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Yves THÉRIAULT (Canada/Québec)

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Yves THÉRIAULT (Canada/Québec) Empty Yves THÉRIAULT (Canada/Québec)

Message  petitelune Mar 9 Déc 2008 - 20:45

De : Frisette (Message d'origine) Envoyé : 2002-09-07 17:12

Agaguk - Yves Thériault

4.5/5

Ce roman raconte la vie d'Agaguk et Iriook, deux Inuits qui choisissent de quitter leur village et de s'établir sur un nouveau territoire dans le Grand Nord. On y découvre les quotidien des Inuits durant les années 40. On en apprend aussi sur la philosophie de vie et sur les traditions de ce peuple.

J'ai adoré ce roman ! Je voulais le lire depuis longtemps car c'est en quelque sorte un classique. Mais parfois les classiques nous déçoivent. En fait, le style d'écriture n'est pas très contemporain mais on oublie facilement lorsqu'on entre dans l'histoire et on perçoit quand même très bien les sentiments des héros.

J'ai appris plein de choses grâce à ce roman. La vie des Innus de cette époque était très dure. Il fallait vraiment être fait fort pour survivre dans de telles conditions. Découvrir la mentalité de ce peuple a aussi été très intéressant. On a souvent tendance à les juger avec nos yeux de citadins mais leur façon de penser et d'agir vient de leurs conditions de vie si différentes des nôtres.

Donc je recommande fortement ce livre, surtout si vous trouvez qu'il fait chaud. Lire sur les hivers du Grand Nord vous rafraîchira!!!




De : Mousseline Envoyé : 2002-12-23 05:40

Agaguk de Yves Thériault

C'est une histoire qui se passe au pays des esquimaux, dans le grand Nord du Québec. Agaguk un jeune inuit, quitte sa tribu avec sa femme pour vivre sa vie à l'écart des siens. C'est la vie si dure dans le grand Nord, l'hiver avec ses blizzards, les bêtes sauvages, la lutte pour la survie, la chasse, la trappe, la traite des fourrures, les blancs qui exploitent les inuits...

C'est un roman qui nous tient en haleine du début jusqu'à la fin...l'auteur y met du suspense. Mais quand on lit le livre pour une 2e fois ça permet de s'arrêter et de savourer.

A lire absolument! pour le plaisir et pour connaître les traditions anciennes de ce beau peuple.

4.5/5




De : Friisette Envoyé : 2003-04-12 08:09

La Fille laide

4/5

L'histoire se passe dans un hameau en pleine montagne, qu'on ne nomme jamais. Même chose pour l'époque même si on se doute bien que c'est il y a bien longtemps car il n'y a pas de voitures ou d'électricité.

Bernadette, une belle veuve au corps encore en ébullition engage une fille laide, Édith, pour l'aider à l'entretien de la maison et Fabien, un beau grand jeune homme afin de s'occuper de la ferme et des champs. Le problème c'est que Bernadette aime Fabien mais que ce dernier est amoureux de la fille laide, Édith. Bernadette tentera d'empêcher cet amour. ce qui mènera à son assassinat.

Dans ce roman, on sent toujours une atmosphère lourde, frisant la folie. On sent que le malheur est constamment sur le point de s'abattre sur les amoureux, même dans les moments les plus joyeux. Et paradoxalement, cette lourdeur ne nous atteint pas trop, ne nous empêche pas d'être happé par l'histoire.

L'auteur aborde des thèmes durs comme le meurtre et l'euthanasie sans jamais juger. Il ne fait que nous les démontrer du point de vue des protagonistes, et avec beaucoup d'efficacité, ma foi.

Le seul défaut de ce livre c'est que l'écriture d'Yves Thériault a vieilli, elle fait vraiment années 60. Mais ça n'empêche pas l'histoire d'être extraordinaire et le texte de regorger de descriptions magnifiques qui laissent notre imagination rêver.

