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Emmanuel CARRERE (France)

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Emmanuel CARRERE (France) Empty Emmanuel CARRERE (France)

Message  gallo Lun 8 Déc 2008 - 10:44

De: Mousseline

[b]Emmanuel Carrère - L'adversaire[/b]
(Gallimard/Poche, 2002, 219 pages)

Jean-Claude Romand tue sa femme, ses deux enfants et ses parents. C'est une histoire qui s'est réellement passée en France en 1993. Durant une vingtaine d'années, Jean-Claude Romand faisait semblant de partir travailler le matin mais il passait ses journées dans des cafés ou à marcher dans la forêt. Tout le monde croyait que c'était un médecin, même sa femme.

Cette histoire a intrigué et passionné l'auteur, Emmanuel Carrère. Il a eu envie d'en écrire un livre. Mais il n'était pas intéressé par un bouquin qui relate juste les faits. Il voulait plutôt comprendre pourquoi cet homme, Jean-Claude Romand, en est arrivé à poser ce geste. Et à quoi cet homme pensait pendant qu'il se promenait dans les bois alors que tout le monde, y compris sa femme, croyait qu'il travaillait. Il a alors écrit à Romand, en prison, afin de lui demander s'il est intéressé à collaborer au bouquin. Il a reçu une réponse deux ans plus tard. Pendant ce laps de temps, il a écrit un roman basé sur cette histoire. Il a d'ailleurs obtenu le prix Fémina pour ce livre, soit La classe de neige. Par la suite il écrit finalement L'Adversaire. Pour ce il a suivi le procès de Romand et échangé des lettres avec cet homme.

Ce livre m'a intéressée pour comprendre comment un homme arrive à tuer ses propres enfants. L'auteur arrive bien à montrer au lecteur le cheminement du meurtrier depuis sa naissance jusqu'à l'acte qu'il a posé. On devine son profil psychologique. C'est bien explicite. J'ai bien aimé. Ça se lit vite, une ou deux soirées. C'est très prenant. Peu volumineux, 200 et quelques pages. Mais je n'ai pas trouvé l'écriture de l'auteur sympathique. Il y a un quelque chose qui a fait que je ne me suis pas du tout sentie en relation avec l'auteur. On a l'impression qu'Emmanuel Carrère est mal à l'aise dans ses écrits. Et c'est en lisant la fin que j'ai compris pourquoi.

Un bon livre mais il me semble que j'aurais dû davantage être touchée par cette histoire.

Note : 3.75/5
(Mousseline)
----------------------------------------------------------------------------

[u][b]Emmanuel Carrère[/b][/u]

Emmanuel Carrère est né à Paris, le 9 décembre 1957. Il a 43 ans, marié, deux enfants. Il habite Paris où il se partage entre un appartement familial et un studio pour écrire. Il travaille aussi souvent pour le cinéma.

La carrière d'écrivain d'Emmanuel Carrère a commencé en 1984 avec Bravoure. La plupart de ses romans (La Moustache, La Classe de neige) développent, sans réel style mais de manière très précise et argumentée, à la limite du borgésien, une interrogation angoissante sur l'identité, l'être et le paraître, l'illusion et le sens de la réalité.

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Bibliographie

L'Adversaire, éditions P.O.L., 2000
La Classe de neige, éd. P.O.L., 1995
Je suis vivant et vous êtes morts, biographie de Philip K. Dick,
éd. Le Seuil, 1993
Hors d'atteinte, éd. P.O.L., 1988
Le Détroit de Behring, éd. P.O.L., 1986
La Moustache, éd. P.O.L., 1986
Bravoure, éd. P.O.L., 1984
L'Amie du jaguar, éd. Flammarion, 1983
Werner Herzug, éd. Edilig, 1982
[hr]

[hr]
De: Dytal

[b]Emmanuel Carrère - L'adversaire [/b]

L'auteur relate ici les évènement qui ont changé la vie de Jean-Claude Romand. Ce dernier a tué sa femme, ses deux enfants et ses parents puis a tenté de s'enlever la vie mais en vain.

C'est à la suite de ces événements que ses amis découvrent qu'il n'est pas médecin comme il l'a toujours déclaré. Bref il mentait depuis 18 ans! Qu'est-ce qui a pu amener cet homme intelligent, en deuxième année de médecine à s'inventer une vie qui n'est pas la sienne et surtout à mentir à ceux qu'il aimait pendant toutes ces années? C'est ce que nous raconte l'auteur.

Cette histoire est vraie et très bien écrite! Bravo à l'auteur, car le sujet n'était pas simple!

Note : 5/5
(Dytal)
[hr]
De: Dytal

[b]Emmanuel Carrère - La Moustache[/b]
(Gallimard/Poche, 1987, 182 pages)
C'est l'histoire d'un homme qui après cinq ans de mariage demande à sa femme si elle croit que sans moustache il serait beau. Alors il coupe sa moustache mais sa femme Agnès ne semble pas le remarquer, ni leurs amis d'ailleurs. Lorsqu'il l'interroge elle lui dit qu'il n'a jamais eu de moustache, fait étrange mais qui est loin d'être le premier. Une suite d'incidents étranges qualifie la vie de cet homme, il ira de surprise en surprise avec cette histoire de moustache...

Tout au long du livre on ne peut que se demander: "mais comment va se terminer cette histoire???" Mauvaise blague ou absurdité? vous le saurez en le lisant. Smile)

Bonne lecture!

Note : 4.5/5
(Dytal)
[hr]
De: Marycaillou

[b]La Moustache [/b]

C'est un roman extrêmement intéressant et surtout troublant parce qu'on est confronté à la perte d'identité d'un personnage. On ne peut, en tant que lecteur, différencier le vrai du faux et on se retrouve complètement perdu, tout comme le personnage. On se glisse dans sa peau et on est entraîné par son délire paranoïaque.

C'est difficile de refermer le livre une fois qu'il est commencé, puisqu'on veut toujours connaître la suite et savoir comment il se sortira de cette histoire. À mon sens la fin est assez surprenante et peut-être même pas assez élaborée, mais je n'en dis pas plus.

Succulent comme roman, si vous avez aimé L'adversaire d'Emmanuel Carrère, La moustache vous enchantera.

Note : 4.2/5
(Marycaillou, 20 ans, Montréal/Canada)
[hr]
De : Roxie (Message d'origine) Envoyé : 10/10/2002 8:15

[b]Emmanuel CARRERE - L'Adversaire[/b]

Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand a tué sa femme, ses enfants, ses parents, puis tenté, mais en vain, de se tuer lui-meme. L'enquete révele qu'il n'était pas médecin comme il le prétendait et, chose plus difficile encore a croire, qu'il n'était rien d'autre. Il mentait depuis dix-huit ans, et ce mensonge ne recouvrait rien. Pres d'etre découvert, il a préféré supprimer ceux dont il ne pouvait supporter le regard. Il a été condamné a la réclusion criminelle a perpétuité.

J'ai commencé ce roman en me disant que je lirais quelques pages et que j'irais dormir ... oubliez ca ... j'ai pas été capable d'arreter et je l'ai tout lu d'une traite ... Comment un petit mensonge aussi banale peut finalement faire basculer toute une vie ?!... A cause de se petit mensonge sa vie en deviendra un permanent et il finira pas tuer pour s'en sortir ...

