux personnages, qui, malgré les apparences, sont bien plus proches qu'il n'y parait. C'est surtout de Maudet qu'il s'agit, ce jeune loup qui rêve de faire fortune facilement lui aussi. Tout d'abord fasciné par ce personnage fabuleux qu'est Ferchaux entouré de sa légende, Michel se mettra sans hésiter à son service, sans se poser de questions, persuadé que cet emploi va lui ouvrir les portes d'un monde nouveau. Mais les affaires et le scandale rattrape Ferchaux et c'est ensemble que tous deux s'enfuiront en Amérique latine.
C'est à ce moment là que les rapports vont s'inverser et que Maudet prendra petit à petit l'ascendant sur un Ferchaux malade et diminué physiquement. Mais malgré tout, Maudet ne parviendra pas à s'affranchir du regard lucide et sarcastique de Ferchaux qui l'a compris et deviné dès le premier jour. Car Maudet est prêt à tout pour réussir, que ce soit de manière grandiose ou veule. Ne va t-il pas jusqu'à sacrifier Lina, sa femme à Dunkerque? Pire, Maudet n'ira t-il pas jusqu'à commettre l'irréparable pour s'en sortir?
Comme toujours dans les récits de Simenon, ce qui frappe tout d'abord c'est le style de l'auteur qui fait revivre sous nos yeux la France puis le Panama des années trente. On sent, on respire l'odeur des petits cafés dans lesquels traîne Maudet. On sent le suintement, la poussière et la crasse de la maison sur les dunes et dans celle de Caen. Quant à l'atmosphère faite de plaisirs faciles au Panama, on s'y croirait presque. Cette façon de recréer et de décrire un monde aujourd'hui disparu est absolument étonnant et extraordinaire et rien que cela, ce roman vaut le coup. Mais évidemment, c'est encore une fois dans la psychologie des personnages et des sentiments qui les traversent que le talent talent de Simenon fait mouche. Un talent inégalé et inégalable.
Ma note : 4/5
De Paris à Caen, de Dunkerque au Panama, Ferchaux et Maudet ne vont plus se quitter, pour le meilleur et pour le pire. Avec une acuité rare, Simenon va alors décortiquer sous les yeux du lecteur ébahi, les personnalités complexes de ces deux personnages, qui, malgré les apparences, sont bien plus proches qu'il n'y parait. C'est surtout de Maudet qu'il s'agit, ce jeune loup qui rêve de faire fortune facilement lui aussi. Tout d'abord fasciné par ce personnage fabuleux qu'est Ferchaux entouré de sa légende, Michel se mettra sans hésiter à son service, sans se poser de questions, persuadé que cet emploi va lui ouvrir les portes d'un monde nouveau. Mais les affaires et le scandale rattrape Ferchaux et c'est ensemble que tous deux s'enfuiront en Amérique latine.
C'est à ce moment là que les rapports vont s'inverser et que Maudet prendra petit à petit l'ascendant sur un Ferchaux malade et diminué physiquement. Mais malgré tout, Maudet ne parviendra pas à s'affranchir du regard lucide et sarcastique de Ferchaux qui l'a compris et deviné dès le premier jour. Car Maudet est prêt à tout pour réussir, que ce soit de manière grandiose ou veule. Ne va t-il pas jusqu'à sacrifier Lina, sa femme à Dunkerque? Pire, Maudet n'ira t-il pas jusqu'à commettre l'irréparable pour s'en sortir?
Comme toujours dans les récits de Simenon, ce qui frappe tout d'abord c'est le style de l'auteur qui fait revivre sous nos yeux la France puis le Panama des années trente. On sent, on respire l'odeur des petits cafés dans lesquels traîne Maudet. On sent le suintement, la poussière et la crasse de la maison sur les dunes et dans celle de Caen. Quant à l'atmosphère faite de plaisirs faciles au Panama, on s'y croirait presque. Cette façon de recréer et de décrire un monde aujourd'hui disparu est absolument étonnant et extraordinaire et rien que cela, ce roman vaut le coup. Mais évidemment, c'est encore une fois dans la psychologie des personnages et des sentiments qui les traversent que le talent talent de Simenon fait mouche. Un talent inégalé et inégalable.