Ce n'est certainement pas mon dernier Yves Thériault, plus je lis cet auteur et plus je l'apprécie.




De : boogok Envoyé : 2003-07-21 16:31

La fille laide 5/5

Je n'ai pas trouvé que l'écriture avait vieilli. Personnellement, ça me rappelait l'écriture de Marguerite Duras. Direct, simple, tranchant.

Et ça m'a touché. C'est très rare que je pleure en lisant mais là, j'ai été émue et touchée. Très.

J'ai aimé ces gens qu'on décrivait. L'atmosphère brute et simple à la limite du simplet et qui de ce fait, rendait le récit crédible.




De : Mousseliine Envoyé : 2003-07-22 08:30

J'avais été extrêmement impressionnée quand j'ai vu la bibliographie de Yves Thériault...incroyable tout ce qu'il a pu écrire cet homme-là...

Je vous la copie ici! (et là je ne met que les romans ou nouvelles...il a écrit aussi plein plein de romans pour enfants et adolescents) il y a des livres qui vous tentent?

Contes pour un homme seul, éditions de l'Arbre, 1944
La fille laide, roman, Beauchemin, 1950
La vengeance de la mer, 1951
Le dompteur d'ours, roman, Le Cercle de livre de France, 1951
Les vendeurs du temple, roman, Institut littéraire du Québec, 1951
Le drame d'Aurore, l'enfant martyre, 1952
Aaron, roman, Institut littéraire du Québec, 1954
Agaguk, roman, Bernard Grasset, 1958
Ashini, roman, Prix France-Canada en 1961, le prix du Gouverneur général en 1962 et le prix Molson en 1971, Fides, 1960
Amour au goût de mer, roman, éditions Beauchemin, 1961
Cul-de-sac, roman, Institut littéraire du Québec, 1961
Le vendeur d'étoiles et autres contes, Fides, 1961
Les commettants de Caridad, roman, Institut littéraire du Québec, 1961
Le grand roman d'un petit homme, les Éditions du Jour, 1963
Le ru d'Ikoué, roman, Fides, 1963
La rose de pierre, histoires d'amour, les Éditions du Jour, 1964
Les vendeurs du temple, roman, les Éditions de l'Homme, 1964
Les temps du Carcajou, roman, Institut littéraire du Québec ltée, 1965
L'appelante, roman, Éditions du Jour, 1967
Kesten, Éditions du Jour, 1968
L'île introuvable, nouvelles, Éditions du Jour, 1968
La mort d'eau, Éditions de l'Homme, 1968
Mahigan, récit, Leméac, 1968
N'tsuk, roman, Éditions de l'Homme, 1968
Antoine et sa montagne, roman, Éditions du Jour, 1969
Tayaout, fils d'Agaguk, roman, Éditions de l'Homme, 1969
La passe-au-crachin, Ferron éditeur, 1972
Le haut pays, roman, R. Ferron éditeur, 1973
Agoak : L'héritage d'Agaguk, roman, Quinze, 1975
Oeuvre de chair: récits érotiques, ill. de Louisa Nicol, Stanké, 1975
Moi, Pierre Huneau, récit, ill. de Louisa Nicol, HMH, 1976
L'appelante, roman, Libre expression, 1979
Les aventures d'Ori d'Or, ill. Michel Poirier, Éditions Paulines, 1979
L'île introuvable, contes et nouvelles, Libre expression, 1980
La quête de l'ourse, roman, Stanké, 1980
Le partage de minuit, Éditions Québecor, 1980
Amour au goût de mer, roman, Libre Expression, 1981
Kuanuten: vent d'est, Éditions paulines, 1981
L'étreinte de Vénus, contes policiers, Éditions Québécor, 1981
L'or de la Felouque, Éditions Hurtubise HMH, 1981
La femme Anna et autres contes, VLB, 1981
Pierre Gilles Dubois, photographies Christian Dubois, M. Broquet, 1981
Valère et le grand canot, récits, VLB, 1981
Le dernier havre, roman, Les Quinze, 1982
L'herbe de tendresse, récits, VLB, 1983
Cap à l'amour!, récits, VLB, 1990



De: mousseline

Yves Thériault - Contes pour un homme seul
(Bibliothèque Québécoise, 1993, 150 pages)

Un recueil de contes, dans lesquels on retrouve toujours ou presque, un homme qui se retrouve seul dans l'adversité. Les histoires semblent toujours se dérouler dans le même village, soit Paspébiac en Gaspésie.