Un roman comme j'en ais jamais lu ... une histoire époustouflante ... c'est a ce demandé comment l'auteur a pu penser a tout ca ... C'est incroyable !!

From: Roxie Sent: 10/10/2002 8:16 AM
J'ai cliqué sur envoyé message avant d'avoir fini ... ggrrr ...

Bon alors il ne manquait que ma note ...

4/5
[hr]

De : la-grande Envoyé : 12/08/2003 17:21
[b]Emmanuel CARRERE - Classe de neige[/b]

Note: 4/5

Nicolas a 9 ou 10 ans. Il participe à une classe de neige pendant 13 jours avec ses camarades de classe.

Mais Nicolas n'est pas un garçon comme les autres - c'est un enfant inquiet, souffrant parfois d'énurésie et qui semble être couvé par ses parents. En effet, son père décide d'aller le reconduire au camp de ski, à plus de 500 km de route, parce qu'il a peur aux accidents d'autobus. En laissant Nicolas, son père oublie de lui remettre son sac avec ses effets personnels et Nicolas se retrouve avec rien d'autre que les vêtements qu'il porte.

Nicolas nous entraîne dans ses pensées les plus secrètes et nous découvrons ses inquiètudes et ses questionnements. Il s'interroge sur le comportement parfois étrange de ses parents, il invente des scénarios parfois morbides et il "fantasme" sur un des moniteurs du camp de ski qui est très gentil avec lui...

Les romans qui mettent en vedette des enfants ne sont pas toujours bien réussis - il faut rester crédible dans les réflexions du personnage tout en gardant l'intérêt du lecteur. Je dirais que c'est assez réussi dans ce cas. Il est facile d'imaginer ce qui peut passer par la tête d'un jeune garçon à l'imagination fertile, surtout avec son père qui lui raconte toutes sortes d'histoires d'horreur!

Vraiment, un livre intéressant - je vais sûrement relire cet auteur!
hr]
De : nirvana1050 Envoyé : 13/10/2004 10:16
J'ai beaucoup aimé ce roman, je l'ai perçu comme un conte d'horreur pour les adultes.

On suit le petit Nicolas, qui se réfugie dans une imagination morbide, qui a du mal à se lier avec les autres enfants, pour un voyage en classe des neiges à l'issue duquel toute sa vie sera changée.

Il se croit un bref instant l'acteur du scénario qu'il a élaboré, pour attirer l'attention de Hodkann, le meneur de la classe, mais il n'en est que la victime. Emmanuel Carrere décrit à merveille la psychologie d'un enfant peu sûr de lui, avide d'être aimé et reconnu.
Ma note: 4/5
[hr]
De : Flo7717 Envoyé : 06/12/2004 15:50

[b]La classe de neige – Emmanuel Carrère[/b]

Au début, on se dit que Nicolas est un gamin fragile, qui angoisse pour un rien, qui monte en épingle de menus soucis, bref les efforts de l’auteur pour faire monter la tension semblent assez vains. Puis, on se rappelle combien les enfants peuvent être terribles entre eux, rejetant facilement la différence, ne supportant pas leurs confrères maladroits. Mais, jusque là, il n’est au fond question que du malaise d’un gamin qui n’aime pas vraiment la vie en collectivité et qui préfèrerait être ailleurs. Pourtant, quand son père ne rapporte toujours pas le sac oublié dans la voiture, on commence à comprendre qu’il se passe quelque chose de bizarre, voire que Nicolas a raison de se sentir très mal à l’aise. Par petites touches, Carrère nous transmet le malaise grandissant du gamin et étend des zones d’ombres qui font penser que le pire n’est pas loin. L’ambiance, un brin malsaine, m’a rappelé celle de " L’adversaire ", quand le lecteur sait, sans le moindre doute, que le drame est au coin de la page. Et, en effet, la fin est terrible, même si on devine aux 2/3 du livre ce qu’il en est. Une optique originale.

Prix Femina 1995
3,5/5
[hr]
De : Flo7717 Envoyé : 06/12/2004 15:58
Je profite de "La classe de neige", pour ajouter mon avis sur [b]L'adversaire[/b] que j'ai lu l'an dernier.

Présentation : Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand a tué sa femme, ses enfants, ses parents, puis tenté, mais en vain, de se tuer lui-même. L'enquête a révélé qu'il n'était pas médecin comme il le prétendait et, chose plus difficile encore à croire, qu'il n'était rien d'autre. Il mentait depuis dix-huit ans, et ce mensonge ne recouvrait rien. Près d'être découvert, il a préféré supprimer ceux dont il ne pouvait supporter le regard.

Mon avis : Une histoire incroyable et pourtant bien réelle. Un meurtrier qu’on ne peut s’empêcher de plaindre. Une plume, enfin, à la fois factuelle et émouvante. Voilà les ingrédients principaux de ce livre bouleversant, surprenant, mais surtout « inlâchable ». Emmanuel Carrère a adopté un style narratif qui, d’office, prend le lecteur à parti : il évoque clairement ses doutes, ses interrogations, ses états d’âme, dans une volonté d’objectivité mais aussi, je pense, de proximité. Il souhaite que le lecteur « voit » la situation avec les yeux de J-Cl Romand tout en gardant une distance nécessaire. L’auteur ne cache pas les « blancs », les choses qu’il ne s’explique pas, il ne cherche pas à nous faire croire qu’il maîtrise l’affaire ; j’ai beaucoup apprécié cette humilité : l’être humain n’est pas entièrement explicable, de même ses actions peuvent être parfois énigmatique. Ce livre m’a semblé tenir plus de l’étude psychologique que du voyeurisme ; il tente de reconstituer un itinéraire invraisemblable a posteriori, mais même le recul ne permet de tout comprendre. Ce qui m’a le plus bouleversé, c’est finalement que sans son masque, J. Cl Romand n’existe pas ; que sous sa vie factice, il n’y a rien au lieu d’y avoir une double vie. Sa stratégie d’évitement perpétuée sur le long terme l’a privé de vie tout simplement. Psychologiquement, cela me semble être terrible à assumer. Romand est en quelque sorte un fantôme. Son histoire est le symptôme de sa souffrance. Un livre qui m'a rendu malade physiquement (!!) le WE où je l'ai lu et qui garde une empreinte très forte dans mon esprit.

5/5


Dernière édition par Gallo le Lun 8 Déc 2008 - 11:03, édité 1 fois
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Message  gallo Lun 8 Déc 2008 - 10:45

De: Mushroom

[b]Emmanuel Carrère - L'adversaire[/b]

Ce livre raconte une incroyable, époustouflante et réelle histoire: Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand a tué sa femme, ses enfants et ses parents et tente en vain de se suicider.

Le roman est très bien construit, nul mot ne peut le définir, avec un style d'écriture assez froid et sur un ton d'humour noir. Emmanuel Carrère utilise ce ton parce qu'il ne peut pas faire autrement. Il est journaliste et en tant que tel il doit s'efforcer de dire et d'écrire ce que Jean-Claude Romand lui dicte ou lui a raconté. Emmanuel Carrère peut très bien choquer le lecteur dans son écriture mais il ne raconte que l'histoire d'une personne qui a existé. Et c'est sans doute, en utilisant cette écriture qu'il fait réagir, pour une fois, le lecteur, qui n'a pas d'autres choix que de choisir son "camp", de soit approuver ou de désapprouver les faits et gestes de Jean-Claude Romand.