Ma note : 4/5
Liza_lou- Nombre de messages : 1625
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Re: Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
L'horloger d'Everton
Un horloger d'une petite bourgade de l'état de New York élève seul son fils. Ils communiquent peu, mais c'est normal avec un adolescent. Sauf qu'un soir il rentre et ne trouve pas son fils. Et ça lui rappelle la même situation 15 ans plus tôt, lorsque ça femme a soudainement disparu. Mais ce qu'il espère une petite fugue se révèle rapidement une tragédie lorsque des policiers se présentent au petit matin, alors que son fils est maintenant un criminel en cavale.
Ce livre se penche sur la paternité, il dépend l'atmosphère de la vie de ces deux hommes. La communication caractérisée par le peu de communication. Mais le père réfléchit aussi à son propre père et trace des parallèles.
Ce livre fût adapté au cinéma mais transposé en France : L'horloger de St-Paul.
Books Around the States: la petite ville est imaginaire, elle n'est dépeinte qu'en quelques paragraphes, mais on croit vraiment s'y retrouver : les magasins de la rue principale, le cinéma avec son enseigne lumineuse, le terrain de baseball… C'est l'autre extrémité de l'état de New York, aux antipodes de la mégapole.
4,5/5
Un horloger d'une petite bourgade de l'état de New York élève seul son fils. Ils communiquent peu, mais c'est normal avec un adolescent. Sauf qu'un soir il rentre et ne trouve pas son fils. Et ça lui rappelle la même situation 15 ans plus tôt, lorsque ça femme a soudainement disparu. Mais ce qu'il espère une petite fugue se révèle rapidement une tragédie lorsque des policiers se présentent au petit matin, alors que son fils est maintenant un criminel en cavale.
Ce livre se penche sur la paternité, il dépend l'atmosphère de la vie de ces deux hommes. La communication caractérisée par le peu de communication. Mais le père réfléchit aussi à son propre père et trace des parallèles.
Ce livre fût adapté au cinéma mais transposé en France : L'horloger de St-Paul.
Books Around the States: la petite ville est imaginaire, elle n'est dépeinte qu'en quelques paragraphes, mais on croit vraiment s'y retrouver : les magasins de la rue principale, le cinéma avec son enseigne lumineuse, le terrain de baseball… C'est l'autre extrémité de l'état de New York, aux antipodes de la mégapole.
4,5/5
Réaliste-romantique- Nombre de messages : 3241
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Re: Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
La vérité sur Bébé Donge
Dans une famille de riches bourgeois, Bébé Donge tente d’empoisonner son mari à l’arsenic. Il survit, mais on découvre que l’assassin peut aussi être une victime.
Le livre rappel beaucoup Thérèse Desqueyroux, avec la tentative d’assassinat au poison et la famille qui tente de camoufler le tout pour protéger les apparences. J’étais captivé au début (le crime a lieu dans les premières pages), mais j’ai commencé à m’ennuyer lorsqu’on raconte la jeunesse de Bébé Donge (c’est le nom donné à la femme) en Turquie et le début de la vie matrimoniale de ce couple voué à l’échec.
2,5/5
le réaliste-romantique
Dans une famille de riches bourgeois, Bébé Donge tente d’empoisonner son mari à l’arsenic. Il survit, mais on découvre que l’assassin peut aussi être une victime.
Le livre rappel beaucoup Thérèse Desqueyroux, avec la tentative d’assassinat au poison et la famille qui tente de camoufler le tout pour protéger les apparences. J’étais captivé au début (le crime a lieu dans les premières pages), mais j’ai commencé à m’ennuyer lorsqu’on raconte la jeunesse de Bébé Donge (c’est le nom donné à la femme) en Turquie et le début de la vie matrimoniale de ce couple voué à l’échec.