Le livre a été publié en 1944 et Yves Thériault démontre, allégoriquement, ce qu'est la vie dans un village dans ces années-là mais il s'attarde uniquement à l'aspect sombre et sordide, pas de joie, pas de bonheur. Les villageois sont souvent bêtes, ignorants, fous et méchants malgré tout ce sont des personnages fort intéressants. La fin tombe parfois raide mais ce n'est pas dérangeant. Yves Thériault écrit sans prétention, les tournures de phrases sont souvent vieillottes mais ça ajoute du charme, à mes yeux, à ses histoires. Un extrait: "Lorsque le malheur arriva, elle alla vivre chez la mère Dandois, car celle-ci avait grande maison pour y vaquer seule et Esther était jeunesse. Tout juste pubère, même si elle a forme de femme. Ce qui la fait timide et peu causante, tant il lui est nouveau d'être comme tout le monde. Un grand voile dans les yeux, et du profond, puis jamais de sourire."

J'ai bien aimé, et ce même si j'ai lu beaucoup sur la vie villageoise à cette période, Yves Thériault présente les choses différemment. Malgré le côté souvent morbide de ces histoires, l'ensemble m'est très sympathique et la lecture est vraiment plaisante, très prenante aussi.

Note : 4/5
(Mousseline)
p.s. A noter que c'est le premier livre de Yves Thériault à être publié.


De: Mousseline

Yves Thériault - Aaron
(Editions du Dernier Havre, 2003)

C'est l'histoire d'une confrontation entre un homme, Moishe, et son petit-fils Aaron. Pour Moishe, juif orthodoxe, gardien des traditions, la vie de Aaron était déjà toute tracée depuis sa naissance, il continuera la lignée, mais Aaron subit l'influence des ans et d'un autre milieu.

C'est une histoire qui met en valeur le fossé qui existe entre ces juifs rigides et la nouvelle génération. Les personnages sont très beaux car Yves Thériault les décrit bien, leur détresse est bouleversante, je suis arrivée à la fin le coeur à l'envers, ça remue drôlement.

On peut reprocher à Yves Thériault un manque de souci de perfection pour ce qui est de l'écriture. Du moins j'ai toujours à chaque fois que je le lis cette impression "qu'il aurait pu faire mieux" même si c'est déjà très bien. Pour expliquer ma pensée, quand je lis Gabrielle Roy j'ai l'impression qu'elle a travaillé et retravaillé chaque phrase, chaque mot jusqu'à ce que ce soit parfait, j'ai le même sentiment en lisant Jacques Poulin. Alors qu'avec Yves Thériault, j'imagine qu'il a écrit son livre sans trop s'en faire, voilà c'est terminé et on passe à autre chose. Mais ça c'est ce que je ressens moi, je peux certes me tromper du tout au tout. Et puis pour raconter une histoire, nous faire embarquer dedans à deux pieds joints, nous faire pleurer alors là je tire mon chapeau à Yves Thériault.

Cette oeuvre est comparable à La répudiée de Eliette Abécassis, cette dernière a une plus "jolie plume" que, par contre l'écriture de Yves Thériaux est plus puissante et peut-être même davantage efficace. On peut aussi comparer avec Rue Saint-Urbain de Mordecai Richler mais ce livre est plutôt des chroniques de la vie au quotidien des habitants du ghetto juif de Montréal (à la même époque que Aaron d'ailleurs, d'où le grand intérêt de lire ces deux romans) alors que le roman de Thériault est une oeuvre métaphysique.