Peut-être a-t-il voulu protéger sa famille en leur cachant la vérité? Mais dans ce cas, pourquoi les a-t-il tués, un par un, en commençant par sa femme, en passant par ses enfants et en finissant par ses parents?

Ce livre est bien, et il n'y a rien à dire d'autre à part le fait qu'il y ait autant de détails inutiles qui perturbent un peu le lecteur. Mais dans l'ensemble c'est plutôt un livre intéressant et incroyablement bien narré.

Note : 4/5
(Mushroom, St-Malo/France)
[hr]

[hr]
De : nirvana1050 Envoyé : 08/03/2005 18:00
[b]Emmanuel CARRERE - "La moustache"[/b]
P.O.L. 186 p.

Le héros du roman a un petit rituel. Chaque soir, il se rase soigeusement dans son bain, et soigne sa moustache. Un soir, par jeu, avant de rejoindre des amis pour dîner, il propose à Agnès, sa femme de la raser. Profitant de sa brève absence, il joint le geste à la parole, mais son épouse n'a aucune réaction quant à sa nouvelle apparence. Le couple d'amis non plus. Notre héros pense d'abord que c'est par jeu qu'ils font mine de rien remarquer. Au retour de la soirée, souhaitant abréger la plaisanterie, les explications sont de mise...et laisse notre héros pantois: il n'a jamais porté la moustache!!!
Quand son épouse est confrontée à ses doutes, un dilemne se présente: est-il fou de s'être pensé moustachu, ou est-ce elle la malade qui ne vit pas dans la réalité?
Il va alors se poser des questions, passant de la condition de victime d'une blague de mauvais goût à un total désarroi quant à son identité. Et c'est une véritable escalade dans la paranoïa qui commence.

Encore un roman impossible à lâcher!!! Si l'écriture présente parfois des tournures un peu ampoulées, qui gênent parfois la fluidité de la lecture, cela reste un formidable récit où on vit complètement les troublers intérieurs de notre héros, l'auteur nous manipulant à loisir pour nous faire douter, nous aussi.
Un ultime rebondissement, et une fin qui m'a laissée le coeur battant...
Un roman qui marque!
Ma note: 4,5/5
[hr]
De : Zepouille2 Envoyé : 08/03/2005 18:12
[b]La Moustache [/b]
Oui, je suis d'accord. Très bon livre./ Je dirais en fait que c'est un tour de force. Une histoire hallucinante, mais peut-être à ne pas mettre en toutes les mains... c'est un peu dérangeant, quand même... Qui est-on ? Crise d'identité totale. L'auteur est très fort car plus qu'une histtoire racontée, c'est véritablement un labyrinthe de questions au sein duquel il nous emmène. Il ne perds jamais le fil. A la fin, on sort un peu déboussolé, quand même. Très fort.
[hr]
De : Le-réaliste-romantique Envoyé : 08/03/2005 19:16
Moi aussi j'ai été fortement marqué par la crise du personnage de [b]La moustache[/b] qui se questionne à savoir si c'est lui ou le reste du monde qui est fou. Je crois que l'identification au personnage est très forte, car c'est quelqu'un d'ordinaire qui vit une vie ordinaire jusqu'à ce que l'élément déclancheur se produise, soit un geste tout à fait banal : se raser la moustache. Comme quoi, la folie et l'absurde peut vous guetter au tournant de n'importe quel geste de votre vie, aussi anodin soit-il. Livre parfait pour nourrir une paranoïa.

Après la lecture de ce livre, il n'est pas étonnant d'apprendre qu'Emmanuel Carrère apprécie au point de rédiger une biographie l'auteur Philip K Dick (Je suis vivant et vous êtes morts). Cet auteur de science-fiction est particulièrement connu pour ses univers de paranoïa, d'hallucinations et de confusion entre les mondes réels et imaginaires.

Pour moi, la fin ambiguë est une touche supplémentaire à la qualité de ce livre. Donner une explication n'aurait pas été aussi satisfaisant que laisser la porte ouverte à la spéculation. Ainsi, notre questionnement ne se termine pas avec la fermeture du livre...

Et moi, est-ce que je porte une moustache ?
[hr]
De : docguillaume Envoyé : 26/06/2007 18:30
[b]La moustache Emmanuel Carrère[/b]

Petit livre à l’histoire fascinante : un homme qui réalise que personne ne s’aperçoit du fait qu’il s’est rasé la moustache qu’il porte depuis plus de dix ans, pas même la femme qui partage sa vie. Le résumé est un appât si alléchant qu’il est impossible pour le lecteur de ne pas succomber à la tentation de lire ce livre.

C’est une plongée dans l’esprit tourmenté du personnage principal, qui n’est pas nommé une seule fois. Qui a raison, qui a tort ? Est-ce un complot de sa femme, une vaste plaisanterie à laquelle tous ses amis et collègues auraient été mêlés ? Ou bien cette moustache dont il est le seul à avoir le souvenir est le symptôme précurseur de sa folie ? Le lecteur est ballotté d’un côté et de l’autre, par les remous de la narration. Il ne sait que croire : s’il s’agit d’un délire du narrateur qui dégénère en sentiment de persécution ou bien de sa femme qui cherche à se débarrasser de lui.Le style de l’auteur est simple et épuré, le livre se lit facilement. La tension monte d’un cran et nous serre la gorge lorsque des pans de la vie du narrateur – qu’il était persuadé d’être réels – tombent, comme cette moustache qu’il a rasée.La fin nous laisse avec plus de questions que de réponses, avec cette étrange fuite solitaire à HongKong, mais La moustache est assurément une lecture singulière que l’on ne peut oublier.
Note 4.75/5
[hr]
De : Shan_Ze Envoyé : 09/10/2007 16:04

[b]La classe de neige d’Emmanuel Carrère[/b]

Nicolas est un petit garçon de 10 ans. Pour la première fois, il va devoir affronter continuellement le regard de ses camarades pendant 2 semaines à la classe de neige. C’est son père qui l’emmènera là-bas. Malheureusement en repartant son père oublie de sortir son sac du coffre de sa voiture. Et c’est le début de ses soucis… On découvre les pensées du jeune Nicolas, craintif des réactions des autres mais qui veut se faire des amis, pendant ces vacances qui ne tourneront pas comme il l’aurait voulu.

L’auteur arrive à faire monter l’émotion et le suspens le long des pages. On reste scotché au roman, on veut savoir comment tout cela va finir même si on le sait déjà. Un bon roman psychologique.