2,5/5
le réaliste-romantique
Réaliste-romantique- Nombre de messages : 3241
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Re: Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
- Broché: 192 pages
- Editeur : Le Livre de Poche; Édition : EDITIONS LIVRE DE POCHE N° 14251 (1 avril 2004)
- Collection : Policier / Thriller
- Langue : Français
- ISBN-10: 2253142514
- ISBN-13: 978-2253142515
- Dimensions du produit: 17 x 11 x 1,4 cm
Résumé:
Monsieur Couchet, un entrepreneur qui partage sa vie entre son ex-femme amoureuse de l'argent et remariée à un fonctionnaire qui n'en gagne toujours pas assez pour elle, une femme d'origine bourgeoise qui l'accepte tel qu'il est et une jeune maîtresse qui l'aime, apparemment. Lorsque sa concierge le retrouve mort un soir sur son bureau, son coffre -fort vide derrière lui, le commissaire Maigret découvre la vie de cet homme atypique et de ses trois femmes. Entre apparences et affaires d'argent, Maigret va devoir démêler le vrai du faux, malgré l'écoeurement que lui inspirent certains...
Commentaire:
Le boulevard Hausmann, Pigalle, on retrouve ici le Paris de Maigret, celui où les pauvres vivent à côté des riches et où il ne fait pas bon vouloir fréquenter un autre milieu que le sien. Mais comme toujours Maigret aime gratter le vernis, aller au-delà des apparences que se donnent les personnages qu'il rencontre et découvrir leur personnalité et leur motivation profonde. Un très bon Simenon, court mais toujours aussi efficace!
4/5
nauticus45- Nombre de messages : 2413
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Re: Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
Novembre
1969Laure, vingt-et-un an, est laborantine mais demeure toujours chez ses parents ainsi que son frère de dix-neuf ans. Le climat familial est toutefois très lourd, les parents se supportent à peine, les enfants ont grandi dans cette tension et ne sont pas proches de leurs parents. La mère boit, le père s’isole. Depuis quelques semaines, la tension a monté d’un cran, car la nouvelle jeune bonne espagnole Manuela attire et le fils et le père. De son côté, Laure est amoureuse de son patron, marié et père d’une fille à peine plus jeune qu’elle. Ce mois de novembre ne se terminera pas bien, la famille craque.
Un excellent Simenon qui n’est pas concentré sur une enquête policière. Il y a bien un mystère, mais on le croirait qu’accessoire, le cœur de ce roman est l’étude psychologique de Laure et de sa famille. Malgré l’absence de relation, elle ressent quand même un attachement pour les membres de sa famille. Le livre illustre aussi un certain féminisme (écrit en 1969) : Laure envisage de ne pas se marier, comme une de ses tantes. Avec sa mère comme modèle de femme mariée…
À la lecture de ce livre, j’ai enfin compris le rapprochement que l’on fait parfois entre Simenon et Modiano : les deux auteurs campent efficacement une atmosphère mystérieuse en cachant certains éléments plutôt qu’en divulguant tout. Le lecteur doit utiliser son imagination pour combler les trous. Ce qui fait la force de Simenon (et de Modiano) est l’habilité à marcher sur la corde raide et à en cacher (ou divulguer) juste assez pour stimuler l’imagination du lecteur sans le perdre. J’ai trop souvent lu des romans « mystérieux » au milieu desquels j’ai décroché parce qu’il n’y avait pas assez d’éléments pour accrocher l’intérêt et faire naître l’empathie. Les bons auteurs de ce style excellent parce qu’ils cachent plutôt que par ce qu’ils montrent.