C'était le quatrième livre que je lisais de l'auteur et là ça devient de plus en plus intéressant car je retrouve des points communs: l'atmosphère dans lequel gravitent les héros est toujours sombre et ces héros sont des êtres tourmentés, hors des normes sociales, qui se cherchent un destin.

Note : 4/5
(Mousseline)


De : Mousseliine Envoyé : 2003-09-15 23:19

Frisette, j'ai reçu par courriel une critique d'Agaguk en anglais, j'ai pensé que cela ne pouvait que t'intéresser, alors je te la copie ici:

Theriault's book "Agaguk" is a fabulous tale of a young Eskimo man, Agaguk, and his mate, Iriook. They leave their village to seek out a more private life. Agaguk is easily tempered and he is occasionally violent, yet he always provides for Iriook. They go through many trails, and Agaguk always attempts to follow the Eskimo customs that men always come before women. At the end of the novel, he finds that his mate is different from other Eskimo women, and that he can't control her.

This is a great story, and Theriault should be more highly praised for it! I wish he was a more well-known author.

Note : 5/5
(Nadia, Parkhill/Canada)
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Message  petitelune Mar 9 Déc 2008 - 20:54

De: Friisette

Yves Thériault - Les vendeurs du temple
(Hexagone/Typo, 1995, 317 pages)

À l'époque de Duplessis, à St-Léonide, un ancien village patriote de la Montérégie, la vie des gens est modifiée par les politicailleux et le pouvoir religieux qui tentent de manipuler la population afin d'obtenir plus de pouvoirs et de privilèges.

Dans ce roman, sous le couvert de la satire, Yves Thériault a tenté de dénoncer les abus et les magouilles qui furent le propre du gouvernement de Duplessis, à l'époque de la Grande Noirceur. L'intention est louable et le lecteur saisi facilement le but visé. Le hic c'est que malgré cela, on ne parvient pas vraiment à s'attacher aux personnages. J'ai eu l'impression de regarder les photos d'illustres inconnus. Elles étaient belles mais ne me touchaient pas. J'ai bien fini par éprouver de la sympathie pour certains personnages, comme le curé Bossé, mais j'arrivais au terme de ma lecture.

Malgré cela, l'oeuvre a le mérite de dénoncer haut et fort. Et probablement qu'à l'époque de sa publication, en 1951, les propos ont dû créer quelques remous et écorcher quelques susceptibilités. Les politiciens et les ministres du culte en prennent pour leur rhume. Mais aujourd'hui, le message ne m'atteint pas vraiment et c'est dommage car il faut apprendre du passé.

C'est la première fois qu'un roman d'Yves Thériault, ne me plait pas trop. C'est aussi un style différent des autres romans que j'ai lus jusqu'à maintenant. On n'y retrouve malheureusement pas la magie et le talent de conteur qui lui sont propres.

Extrait: "Rien ne résiste au billet de banque. C'est un sésame et c'est aussi une arme."

Note : 3/5
(Frisette)


De : Friisette Envoyé : 2004-01-02 16:29

Yves THÉRIAULT (Canada/Québec) Theriaultyvesappelante
L'Appelante

4.5/5

Henri est un homme dans la quarantaine qui est aveugle. Son frère Daniel et sa belle-soeur Judith habitent avec lui et en sont presque les esclaves, puisqu'ils travaillent très dur pour cet homme riche, ne recevant presque rien en retour, si ce n'est du mépris, des critiques et des coups. Mais comme ils n'ont nulle part où aller, ils endurent... Un jour, Judith et Lisette, une jeune fille du village qui a subi la violence d'Henri, mettent au point un plan afin de faire payer l'aveugle pour ses méchancetés.