Note : 4/5
[hr]
De : Ysla Envoyé : 22/02/2008 19:44
[b]Emmanuel CARRERE[/b]

Tout d'abord ma critique de "[b]La classe de neige[/b]", que j'ai lu il y a un an :

Nicolas part en classe de neige, et ce séjour va coïncider avec le bouleversement de sa vie entière.
C'est un roman que je projetais de lire depuis longtemps. Il est très bien écrit, il fait froid dans le dos car les peurs de l'enfance y sont très crédibles. C'est un peu dommage qu'on devine l'issue bien avant la fin...
Un film a été adapté de ce roman, je serais curieuse de le voir, sans doute effrayant et tout en suggestion comme le récit.
"La classe de neige", c'est un peu l'opposé du "Petit Nicolas" !
Ma note : 4.5/5

Et puis ma critique de "[b]La moustache[/b]" que je viens de finir :

Il décide un jour de raser sa moustache, qu'il porte depuis 10 ans, par jeu. Personne ne semble s'en apercevoir, ni sa femme, ni ses amis, ni ses collègues de l'agence où il travaille... Il commence à douter, à imaginer divers scénarios. Il traverse une violente crise identitaire. Ce "il" n'est jamais nommé mais nous le suivons dans tous ses mouvements au cours du récit.
C'est un livre qu'il est difficile de lâcher en cours de route, on a envie de comprendre, de voir jusqu'où cette crise va aller. Captivant, donc. L'écriture est particulière, beaucoup de phrases longues, certaines que j'ai du relire pour être sûre d'en comprendre la structure, avant de finalement m'habituer à la récurrence de cette forme. Quelques fautes de frappe dans la version poche (Folio) m'ont irritée (je suis sensible à cet aspect des choses !).
La fin est ce qu'elle est, plonge le lecteur dans la perplexité mais en effet comment pourrait-il en être autrement ?

Ma note : 4.5/5

J'envisage de lire "L'adversaire" à présent.
[hr]
De : Ysla Envoyé : 28/02/2008 17:03
[b]L'adversaire - Emmanuel CARRERE[/b]

Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand a tué sa femme, ses enfants, ses parents et leur chien, et essayé de tuer aussi sa maîtresse, avant de tenter de se suicider.
Il habitait près de la frontière suisse et disait travailler pour l'OMS à un poste important. En fait, il vivait dans le mensonge depuis sa deuxième année d'études de médecine, depuis qu'il ne s'était pas présenté à un examen et n'avait pas été admis en troisième année. Sans le dire à personne. Et personne n'a rien soupçonné jusqu'au drame.

Emmanuel Carrère a entretenu avec lui une correspondance, puis il a assisté à son procès. Son livre raconte l'histoire de JC Romand, son mensonge, sa tragédie. C'est très très bien écrit, je veux dire par là que l'auteur réussit un tour de force. Car comment écrire un tel livre et réussir à ne pas tomber dans le voyeurisme ni dans le jugement ? Et pourtant c'est ce qu'a réalisé E. Carrère : un livre qui raconte, décrit, cherche à comprendre (empathie).
Cette lecture m'a perturbée (cauchemars) car le fait de savoir que tout ça s'est vraiment passé m'a beaucoup impressionnée. D'un autre côté, cette tragédie et ce mensonge m'ont toujours interpelée, je me demandais comment c'était possible, j'avais donc envie de lire "L'adversaire". Aujourd'hui, je continue à me demander comment personne n'a rien deviné avant, pendant si longtemps, pas même sa femme, ses amis proches... autant de personnes autour de lui et personne n'a jamais su...
D'après moi, c'est un excellent livre, d'un bout à l'autre. Et ayant lu 2 autres livres (fictions) de cet auteur, je ne suis pas surprise par sa démarche.
J'ai maintenant envie de lire encore plus d'ouvrages d'E. Carrère !!

Ma note : 5/5

PS : dans le premier post de cette discussion, il est dit que ce livre est un roman. Ce n'est pas le cas, ce n'est pas non plus romancé, ni "inspiré de". Ce sont les faits, relatés à partir du procès. C'est aussi l'histoire du livre lui-même.

Ysla
[hr]
De : gallomaniac Envoyé : 18/05/2008 21:15
[b]La moustache, roman d'EMMANUEL CARRÈRE[/b]. Ma note 3/5.
POL, 1986, Folio 2001, 183 pg.

Un homme rase sa moustache et personne dans son entourage remarque le changement, au contraire: ils nient qu'il a porté moustache. La réalité se dédouble: ses mémoires et gestes contre les arguments et les actes de sa femme, de ses amis et de son entourage. Puis, l'homme s'enfuit par deux fois pour les effets de ce dédoublement.
J'ai bien aimé Classe de neige de Carrère, mais après ce livre, La moustache m'a été une petite déception: le livre est assez bien écrit, mais le sujet est trop maigre pour me captiver vraiment.
Ma note 3/5.
[hr]
gallo
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Emmanuel CARRERE (France) Empty Re: Emmanuel CARRERE (France)

Message  gallo Lun 8 Déc 2008 - 11:06

De : Poons91Elo Envoyé : 20/06/2008 20:53
L'Adversaire

C'est le genre de roman que auquel je n'accorde aucune importance dans une librairie... En effet, au départ, c'est une histoire vraie et on connaît déjà la fin avant d'avoir lu le roman... Et pourtant, on se laisse transporter par l'écriture de Carrère comme on se laisse plonger dans un bain parfumé. J'ai trouvé l'histoire passionnante et j'ai senti cette connivence avec l'auteur (tout à coup, on se sent si proche de lui, comme s'il vous raconter oralement un conte). Bref, j'aime beaucoup!

Note: 4/5

La Moustache

L'histoire est très originale. Je m'y suis très vite accrochée au début! Quel suspense! On se croirait fou tout un coup! On ne cesse de se poser des questions: qui a raison? et si ça m'arrivait? Il est impossible de deviner un instant la fin (si sinistre et glauque!). La fin, c'est d'ailleurs ce que je regrette un peu... En fait, l'auteur s'est plongé dans un truc tellement indéchiffrable et surprenant qu'il est presque "impossible" d'avoir un excipit pausible. Cependant, c'est un roman assez agréable à lire.

Note: 3.5/5


De : Ysla Envoyé : 21/06/2008 18:32
Je me permets juste de signaler à nouveau que "L'adversaire" n'est pas du tout un roman à mon avis ! C'est un récit écrit d'après le procès auquel a assisté l'auteur et d'après ses propres réflexions et sa correspondance avec Jean-Claude Romand.
Il est important de le dire car on n'aborde pas un roman inspiré d'une histoire vraie comme on aborde ce livre.


De : Le-réaliste-romantique Envoyé : 30/08/2008 02:09
Emmanuel Carrère - Un roman russe
2007

Après son éprouvant travail auprès de Jean-Claude Romand pour la rédaction de son Adversaire, l'auteur veut se tourner vers autre chose que la fiction. Il se remet aux reportages, et son premier projet est sur un Hongrois qui est demeuré 50 ans dans un asile russe, après la guerre, car personne ne le comprenait. Comme dans ses autres oeuvres, l'auteur se retrouve face à un personnage hanté par la solitude, la folie et la mort. Ce reportage est prétexte à redécouvrir son grand-père, Georgien qui a fuit en France sans jamais réussir à s'intégrer, et qui disparaît à la libération. Parallèlement, l'auteur se cherche dans un nouvel amour très physique avec une femme plus jeune. La relation est difficile : ils sont de classes différentes, ont une grande différence d'âge et Carrère est à la fois égocentrique et instable. L'auteur souffre, il craint de s'effondrer et de disparaitre, comme son ancêtre mais aussi tous les personnages de ses livres.

Réalité? Fiction? Je n'ai pas voulu vérifier. Carrère sait bien raconter des histoires (pensez à L'Adversaire, La classe de neige) qui ne seraient que de simples faits divers. Il sait mettre en lumière les détails, les pensées cachées et dépeindre l'angoisse et l'inquiétude. Il réussit donc à rendre très intéressante cette histoire qui ne devrait intéresser, en fait, que lui et quelques proches. Le personnage m'a parfois dérangé, car il possède une personnalité qui m'irrite, mais on ne lit pas pour y voir ses amis. Certains passages semblent aussi de trop, mais l'ensemble est bon.