4,5/5
RR
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Re: Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
Le déménagement
Emile, Blanche et leur fils Alain, treize ans, quitte leur appartement sombre du Marais pour un appartement neuf dans un nouveau développement, Clairevie, près d’Orly. Dès leur première nuit dans l’appartement, Emile entend ses voisins, car la cloison est mince. Emile ne croyait pas que l’on pouvait avoir de tels ébats sexuels, il en est choqué et fasciné. Ceci, combiné au changement de milieu, lui fait remettre sa vie en question et lui donne envie d’en savoir plus sur ces voisins fascinants.
Le mystère et l’enquête du protagoniste permettent à l’auteur de décrire le Paris qui change dans les années 60 et 70. Je revoyais certains décors de bandes de Gaston LaGaffe ainsi que l’album de Barbapapa sur la destruction de leur quartier. L’auteur raconte le nouveau quartier, mais aussi les vieux commerces qui sont repris par la génération suivante et évoluent. La fin du roman m’a toutefois déçu. On peut la voir comme un changement dans le type de criminalité de la capitale, mais elle me semblait inutilement haute en couleur. C’est néanmoins une bonne lecture pour le décor.
4/5
RR
Emile, Blanche et leur fils Alain, treize ans, quitte leur appartement sombre du Marais pour un appartement neuf dans un nouveau développement, Clairevie, près d’Orly. Dès leur première nuit dans l’appartement, Emile entend ses voisins, car la cloison est mince. Emile ne croyait pas que l’on pouvait avoir de tels ébats sexuels, il en est choqué et fasciné. Ceci, combiné au changement de milieu, lui fait remettre sa vie en question et lui donne envie d’en savoir plus sur ces voisins fascinants.
Le mystère et l’enquête du protagoniste permettent à l’auteur de décrire le Paris qui change dans les années 60 et 70. Je revoyais certains décors de bandes de Gaston LaGaffe ainsi que l’album de Barbapapa sur la destruction de leur quartier. L’auteur raconte le nouveau quartier, mais aussi les vieux commerces qui sont repris par la génération suivante et évoluent. La fin du roman m’a toutefois déçu. On peut la voir comme un changement dans le type de criminalité de la capitale, mais elle me semblait inutilement haute en couleur. C’est néanmoins une bonne lecture pour le décor.
4/5
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Re: Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
Le chat
1967
Émile et Marguerite sont un couple de septuagénaires mariés depuis seulement quelques années, chacun était veuf. La joie des nouveaux mariés s’est rapidement envolée : aujourd’hui, ils ne s’adressent même plus la parole, ils ne communiquent plus que par de petites notes et ils font leurs achats et leur cuisine chacun de leur côté. C’est un incident autour du chat qui a déclenché la crise, mais elle sourdait depuis le début de leur rencontre.
À l’image de leur couple, le quartier d’Émile et Marguerite est presque invivable : on démoli les maisons de l’autre côté de l’impasse pour construire un immeuble neuf. Le couple vie parmi les vibrations, la poussière et les perturbations.
Simenon peint un portrait psychologique des personnages très intéressant. La maison du couple produit un huis clos angoissant. Le contexte de la rénovation de l’impasse pour moderniser Paris est aussi un personnage important, comme dans Le déménagement. Simenon décrit aussi un Paris qu’il voyait disparaître, celui des petits commerces avant l’hypermarché : Émile et Marguerite vont, à chaque jour, chez le boucher, charcutier, la crémière et le maraîcher. Un bon Simenon (je n’ai pas vu le film célèbre tiré de ce roman).
4/5
RR
1967
Émile et Marguerite sont un couple de septuagénaires mariés depuis seulement quelques années, chacun était veuf. La joie des nouveaux mariés s’est rapidement envolée : aujourd’hui, ils ne s’adressent même plus la parole, ils ne communiquent plus que par de petites notes et ils font leurs achats et leur cuisine chacun de leur côté. C’est un incident autour du chat qui a déclenché la crise, mais elle sourdait depuis le début de leur rencontre.