Dans ces romans, Yves Thériault aborde souvent les mêmes thèmes. La folie, la nature ainsi que les handicaps reviennent souvent. Par contre, il trouve toujours une façon de se renouveler et de nous faire croire à son histoire. Il aborde chaque fois ses thèmes sous un angle différent et percutant. Il réussit aussi très bien à raconter son histoire sans se perdre dans de longs discours qui n'en finissent plus. Tout est simple mais fort, efficace et prenant. Je suis chaque fois ébahie de voir comment, il peut rendre les émotions palpables, intenses et fortes. Malgré certaines situations complètement tordues, on y croit et on en redemande!

Encore une fois une très belle lecture pour moi! Je vous le recommande vivement!


De: Venusia

Yves Thériault - Le vendeur d'étoiles
(BQ, 116 pages, 1995)

C'est un recueil de douze petites nouvelles, très courtes, regroupées sous le thème du rêve, de l'ambition, de la foi. On touche au rêve d'immigrant, à l'avarice et à la cupidité, au besoin d'évasion. Tous les récits ayant trait avec la foi contiennent des éléments magiques, où le personnage central possède des habiletés surnaturelles.

Mon avis: L'introduction m'a donné l'idée qu'il s'agit d'une grande oeuvre, que la simplicité et l'universalité de ces contes leur donne valeur de parabole. Je l'ai lu péniblement, avec cette impression que quelque chose d'important doit sûrement m'échapper parce que je me suis ennuyée. J'ai trouvé les histoires un peu ordinaires: les bons finissent bien, les mauvais ont ce qu'ils méritent. Les morales ne m'ont pas semblées très profondes, mais dans certains cas, je n'ai pas compris quel avait été le but de l'histoire.

J'ai trouvé la première nouvelle, L'accordéon de Luigi, très belle, mais c'est parce que ça m'a touché dans mes mémoires.

Note : 3/5
(Venusia)


De: laure

Yves Thériault - Le ru d'Ikoué
(BQ, 118 pages, 2001)

Ikoué, le dernier fils du sage Algonquin Atik, découvre un petit ruisseau qu'il va adopter et qui va devenir "son ru". L'eau, symbole de la vie, enseigne à Ikoué l'amour et le respect de la forêt et de la nature. Ikoué fait différentes erreurs de parcours, mais son amie fidèle l'eau est là pour lui reprocher certaines attitudes et le faire réfléchir sans toutefois lui imposer quoi que ce soit. Cette initiation d'Ikoué faite par "son eau" va compléter l'éducation qu'il a reçue de son père, le sage Indien Atik. C'est l'eau qui lui avait révélé, à lui aussi, le secret de la nature, lorsqu'il était jeune.

Ce récit initiatique est une très jolie fable, truffée d'images poétiques, qui nous invite, à travers l'éducation d'Ikoué, à respecter l'ordre de la nature et la vie sous toutes ses formes et qui condamne les Blancs, lesquels se mobilisent pour sauver la nature, uniquement lorsque leurs intérêts et leurs profits sont en péril.

Note : 4/5
(Laure)






De : Friisette Envoyé : 2004-07-12 22:31

Yves THÉRIAULT (Canada/Québec) Ashini
Ashini

4/5

Ashini est un montagnais qui vit toujours comme le veut la tradition et qui refuse d'habiter une réserve comme ses compatriotes. Plus que ça, il est révolté par le sort qu'on impose aux siens, le voyant comme un avilissement de la race qui mènera à son extinction. Il tentera de changer le cours des événements et de contacter les dirigeants afin de les sensibiliser à leur condition...

Yves Thériault est d'ascendance montagnaise, on peut donc présumer que par cet ouvrage, il a tenté de sensibiliser et d'exprimer ses convictions. Il nous livre donc un message touchant et rempli de bon sens, comme en témoigne cet extrait. "Sortant de ce pont pour entrer sur les territoires concédés, il y a en bordure de la route un poteau où fut clouée un affiche odieuse. On y lit: Réserve indienne des Betsiamits. J'ai souvent contemplé cette borne-frontière avec horreur. Car il était là dans toute sa puissance, ce symbole de ségrégation. Intangible barbelé, contrainte, obstacle."