Avoir lu les autres oeuvres de Carrère permettra de mieux apprécier ce livre.

4/5

le réaliste-romantique


De : Pucinette2300 Envoyé : 03/10/2008 11:25
Emmanuel CARRERE : "La classe de neige"

Un récit court, prenant, surprenant et terriblement touchant. Nicolas est un jeune garçon qui ne peut s'empêcher d'imaginer le pire. Ses craintes, son manque de confiance en lui le conduisent à des idées très noires. Et quand son père ne revient pas lui ramener sa valise qu'il a oubliée dans le coffre, son cerveau se met en ébullition. C'est un récit qui se lit très vite et qui me donnait envie de protéger Nicolas, de l'aider à trouver cette confiance qui lui manque tant et un ami à qui parler. J'ai beaucoup aimé et la fin m'a émue.

Ma note : 4/5
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Message  Lyreek Jeu 12 Fév 2009 - 17:50

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La classe de neige - Emmanuel Carrere
Le livre de Poche - 147 pages

Nicolas a une dizaine d'années et part en classe de neige. Mais, Nicolas est un enfant un peu différent des autres : angoissé, un peu replié sur lui-même, il a du mal à s'intégrer. Et le fait que son père l'accompagne en personne au chalet par peur d'un accident de car ne l'aide pas à passer inaperçu. Quand en plus, il s'aperçoit qu'il a oublié son sac dans le coffre de la voiture, il comprend que cette classe de neige risque d'être une épreuve encore plus rude que ce à quoi il s'attendait.

Dès les premières pages, ce roman vous emporte dans son atmosphère bien particulière : un peu inquiétante, sombre, menaçante. On tourne les pages sur le qui-vive et on devine assez vite de quoi il retourne. Mais ça n'enlève rien à l'intérêt du livre, qui, à mon avis ne réside pas dans les rebondissements de l'intrigue mais plutôt dans la psychologie des personnages, et notamment de Nicolas. Et là je rejoins l'avis de lagrande, cette évocation des pensées d'un enfant est assez réussie et tout à fait crédible.
D'habitude, je ne suis pas fan des courts romans, je reste toujours sur ma faim mais ici, je trouve au contraire que la brièveté du livre renforce son intensité. On aime ou on aime pas, mais je ne pense pas que cette histoire puisse laisser indifférent.

Une belle découverte que cet auteur que je ne manquerai pas de relire. Merci les rats!

4/5

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Message  Invité Dim 21 Juin 2009 - 21:22

D’autres vies que la mienne d’Emmanuel Carrère

Un couple, famille recomposée, en vacances au Sri lanka, la nuit qui précède le tsunami… Elle, préoccupée par sa sœur malade et lui, se ressassant son impuissance à aimer. Ils envisagent de se séparer. Jean-Baptiste, treize ans, s’ennuie et ne profite pas des vacances exotiques qu’on lui offre. Emmanuel Carrère raconte avec une sobriété clinique « la vague » arrivée sans crier gare traçant entre le monde « normal » et l’horreur une frontière visible. Sa façon pourtant extrêmement pudique d’avancer dans les conséquences n’oublie rien, il écrit le silence de la douleur qui pourtant est criante et les gestes pratiques qui obligent à vivre.


On y rencontre Philippe, un personnage que chacun d’entre nous a peut-être déjà croisé, quelqu’un dont la facilité à être heureux déconcerte et séduit, agace et questionne. Quelqu’un pour qui la culpabilité n’existe pas, n’est-ce pas parce qu’il est en fait égoïste ou inconscient? Être heureux pour survivre toujours à la douleur…

Emmanuel Carrère s’interroge et c’est en lisant le poisson-scorpion de Nicolas Bouvier qu’il tombe sur cette phrase : « Si l’on savait à quoi on s’expose, on n’oserait jamais être heureux ». « Je n’ai jamais osé l’être » dit-il. Mais les drames lui font découvrir ce que les autres tentent d’être, leurs vies têtues, construites : « Cette femme a tout perdu, mais c’est qu’elle avait tout, du moins tout ce qui compte. L’amour, le désir qu’il dure, la volonté de le faire durer et la confiance : il durerait. »

De retour en France, il applique à sa vie ce qu’il a compris être l’essentiel, en particulier avec Hélène sa compagne pour construire un amour durable. Il voit au-delà de sa peur, ce qui compte est dans la profondeur des sentiments et l’acceptation de l’autre. De plus qu’une autre épreuve les attend, la sœur d’Hélène, Juliette est gravement malade. A sa mort, il rencontre Etienne qui leur parle de Juliette, sa collègue de travail comme d’un grand juge au tribunal d’instance et spécialiste du surendettement. Etienne interpelle l’écrivain et lui suggère que c’est un sujet pour lui…Donc le tsunami, le cancer et pour nous achever le surendettement et ses ravages. Mais ne vous hatez pas de penser que ce livre n'est pas fait pour vous, il nous concerne tous et de belle façon.

C’est un livre duquel on pourrait parler longuement parce qu’il rend le lecteur acteur d’une vérité terrible et menaçante. On comprend chaque geste mais on ne se l’explique pas. Emmanuel Carrère n’apporte lui-même aucune réponse, il prête ses mots pour regarder la réalité de l’autre, un peu comme il l’avait fait avec L’adversaire. Il met noir sur blanc quelques idées simples, tellement simples qu’on ne peut pas nier les avoir pensées. Ces hommes et ces femmes sont nos amis perdus déjà parfois ou bien c’est nous. Il est en équilibre sur un fil dangereux entre le voyeurisme et chronique du fait divers mais jamais il ne tombe dans le scabreux. On ressort du livre avec l’envie d’être meilleur.

« Et, quand il me raconte cette scène, il le répète : j’en ai marre.
Puis il m’explique : c’est une phrase très simple mais extrêmement importante, parce que c’est une phrase qu’on s’interdit. On s’interdit non seulement de la prononcer, mais autant que possible de la penser. Parce que si vous commencez à penser : « j’en ai marre », on se retrouve assez vite à penser : « ce n’est pas juste » et : « je pourrai avoir une autre vie ». Or ces pensées là sont insupportables. Si on commence à dire : « ce n’est pas juste » , on ne peut plus vivre. Si on commence à se dire que la vie pourrait être différente, qu’on pourrait courir comme tout le monde pour attraper le métro ou jouer au tennis avec ses enfants, la vie est pourrie. « J’en ai marre », et derrière « j’en ai marre », « ce n’est pas juste », « la vie pourrait être différente », ce sont des pensées qui mènent à rien. Il n’empêche que ce sont des pensées qui existent et que cela ne fait pas de bien non plus d’employer toute son énergie à faire comme si elles n’existaient pas. C’est compliqué de s’accommoder de ces pensées là. »


Emmanuel répète souvent dans son livre que dans son milieu, à cause du poids de l’éducation , on lui a appris à se taire, à ne pas raconter ses difficultés. L’écriture est une porte qu’il ouvre sur la souffrance à vivre, un exutoire, fini les faux-semblants. Il y a des passages très durs que la franche simplicité de son écriture nous permettent d’affronter . Finalement il prend à contrepied Nicolas Bouvier : il ose être heureux parce qu’il sait à quoi il s’expose. Il ne faut pas craindre de se plonger dans ce livre malgré les thèmes effrayants qu‘il aborde, on en sort réellement grandi. Allez, courage, n'hésitez pas c'est vraiment bien.