À l’image de leur couple, le quartier d’Émile et Marguerite est presque invivable : on démoli les maisons de l’autre côté de l’impasse pour construire un immeuble neuf. Le couple vie parmi les vibrations, la poussière et les perturbations.
Simenon peint un portrait psychologique des personnages très intéressant. La maison du couple produit un huis clos angoissant. Le contexte de la rénovation de l’impasse pour moderniser Paris est aussi un personnage important, comme dans Le déménagement. Simenon décrit aussi un Paris qu’il voyait disparaître, celui des petits commerces avant l’hypermarché : Émile et Marguerite vont, à chaque jour, chez le boucher, charcutier, la crémière et le maraîcher. Un bon Simenon (je n’ai pas vu le film célèbre tiré de ce roman).
4/5
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Re: Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
L’AFFAIRE SAINT-FIACRE
Georges SIMENON
Le livre de Poche 189 Pages
Résumé ( de source sure mais inconnue)
Dans l'église du village de Saint-Fiacre (village fictif inspiré de Paray-le-Frésil), la comtesse, femme au cœur fragile, succombe à une crise cardiaque. Il s'agit bien pourtant d'un crime commis à l'aide d'une simple coupure de journal glissée dans le missel de la comtesse de Saint-Fiacre : une lettre anonyme a prévenu les services de police judiciaire. Maigret assiste impuissant au forfait. Il rencontre ensuite les suspects, mais évoque surtout les souvenirs qui affluent de son enfance passée en ces lieux.
Mon avis
Tout d’abord, l’image ineffaçable de mon esprit, du commissaire Maigret est celle de Jean Richard. Souvenir nostalgique, des soirées passées chez mes grands-parents maternels, devant la tv noir et blanc, à suivre les enquêtes du commissaire. Ce souvenir, parmi d’autres bien sûr, on ne me l’enlèvera jamais : « Au théâtre ce soir » , « Les dossiers de l’écran », « La séquence du spectateur »… Là je parle d’une époque que les moins de 20 ans ( et plus d’ailleurs) ne peuvent pas connaitre.
Plus tard, Bruno Cremer a repris le rôle avec beaucoup de talent également, mais la magie des souvenirs d’enfance était passée pour moi.
Mais là, il s’agit de LA lecture d’une enquête du fameux commissaire. Une première pour moi !!! Au bout de plus de 45 ans, il était temps de combler cette négligence.
Décor 2019 : Un vieux livre de poche (impression de 1970), jauni, à l’odeur bien caractéristique de ces vieux bouquins n’ayant pas vu la lumière depuis des lustres, la tranche couleur jaune (les tranches avaient bien souvent une couleur et n’étaient pas uniformément blanches comme de nos jours)… voilà de quoi se replonger dans toute une époque, oui. Mais à y trouver mon plaisir ???
Réponse :
A vrai dire, dès l’entame du roman, j’ai totalement oublié de faire un parallèle avec mes souvenirs télévisuels.
Ce livre est court et rapide à lire. On rentre directement dans l’intrigue et vite on se prend au jeu de l’enquête. Comme aucun passage n’est superflu, il est facile de se concentrer sur les dialogues à la recherche d’un indice, d’un mot indicateur. De soupçonner tout nouveau personnage entrant. De retenir les petites réflexions du commissaire. De se convaincre de la culpabilité du fils, ou non… du curé. Il a une attitude louche ce curé non ? Oui mais le secrétaire de la comtesse à toutes les raisons de la tuer… Bref : Pas de temps mort !!!!
Alors oui, le plaisir fut. L’atmosphère fidèle à ma mémoire.
Je fouillerai à présent les bacs des bouquinistes, fouinerai dans les vide-greniers, pour y retrouver d’autres enquêtes du commissaire de mon enfance.