Ce que je retiens particulièrement de ce roman, c'est qu'il m'a permis de voir la situation dans un angle différent, autre que celui que les médias nous donnent souvent de ce peuple. Il nous permet de voir d'où origine la situation actuelle, de mettre certains événements en contexte et de leur donner un éclairage différent. Bref c'est une oeuvre qui nous invite à plus de tolérance et de compréhension, sans pour autant être moralisatrice. Toutefois, étant parfois métaphysique elle n'est pas nécessairement facile à assimiler et à comprendre, mais le jeu en vaut la chandelle. Décidément, l'oeuvre d'Yves Thériault m'interpelle tout particulièrement!



De: Friisette

Yves Thériault - Le dernier havre
(Hexagone/Typo, 1996, 112 pages)

Un vieux pêcheur de la Gaspésie n'en peut plus de sentir son autonomie et sa joie de vivre diminuer avec l'âge, surtout depuis qu'il ne pêche plus. Lorsqu'il trouve une vieille barque sur la grève, il n'en faut pas plus pour que germe dans son esprit l'envie de la rafistoler et de partir faire un ultime tour en mer, sans que quiconque s'en aperçoive.

Au fil des pages, le vieux nous fait partager son amour de la mer ainsi que sa beauté. Il nous la décrit tellement bien qu'on a l'impression d'y être, tant lorsqu'elle est calme que lorsqu'elle gronde. C'est d'ailleurs une des forces de Thériault, de parvenir à raconter la nature au point qu'on puisse la voir. C'est comme s'il peignait une toile avec des mots.

J'ai aussi apprécié voir ce vieil homme, combattre pour conserver sa fierté, continuer à se sentir fier de faire quelque chose. Il me semble que ça doit effectivement être une des difficultés de vieillir, que de se sentir moins utile et parfois même de croire qu'on est un fardeau. La façon qu'a l'auteur d'en parler témoigne beaucoup de respect tout en abordant le sujet de front. Je crois qu'il y aurait certainement là matière à discussion.

Finalement, ce roman a le courage de soulever un sujet qu'on préfère souvent ignorer parce qu'on a souvent bien peur de ce que l'avenir nous réserve. En tout cas, ça m'a beaucoup touchée et ça me pousse à amorcer une réflexion en ce sens.

Note : 3.75/5
(Frisette)


De: petitelune

Yves Thériault - Agoak, l'héritage d'Agaguk

J'ai aimé la première partie dans la vie "normale" semblable à nous, où ils sont devenu sédentaires. Mais dans la deuxième partie, j'ai trouvé Agoak très arrogant. Il n'était vraiment plus attachant comparé à sa compagne Judith.

J'aime bien malgré tout un peu les livres de cet auteur. Je découvre beaucoup de choses que je ne connaissais pas.

Note : 3.75/5
(Petitelune)




De : la-grande Envoyé : 2004-10-30 08:41

Agaguk

Je ne résume pas, c'est fait plusieurs fois!

Mon avis: Un re-re-re-re lecture pour moi - mais toujours superbe.

Agaguk c'est comprendre comment vit (ou vivait mais bon...) les Esquimaux. Un monde difficile, plein de traditions, de tabous, de secrets, un monde parfois incompréhensible pour les Occidentaux que nous sommes. Un livre plein de beauté, un roman d'amour naissant entre Agaguk et Iriook qui est une femme adrmirable et avant-gardiste dans ce monde où les femmes n'ont aucun droit.

Des personnages forts, des descriptions frappantes... une très belle lecture

Note: 4.5/5



De: Friisette

Yves Thériault - Cul-de-sac
(Hexagone/Typo, 1997)

Victor Debreux est ingénieur. Toute sa vie, il a supervisé de grands projets un peu partout dans le monde. Mais nous faisons plutôt sa connaissance alors qu'il est blessé, tombé dans une cavité et qu'il sent la mort approcher. Il revoit alors tout sa vie, ou plutôt le vide que fut sa vie, un vide qu'il a tenté de remplir avec de l'alcool. Il se revoit donc à différentes étapes de sa vie et y jette un regard, lucide, dur, sans complaisance.