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Message  Invité Ven 3 Juil 2009 - 19:58

flopitude: A mon avis ton avis est 25 fois trop long (excuse moi ! Smile ) je n'ai même pas pu le finir et donc ne peux me décider...
Je vais me lancer cet été dans le dernier Carrère et aussi lire la classe de neige, qui manque à ma culture !

J'ai beaucoup lu et "écouté "Emmanuel Carrère, à la radio, à la télé. Ce qu'il fait n'est jamais un roman, c'est une histoire , rapportée au plus prés des évenements. quand il s'implique (comme dans l'adversaire dont il a lu tous les éléments de police) c'est avec ses tripes. Un roman russe c'est l'histoire de sa famille, de sa mère si célèbre , si douée, mais qui porte un lourd secret de famille. Cela est raconté avec objectivité (parfois l'objectivité est dure et fait mal !)
En tous cas, lire CArrère, ce n'est pas lire un roman, mais voir une réalité, dure, mais la réalité c'est toujours facile ?
Et en plus c'est bien écrit !!!!!

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Message  Réaliste-romantique Ven 3 Juil 2009 - 23:21

Janeausten78, est-ce que tu critiques la longueur du commentaire de flopitude (ou j'ai mal compris)? Il n'y a même pas 50 lignes, si on divise par 25, il ne reste pas grand chose. scratch

Il y a plusieurs styles de commentaires chez les rats, qui vont du "J'aime bien" à la dissertation recherchée. Moi, j'aime bien celles qui penchent vers ce dernier type, car souvent je n'aime pas ce que les autres aiment. Lorsque le commentaire est bien complet, comme ici, ça me permet de savoir si moi aussi j'aimerais, ou même parfois ça me pousse à lire un livre qu'un rat n'a justement pas aimé, à cause du contenu de son commentaire.

Donc moi, je dis cheers pour les longs commentaires.
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Message  Louvaluna Sam 4 Juil 2009 - 8:58

Je suis tout à fait de l'avis du Réaliste-romantique et remercie Flopitude pour son commentaire soigné et détaillé.
En effet, un commentaire plus développé nous permet davantage de juger du potentiel d'un livre. La note c'est sympathique mais elle renseigne surtout sur l'émotion immédiate du lecteur, alors que le commentaire donne matière à spéculation.

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Message  Invité Dim 12 Juil 2009 - 21:53

Merci adeptes du long commentaire...Je n'ai pas mis de note en plus! 5 sera le dernier mot de cette longue critique.
JaneAusten 78 : je suis vexée Emmanuel CARRERE (France) 645363 . Mais je tiens compte du fait que c'était rasoir mon affaire mais Emmanuel Carrère frôle des sujets qui font plutôt la une de Paris Match qu'un monument de la littérature. Je tenais à éclaircir son approche. Je suis un peu prétentieuse peut-être ou bien suis-je lue par une femme pressée. On est très loin des rancoeurs aigres de son précédent roman qui était stérile pour la lectrice fidèle que je suis de Carrère. Autant son dernier roman est lumineux, autant le précédent était épuisant. Si tu savais Emmanuel comme tu me fatigues! Emmanuel CARRERE (France) 727853Flop

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Message  Invité Lun 10 Aoû 2009 - 21:01

Pas de vexation Very Happy dans le club, chacun s'exprime comme il le sent.
Cependant Flop-itude , ton commentaire et ta division par 25 me vexe moi.........0 à0

je suis une Fan de Carrère, de son style, de ses sentiments complexes.
Je sais que ses écrits ne sont jamais des romans, mais des histoires existantes qu'il raconte !
Un roman russe est donc l'histoire de sa famille et de sa mère , femme culturellement exceptionnelle . mais il semble en avoir souffert plus que profité.

je viens de lire "D'autres vies que la mienne" c'est le récit de gens qu'il a rencontré et non une "idée" venue de l'actualité.
Quand on sait qu'il écrit cela avec ses tripes, on est ému ........eh oui.

J'ai beaucoup aimé ce livre ( même si à 50 ans cela fait un peu peur) J'aime le style

Donc moi je mets 5/5 à tous ses livres ( je les ai tous lus)

Une fan

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Message  Invité Lun 10 Aoû 2009 - 21:07

flop-itude a écrit:Merci adeptes du long commentaire...Je n'ai pas mis de note en plus! 5 sera le dernier mot de cette longue critique.
JaneAusten 78 : je suis vexée Emmanuel CARRERE (France) 645363 . Mais je tiens compte du fait que c'était rasoir mon affaire mais Emmanuel Carrère frôle des sujets qui font plutôt la une de Paris Match qu'un monument de la littérature. Je tenais à éclaircir son approche. Je suis un peu prétentieuse peut-être ou bien suis-je lue par une femme pressée. On est très loin des rancoeurs aigres de son précédent roman qui était stérile pour la lectrice fidèle que je suis de Carrère. Autant son dernier roman est lumineux, autant le précédent était épuisant. Si tu savais Emmanuel comme tu me fatigues! Emmanuel CARRERE (France) 727853Flop

Ce sont des sujets de "Paris Match"!, pas l'histoire de son grand père si ? Ce ne sont pas des rancoeurs aigres, ce sont des aspects de la vie de sa famille , chacun a ses secrets cachés " les cadavres dans le placard" et les assume comme il peut. Carrère est un écorché vif, sans conteste , mais historiquement cela reste intéressant ! wink

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Message  Réaliste-romantique Jeu 26 Nov 2009 - 16:35

D’autres vies que la mienne, d'Emmanuel Carrère
2009

Lorsque le tsunami de 2004 frappe, l’auteur-narrateur se trouvait au Sri Lanka. Lui et sa famille sont épargnés, mais un couple d’amis de passage y perd leur fille de deux ans. Le narrateur et sa conjointe tente d’apporter un peu de soutien aux autres, mais ils sont impuissants, et surtout choqués d’être passés si près de la mort. Alors que leur relation battait de l’aile, cette épreuve les soude. De retour au pays, il doit affronter un autre drame : la maladie, et la mort, de sa belle-sœur Juliette, mariée et mère de 3 jeunes filles. Il apprend que cette belle-sœur magistrate, qu’il connaissait à peine, travaillait à révolutionner le droit de la consommation, pour aider les gens enfoncés dans le crédit. Ce n’était pas spectaculaire, mais un effort concret pour améliorer le sort de nombreuses personnes. C’est Étienne, un collègue de Juliette, qui lui raconte leur croisade juridique, et lui décide d’écrire un livre sur elle. Au cours de ce travail, il réfléchit beaucoup sur lui. Frôler à la fois la mort d’un enfant et la mort d’une conjointe et mère lui fait apprécier sa vie d’un autre œil.

Le livre est parfois très dur : le récit de la perte de l’enfant, de la mort de Juliette. Toutefois, il contient aussi des longueurs : les détails des combats juridiques, des contrats de crédit abusifs, des traitements médicaux.

