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Victor GARDON [pseudonyme] (Arménie/France)

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Message  Mariselya Jeu 6 Nov 2008 - 11:49

De : gallomaniac Envoyé : 17/01/2007 16:18

Le chevalier à l'émeraude, Victor Gardon (pseudo de Vahram Gakavian).
Tome 2 d'une trilogie (1: "Vert Soleil de la vie" et 3: "L'Apocalypse écarlate").
Ed.Stock 1961, 438 pg
.

Résumé : Le cadre extérieur: dans la province de Van, l'antique capitale Arménienne, une des plus vieilles villes du monde, vit un mélange de peuples sous la domination Turque: Arméniens, Kurdes, Assyriens, Juifs, Grecs, Arabes et d'autres. Les "Jeunes-Turcs" islamites, venus au pouvoir en 1908, ont interrompu les meurtres périodiques sur des Arméniens Chrétiens, et annoncent la liberté. La Parti Arménien donne confiance et coópère. Les anciens Arméniens se souviennent des 300 000 personnes tuées entre 1894 et 1896 et restent méfiants. Le récit commence à peu près à 1912-13.
Vahram, petit héros espiègle et têtu au grand coeur, vit au quartier "Jardins" à 6 km du centre de Van. Mère-Grande à la tête de la famille, Petit-père joaillier (qui a chaché des trésors de joaillerie) et president d'une Parti Arménienne, Petite-mère, quelques soeurs, une orpheline vivant avec eux. Le chevalier à l'émeraude est un lointain ancêtre de Vahram, héros d'antan dont il porte le prénom. Vahram raconte des anecdotes de famille et d'école; il décrit son émerveillement à la découverte de la littérature, des légendes de son pays et de la beauté de la nature; il suit de près les amours de ses 2 soeurs, rendus difficiles à cause de la Tradition et décrit les premières émotions entre les deux sexes. Le garçon écoute souvent les discussions politiques chez Petit-père, fondateur d'une parti politique arménien. Il apprend la répercussion de la politique des grandes nations d'avant et pendant le début de la première guerre mondiale sur la position faiblissante du peuple Arménien. Grand'Mé apprend à un Vahram émerveillé les étoiles, des traditions, des sites historiques et encore des légendes, les plantes et la survie en montagne. Quand on tombe sur un groupe de paysans portant l'aimé tué et mutilé de sa soeur, Vahram est vite éloigné. Têtu, il s'échappe pour grimper au sommet du Mont Varaq et contempler le mont Ararat, la montagne de Noé. Quand la guerre ('14-18) éclate, les Jeunes-Turcs semblent avoir décidé d'éradicer le peuple Arménien; ils utilisent les Kurdes pour les affaiblir; ensuite, en avril 1915 ils attaquent Van. Vahram assiste en messager à la défense; puis en tireur de fusil. Par sa déscription, les hommes qui tombent et les femmes abusés perdent leur anonimité. L'impuissance des ambassades et des Missions met à réfléchir. Après la bataille les Russes entrent à Van, qu'ils occupent sans respect pour les propriétés; puis tout le monde est envoyé en exil vers la Russie. L'exode dure 15 jours et nuits dans le froid de la montagne, on mange ce que l'on trouve de boisson, de nourriture rare. Risquant la mort, Vahram se porte en héros en sauvant un enfant ; mais un héros épuisé, qui souffre comme ce n'est pas imaginable. Tout ce que cet enfant a vecu est presque inimaginable.

Mon avis : Ce "roman" est le récit romancé de Vahram à dix-douze ans. Selon l'auteur chaque scène y est veçu, mais l'ordre des scènes est adapté aux exigeances romantiques. C'est un récit poignant, témoignage oculaire d'un enfant, un document unique et saisissant sur les affres subis par les Arméniens en 1913-1915. Malgré tout, l'auteur porte dans son coeur les beautés de la nature, de la riche tradition arménienne, et l'espoir pour son peuple. Pendant la lecture j'ai consulté souvent le WEB sur le siège de Van et l'exode de Van

Sur le web: Victor Gardon, né en 1903, à Van (Vaspouragan arménien), dans le quartier arménien Aïkestan (Vignoble, Jardins); mort le 29 janvier 1973, à Paris. Son vrai nom est Vahram Gakavian. Le père de Vahram fut le fondateur du premier parti politique arménien "Les Arménagans" ; toutes les réunions se tenant au domicile familial, malgré l'opposition des adultes, le jeune Vahram participe à toutes les réunions. En 1915, il assiste aux combats de défense des Arméniens contre les Turcs. Avec le retrait des armées du Tzar, il se réfugie à Tiflis (Géorgie) où il entre au Séminaire Nersessian, ayant comme camarade Anastas Mikoyan.
Puis, en 1917, fuyant cette fois-ci la Révolution bolchevique, il part pour Rostov et, en 1920, il se retrouve à Constantinople, où il fréquente l'École Getronagan. En 1923, il quitte la Turquie pour la France. Il s'inscrit à la Sorbonne et, plus tard, il fait des études d'ingénieur. Il se marie avec Hélène, une institutrice française ; le couple aura deux enfants. Il restera très proche des milieux arméniens. En 1939, comme la plupart des jeunes Arméniens dotés d’un passeport Nansen, il est mobilisé. Fait prisonnier, il réussit à s'évader d'Allemagne lors de sa troisième tentative. Il décide de rejoindre la Résistance dans le réseau du Professeur Cavaillès, sous le pseudonyme de Victor Gardon. Il participe à de nombreuses actions. Nommé commandant de l'Armée française, il recevra en 1947 à titre militaire pour services éminents rendus à la France, la médaille de Chevalier de la légion d'honneur
Après la Libération, les Gakavian s'installent à Bonneuil-sur-Marne (Val de Marne) où son épouse est nommée directrice d'école primaire. Lui est représentant d'un fabricant de microscope électronique. Il fréquente les milieux intellectuels arméniens et français de Paris, étant intimement lié avec Achod Nichanian, Méloyan, Carzou, Nigoghos Sarafian, Nubar Arpiarian, et tant d'autres, sans oublier Raymond Aron. Il est membre actif de "l'Association des Français originaires du Vaspouragan" ; il crée la "Fédération des Français d'origine arménienne". Il continue à écrire dans la presse arménienne, entre autres au quotidien parisien "Haratch". Mais il prend conscience que c'est en français que les Arméniens doivent se faire connaître. « Il faut,- disait-il -, que les Français nous connaissent et soient informés de notre passé, de notre histoire et de notre tragédie ». Auteur de nombreuses publications philosophiques, il multiplie alors les conférences en France et à l'étranger. Mais c'est au récit romancé qu'il va, à partir de 1958, consacrer ses forces. Ainsi paraissent les romans "Le Vert soleil de ma vie" (1959), "Le Chevalier à l'émeraude (1961) et "L'Apocalypse écarlate". Un seul ouvrage de Victor Gardon a été publié en arménien, "Boghbadé sermer" (Grains d’acier).
il décède le 29 janvier 1973 et est enterré au Cimetière de Bonneuil-sur-Marne.
"Cent pour cent Français, mais aussi cent pour cent Arménien", il a voulu par son œuvre en français proclamer de son pays d'adoption que le génocide est imprescriptible.

Ma note : 5/5
Mariselya
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