Michel ZEVACO (France)

De : InParadizzeRanska (Message d'origine) Envoyé : 19/06/2005 16:50

Michel Zévaco Les Pardaillan

LP 512p.

Je ne résiste pas à vous mettre quelques éléments biographiques, car en le lisant, on a tendance à croire qu’on a affaire à un romantique invétéré, adepte des romans à l’eau de rose … Mais pas du tout ! !

Michel Zévaco a toujours été considéré comme un anarchiste. Jeune professeur en Isère, il se fait (déjà !) révoqué pour " idées avancées ". Il monte alors à Paris et devient rédacteur du quotidien anarchiste l’Egalité. Dès 1890, il est connu pour son talent de polémiste, et ses empoignades avec les gens du régime lui valent un séjour à la prison politique de Sainte-Pélagie. Un jour, il apostropha M. Constans, ministre de l’Intérieur : " Eh bien, je vais te donner l’occasion de prouver que j’ai menti en t’appelant lâche ! Si le culte de ta vieille carcasse de peau ne t’absorbe pas tout entier, si l’immonde peur qui blêmit ta face te laisse une minute de répit, trouve-toi le 1er mai, à deux heures, place de la Concorde ". Il y a du d’Artagnan là-dedans, et Pardaillan, plus tard, trouvera de ces accents pour fustiger ses ennemis. Lorsque, marié et père, il dut élever ses cinq enfants, il se mit à écrire des feuilletons historiques. Et le succès fut immédiat.

Résumé

Les aventures d’un jeune chevalier, Jean de Pardaillan, au cœur du Paris du XVIe siècle. Entre son amour qui l’entraîne jusqu’à la Bastille, son amitié pour un jeune homme bien étrange, les intrigues politiques de la Cour auxquelles il se mêle involontairement… l’action ne manque pas dans ce premier tome des Pardaillan.

Mon avis :

Feuilleton oblige, l’histoire est complexe, pleine de rebondissements, si bien qu’elle ne peut que captiver ou ennuyer ! Mais, selon moi, c’est en réalité le style de Zévaco, vivant, fluide, alerte, tout en hyperboles et en descriptions piquantes, qui fait à lui seul tout le charme des Pardaillan.

Personnellement, malgré quelques passages un peu trop à l’eau de rose pour moi, j’ai adoré ce livre. Je sais qu’à première vue il ne paraît pas sensationnel (il est dans la bibliothèque familiale depuis plus de 25 ans, et j’ai attendu 16 ans pour le lire... et le dévorer !) mais je le répète, lorsqu’on se plonge dedans, on en ressort immédiatement ou on s’y noie avec bonheur. Mais je n’en connais pas beaucoup qui ont choisi la première solution.

Je conseille donc vivement ce livre (ainsi que les suivants !) à tous les amoureux des romans historiques, et à tous les nostalgiques des d’Artagnan, Lagardère et autres héros de la plume…

Pour les plus sceptiques, je peux vous assurer qu’il vaut la peine d’être connu, ne serait-ce que pour la trame historique incroyablement bien mêlée à la fiction, où les personnages (Catherine de Médicis, Charles IX, Henri III, Henri de Guise…) sont dépeints avec une finesse et une ironie délicieuse.

Le cycle complet comporte 10 livres : Les Pardaillan, L’épopée d’amour, La Fausta, Fausta vaincue, Pardaillan et Fausta, Les amours du Chico, Le fils de Pardaillan, Le trésor de Fausta, La fin de Pardaillan, La fin de Fausta.

Ma note 5/5

A l'eau de rose, ses romans ? Qui a dit cela ?

Peut-être est-ce le cas dans certains romans comme Le Capitan qui se termine bien, je crois, il faudrait que je le lise.

Mais les Pardaillan ? Il y a des moments particulièrement atroce, comme ce que vit Jeanne de Piennes, ce chantage atroce exercé par le frère de son amant. Et le personnage de Fausta, son sadisme, sa dureté...

Et les horreurs de la Saint Barthelemy ?

De l'eau de rose, tout cela ? Moi, il y a des passages qui m'ont vraiment bouleversé.

Et l'auteur a une vision de gauche de la société, il n'hésite pas à dénoncer les nobles (enfin, certains, car il n'est malgré tout pas manichéen), donne sa place au peuple, montre le vrai visage de l'église de l'époque.

Vraiment une saga palpitante, et j'attends un de ces jours d'avoir du temps, pour m'y replonger