C’est un anti-Adversaire, car les protagonistes vivent des drames, mais ils sèment finalement la vie autour d’eux, et non la mort. Comme dans Un roman russe, l’auteur vampirise son vécu et celui de son entourage ou de ses rencontres pour en faire un livre. Dans D’autres vies que la mienne, le processus est poussé encore plus loin : il ne se contente pas de raconter ces autres vies, il raconte son processus de travail pour tenter de raconter ces histoires. C’est un « making of » d’un livre qui n’existe pas, car il est incorporé en lui-même. De plus, les deux drames ne sont pas liés : à la toute fin, on revient sur le couple du début, mais le lien est extrêmement ténu (les drames les plus craints par un mari et père). Le livre me laisse donc une impression de brouillon, de ramassis de notes pour la rédaction d’un autre livre. Un travail de concision ou encore de transformation en récit fictif ou non aurait, selon moi, fait un meilleur livre.

3,5/5

le réaliste-romantique

PS flopitude: je te suggérerais de rajouter des sauts de ligne dans tes longues crtitiques, pour faciliter la lecture (surtout que ta police est mauve)
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Message  Invité Ven 27 Nov 2009 - 9:43

J'ai bien aimé ta critique car elle éclaire la lecture d'une vision totalement différente de la mienne. Tu penses qu'il est "brouillon" mais c'est la vie justement qui le veut, faite de rebondissements insensés et d'éparpillements, les destinées sont difficiles à contenir. A bientôt. Flop

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Message  DM29 Mer 3 Fév 2010 - 9:21

L'adversaire

résumé : Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand a tué sa femme, ses enfants, ses parents, puis tenté, mais en vain, de se tuer lui-même. L'enquête a révélé qu'il n'était pas médecin comme il le prétendait et, chose plus difficile encore à croire, qu'il n'était rien d'autre...

mon avis : Le même principe que pour De sang froid de Capote, Carrère s'immerge dans l'histoire , entretient une correspondance avec Romand, assiste au procès. Et il n'en ressort pas indemne (tout comme Capote), et fait une grosse dépression suite à cette histoire.

Histoire très difficile, lecture prenante (lu en une soirée) et dérangeante, des passages très durs (quand il décrit tous les meutres y compris ceux des enfants), (je ne m'attendais pas au récit (trop ?) précis des meutres) beaucoup de détails.

Mais tout au long du livre, on ressent un malaise, je me demandais pourquoi écrire sur lui, est ce qu'il le mérite, quel est l'intérêt ? Et pourquoi le lire ce livre. A la fin, l'auteur essaye de répondre à cela. Même si je voulais avant tout savoir comment cela s'était passé, comment il a réussi à mentir à tout le monde. On s'interroge beaucoup, après tout qui n'a jamais menti ? Carrère ne prend pas parti, et j'ai apprécié le fait qu'il n'essaye pas d'excuser Romand. Pour ma part, je n'ai ressenti aucune sympathie à l'égard de Romand (qui d'ailleurs sera libre en 2015).

Bref, j'ai fais des cauchemars la nuit qui a suivi cette lecture, et je pense qu'elle va me rester longtemps en tête.

Pour la note, je mettrai 5/5 (mais j'aurai pu mettre 1/5 aussi.)

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Message  Lisalor Ven 19 Fév 2010 - 14:52

L'adversaire - Emmanuel Carrêre.

Mon avis : Ce roman sur fonds de faits réels m'a fait halluciner, j'ai trouvé cette histoire incroyable. Je me suis posée beaucoup de questions : Comment peut-on passer à côté de la vie d'un de nos proches ? Comment ne pas connaître son mari, son meilleur ami ? Comment étudier avec une personne pendant des années pour se réveiller 20 ans plus tard en se disant que cet homme est un assassin et un menteur et qu'on ne le connait pas.

C'est l'histoire de Jean-Claude Roman, inconnu même de sa propre famille Emmanuel Carrêre nous raconte de façon neutre la vie de Jean-Claude Roman, tellement neutre qu'on en vient presque à en avoir pitié. Il expose les faits et ne juge jamais. J'ai même trouvé qu'il avait brossé un portrait plutôt naïf du personnage et que si Jc Roman a berné et tué sa famille, finalement il ne l'a pas fait exprès.

Je dois dire quand même qui il y a une chose qui m'a fait "rire" : Lorque JC Roman tue sa mère le dentier de cette dernière tombe ... mais il a quand même le reflexe de lui remettre dans la bouche.

En conclusion : faut-il faire confiance à tout le monde ? cette histoire a quand même une dizaine d'années et je ne pense pas qu'au jour d'aujourd'hui l'on puisse berner le monde entier. Chose étrange cette homme n'a jamais été malade !!!! je ne comprends pas que l'administration n'ait jamais eu des doutes et qu'il soit passé à travers toutes les mailles du filet ; d'ailleurs il en était le premier étonné. Un livre à lire
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Message  Ladybug Ven 19 Fév 2010 - 18:11

Il y a un excellent documentaire qui était passé sur France 2 qui s'appelle Le roman d'un menteur, dans laquelle beaucoup de ses proches, membres de sa belle-famille, amis, interviennent. Il était apprécié de tous, ils ont été bernés et pourtant ce sont des gens avisés et d'un bon statut social, certains avaient un statut social à la hauteur de celui qu'il s'était inventé. Son meilleur ami et sa belle-famille ont été trompés pendant 18 ans ! c'est une histoire triste mais vraiment incroyable. Si un jour tu as l'occasion de voir ce reportage, n'hésite pas. Il m'a hantée pendant longtemps.

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Message  Julescoco Sam 20 Fév 2010 - 10:36

Ladybug a écrit:Il y a un excellent documentaire qui était passé sur France 2 qui s'appelle Le roman d'un menteur, dans laquelle beaucoup de ses proches, membres de sa belle-famille, amis, interviennent.


Je crois que j'ai du le voir, c'était il y a déjà plusieurs années, avant que je ne lise le livre de Carrère.

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Message  matw25 Lun 23 Mai 2011 - 20:36

La classe de neige, 158 pages

Résumé
: Nicolas a 10 ans et part en classe de neige pour la première fois. D'un naturel angoissé, il sent que cette classe de neige va mal se passer et révéler l'ensemble de ses peurs d'enfants. Dès le début de cette histoire, une menace plane sur Nicolas. Nous le sentons, nous le savons, tout comme il le sait, au fond de lui-même l'a toujours su. Pendant la classe de neige, ses peurs d'enfant vont tourner au cauchemar. Et si nous ignorons d'où va surgir le danger, quelle forme il va prendre, qui va en être l'instrument, nous savons que quelque chose est en marche. Quelque chose de terrible, qui ne s'arrêtera pas. (résumé tiré de la 4° de couverture avec quelques rajouts).


Mon avis
On se plonge dés le début dans l'aventure ou plutôt l'épreuve que cette classe de neige représente pour le jeune Nicolas. On y découvre sa relation particulière avec son père, son naturel timide mais surtout ses angoisses d'enfants et ses complexes face aux autres. C'est à cause de ces derniers qu'il inventera de multiples mensonges afin de se faire accepter et respecter. Mais surtout, on vivra ses peurs, ses doutes et sa relation de complicité avec le moniteur Patrick qui sera comme son protecteur.

