Annemarie SCHWARZENBACH (Suisse)

De : Sahkti1 (Message d'origine) Envoyé : 2006-01-21 10:33

Le refuge des cîmes
Editions Payot (Collection Voyageurs), ISBN 2228898759

Annemarie Schwarzenbach est l’auteur de nombreux reportages (plus de 300) et d’une dizaine de livres. Le Refuge des cimes a été rédigé en 1933 sous le titre original "Flucht nach oben". Il est retrouvé par hasard en 1997 à la Bibliothèque centrale de Zurich.
Annemarie Schwarzenbach s’y raconte de manière très intime à travers le parcours de son héros auquel on peut complètement l’identifier.
Il est établi que l’auteur a très mal vécu les orientations prises par le régime de l’Allemagne nazie, qu’elle a préféré fuir tout en refusant publiquement de le cautionner. Il ne s’agissait pas d’une simple fuite, celle-ci devait être créatrice de diverses pistes de réflexions. Une errance qui sera faite, entre autres, d’hésitations que l’on retrouve dans "Le Refuge des cimes", le héros ayant trouvé le repos dans la montagne et hésitant entre engagement et tranquillité. Un conflit existentiel durement vécu par l’écrivain et son héros, traduit en de longs monologues intérieurs et une existence quasi invisible des personnages secondaires.

Francis von Ruthern, le narrateur, fuit son père prussien en allant vivre pendant dix ans en Amérique du sud. Il rentre en Europe mais éprouve énormément de difficultés à prendre ses marques, alors il fuit à nouveau, se réfugie sur les hauteurs d’Innsbruck et rencontre d’autres êtres en mal de vivre, des gens qui lui ressemblent. La vie s’écoule paisiblement, chacun semblant attendre un déclic qui lui ferait reprendre goût à la vie d’en bas, à celle des hommes. Carl Eduard, le frère de Francis, se suicide, notre héros doit donc regagner la terre ferme et affronter les tourments du monde soumis au joug nationaliste. La confrontation est violente, Francis n’y a décidément pas sa place mais ce qui se déroule sous les yeux lui ôte cependant toute envie de végéter inutilement et de se voiler la face. Il retournera en haute montagne mais au service des autres, il a trouvé sa voie.

C’est un très beau texte d’Annemarie Schwarzenbach, un récit à lire entre les lignes en ayant quelques notions biographiques à portée de main, tant les allusions et les symboles sont présents dans cet ouvrage intimiste.

Ma note: 3,5/5

Voyager avec Annemarie Schwarzenbach; la quête du réel

• Broché: 320 pages
  
• Editeur : La Quinzaine Littéraire Louis Vuitton (5 mai 2011)
  
• Collection : VOYAGER AVEC
  
• ISBN-10: 2910491285
  
• ISBN-13: 978-2910491284
  

présentation de l'éditeur:
Annemarie Schwarzenbach se disait marquée par « la malédiction de la
fuite ». Soucieuse de prendre ses distances avec un milieu familial qui
l'oppresse et la culpabilise, elle illustre aussi le « déracinement
historique » de toute une génération après l'effondrement des valeurs
qui a résulté de la Première Guerre mondiale.
Ses voyages sont de
deux sortes, auxquelles correspondent deux styles d écriture. En Europe
et en Amérique, elle part à la rencontre des autres. Ses reportages -
textes et photos - dénoncent l'injustice sociale (aux Etats-Unis en
proie à la Grande Dépression) et la menace des libertés démocratiques
en Espagne, à Moscou, en France, en Allemagne où elle voit avec anxiété
grossir le « nuage noir » du nazisme. Les articles qu elle publie dans
la presse suisse, les lettres qu'elle adresse à ses amis (Klaus Mann,
Claude Bourdet), témoignent d une conscience exigeante, révoltée.
En
Afrique, en Asie, elle poursuit une quête intime de sens, de vérité,
qui prend une forme plus littéraire. C est en Orient, pour elle, que «
bat le coeur du monde ». Ses voyages au Congo, en Turquie, en Perse, en
Irak, en Afghanistan, sont comme un retour aux origines - origines de l'Europe, innocence originelle d'une humanité qu elle voit ailleurs
emportée par un soi-disant progrès qui se révèle en réalité un facteur
d'abaissement. C'est sous ces cieux-là qu'en de rares instants de
plénitude, cette mélancolique invétérée communie avec la « joyeuse
sérénité de la terre ».

biographie:
Annemarie Schwarzenbach est née en 1908 à Zurich dans un milieu aisé.
Elle étudie l'histoire et la littérature et publie son premier roman en
1931. Amie de Klaus et Erica Mann, antifasciste comme eux, elle
entreprend à partir de 1933 des voyages comme journaliste en Espagne,
en Russie, aux Etats-Unis. Bien qu' homosexuelle, elle épouse en 1935 le
diplomate français Claude Clarac. En 1939/1940, elle voyage en
Afghanistan avec Ella Maillart. La morphine lui vaut de fréquents
séjours en clinique. Elle meurt des suites d' une chute à vélo en 1942 à
Sils en Engadine. Une dizaine de ses livres ont été traduits en
français dont Orient exils, Les quarante colonnes du souvenir, La
Vallée heureuse.
Traductrice littéraire depuis 1977, Dominique
Laure Miermont s' est surtout consacrée ces vingt dernières années aux
oeuvres d Annemarie Schwarzenbach et de Klaus Mann. Elle a publié une
biographie de l'écrivain suisse en 2004 et fondé en 2007 l' association
Les Amis d' Annemarie Schwarzenbach.
Nicole le Bris, traductrice,
travaille depuis plusieurs années, en collaboration avec Dominique
Laure Miermont, à mieux faire connaître l'oeuvre d'Annemarie
Schwarzenbach.

c'est un ouvrage remarquable.
pn y trouve des extraits de son journal et des livres parus et beaucoup d'articles écrits pour différents jounaux et revues.

quelle plume que cette Annemarie Schwarzenbach,
elle sait observer et relate ses différents voyages, ses rencontres avec une légèreté, une aisance...déconcertantes.
c'est tellement vivant!
Et quelle intelligence! Cette jeune femme réfléchit constamment, à la vie, à la condition humaine...
c'est un livre que je garderai à portée de main et relirai, par petite touches...
cette lecture fut un vrai bonheur

4.5/5

Noemiejardine - tu me fais envie. Je connais l'auteur mais n'ai jamais rien lu d'elle...je me le note! Merci

oui Rose, note-le,
ne connaissais pas non plus,
en avais entendu parler, mais n'avais jamais lu...
ce fut une découverte fantastique,
note, après ça, moi en tous les cas, me trouve assez gourde et léthargique....
n'ai pas réfléchi autant durant toute ma déjà longue vie me semble-t-il....
mais bon, tout le monde n'a pas cette force d'introspection et d'analyse....