Encore une fois, Thériault aborde le thème du "Qu'ai-je fais de ma vie?". Un peu comme dans Ashini ou Le dernier havre, deux autres titres qui touchent à la même thématique mais sous un angle différent.

Et encore une fois, il a réussi à me toucher, à me faire me questionner même si l'intrigue fut un peu lente à démarrer. Mais une fois bien accrochée, impossible de ne pas compatir au destin de cet homme faible et malheureux. Un homme qui aurait pu être tout autre, si... Et c'est justement ce "si" qui est important et qui me questionne. Comment sait-on lorsqu'on a choisi le bon chemin en arrivant à une intersection? Comment fait-on pour ne pas choisir le cul-de-sac? Malheureusement, l'auteur ne nous fournit pas la réponse...

Note : 4/5
(Frisette)



De : JoAnn_Kamar Envoyé : 29/03/2006 04:05

Yves THÉRIAULT (Canada) Agaguk - 1958
Grasset - 271 p.
3,5/5

► Résumé Agaguk, grand chasseur parmi les Inuit, décide un jour de quitter son village et s'installer avec sa compagne, Iriook, à une journée de marche dans la toundra. Là, ils ne vivront que tous les deux, autonomes, indépendants, solitaires face au long hiver de l'Arctique. Tous les deux savent qu'ils ne sont pas comme les autres, laissés au village.
Agaguk chassera toute bête qui donnera de la viande et sa fourrure, pour eux et pour échanger chez les Blancs contre des fusils, des balles, du sucre et du sel... et parfois du thé. Iriook mâchera les peaux pour les rendre souples, coudra avec des aiguilles faites d'os de phoque des parkas, des mukluks (bottes), des gourdes... Elle séchera et fumera la viande qu'ils ne mangeront pas crus.
Ainsi se passent les jours chez les Esquimaux, qui contrairement aux Blancs, s'accomodent de l'immobilité, du rien-faire lorsque le temps ne le permet pas, de continuer stoïque quoi qu'il arrive.
► Mon avis Dans ce livre, on découvre la vie quotidienne, les moeurs et les traditions des Inuit...
J'ai été choquée par la violence, des fois dégoûtée par les rites... Et surtout, j'ai été attendrie par Iriook, que de simple femelle devint petit à petit une femme, forte, puissante, autonome. Si différente des autres Esquimaudes, "plus évoluée". Cette relation tumultueuse qui est la leur, mais qui en même temps est leur plus grand trésor...
C'est alors avec un mélange de sentiments que j'ai apprécié ce livre!




De : lassy Envoyé : 2006-08-25 12:04

Agaguk

Agaguk quitte son village avec Iriook, à la recherche d'une vie différente.
En parallèle à une description de la vie des inuits, au village, Agaguk, qui leur ressemble au départ, change au fil de ses aventures, et devient plus humain, au sens occidental du terme, et sa compagne prend de plus en plus d'importance.

Je sais bien que c'est un roman, mais cette évolution m'a choquée, je ne l'ai pas trouvée plausible, et je n'ai pas compris le message, il n'y en a peut-être pas, d'ailleurs. Reste que l'histoire tient en haleine, et que les héros sont très attachants, et surtout, que l'écriture est très agréable.

Mais ce qui m'a plu le plus dans ce roman, c'est qu'on voit très bien à quel point c'est le pays, et surtout le climat, qui forgent les hommes, leurs coutumes, leurs croyances, leurs moeurs.

Donc, 3,5 / 5

Au fait, à propos des Inuits, j'ai nettement préféré la Rivière sans retour, de Gabrielle Roy.
D'Yves Thériault, je crois que je préfèrerai Ashini.... affaire à suivre.
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