Ce livre est donc construit autour du personnage du jeune Nicolas et de sa façon de vivre la classe de neige. On prend du plaisir à la suivre et à se demander où ses actions, mensonges et autres vont l'amener. J'ai été très sensible à la relation entre ce jeune garçon timide et le moniteur qui lui servira d'exemple mais aussi entre Nicolas et son camarade qui est le leader du groupe. Tout cela est porté par une écriture simple, des alternances entre des descriptions précises avec parfois quelques longueurs et des dialogues très intéressant et jamais superflus. L'histoire est donc parfaitement rythmée et une fois lancée, on a du mal à décrocher. La déception vient de la fin qu'on voit assez vite arrivé (enfin de mon côté en tout cas) et pour laquelle on espère une chute totalement autre et qui nous laisse quelque peu sur notre fin même si le principal n'est pas là. Enfin, le fait que je sois souvent animateur en centres de vacances auprès d'enfants de cet âge n'est sans doute pas étranger au fait que j'ai adoré ce livre.

Ainsi pour moi malgré les quelques critiques, aucun doute, c'est un coup de coeur qui me pousse à relire l'Adversaire et découvrir d'autres livres de cet auteur: 5/5

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Message  matw25 Dim 9 Oct 2011 - 21:18

D'autres vies que la mienne, Folio, 334 pages

Résumé (4°de couverture):A quelques mois d'intervalle, la vie m'a rendu témoin des deux événements qui me font le plus peur au monde : la mort d'un enfant pour ses parents, celle d'une jeune femme pour ses enfants et son mari. Quelqu'un m'a dit alors : tu es écrivain, pourquoi n'écris-tu pas notre histoire ? C'était une commande, je l'ai acceptée. C'est ainsi que je me suis retrouvé à raconter l'amitié entre un homme et une femme, tous deux rescapés d'un cancer, tous deux boiteux et tous deux juges, qui s'occupaient d'affaires de surendettement au tribunal d'instance de Vienne (Isère). Il est question dans ce livre de vie et de mort, de maladie, d'extrême pauvreté, de justice et surtout d'amour. Tout y est vrai.

Mon avis: Ce livre s'empare d'un thème difficile et souvent périlleux qu'est la mort ainsi que la façon de vivre le deuil. On suit à travers ce livre deux évènements tragiques vécues à quelques moments d'intervalle par l'auteur. Ce que je trouve magnifique dans ce livre, c'est la capacité de l'auteur à faire de ce livre plus qu'un récit mais presque un réel témoignage destiné en priorité aux principaux protagonistes du roman.De plus, la narration de ce livre mais aussi le projet d'en faire un témoignage mais aussi un souvenir pour les différents protagonistes m'a réellement touché. Ainsi, nous trouvons un livre vrai, écrit de façon simple en reprenant le schéma de l'Adversaire c'est à dire celui du dialogue et de la confession. Ainsi, ce roman a la grande qualité d'être dans le vrai et de restituer simplement les pensées de ces protagonistes ce qui en fait un récit magnifique et parfois bouleversant.

Ma note: 4.5/5

PS: Je comprends la sensation de brouillon que tu ressens Réaliste Romantique mais selon moi cela fait parti du charme de ce livre car avant d'être un roman, il reste surtout un récit et une trace de ses deux moments de vie et participe au fait que ce roman soit dans le vrai.

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Message  dodie Sam 31 Déc 2011 - 16:33

D'autres vies que la mienne

J'apporte ma petite critique de cet ouvrage déjà résumé.
Quel sujet difficile à traiter sans tomber dans le mélo! Que ce soit la mort accidentelle de son enfant ou sa propre mort prévue et que l'on veut faire la pus douce possible pour son entourage...... Le thème est certes plombant mais Emmanuel Carrère se contente de raconter le vécu des ses personnages. Certains passages m'ont été très durs à lire et je les ai trouvé à la limite du supportable mais j'ai tenu bon.....
Vous l'aurez compris je ne vous conseillerai pas ce livre si vous n'avez pas un moral au plus haut mais c'est tout de même une bien belle lecture.
Ma note 4,5/5
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Message  Clochette Mer 4 Jan 2012 - 19:40

D'autres vies que la mienne - Emmanuel Carrère
Editions Folio

Décembre 2004, Emmanuel Carrère, le narrateur, est en vacances au Sri-Lanka avec compagne et enfants. Son couple est au bord de la rupture, chacun ayant pris des voies différentes. Et puis le tsunami, vague énorme, arrive et brise d'innombrables vies, dont celle de de leur voisin qui perdent leur petite fille Juliette. Hélène, sa compagne, journaliste, fait son métier et apporte tant qu'elle peut de l'aide à ce qui en ont besoin, et surtout aux parents de Juliette, dévastés.
A leur retour en France, Hélène perd sa soeur, Juliette, qui décède d'un cancer. Elle laisse derrière elle un père désemparé, et trois petites filles que toute la famille va prendre sous son aile. Au lendemain de ses funérailles, ils sont contactés par un ancien collègue de Juliette qui leur raconte par le menu détail la face cachée du métier de Juliette qui était juge dans les cas de surendettement. Ils vont découvrir une Juliette totalement insoupçonnée qui se battait pour la veuve et l'orphelin, et qui à force de travail et de ténacité, a fait jurisprudence dans le cadre d'affaires avec les sociétés de crédits.

Je connais peu Emmanuel Carrère. J'ai lu "La Classe de Neige" que j'avais bien aimé et je connais l'histoire de l'Adversaire. Au travers de ce livre, il a choisi de raconter 2 histoires vraies qui, semble-t-il, n'ont rien en commun à part le deuil à faire pour chacune des familles qui perdent un être cher. Au contraire de beaucoup, j'ai peu été touchée par la première partie, lorsque le tsunami s'abat sur le Sri-Lanka dévastant tout. J'ai trouvé l'auteur trop centré sur lui-même et son couple, et je n'ai pas ressenti le chagrin des parents à la perte de leur fille.
Dans la seconde partie, lorsqu'il nous parle de sa belle-soeur, il est alors plus extérieur au récit (bien que cela le touche plus puisque cela concerne sa famille directement) et traite donc son sujet avec plus de pudeur. J'ai été plus émue, dans cette seconde partie, par la douleur de la famille et ai été beaucoup plus touchée par le combat d'Hélène pour "sauver" les gens dont profitent bassement les sociétés de crédits. Ce roman a d'ailleurs été l'occasion pour moi d'en apprendre un rayon sur les sociétés de crédits et leurs mauvaises manœuvres pour appauvrir leur clientèle.
J'avoue que j'ai versé quelques larmes à la mort d'Hélène, qu'Emmanuel Carrère a pourtant traité sans mélo. Je pense que je m'identifiais à cette maman qui mourait en laissant ses trois petites filles derrière elle. J'ai donc franchement trouvé magnifique l'idée de l'auteur de rédiger ce récit en tant que souvenir pour ces trois petits filles.
Comme Dodie, je ne conseillerai pas cette lecture si vous n'avez pas le moral, mais pour moi, ce livre restera une très très belle lecture. Je relirai certainement d'autres titres de cet auteur.

Ma note : 5/5
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Message  dodie Jeu 5 Jan 2012 - 17:50

Très belle critique Clochette!
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Message  Clochette Jeu 5 Jan 2012 - 18:09

Merci m'dame merci
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Message  aurora22062002 Jeu 5 Jan 2012 - 23:21

J'aime aussi ta critique Clochette, ça donne envie de lire ce livre Smile



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Message  anna44 Ven 6 Jan 2012 - 9:34

Je note aussi ce livre, je ne connais pas Emmanuel Carrère et le thème du livre m'intéresse particulièrement Smile

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