Ma note 3 / 5
Georges SIMENON
Le livre de Poche 189 Pages
Résumé ( de source sure mais inconnue)
Dans l'église du village de Saint-Fiacre (village fictif inspiré de Paray-le-Frésil), la comtesse, femme au cœur fragile, succombe à une crise cardiaque. Il s'agit bien pourtant d'un crime commis à l'aide d'une simple coupure de journal glissée dans le missel de la comtesse de Saint-Fiacre : une lettre anonyme a prévenu les services de police judiciaire. Maigret assiste impuissant au forfait. Il rencontre ensuite les suspects, mais évoque surtout les souvenirs qui affluent de son enfance passée en ces lieux.
Mon avis
Tout d’abord, l’image ineffaçable de mon esprit, du commissaire Maigret est celle de Jean Richard. Souvenir nostalgique, des soirées passées chez mes grands-parents maternels, devant la tv noir et blanc, à suivre les enquêtes du commissaire. Ce souvenir, parmi d’autres bien sûr, on ne me l’enlèvera jamais : « Au théâtre ce soir » , « Les dossiers de l’écran », « La séquence du spectateur »… Là je parle d’une époque que les moins de 20 ans ( et plus d’ailleurs) ne peuvent pas connaitre.
Plus tard, Bruno Cremer a repris le rôle avec beaucoup de talent également, mais la magie des souvenirs d’enfance était passée pour moi.
Mais là, il s’agit de LA lecture d’une enquête du fameux commissaire. Une première pour moi !!! Au bout de plus de 45 ans, il était temps de combler cette négligence.
Décor 2019 : Un vieux livre de poche (impression de 1970), jauni, à l’odeur bien caractéristique de ces vieux bouquins n’ayant pas vu la lumière depuis des lustres, la tranche couleur jaune (les tranches avaient bien souvent une couleur et n’étaient pas uniformément blanches comme de nos jours)… voilà de quoi se replonger dans toute une époque, oui. Mais à y trouver mon plaisir ???
Réponse :
A vrai dire, dès l’entame du roman, j’ai totalement oublié de faire un parallèle avec mes souvenirs télévisuels.
Ce livre est court et rapide à lire. On rentre directement dans l’intrigue et vite on se prend au jeu de l’enquête. Comme aucun passage n’est superflu, il est facile de se concentrer sur les dialogues à la recherche d’un indice, d’un mot indicateur. De soupçonner tout nouveau personnage entrant. De retenir les petites réflexions du commissaire. De se convaincre de la culpabilité du fils, ou non… du curé. Il a une attitude louche ce curé non ? Oui mais le secrétaire de la comtesse à toutes les raisons de la tuer… Bref : Pas de temps mort !!!!
Alors oui, le plaisir fut. L’atmosphère fidèle à ma mémoire.
Je fouillerai à présent les bacs des bouquinistes, fouinerai dans les vide-greniers, pour y retrouver d’autres enquêtes du commissaire de mon enfance.
Ma note 3 / 5
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Re: Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
LE CHIEN JAUNE
Georges SIMENON
Le Livre de Poche 189 Pages
Résumé ( Source éditeur)
A Concarneau, un homme est tué par balle, un autre disparaît et le troisième est empoisonné. Tous trois étaient des habitués de l'hôtel de l'Amiral où ils se retrouvaient avec le Dr Michoux pour jouer aux cartes. Le docteur est mis en prison par Maigret afin d'assurer sa sécurité. Sur les lieux rôde toujours un étrange chien jaune qui intrigue la police.
Mon avis
Voici ma seconde lecture d’une enquête du commissaire Maigret. J’ai trouvé dans l’œuvre de Simenon une source de lecture récréative qui parfois m’est agréable, voir nécessaire. Après une lecture difficile ou lors d’une période peu disponible à se concentrer sur une œuvre demandant de l’attention, voici le type de livre tout à fait adapté.
