Metin ARDITI (Suisse)

Arditi Metin
Rachel et les siens
Editions Grasset 26 août 2020
503 pages

Quatrième de couverture
Qui est Rachel, enfant qui aimait raconter des histoires, devenue une dramaturge acclamée sur toutes les grandes scènes du monde  ?

Avec ses parents, des Juifs de Palestine, elle habite Jaffa au début du xx^e siècle. Ils partagent leur maison avec les Khalifa, des Arabes chrétiens. Les deux familles n’en font qu’une, jusqu’à ce que l’Histoire s’en mêle. Conflits religieux, guerres… Dans les tempêtes, Rachel tient bon grâce à l’art, à sa vocation absolue pour le théâtre. Elle organise le monde sur scène, tandis que sa vie est agitée d’amours et de deuils, d’obstacles et d’exils. De Palestine en Turquie, de Turquie en France, elle affronte, intrépide, amoureuse, un monde hostile, créant une œuvre bouleversante.
Un inoubliable portrait de femme.
Mon avis
Dans ce roman, on va suivre le parcours de Rachel lorsque commence les années d’exil pour sa famille et elle qui va vivre de belles joies ainsi que des moments tragiques qui feront basculer son destin ainsi que celui des siens. De Jaffa à Istanbul ensuite à Paris ou Rachel a la passion d’écrire des pièces de théâtre, on l’écoute ou on la rejette, elle va essayer de vivre de ce qu’elle est et de ce qu’elle a, on va la suivre les drames de sa vie, ses mariages, ses exils successifs et après avoir vécu tant d’échecs, c’est son art qui va la sauver, car Rachel emportée par les tourments de l’Histoire va être acclamée sur toutes les scènes de théâtre du monde. C’est le très beau portrait de cette femme attachante ne souffrant pas les compromissions que j’ai suivie dans ce roman intéressant, riche en enseignements grâce à la belle plume de Metin Arditi...4,5/5

Quatrième de couverture

Se pourrait-il qu’un tableau célèbre – dont la signature présente une anomalie chromatique – soit l’unique œuvre qui nous reste d’un des plus grands peintres de la Renaissance vénitienne : un élève prodige de Titien, que lui-même appelait « le Turquetto » (le petit Turc) ?

Metin Arditi s’est intéressé à ce personnage. Né de parents juifs en terre musulmane (à Constantinople, aux environs de 1519), ce fils d’un employé du marché aux esclaves s’exile très jeune à Venise pour y parfaire et pratiquer son art. Sous une identité d’emprunt, il fréquente les ateliers de Titien avant de faire carrière et de donner aux congrégations de Venise une œuvre admirable nourrie de tradition biblique, de calligraphie ottomane et d’art sacré byzantin. Il est au sommet de sa gloire lorsqu’une liaison le dévoile et l’amène à comparaître devant les tribunaux de Venise…

Mon avis

Une lecture très inégale.

J’ai beaucoup aimé la première partie lorsque le Turquetto n’est encore qu’un adolescent de Constantinople qui rêve de pouvoir sortir de sa condition et d’exercer son talent de peintre sans lequel il ne peut tout simplement pas vivre. Malheureusement pour lui, il est né juif et sa religion lui interdit de représenter toute chose ou personne.

Par contre, toute la partie qui se passe à Venise m’a beaucoup moins plu, je me suis même un peu ennuyée. Je me suis perdue entre les différents membres du clergé qui, au final, n’apportent pas grand chose à l’histoire et j’ai trouvé la société vénitienne antipathique et repoussante. Certaines descriptions sont très longues et à l’inverse, les moments d’action sont très courts et trop peu détaillés.
Heureusement, la dernière partie rectifie un peu le tir et j’ai trouvé les dernières scènes très touchantes.

Bref, le point de départ était prometteur et j’avais très envie de me laisser embarquer dans l’histoire mystérieuse de ce tableau célèbre qui n’a pas été peint par celui qu’on croyait. Le début est vraiment bien fait avec l’extrait de rapport d’analyse de la peinture (rapport purement fictif) et j’avais vraiment hâte de découvrir les origines du tableau et la vie de son peintre mais malheureusement l’écriture ne m’a pas permis de m’immerger dedans à 100% et l’histoire du tableau s’efface vite au profit des luttes entre les religions qui, je l’avoue, ne sont pas ma tasse de thé.

Une lecture un peu en demi-teinte donc qui ne me laissera pas un grand souvenir mais qui peut plaire aux amateurs d’art et d’histoire vénitienne.

3,5/5

VICTORIA-HALL
Metin ARDITI
Babel 214 Pages
072/2023
 
Résumé (4° de couverture)
 
Antiquaire à Prague, Pavel Kutman a découvert une lettre inédite de Kafka. Il propose alors un marché à un collectionneur de manuscrits, banquier genevois et membre influent du conseil de fondation d’un prestigieux concours de chant. En échange de la lettre, Armand Hugues aidera Tatiana, la fille de Kutman, une jeune soprano à la voix prometteuse, à participer au fameux concours de chant et à se lancer ainsi dans une carrière de soliste internationale.
La vie d’Armand Hugues sera doublement bouleversée. D’abord lorsque, dans un compagnon de voyage évoqué par Kafka dans sa lettre, il croira reconnaître son grand-père. Ensuite quand Tatiana lui fera découvrir l’assomption des sens dans l’amour.
La musique irrigue le livre d’un bout à l’autre et c’est elle, en particulier la musique des voix, qui donne force et magie à Victoria-Hall et à ses personnages.
 
L’auteur, le livre et moi
 
« L’enfant qui mesurait le monde » est ma première et seule lecture de Metin Arditi. J’avais mesuré dans ce roman beaucoup de sensibilité à travers une belle histoire et m’étais promis de rééditer l’expérience. C’est avec « Victoria-Hall » que je tiens ma promesse.
 
Mon avis
 
Voyage dans le milieu des arts et de l’argent pour ce roman. Comme cela être dans ses bonnes habitudes, Metin Arditi, utilise la discrétion (que j’oppose au spectacle) pour évoquer une histoire d’amour à travers la passion du chant, de la collection et de la vie.
Bien sur nous sommes loin d’un genre littéraire grand public tant l’histoire, qui est plus proche de l’évocation que du thriller, tient son intérêt dans l’étude des personnages et dans son style. Difficile de se projeter tant le monde dans laquelle elle se déroule est éloigné de celui du lecteur lambda que je suis.
Une lecture qu’on apprécie à l’instant « T » et qu’on oublie rapidement probablement. Difficile de conseiller ce livre à son entourage malgré sa grande qualité d'écriture et la belle histoire qui s'y cache
 
Ma note 3.5 / 5