Concernant ce « Chien jaune » on retrouve la mécanique habituelle des romans policiers de cette époque. En l’occurrence on retrouve ici des personnages de la bourgeoisie de la ville de Concarneau (roman écrit en 1931). Le commissaire Maigret est égal à lui-même : calme, serein, imperturbable et mystérieux quant au développement de son enquête. Et puis, enfin, les protagonistes sont réunis. Maigret expose sa théorie de l’affaire. Les accusés n’ont plus qu’à avouer !
Mon plaisir tient dans son écriture « vintage ». Une écriture plein de pudeur et de non-dits. Il ne s’agissait pas à l’époque d’évoquer des scènes « légères », alors avec subtilité on fait comprendre les choses. Par contre concernant les habitudes masculine, on n’hésite pas à s’adonner au Pernod sans modération (Commissaire compris) et à fumer, limite à empester le lecteur ! Les temps changent et la littérature est un excellent repère dans l’évolution de la société.
J’ai retenu aussi, en parlant d’une dame « que malgré ses quarante ans, elle faisait toujours jeune » et « que cet homme de soixante-cinq ans, ce vieillard… » : Preuve que l’espérance de vie a augmenté !!!
Lecture appréciable en la mettant dans son contexte historique, pour laquelle j’attribue …
… la note de 3 / 5
Georges SIMENON
Le Livre de Poche 189 Pages
Résumé ( Source éditeur)
A Concarneau, un homme est tué par balle, un autre disparaît et le troisième est empoisonné. Tous trois étaient des habitués de l'hôtel de l'Amiral où ils se retrouvaient avec le Dr Michoux pour jouer aux cartes. Le docteur est mis en prison par Maigret afin d'assurer sa sécurité. Sur les lieux rôde toujours un étrange chien jaune qui intrigue la police.
Mon avis
Voici ma seconde lecture d’une enquête du commissaire Maigret. J’ai trouvé dans l’œuvre de Simenon une source de lecture récréative qui parfois m’est agréable, voir nécessaire. Après une lecture difficile ou lors d’une période peu disponible à se concentrer sur une œuvre demandant de l’attention, voici le type de livre tout à fait adapté.
Concernant ce « Chien jaune » on retrouve la mécanique habituelle des romans policiers de cette époque. En l’occurrence on retrouve ici des personnages de la bourgeoisie de la ville de Concarneau (roman écrit en 1931). Le commissaire Maigret est égal à lui-même : calme, serein, imperturbable et mystérieux quant au développement de son enquête. Et puis, enfin, les protagonistes sont réunis. Maigret expose sa théorie de l’affaire. Les accusés n’ont plus qu’à avouer !
Mon plaisir tient dans son écriture « vintage ». Une écriture plein de pudeur et de non-dits. Il ne s’agissait pas à l’époque d’évoquer des scènes « légères », alors avec subtilité on fait comprendre les choses. Par contre concernant les habitudes masculine, on n’hésite pas à s’adonner au Pernod sans modération (Commissaire compris) et à fumer, limite à empester le lecteur ! Les temps changent et la littérature est un excellent repère dans l’évolution de la société.
J’ai retenu aussi, en parlant d’une dame « que malgré ses quarante ans, elle faisait toujours jeune » et « que cet homme de soixante-cinq ans, ce vieillard… » : Preuve que l’espérance de vie a augmenté !!!
Lecture appréciable en la mettant dans son contexte historique, pour laquelle j’attribue …
… la note de 3 / 5
Dkois- Nombre de messages : 3516
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Location : Nord France
Date d'inscription : 10/01/2015
Re: Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
Je n'ai jamais lu Simenon, j'en emprunterai un à mon prochain tour à la bibliothèque
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Challenge US : 29/51
Re: Georges SIMENON (Belgique/France/Etats-Unis)
Jamais lu non plus il faudrait que j'en lise au moins un . Je me souviens de la série maigret qu j'aimais beaucoup enfant
_________________
La Terre - Zola
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